Le synode sur l’Amazonie du mois d’octobre prochain est bien lancé. Présenté lundi 17 juin, le document de travail de l’assemblée analyse les défis que l’Église doit affronter dans cette région amazonienne, qui couvre neuf pays différents et de nombreuses réalités, tant géographiques qu’ecclésiales.
Le texte veut mettre en valeur la nécessité de protéger une zone essentielle à la survie de la planète mais aussi la dignité de ses habitants: de nombreuses communautés autochtones qui vivent aujourd’hui menacées par la prédation des ressources naturelles. Ce document dresse aussi des pistes pastorales pour que l’Église puisse trouver de nouvelles voies afin d’annoncer l’Évangile et qu’elle puisse, comme le suggère le Pape François, trouver un «visage amazonien».
Cette réalité amazonienne, Mgr Emmanuel Lafont, évêque de Cayenne en Guyane française la connait. Il sera l’un des pères synodaux au mois d’octobre. Ces populations indigènes vivent dans son diocèse, souvent abandonnées. Elles doivent être au cœur des préoccupations de l’Église.
Le mystère de la Très Sainte Trinité nous dit que nous n’avons pas un Dieu solitaire là-haut dans le ciel, lointain; non, c’est le Père qui nous a donné son Fils, fait homme comme nous, et qui, pour nous être encore plus proche, nous envoie son Esprit. (tweet du Saint Père)
Sur la place Cavour de Camerino, petite ville des Marches d’un peu plus de 7 000 habitants, ce dimanche matin en la fête de la Sainte Trinité, le Pape François a présidé l’Eucharistie. Dans son homélie livré, il a médité sur la mémoire de Dieu et l’espérance en l’Esprit Saint quand l’homme est frappé par les épreuves. Se souvenir, réparer, rebâtir en sont les trois thèmes développés.
Se souvenir
«Qu’est-ce que l’homme pour que tu penses à lui ?» Nous avons prié dans le Psaume (8,5). « Ces paroles, je les ai eues à l’esprit en pensant à vous », a dit le Saint-Père aux fidèles de Camerino. gravement éprouvés par le séisme de l’été 2016.
«Face à ce que vous avez vu et souffert, face aux maisons effondrées et aux bâtiments réduits en ruines, la question suivante se pose: qu’est-ce que l’homme ?» Dieu se rappelle de nous, «comme nous sommes, avec nos fragilités», jamais il ne nous oublie.
«Le Seigneur nous donne une certitude: Il se souvient de nous» et malgré les épreuves terrestres, nous gardons toujours pour lui une infinie valeur. «Nous sommes petits sous le ciel et impuissants quand la terre tremble, mais pour Dieu nous sommes plus précieux que tout.» «Demandons la grâce de nous rappeler chaque jour que nous ne sommes pas oubliés de Dieu..
Les mauvais souvenirs sont nombreux et difficiles et souvent nous restons assaillis par ces mauvaises images du passé. «Pour libérer le cœur du passé qui revient, des souvenirs négatifs qui nous retiennent prisonniers, des regrets qui paralysent, nous avons besoin de quelqu’un pour nous aider à porter les fardeaux que nous avons en nous».
Jésus n’enlève pas le poids qui pèse sur nos épaules, comme nous le voudrions, mais il nous donne l’Esprit-Saint, le consolateur dont nous avons besoin. L’Esprit-Saint transforme en nous les blessures du passé «en souvenirs du salut».
Comme il fait des plaies de Jésus un chemin de miséricorde, l’Esprit vient habiter nos blessures si nous l’invitons, «il est un baume d’espérance sur nos souvenirs douloureux, parce qu’il est le rebâtisseur de l’espérance».
Cette espérance n’est pas passagère, comme nos espérances terrestres, celle de l’Esprit-Saint est au contraire «à longue conservation». «L’espérance de l’Esprit n’est pas l’optimisme, elle est plus profonde, ravive dans les profondeurs du cœur la certitude d’être précieux parce qu’aimés, elle insuffle la confiance de ne pas être seul.»
Réparer
Ce dimanche de la Sainte-Trinité vient nous rappeler que «la Trinité n’est pas un casse-tête théologique, mais le splendide mystère de la proximité de Dieu». En se faisant homme, Dieu nous a donné son Fils pour nous être proches, pour nous aider à porter le poids de la vie. «Il faut plus de force pour réparer que pour construire, pour recommencer que pour commencer, pour se réconcilier que pour s’entendre. C’est la force que Dieu nous donne.»
«Je suis venu aujourd’hui pour être près de vous; je suis ici pour prier avec vous, Dieu qui se souvient de nous, afin que personne n’oublie qui est en difficulté. Je prie le Dieu de l’espérance, afin que ce qui est instable sur terre n’ébranle pas la certitude que nous avons en nous».
