Suivre le Bon Pasteur mène à la plénitude de la vie éternelle

La figure du Christ Bon Pasteur, que présente l’évangile de ce quatrième dimanche de Pâques, a été abordée aujourd’hui par le Pape François dans son message prononcé depuis la fenêtre du Palais Apostolique, place Saint-Pierre à Rome. La relation de Jésus avec ses brebis est celle d’une connaissance réciproque. Une intimité qui porte des fruits de joie et ouvre l’horizon de la vie éternelle.

Entretenir l’intimité avec Jésus

Bon Pasteur église Saint Pierre Leschelle (03)
Bon Pasteur église Saint Pierre Leschelle (03)

Dans son récit, l’évangéliste Jean rapporte les propos de Jésus qui se présente comme «le vrai Pasteur du peuple de Dieu». Jésus parle du lien qui l’unit à ses brebis, c’est-à-dire à chacun des membres du Peuple de Dieu. C’est une relation «de connaissance réciproque», qui se manifeste par diverses attitudes.

Attitude de Jésus envers chacune de ses brebis, d’une part. «Jésus parle, Jésus connaît, Jésus donne la vie éternelle, Jésus prend soin.» «Connaissant en profondeur» ce qui habite notre cœur, le Bon Pasteur «nous accueille et nous aime tels que nous sommes, avec nos qualités et nos défauts».

«À chacun de nous il “donne la vie éternelle”, c’est-à-dire qu’il nous offre la possibilité de vivre une vie pleine, sans fin.» Jésus, comme y fait l’écho le psaume 22, nous aide «à traverser les sentiers accidentés et les voies parfois risquées qui se présentent sur le chemin de la vie».

Attitude de chacun d’entre nous envers Jésus, d’autre part. «Écouter et reconnaître sa voix implique une intimité avec Lui, qui se consolide dans la prière, dans la rencontre cœur à cœur avec le divin Maître et Pasteur de nos âmes». Le fait de «parler avec Jésus renforce notre désir de le suivre», de «nous mettre en route sur les nouvelles voies de la fraternité et du don de nous-mêmes, à  son imitation».

Ainsi, «nous sommes l’unique troupeau et nous devons seulement nous efforcer d’écouter sa voix, tandis que Lui, avec amour, scrute la sincérité de nos cœurs». «De cette continuelle intimité avec notre Pasteur (…) jaillit la joie de le suivre en se laissant conduire à la plénitude de la vie éternelle». Le Pape a enfin invité les pèlerins à se tourner vers Marie, «Mère du Christ Bon Pasteur», avant de réciter avec eux la prière du Regina Cœli.

« Nos pensées vont  à notre maman céleste, que nous célébrerons demain le 13 mai, sous le nom de Notre-Dame de Fatima. Nous nous confions à elle pour continuer notre chemin avec joie et générosité. »

« Aujourd’hui, le quatrième dimanche de Pâques, dimanche du « Bon Pasteur« , est la Journée mondiale de prière pour les vocations, qui a pour thème cette année: « Le courage de risquer la promesse de Dieu ».  Suivre Jésus est toujours un risque, mais il faut du courage. Dans toutes les communautés, nous prions de manière spéciale pour les vocations au sacerdoce et à la vie consacrée. »

« Ce matin, dans la basilique Saint-Pierre, j’ai eu la joie d’ordonner dix-neuf nouveaux prêtres. Alors que je salue affectueusement ces nouveaux prêtres avec leur famille et leurs amis, je vous invite à vous rappeler combien de fois le Seigneur continue d’appeler, comme il l’a fait un jour avec les apôtres sur les rives du lac de Galilée, afin qu’ils puissent devenir des « pêcheurs d’hommes » . Sur ces nouveaux prêtres, deux  ont été invités à vous saluer et à vous bénir avec moi. »

Et les deux d’entre eux présents à ses côtés, depuis la fenêtre du Palais Apostolique, ont béni la foule venue pour ce Regina Cœli, prière à Marie en ce temps de Pâques.


