Annonce de l’humiliante condamnation à mort de Jésus

Pendant la messe de ce mercredi matin, en introduisant la célébration, le Pape François a continué à prier pour les patients atteints du coronavirus, adressant une pensée particulière aux prisonniers et aux chrétiens persécutés, mentionnant notamment Asia Bibi.

 

«Nous continuons à prier pour les malades de cette épidémie. Et aujourd’hui, d’une manière particulière, je voudrais prier pour les prisonniers, pour nos frères et sœurs emprisonnés. Ils souffrent et nous devons être proches d’eux par la prière, afin que le Seigneur puisse les aider, les réconforter dans cette période difficile»

homélie :

Jésus annonce aux apôtres sa Passion - cathédrale de Chartres
Jésus annonce aux apôtres sa Passion – cathédrale de Chartres

La première lecture, un passage du prophète Jérémie, est en fait une prophétie sur la Passion du Seigneur. Que disent les ennemis ? «Venez, gênons-le quand il parle ; ne tenons pas compte de toutes ses paroles». Mettons des obstacles sur son chemin. Il ne dit pas : «Gagnons-le, tuons-le». Non. Lui rendre la vie difficile, le tourmenter. C’est la souffrance du prophète, mais il y a une prophétie sur Jésus.

Jésus lui-même dans l’Évangile nous en parle : «Voici que nous montons à Jérusalem et le Fils de l’homme sera livré aux grands prêtres et aux scribes. Ils le condamneront à mort, ils le livreront aux païens pour qu’ils se moquent de lui, le fouettent, le crucifient». Ce n’est pas seulement une condamnation à mort : il y a plus. Il y a l’humiliation, il y a la fureur.

Et quand il y a de l’acharnement dans la persécution d’un chrétien, d’une personne, il y a le diable. Le diable a deux styles : la séduction, avec les promesses du monde, comme il a voulu le faire avec Jésus au désert, pour le séduire, et avec la séduction pour lui faire changer le plan de la rédemption, et si cela ne marche pas, l’acharnement. Le diable n’est en aucun cas émoussé. Sa fierté est si grande qu’il essaie de détruire, et de détruire en jouissant de la destruction avec fureur.

Pensons aux persécutions de tant de saints, de tant de chrétiens qui non seulement les tuent, mais les font aussi souffrir et tentent par tous les moyens de les humilier, jusqu’à la fin. Ne confondez pas une simple persécution sociale, politique, religieuse avec la fureur du diable. Le diable est féroce, pour détruire. Pensons à l’Apocalypse : il veut dévorer l’enfant de la femme, qui est sur le point de naître.

Les deux voleurs qui ont été crucifiés avec Jésus ont été condamnés, crucifiés et laissés pour mourir en paix. Personne ne les a insultés : cela n’avait pas d’importance. L’insulte était seulement pour Jésus, contre Jésus. Jésus dit aux apôtres qu’il sera condamné à mort, mais qu’il sera raillé, flagellé, crucifié… Ils se moquent de lui.

Et le moyen de sortir de la fureur du diable, de cette destruction, c’est l’esprit du monde, ce que la mère demande pour ses enfants, les enfants de Zébédée. Jésus parle de l’humiliation, qui est son propre destin, et là, ils lui demandent l’apparence, le pouvoir.

La vanité, l’esprit du monde est précisément la voie que le diable propose pour s’éloigner de la Croix du Christ. L’épanouissement personnel, le carriérisme, la réussite mondaine : ce sont tous des chemins non chrétiens, ce sont tous des chemins pour couvrir la Croix de Jésus.

Que le Seigneur nous donne la grâce de savoir discerner quand il y a l’esprit qui veut nous détruire avec fureur, et quand ce même esprit veut nous consoler avec les apparences du monde, avec la vanité. Mais n’oublions pas : quand il y a de la fureur, il y a de la haine, la vengeance du diable vaincu.

Il en est ainsi jusqu’à aujourd’hui, dans l’Église. Pensons à tant de chrétiens, combien ils sont cruellement persécutés. Ces jours-ci, les journaux parlaient d’Asia Bibi : neuf ans de prison, de la souffrance. C’est la fureur du diable.

