Regina Coeli : la Résurrection, une certitude de foi au milieu des épreuves

Regina Coeli : la Résurrection, une certitude de foi au milieu des épreuves

En ce lundi de l’Octave de Pâques, dit aussi «lundi de l’Ange», le Pape a prié le Regina Coeli depuis la bibliothèque du Palais apostolique.
Résurrection - les femmes et l'Ange
Résurrection – les femmes et l’Ange

L’Évangile du jour (Mt 28, 8-15) nous montre les saintes femmes, quittant le tombeau vide de Jésus, remplies à la fois de crainte et de joie. Voici que Jésus ressuscité lui-même vient à leur rencontre : «soyez sans crainte, allez annoncer à mes frères qu’ils doivent se rendre en Galilée : c’est là qu’ils me verront».

Par ces mots, le Ressuscité confie aux femmes «un mandat missionnaire» auprès des Apôtres. En effet, «elles avaient donné un exemple admirable de fidélité, de dévouement et d’amour au Christ au cours de sa vie publique et durant sa Passion ; elles sont maintenant récompensées par un geste spécial d’attention et de prédilection de sa part.»

La vie a le dernier mot

D’abord les femmes, puis les disciples et, en particulier, Pierre, constatent la réalité de la Résurrection. À plusieurs reprises, Jésus leur avait annoncé qu’il ressusciterait après la Passion et la croix, mais les disciples ne l’avaient pas compris car ils n’étaient pas encore prêts. «Leur foi devait faire un saut qualitatif, que seul l’Esprit Saint, don du Ressuscité, pouvait provoquer.»

Dans la première lecture, tirée du livre des Actes des apôtres, Pierre proclame avec force : «ce Jésus, Dieu l’a ressuscité, nous tous, nous en sommes témoins» (Actes 2,32). À partir de ce moment, l’annonce de la résurrection se répand et parvient jusqu’aux extrémités de la terre, devenant un message d’espérance pour tous.

«La Résurrection de Jésus nous dit que ce n’est pas la mort, mais la vie, qui a le dernier mot. En ressuscitant le Fils unique, Dieu le Père a pleinement manifesté son amour et sa miséricorde pour l’humanité de tous les temps.»

Un message de confiance et d’espérance

«Si le Christ est ressuscité, il est possible d’envisager avec confiance tous les événements de notre existence, même les plus difficiles, pleins d’angoisse et d’incertitude.» C’est ce message pascal que nous sommes appelés à proclamer, en paroles et en actes.

«Que cette joyeuse nouvelle résonne dans nos foyers et dans nos cœurs : “Le Christ, mon espérance, est ressuscité !” (séquence pascale). Que cette certitude renforce la foi de chaque baptisé et encourage particulièrement ceux qui sont confrontés à de plus grandes souffrances et difficultés.»

Et le Souverain Pontife s’est tourné vers la Vierge Marie, «témoin silencieux de la mort et de la résurrection de son Fils Jésus», afin qu’elle nous aide à «croire fermement en ce mystère de salut qui, accueilli avec foi, peut changer notre vie. C‘est le souhait de Pâques que je renouvelle à tous.»

« Que le Seigneur nous donne le courage des femmes ! »

Après avoir prié le Regina Coeli depuis la bibliothèque du Palais apostolique, le Pape a tenu à saluer toutes les femmes, surtout celles qui, en ces temps de confinement, prennent soin des autres, sans oublier celles aussi qui se retrouvent prises au piège des violences conjugales.

Les femmes jouent un rôle de premier plan dans l’annonce de la Résurrection, les Évangiles l’attestent d’ailleurs bel et bien. Le Saint-Père a souhaité rendre hommage à toutes les femmes et à ce qu’elles font en cette période d’urgence sanitaire : «les femmes médecins, infirmières, agents de police et agents pénitentiaires, employées de magasins de produits de première nécessité», pour ne citer qu’elles.

Les «nombreuses mères et sœurs qui se retrouvent enfermées chez elles avec toute la famille, avec des enfants, des personnes âgées, des handicapés». Certains «risquent parfois de subir des violences, en raison d’une cohabitation dont elles portent trop le poids».

«Prions pour elles, afin que le Seigneur leur donne de la force et que nos communautés les soutiennent avec leurs familles. Que le Seigneur nous donne le courage des femmes, celui d’aller toujours de l’avant !»

Le Saint-Père a conclu son allocution après le Regina Coeli en adressant toutes ses pensées aux malades du coronavirus et aux pays le plus touchés par la pandémie. «N’oubliez pas que le Pape prie pour vous.»

