Les églises du Sri Lanka continuent de rester fermées après les attaques de Pâques. Les catholiques ont pu voir à la télévision en direct à la messe célébrée par le cardinal Ranjith qui y a lu un message du Pape François.
«À la suite des attaques brutales contre les communautés chrétiennes de Colombo rassemblées dans la prière le dimanche de Pâques et ailleurs au Sri Lanka, je souhaite assurer une nouvelle fois ma profonde solidarité et mes prières continuelles pour tous ceux qui ont été touchés par ces crimes odieux.
En union avec nos frères et sœurs du monde, je confie les morts à la miséricorde infinie de Dieu, notre Père céleste, et je prie le Seigneur Jésus, vainqueur du péché et de la mort, d’apporter la guérison aux blessés et la consolation à tous ceux qui pleurent la perte de leurs proches.
Avec les adeptes de toutes les religions et les hommes et les femmes de bonne volonté du monde entier, j’exprime l’horreur de cette offense sans nom contre le Saint Nom de Dieu et je prie pour que les cœurs endurcis par la haine puissent se soumettre à sa volonté.
Paix et réconciliation entre tous ses enfants. En ce moment de grande douleur, je prie pour que les fidèles soient confirmés dans la charité, se consolant les uns les autres dans l’espoir de Pâques et dans notre foi inébranlable dans les promesses du Christ.
Conscient de la blessure infligée à l’ensemble de la nation, je prie également pur que tous les Sri-Lankais soient déterminés à promouvoir l’harmonie sociale, la justice et la paix.
Avec ces sentiments, je la confie avec affection à elle et à ses frères évêques, ainsi qu’au clergé, religieux et fidèles laïcs, confiés à ses soins, dans l’étreinte amoureuse de Notre-Dame, reine et patronne de Sri Lanka, et je transmet cordialement ma bénédiction apostolique, comme gage de courage et de paix dans le Seigneur ressuscité».
Je vous remercie, frères et sœurs, qui êtes venus aujourd’hui prier la Vierge, la mère, la Salus Populi Romani [Sauvegarde du Peuple Romain]. Parce que ce soir, nous sommes ici devant Marie.
La Vierge protège notre santé
Salus Populi Romani – Basilique Sainte Marie Majeure à Rome
Nous avons prié sous sa conduite maternelle, afin qu’elle nous aide à être toujours plus unis à son Fils Jésus ; nous lui avons apporté nos joies et nos souffrances, nos espérances et nos difficultés ; nous l’avons invoquée sous le beau titre de Salus Populi Romani en demandant pour nous tous, pour Rome, pour le monde, qu’elle nous donne la santé. Oui, car Marie nous donne la santé, elle est notre santé.
Jésus Christ, par sa Passion, sa Mort et Résurrection, nous apporte le salut, nous donne la grâce et la joie d’être fils de Dieu, de l’appeler en vérité par le nom de Père. Marie est mère, et une mère se préoccupe surtout de la santé de ses enfants, elle sait toujours en prendre soin avec un grand et tendre amour.
Qu’est-ce que cela signifie, que la Vierge protège notre santé ? Je pense en particulier à trois aspects : elle nous aide à grandir, à affronter la vie, à être libres ; elle nous aide à grandir, elle nous aide à affronter la vie, elle nous aide à être libres.
Une mère aide ses enfants à grandir
Elle veut qu’ils grandissent bien ; pour cela, elle les éduque à ne pas céder à la paresse — qui dérive aussi d’un certain bien-être —, à ne pas se reposer dans une vie facile, où l’on se contente de posséder uniquement des choses.
La mère prend soin des enfants afin qu’ils grandissent toujours plus, qu’ils se fortifient, qu’ils soient capables de prendre des responsabilités, de s’engager dans la vie, de tendre vers de grands idéaux. L’Évangile de saint Luc dit que, dans la famille de Nazareth, Jésus « grandissait, se fortifiait et se de sagesse
Et la grâce de Dieu était sur lui » (Lc 2, 40). La Vierge fait précisément ceci en nous, elle nous aide à grandir humainement et dans la foi, à être forts et à ne pas céder à la tentation d’être hommes et chrétiens de façon superficielle, mais à vivre de façon responsable, à tendre toujours plus vers le haut.
