Journée Mondiale pour la Création

Le Pape donne les axes du Jubilé pour la Terre

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Ce 1er septembre a lieu la Journée Mondiale de Prière pour la Sauvegarde de la Création. Elle ouvre le Temps de la Création, qui se tient jusqu’au 4 octobre, en étant célébré cette année comme un “Jubilé pour la Terre”.

Dans un message publié ce mardi le Saint-Père a décrit le Jubilé autour de cinq grands axes aux fondements bibliques, qui revêtent un sens particulier en cette période où «la pandémie nous a conduits à un carrefour». Écoute, justice et réparation doivent être au cœur des relations entre l’homme et l’environnement.

 

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«Les chrétiens, dans le monde entier renouvellent la foi en Dieu créateur et s’unissent de façon spéciale dans la prière et dans l’action pour la sauvegarde de la maison commune.»

«Cette année marque le cinquantième anniversaire du Jour de la Terre.» «Dans les Saintes Écritures, le Jubilé est un temps sacré pour se souvenir, revenir, se reposer, réparer et se réjouir.»

“Et vous sanctifierez la cinquantième année, et vous publierez la liberté dans le pays pour tous ses habitants. Ce sera pour vous le jubilé” (Lv, 25-10).

Un temps pour se souvenir

«Nous sommes par-dessus tout invités à nous rappeler que le destin ultime de la création est d’entrer dans le « sabbat éternel » de Dieu.» «Le Jubilé est aussi un temps de grâce pour faire mémoire de la vocation originelle de la création à être et à prospérer comme communauté d’amour.»

«Le Jubilé est donc un temps pour le souvenir, où il faut conserver la mémoire de notre existence interrelationnelle»: «tout est lié» (Laudato Si’, n. 70).

Réconciliation et contemplation

Le jubilé est «un temps pour retourner en arrière et se repentir», «un temps de retour à Dieu, notre créateur bien aimé». «Nous avons brisé les liens qui nous unissaient au Créateur, aux autres êtres humains et au reste de la création.»

«Le Jubilé nous invite à penser de nouveau aux autres, spécialement aux pauvres et aux plus vulnérables»,  à dénoncer aussi les «diverses formes d’esclavage moderne, dont la traite des personnes et le travail des mineurs», à délaisser tout esprit de «compétition déréglée», à opter pour «une communion joyeuse, où l’on se soutient et se protège mutuellement,»«à l’écoute de la terre et du battement de la création afin d’y retrouver une juste place.»

«Nous sommes une partie, et non pas les patrons, du réseau interconnecté de la vie à considérer à nouveau comme un lieu de prière et de contemplation.»

Un temps pour changer ses habitudes

«Aujourd’hui nos styles de vie poussent la planète au-delà de ses limites». La «création gémit», et il est urgent de trouver «des styles de vie équitables et durables, qui restituent à la terre le repos qui lui revient, des moyens de subsistance suffisants pour tous, sans détruire les écosystèmes qui nous entretiennent.»

La pandémie de coronavirus a permis «en quelque sorte… de développer de nouvelles façons de vivre». «L’air est devenu plus sain, les eaux plus transparentes, les espèces animales sont revenues dans de nombreux endroits d’où elles avaient disparu.»

«La pandémie nous a conduits à un carrefour» «pour mettre fin à des activités et à des finalités superflues et destructrices, et cultiver des valeurs, des liens et des projets génératifs.»

Agir en vue de la reprise et face aux déséquilibres environnementaux

Le Jubilé peut aussi être «un temps pour réparer l’harmonie originelle de la création et pour assainir des rapports humains compromis». «Le Jubilé est le temps d’une justice réparatrice» pour «effacer la dette des pays les plus fragiles à la lumière des graves impacts des crises sanitaires, sociales et économiques qu’ils doivent affronter suite au Covid-19».

Que «les mesures pour la reprise, en cours d’élaboration et d’actualisation au niveau mondial, régional et national, soient effectivement efficaces avec des politiques, des législations et des investissements centrés sur le bien commun, et avec la garantie que les objectifs sociaux et environnementaux mondiaux soient atteints.»

Pour la «restauration d’un équilibre climatique», «en préparation à l’important Sommet sur le Climat de Glasgow, au Royaume-Uni (COP 26), j’invite chaque pays à adopter des objectifs nationaux plus ambitieux pour réduire les émissions.»

La «restauration de la biodiversité», «pour garantir que le Sommet sur la biodiversité de Kumming, en Chine, constitue un tournant vers le rétablissement de la Terre comme maison où la vie soit abondante, selon la volonté du Créateur.»