Urbi et Orbi : «Laissons le Seigneur vaincre dans notre cœur»

Urbi et Orbi : «Laissons le Seigneur vaincre dans notre cœur»

À l’issue de la messe de Pâques célébrée sans fidèles dans la basilique Saint-Pierre, le Pape a donné sa bénédiction Urbi et Orbi, à la ville et au monde, devant l’autel de la confession de Pierre.

En cette année marquée par la pandémie de Covid-19, le Pape François a demandé au peuple de Dieu et aux hommes de bonne volonté de se départir de l’indifférence, de l’égoïsme de la division et de l’oubli qui «prévalent quand la peur et la mort sont victorieux en nous». Il souhaite que chacun laisse le Seigneur vaincre en lui, et qu’Il «nous introduise dans son jour glorieux qui ne connait pas de déclin».

«Le Christ, mon espérance, est ressuscité !» En ce jour de Pâques, l’annonce de l’Église résonne dans le monde, actuellement «opprimé par la pandémie».

La Bonne Nouvelle de la résurrection est un «autre type de contagion, la contagion de l’espérance». Il ne s’agit pas d’une «formule magique»,  mais de la «victoire de l’amour sur la racine du mal, une victoire qui “n’enjambe pas” la souffrance et la mort, mais les traverse en ouvrant une route dans l’abîme». Le corps glorieux du Christ porte des plaies indélébiles «devenues fissures d’espérance».

Dans un contexte mondial marqué par la pandémie de coronavirus, le Pape a d’abord une pensée pour toutes les personnes affectées par le virus : les malades, les défunts, les familles qui pleurent la mort d’un proche sans parfois avoir eu la possibilité de leur dire un dernier adieu.

Le Pape prie le Seigneur de vie, qu’il accueille les défunts et qu’il donne réconfort et espérance à ceux qui sont encore dans l’épreuve, notamment aux personnes âgées et seules.

Une Pâques de solitude, «mais le Seigneur ne nous a pas laissés seuls»

«C’est pour beaucoup une Pâques de solitude.» La maladie prive des affections mais aussi de la possibilité d’avoir recours en personne à la consolation des sacrements «mais le Seigneur ne nous a pas laissés seuls ! Restant unis dans la prière, nous sommes certains qu’il a mis la main sur nous.»

Gratitude pour les personnels soignants qui «témoignent d’amour jusqu’à l’extrême», pour ceux qui travaillent «assidûment» pour assurer les services essentiels, pour les forces de l’ordre.

Ces dernières semaines, en raison de la pandémie, la vie de millions de gens a changé. Le confinement est pour certains une occasion, pour d’autres un temps de préoccupation pour l’avenir. Le Pape encourage les responsables politiques «à s’employer activement en faveur du bien commun».

Levée des sanctions et réduction des dettes pour le bien des populations

Suit une feuille de route en ce jour d’espérance et de joie. Un temps qui n’est pas pour le Pape celui de l’indifférence vis-à-vis des plus vulnérables, pauvres, réfugiés, sans abris. «Ne les laissons pas seuls», ni manquer de médicaments ou de soins.

Le Pape exhorte aussi à une levée des sanctions internationales «qui empêchent aux pays qui en font l’objet de fournir un soutien convenable à leurs citoyens». Il se prononce également pour réduction ou une suppression de la dette des pays les plus pauvres.

L’Europe appelée à la solidarité contre les égoïsmes

«Ce temps n’est pas celui des égoïsmes». Le message s’adresse sans détour à l’Europe qui a su s’unir après la Seconde Guerre mondiale et dont les membres sont appelés à se redécouvrir comme faisant partie d’une unique famille.

«Il est plus urgent que jamais que les rivalités (du passé) ne reprennent pas vigueur.» Il faut prôner la solidarité face aux intérêts individuels qui pourraient remettre en cause la cohabitation pacifique et le développement.

Un cessez-le-feu mondial immédiat

«Que le Christ notre paix éclaire tous ceux qui ont des responsabilités dans les conflits, pour qu’ils aient le courage d’adhérer à l’appel pour un cessez-le-feu mondial et immédiat dans toutes les régions du monde.»

Ce n’est pas le temps des divisions, de continuer à fabriquer des armes, mais de mettre un terme aux conflits en Syrie, au Yémen, aux tensions en Irak ou au Liban, aux violences terroristes en Afrique, aux souffrances dans l’est de l’Ukraine. C’est le temps aussi de la reprise du dialogue entre Israéliens et Palestiniens, «pour permettre à tous de vivre en paix».