Que le Seigneur nous donne la grâce de discerner le chemin du Seigneur, qui est la Croix, du chemin du monde, qui est la vanité, l’apparence, le maquillage.

quatrième Béatitude : la faim et la soif de justice

PAPE FRANÇOIS
AUDIENCE GÉNÉRALE

Bibliothèque du palais apostolique
Mercredi 11 mars 2020


Frères et sœurs, continuant notre méditation sur la voie lumineuse du bonheur, nous arrivons aujourd’hui à la quatrième Béatitude : « Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés » (Mt 5, 6). Après les thèmes de la pauvreté dans l’esprit et des pleurs, nous affrontons le thème de la faim et de la soif. Il s’agit ici d’une exigence vitale et quotidienne.

La faim et la soif de justice dont le Seigneur parle sont encore plus profondes que le besoin légitime de justice humaine que tout homme porte dans son cœur. La soif que les Saintes Écritures nous révèlent est un désir qui se trouve à la racine de notre être. En chacun, il y a toujours la soif de la vérité et du bien, qui est la soif de Dieu suscitée par l’Esprit Saint.

C’est pourquoi l’Église est envoyée annoncer la Parole de Dieu qui est la plus grande justice offerte au cœur de l’humanité qui en a un besoin vital. Toute personne est appelée à redécouvrir ce qui compte vraiment, de quoi elle a vraiment besoin, ce qui fait bien vivre et ce dont elle peut se passer.

*

Chers frères et sœurs, nous avons une soif qui ne sera pas déçue, une soif qui sera comblée car elle vient du cœur même de Dieu, de l’Esprit Saint qui est amour. Demandons au Seigneur la grâce de la faim et de la soif de plus de justice, d’amour et de fraternité dans notre monde. Que Dieu vous bénisse !

Au cours de notre voyage de Carême vers Pâques, j’invoque sur vous et vos familles la joie et la paix du Seigneur Jésus-Christ. Que Dieu vous bénisse!

Demandons au Seigneur Jésus de ne jamais manquer de l’eau vive de l’Évangile, la seule capable d’étancher notre soif de Dieu, et accordons-nous aussi avec son Saint-Esprit pour pouvoir accomplir la volonté du Père, le cœur plein d’amour de Dieu et bien disposés au service des frères. Que Dieu vous bénisse.

Dans notre cœur, nous devons toujours avoir une « sainte inquiétude » dans la recherche du vrai bien qui est Dieu. Nous aidons les autres à ressentir la soif de Dieu. C’est Lui qui donne la paix et le bonheur à notre cœur. Un bon chemin de Carême pour tout le monde.

Je vous souhaite d’apprendre à assouvir notre attente de Dieu à travers les sacrements, la prière et les œuvres de miséricorde. Que la bénédiction du Seigneur descende sur vous et vos communautés.

Chers frères et sœurs, le Carême est une occasion de se fortifier dans notre foi. Pour cela, nous ne devons pas douter, la foi en Jésus nous renforce toujours. Le Seigneur vous bénisse tous et vous protège toujours du mal!

Le Carême nous encourage à contempler la passion du Christ et à fixer notre regard sur sa croix. La participation à des exercices spirituels, des célébrations de la Via Crucis et d’autres fonctions du Carême est une occasion spéciale de le faire. Ces moments de spiritualité vous permettent de comprendre la croix que chacun porte et vous aident dans la conversion et l’expérience de la miséricorde divine. Loué soit Jésus-Christ.

En ce moment, je voudrais m’adresser à tous les malades qui ont le virus et qui souffrent de la maladie, ainsi qu’à ceux qui souffrent d’incertitudes sur leurs maladies. Je remercie sincèrement le personnel hospitalier, les médecins, les infirmières et les infirmières, les bénévoles qui en ce moment difficile côtoient les personnes qui souffrent.

Je remercie tous les chrétiens, tous les hommes et femmes de bonne volonté qui prient pour ce moment, tous unis, quelle que soit la tradition religieuse à laquelle ils appartiennent. Merci beaucoup pour cet effort.