Pourla protection «des communautés autochtones contre les compagnies, surtout multinationales» «il est nécessaire de consolider les législations nationales et internationales, afin qu’elles règlementent les activités des compagnies d’extraction et garantissent l’accès à la justice à ceux qui subissent des dommages.»

Place à la joie et à l’espérance

«Dans la tradition biblique, le Jubilé est un évènement joyeux, inauguré par un son de trompette qui résonne sur toute la terre.»

Or, «nous assistons à l’émergence progressive d’une grande mobilisation de personnes, qui, à la base et dans les périphéries, travaillent généreusement pour la protection de la terre et des pauvres.» «Cela procure de la joie de voir tant de jeunes et de communautés, en particulier autochtones, en première ligne pour répondre à la crise écologique.»

«L’Année spéciale de l’anniversaire de Laudato Si’ inspire de nombreuses initiatives au niveau local et mondial pour le soin de la maison commune et des pauvres.» «Continuons à grandir dans la conscience que nous tous, nous avons une maison commune en tant que membres de la même famille !»

«Réjouissons-nous parce que, dans son amour, le Créateur soutient nos humbles efforts pour la Terre», car elle est le lieu où «sa Parole « s’est faite chair, elle a habité parmi nous » (Jn 1, 14), le lieu constamment renouvelé par l’effusion de l’Esprit Saint.»

 

Marie, femme de foi et de caractère

Marie, femme de foi et de caractère

Le maître de Saint Bartolomé -LES NOCES DE CANA (détail) (XVIe siècle) - Bruxelles
Le maître de Saint Bartolomé -LES NOCES DE CANA (détail) (XVIe siècle) – Bruxelles

Le caractère de Marie apparaît dans le récit de l’Annonciation que l’on trouve dans l’évangile de Luc. C’est une jeune femme, fiancée à Joseph. Elle reçoit la visite de l’ange qui lui dit : «Tu vas être enceinte alors que tu n’es pas mariée. Mais ne crains pas car ton enfant sera le sauveur du monde.»

Le risque, être le déshonneur de la famille ! Qu’est-ce qu’elle répond ? «Je suis la servante du Seigneur, qu’il me soit fait selon ta parole.» Marie s’assume comme femme de foi et caractère !

Puis dans les évangiles, Marie supporte courageusement la naissance de Jésus et est résolument impliquée à la croix, «femme» chargée par Jésus d’être mère du disciple en qui nous pouvons nous reconnaître (Jean 19,26). Entre les deux, seulement deux récits.

L’un se trouve dans les trois premiers évangiles. Il présente la figure d’une mère qui a peur pour son fils. Marie vient avec sa parenté et ils essayent de ramener Jésus à la maison, … à la raison, ce qui lui vaut une réplique sévère : «Qui est ma mère et qui sont mes frères ?… Quiconque fait la volonté de Dieu, celui-là est mon frère, ma sœur et ma mère.» (Marc 3, 31-35).

L’autre récit est celui des noces de Cana. Jésus et Marie sont invités. Comme le vin vient à manquer, Marie le dit à Jésus, ce qui lui vaut une rude réaction : «Femme, qu’y a-t-il entre toi et moi ? Mon heure n’est pas encore venue.» Marie ne se démonte pas et dit aux serviteurs : «Faites tout ce qu’il vous dira.» (Jean 2, 1-5). C’est la femme de foi qui incite son fils au service, premier signe de sa mission.

Qui est la vraie Marie, la mère craintive ou la mère qui encourage son fils ? Pourquoi ne pas penser que les deux sont vraies ! Un jour, Marie pousse son fils dans sa vocation et plus tard elle n’a qu’une prière, qu’il rentre à la maison. Marie est une vraie maman, reconnue comme telle au pied de la croix. ■

P. Jean-Daniel Planchot

Les mères ne trahissent pas

sub tuum
sub tuum

« Aujourd’hui,
nous regardons Marie,
Mère de l’espérance.
Dans les Évangiles, Marie est cette
femme qui médite chaque parole et
chaque événement dans son cœur, qui
écoute et qui accueille l’existence telle
qu’elle se présente, avec ses jours heureux
et avec ses drames.
Et, à l’heure de
la nuit la plus extrême, quand son Fils
est cloué sur le bois de la croix, les
Évangiles nous disent qu’elle “se tenait”
là, au pied de la croix, par fidélité au
projet de Dieu dont elle s’est proclamée
la servante et avec son amour de mère
qui souffre.
Elle est là encore pour accompagner
les premiers pas de l’Église,
dans la lumière de la Résurrection, au
milieu des disciples tellement fragiles.
C’est pour tout cela que nous l’aimons
comme Mère, parce qu’elle nous enseigne
la vertu de l’attente confiante, même
quand tout semble privé de sens».

Le Pape François au cours de l’Audience générale du 10 mai 2017

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