Chacun en effet est capable de faire un peu de bien, sans attendre que ce soit les autres qui commencent, chacun peut consoler quelqu’un sans attendre que ses problèmes soient résolus.
Rebâtir
«Qu’est-ce que l’homme pour que tu penses à lui ?»« Dieu qui se souvient de nous, Dieu qui guérit nos souvenirs blessés en les oignant d’espoir, Dieu qui est proche de nous pour ressusciter de l’intérieur, ce Dieu nous aide à être des bâtisseurs de bien, des consolateurs de cœur. Tout le monde peut faire un peu de bien sans attendre que les autres commencent. »
« ‘Je vais commencer, je vais commencer, je vais commencer’: tout le monde doit le dire. Tout le monde peut consoler quelqu’un sans attendre que ses problèmes soient résolus. Même en portant ma croix, j’essaie de me rapprocher pour consoler les autres. Qu’est-ce que l’homme ? C’est ton grand rêve, Seigneur, de te souvenir toujours. L’homme est ton grand rêve, Seigneur, dont tu te souviens toujours. »
« Ce n’est pas facile à comprendre dans ces circonstances, Seigneur. Les hommes oublient, ils ne se souviennent pas de cette tragédie. Mais toi, Seigneur, tu n’oublie pas. Souvenons-nous aussi que nous sommes dans le monde pour donner de l’espoir et de la proximité, car nous sommes tes enfants, ‘Dieu de toutes consolations’ (2 Co 1: 3). »
À Notre-Dame de Paris, première messe après l’incendie
Notre-Dame de Paris vers 1525-1530 – pontifical romain.
Une messe a été célébrée ce samedi 15 juin à 18h en la cathédrale Notre-Dame de Paris, la première depuis l’incendie ravageur survenu il y a deux mois. Cet évènement vient rappeler l’éminente vocation cultuelle de l’édifice et incite à la poursuite de la mobilisation en faveur de sa reconstruction.
La date choisie est symbolique, c’est la fête de la dédicace de la cathédrale, de la consécration de l’autel pour signifier que le rôle de la cathédrale est de montrer la gloire de Dieu. Célébrer l’eucharistie, même en tout petit comité, en est le signe. Trente personnes, dont la moitié sont des prêtres, ont participé à cette célébration présidée par Mgr Michel Aupetit, archevêque de Paris, dans la chapelle de la Vierge, située derrière le chœur de la cathédrale.
Trois initiatives pour conserver l’âme de la cathédrale
Deux mois après l’incendie du 15 avril 2019 qui a détruit la toiture, la flèche et une partie de la voûte de Notre-Dame de Paris, le diocèse tient à rappeler que «la cathédrale est, d’abord et avant tout, un édifice à vocation cultuelle». Cette messe est l’une des trois initiatives menées en ce sens.
Le diocèse a aussi décidé que les offices habituellement célébrés à Notre-Dame de Paris le seront, à partir du 1er septembre 2019», en l’église Saint-Germain-l’Auxerrois, où seront vénérées la Sainte Couronne d’épines et les autres reliques de la Passion du Christ jusqu’alors conservées à Notre-Dame. Les célébrations de plus grande affluence auront lieu à l’église Saint Sulpice, ainsi les ordinations du 29 juin prochain.
Enfin, troisième initiative: une réplique de la Vierge du Pilier, symbole de Notre-Dame, sera installée sur le parvis de la cathédrale, dans un espace de recueillement spécifiquement installé dès que les conditions de sécurité le permettront, car «les Parisiens, les touristes et les fidèles du monde entier ont besoin de continuer à se recueillir.
Où en sont les dons ?
La mobilisation en faveur de la cathédrale se poursuit sous des formes diverses:«mobilisation des pouvoirs publics nationaux et locaux dès le soir de l’incendie ; mobilisation des architectes et des entreprises qui assurent, dans l’immédiat, la sécurisation de l’édifice ; mobilisation de dizaines de milliers de donateurs, petits et grands, originaires de toute la France, mais aussi du monde entier.
Cet élan montre que Notre-Dame est un symbole unique, en France, mais aussi au-delà. «Que tous ceux qui se sont mobilisés dès le 15 avril et que tous ceux qui continuent à œuvrer, chaque jour, pour Notre-Dame, qu’ils soient donateurs, architectes, ouvriers du chantier, responsables politiques, soient remerciés chaleureusement pour leurs efforts», a dit Mgr Aupetit.
«Nous voulons sauver la cathédrale. Cet écrin splendide a été voulu pour être la manifestation magnifique du génie humain qui rend hommage à l’amour de Dieu qui, pour se donner à nous, s’est fait l’un d’entre nous. Rendons grâce à la foi des bâtisseurs qui ont su unir le génie humain et la grâce divine», avait-il déclaré lors de la messe de Pâques du 21 avril dernier.