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Message du Pape pour les Vocations : répondre à la promesse de Dieu

Journée mondiale de prière pour les vocations
Journée mondiale de prière pour les vocations

Pour la Journée mondiale de prière pour les vocations, ce dimanche 12 mai, le Pape a écrit un message, signé le 31 janvier dernier en la fête de saint Jean Bosco. il y revient tout d’abord sur le Synode des Jeunes et les JMJ de Panama, «deux grands rendez-vous, qui ont permis à l’Église de tendre l’oreille à la voix de l’Esprit et aussi à la vie des jeunes, à leurs interrogations, aux lassitudes qui les accablent et aux espérances qui les habitent».

Il y développe ensuite une réflexion sur le thème «le courage de risquer pour la promesse de Dieu», en partant de la scène de l’appel des premiers disciples près du lac de Galilée, dans l’Évangile selon saint Marc.

«Jésus marche, il voit ces pêcheurs et s’approche». Rencontre, toute simple, qui va bouleverser leur vie, comme pour chacun d’entre nous. «C’est arrivé avec la personne avec laquelle nous avons choisi de partager la vie dans le mariage, ou quand nous avons senti l’attrait pour la vie consacrée : nous avons vécu la surprise d’une rencontre et, à ce moment, nous avons entrevu la promesse d’une joie capable de combler notre vie.»

Le Seigneur ne veut pas nous rendre prisonniers

«L’appel du Seigneur alors n’est pas une ingérence de Dieu dans notre liberté. Ce n’est pas une “cage” ou un poids qui nous est mis sur le dos. C’est au contraire l’initiative amoureuse avec laquelle Dieu vient à notre rencontre et nous invite à entrer dans un grand projet dont il veut nous rendre participants, visant l’horizon d’une mer plus vaste et d’une pêche surabondante.»

«Le désir de Dieu, en effet, est que notre vie ne devienne pas prisonnière de l’évidence, ne soit pas entraînée par inertie dans les habitudes quotidiennes et ne reste pas inerte devant ces choix qui pourraient lui donner une signification.»

Comme nous le rappelle le baptême, «notre vie n’est pas le fruit d’un hasard, mais le don du fait d’être des enfants aimés du Seigneur, rassemblés dans la grande famille de l’Église», «c’est pourquoi nous devons l’aimer également lorsque nous découvrons sur son visage les rides de la fragilité et du péché, et nous devons contribuer à la rendre toujours plus belle et lumineuse, afin qu’elle puisse être témoin de l’amour de Dieu dans le monde.»

Ne pas avoir peur de s’engager

Différentes vocations sont possibles dans la perspective chrétienne, comme «le choix de s’épouser dans le Christ et de former une famille», ainsi que les «autres vocations liées au monde du travail et des métiers, à l’engagement dans le domaine de la charité et de la solidarité, aux responsabilités sociales et politiques, et ainsi de suite.»

«Il s’agit de vocations qui nous rendent porteurs d’une promesse de bien, d’amour et de justice non seulement pour nous-mêmes, mais aussi pour les contextes sociaux et culturels dans lesquels nous vivons, qui ont besoin de chrétiens courageux et d’authentiques témoins du Royaume de Dieu.»

À ceux qui s’interrogent sur une vocation sacerdotale ou religieuse : «Ne vous laissez pas contaminer par la peur, qui nous paralyse devant les hauts sommets que le Seigneur nous propose. Rappelez-vous toujours que, à ceux qui laissent les filets et la barque pour le suivre, le Seigneur promet la joie d’une vie nouvelle, qui comble le cœur et anime le chemin.» L’Église doit offrir aux jeunes «des occasions d’écoute et de discernement» pour les guider.