Laisser Jésus vaincre dans son cœur 

Le Pape prie pour que le Seigneur de la vie se montre proche et «réchauffe les cœurs» de toutes ces personnes se trouvant dans une situation d’urgence humanitaire en raison de conflit, de sécheresse ou de famine. Ce temps n’est pas non plus «le temps de l’oubli». Il pense aux déplacés, aux réfugiés et en particulier aux mineurs isolés en Libye ou à la frontière gréco-turque ou sur l’île de Lesbos.

Que le Seigneur les protège, qu’il permette aussi au Venezuela «d’arriver à trouver des solutions concrètes et immédiates pour accorder l’aide internationale à la population qui souffre.»

Le Pape demande à chacun de bannir l’indifférence, l’égoïsme, la division et l’oubli, aujourd’hui et en tout temps. Ces paroles «semblent prévaloir quand la peur et la mort sont victorieuses en nous, c’est-à-dire lorsque nous ne laissons pas le Seigneur Jésus vaincre dans notre cœur et dans notre vie.»

Le Pape demande à Dieu «Lui, qui a déjà détruit la mort nous ouvrant le chemin du salut éternel», de disperser «les ténèbres de notre pauvre humanité et nous introduise dans son jour glorieux qui ne connaît pas de déclin».»

Messe de Pâques dans une basilique vide

Messe de Pâques dans une basilique vide

 

En ce dimanche 12 avril 2020, solennité de la Résurrection du Seigneur, le Pape François a célébré la messe en la Basilique Saint Pierre. Il n’y a pas les 70 000 fidèles de l’année dernière sur la place Saint-Pierre. Nous sommes tous confinés car c’est le moment de la grande pandémie.

Pourtant nous sommes là, autour de du Pape François, dans la basilique, devant l’autel de la Chaire, et avec lui nous chantons le Gloria: « Gloria in excelsis Deo et in terra pax hominibus bonae voluntatis » : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la terre aux hommes de bonne volonté. »

L’Alléluia pascal a de nouveau résonné dans la majestueuse basilique lors de cette messe présidée par le Saint-Père à l’autel de la Chaire devant une poignée de personnes, comme cela a été le cas durant ce Triduum.

La proclamation de l’Évangile en latin et en grec (Jn 20, 1-9) a été précédée par la séquence pascale Victimae Paschalis :

 À la victime pascale, chrétiens,
offrez le sacrifice de louange.

L’agneau a racheté les brebis :
le Christ innocent
a réconcilié les pécheurs avec le Père.

La mort et la vie s’affrontèrent
en un duel prodigieux.
Le Maître de la vie mourut :
vivant, il règne.

‘Dis-nous, Marie Madeleine,
qu’as-tu vu en chemin ? ‘

J’ai vu le sépulcre du Christ vivant,
j’ai vu la gloire du Ressuscité.

J’ai vu les anges ses témoins,
le suaire et les vêtements.

Le Christ, mon espérance, est ressuscité,
il vous précédera en Galilée. ‘

Nous le savons : le Christ est vraiment ressuscité des morts.

Roi victorieux, prends-nous tous en pitié !

Le Pape François n’a pas tenu d’homélie.

La liturgie, empreinte de sobriété, s’est poursuivie, toujours sous le regard du crucifix miraculeux de San Marcello in Corso et de l’icône de la Vierge Marie, Salus Populi Romani.

Les deux icônes

Tout est solennel et en même temps essentiel dans cette messe de Pâques à laquelle nous sommes arrivés perdus mais conduits par la main de François, comme un père le fait avec ses enfants.

L’image de la Madone Salus Populi Romani est à côté de l’autel, derrière, l’ancien crucifix de San Marcello al Corso: Mère et fils toujours proches. Ce sont les deux icônes vers lesquelles le Pape se tourne, et nous avec lui, pour prier au temps de la pandémie mais aussi de l’espérance.

C’est le dimanche où l’Évangile est proclamé en latin et en grec. Le chapitre 20 de Jean raconte la consternation de Marie de Magdala devant le tombeau ouvert et vide et la précipitation de Simon Pierre et de l’autre disciple, celui que Jésus aimait « , pour voir puis croire les paroles de la femme.

La petite assemblée

La voix du pape François traverse le silence de la basilique rempli uniquement par les ministres et par une toute petite assemblée qui donne à chacun de nous le visage. La Schola dei cantori est également réduite à l’essentiel, mais leurs voix remplissent tous les espaces vides. C’est le don du chant. C’est le cadeau offert avec l’antienne Regina Coeli.

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