Mais je ne voudrais pas que cette douleur, cette très forte épidémie nous fasse oublier les pauvres Syriens, qui souffrent à la frontière entre la Grèce et la Turquie: un peuple qui souffre depuis des années. Ils doivent échapper à la guerre, à la faim, à la maladie. N’oublions pas les frères et sœurs, beaucoup d’enfants, qui souffrent là-bas.

Je vous salue affectueusement, chers frères et sœurs d’Italie. Je vous encourage à affronter toutes les situations, même les plus difficiles, avec courage, responsabilité et espoir.

Je voudrais également remercier la paroisse de la prison « Due Palazzi » de Padoue: merci beaucoup. Hier, j’ai reçu le projet de la Via Crucis, ce que vous avez fait pour le Vendredi Saint prochain. Merci de tous travailler ensemble, toute la communauté carcérale. Merci pour la profondeur de vos méditations.

J’adresse maintenant une salutation spéciale aux jeunes, aux personnes âgées, aux malades et aux jeunes mariés. Puissiez-vous vivre cette période du Carême avec votre regard fixé sur Jésus qui a souffert et ressuscité des morts, recevant la consolation et la douceur de son Esprit.


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apporter l’eucharistie aux malades du coronavirus

apporter l’eucharistie aux malades du coronavirus

Le Pape a adressé un nouvel encouragement pour le personnel médical qui lutte contre l’épidémie, lors de la messe matinale de ce mardi 10 mars 2020, retransmise en direct pour la deuxième fois depuis la chapelle de la Maison Sainte-Marthe. Il a aussi invité les prêtres à sortir pour apporter l’eucharistie à ceux qui sont bloqués à la maison.

En Italie, où le passage de l’ensemble du territoire en «zone protégée» par décret du gouvernement limite les libertés de mouvement, le Pape a lancé cet appel : «Prions le Seigneur aussi pour nos prêtres afin qu’ils aient le courage de sortir et d’aller vers les malades, en leur apportant la force de la Parole de Dieu et de l’eucharistie, et d’accompagner les opérateurs de santé, les volontaires dans ce travail qu’ils sont en train de faire.»

L’homélie était inspirée de l’Évangile dans lequel les scribes et les pharisiens de l’époque faisaient une exhibition hypocrite de leur supériorité devant les gens, en se faisant appeler maîtres mais en refusant de se comporter avec cohérence.

«Hier la Parole de Dieu nous enseignait comment reconnaître nos péchés et les confesser, pas seulement avec l’esprit, mais aussi avec le cœur, avec un esprit de honte : la honte comme une attitude plus noble devant Dieu pour nos péchés. Et aujourd’hui le Seigneur appelle tous les pécheurs à dialoguer avec Lui, parce que le péché nous renferme en nous-mêmes, nous fait nous cacher ou cacher notre vérité.»

Avoir le courage de reconnaître ses faiblesses

Le Seigneur nous invite à venir Lui parler, à ne pas avoir peur, à être courageux aussi avec nos misères. Mais il y a toujours un piège, quand «au lieu d’aller parler avec le Seigneur, on fait semblant de ne pas être pécheurs. C’est ce que le Seigneur reprochait aux docteurs de la Loi», nous pouvons nous aussi «recouvrir la vérité de notre cœur avec la vanité», qui est «vénéneuse, qui avance en apportant la maladie au cœur.»

«La vanité, c’est justement l’endroit pour refuser l’appel du Seigneur. Au contraire, l’invitation du Seigneur est celle d’un père, d’un frère : “Venez ! Parlons, parlons. À la fin, moi je suis capable de changer ta vie du rouge au blanc”. Que cette Parole du Seigneur nous encourage; que notre prière soit une prière réelle, de notre réalité, de nos péchés, de nos misères. Parler avec le Seigneur. Lui Il sait, Il sait comment nous sommes. Nous le savons, mais la vanité nous invite toujours à recouvrir. Que le Seigneur nous aide.»

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