Enfin regarder Marie : «Dans l’histoire de cette jeune fille, la vocation a été aussi en même temps une promesse et un risque. Sa mission n’a pas été facile, pourtant elle n’a pas permis à la peur de prendre le dessus. Son “oui” a été le “oui” de celle qui veut s’engager et risquer, de celle qui veut tout parier, sans autre sécurité que la certitude de savoir qu’elle était porteuse d’une promesse.» (Propos tenus lors de la veillée de prière des JMJ de Panama, le 26 janvier dernier).

amoureux de la pureté de la Loi de Dieu

Pour faire comprendre la valeur de l’ouverture de notre cœur à la voix de Dieu, lors de la messe célébrée à la Maison Sainte-Marthe, le Pape s’est appuyé sur la Lecture du jour qui évoque la conversion de Paul sur le chemin de Damas.

 

Saint Paul sur le chemin de Damas - vitrail cathédrale de Chartres
Saint Paul sur le chemin de Damas – vitrail cathédrale de Chartres

La conversion de Saul sur le chemin de Damas, appelé par la voix du Seigneur, constitue un «changement de page dans l’histoire du Salut», et signe l’ouverture aux «païens, aux gentils, à ceux qui n’étaient pas israélites». C’est «la porte ouverte sur l’universalité de l’Église». C’est ce qu’évoque, dans le passage des Actes des Apôtres,  le choix de Jésus de changer la vie d’un homme, jusqu’alors persécuteur des chrétiens.

L’Apôtre des Gentils, devenu aveugle après sa chute de cheval, est resté trois jours à Damas sans eau ni nourriture, jusqu’à ce que Ananias, envoyé par le Seigneur, ne vienne lui rendre la vue en lui donnant la possibilité de commencer le chemin de conversion et de prédication en étant «rempli de l’Esprit Saint».

Cohérence et zèle

Paul était «un homme fort» et «amoureux de la pureté de la loi», mais il était «honnête», et, même s’il était «caractériel», il était «cohérent».

«Avant tout, il était cohérent parce qu’il était un homme ouvert à Dieu. S’il persécutait les chrétiens, c’est parce qu’il était convaincu que Dieu le voulait.» Son tempérament était peut-être têtu, mais pas son âme. Paul était «ouvert aux suggestions de Dieu». Avec le «feu intérieur», il incarcérait et tuait les chrétiens, mais «une fois qu’il a entendu la voix du Seigneur, il est devenu comme un enfant, il se laissait porter.»

«Aveugle, il s’est laissé mener à Damas, il a jeûné trois jours, il a attendu que le Seigneur parle… Toutes ces convictions qu’il avait sont restées silencieuses, en attendant la voix du Seigneur : “Qu’est-ce que je dois faire, Seigneur ?” Et il va à la rencontre à Damas, à la rencontre de cet autre homme docile, et il se laisse catéchiser comme un enfant, il se laisse baptiser comme un enfant. Et ensuite il reprend des forces et qu’est-ce qu’il fait ? Il se tait. Il s’en va en Arabie pour prier, nous ne savons pas combien de temps, peut-être des années. La docilité. L’ouverture à la voix de Dieu et la docilité.»

Le charisme chrétien du petit et du grand

«Persévérer. Et ceci est un signal de l’Église. Je voudrais remercier aujourd’hui, à travers vous, tant d’hommes et de femmes, courageux, qui risquent leur vie, qui vont de l’avant, et qui cherchent de nouvelles routes dans la vie de l’Église.» Il faut aller «dans la profondeur de la prière, dans la profondeur de la docilité, du cœur ouvert à la voix de Dieu. C’est ainsi que se font les vrais changements dans l’Église, avec des personnes qui savent lutter dans le petit et dans le grand.»

Le chrétien doit donc avoir «ce charisme du petit et du grand», a conclu le Pape François, en adressant une prière à saint Paul, à la fin de son homélie, pour lui demander «la grâce de la docilité à la voix du Seigneur et du cœur ouvert au Seigneur; la grâce de ne pas avoir peur de faire de grandes choses, d’aller de l’avant, à condition d’avoir la délicatesse de prendre soin des petites choses.»

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