Une mère aide ses enfants à affronter les difficultés de la vie
Une mère pense aussi à la santé de ses enfants en les éduquant à affronter les difficultés de la vie. On n’éduque pas, on ne prend pas soin de la santé en évitant les problèmes, comme si la vie était une autoroute sans obstacles.
La maman aide les enfants à regarder avec réalisme les problèmes de la vie et à ne pas se perdre en eux, mais à les affronter avec courage, à ne pas être faibles, et à savoir les dépasser, dans un sain équilibre qu’une mère « sent » entre les lieux de la sécurité et les zones de risque.
Une maman sait faire cela ! Elle ne porte pas toujours son enfant sur la route de la sécurité, parce que de cette manière l’enfant ne peut pas grandir, mais elle ne le laisse pas non plus sur la route du risque, parce que cela est dangereux. Une maman sait équilibrer les choses.
Une vie sans défis n’existe pas et un jeune garçon ou une jeune fille qui ne sait pas les affronter en se mettant en jeu, est un jeune garçon ou une jeune fille sans colonne vertébrale !
Rappelons-nous la parabole du bon samaritain : Jésus ne propose pas l’attitude du prêtre et du lévite, qui évitent de secourir celui qui était tombé sur des brigands, mais l’attitude du samaritain, qui voit la situation de cet homme et y fait face de façon concrète, même en courant des risques.
Marie a vécu de nombreux moments difficiles dans sa vie, de la naissance de Jésus, quand « ils manquaient de place dans la salle » (Lc 2, 7), jusqu’au Calvaire: (cf. Jn 19, 25). Et comme une bonne mère, elle est proche de nous, afin que nous ne perdions jamais courage face aux adversités de la vie, face à notre faiblesse, face à nos péchés : elle nous donne la force, elle nous indique le chemin de son Fils.
Jésus, de la croix, dit à Marie, en montrant Jean : « Femme, voici ton fils ! » et à Jean : « Voici ta mère ! » (cf. Jn 19, 26-27). Dans ce disciple c’est nous tous qui sommes représentés : le Seigneur nous remet entre les mains pleines d’amour et de tendresse de sa Mère, afin que nous ressentions son soutien pour affronter et vaincre les difficultés de notre chemin humain et chrétien. N’ayez pas peur des difficultés ! Affrontez-les avec l’aide de la mère.
Une mère aide à être libres
Un dernier aspect : une bonne mère non seulement accompagne ses enfants dans leur croissance, sans éviter les problèmes, les défis de la vie ; une bonne mère aide aussi à prendre des décisions définitives, dans la liberté. Ce n’est pas facile ; mais une mère sait le faire.
Mais que signifie la liberté ? Ce n’est certainement pas faire tout ce que l’on veut, en se laissant dominer par les passions, ni passer d’une expérience à l’autre sans discernement, ni suivre les modes du temps ; la liberté ne signifie pas, pour ainsi dire, jeter tout ce qui ne nous plaît pas par la fenêtre. Non, cela n’est pas la liberté. La liberté nous est donnée afin que nous sachions faire les bons choix dans la vie !
Marie, en bonne mère, nous éduque à être, comme Elle, capables de faire des choix définitifs ; des choix définitifs, en ce moment où règne, pour ainsi dire, la philosophie du provisoire. Il est si difficile de s’engager dans la vie de façon définitive. Et elle nous aide à faire des choix définitifs avec cette pleine liberté, avec laquelle elle a répondu « oui » au plan de Dieu dans sa vie (cf. Lc 1, 38).
Chers frères et sœurs, comme il est difficile, à notre époque, de prendre des décisions définitives ! Le provisoire nous séduit tous. Nous sommes victimes d’une tendance qui nous pousse au provisoire… comme si nous désirions rester adolescents. C’est un peu le charme de rester adolescents, et cela pour toute la vie !
N’ayons pas peur des engagements définitifs, des engagements qui impliquent et concernent toute la vie ! De cette façon notre vie sera féconde ! Et cela est la liberté : avoir le courage de prendre ces décisions avec grandeur. Toute l’existence de Marie est un hymne à la vie, un hymne d’amour à la vie : elle a enfanté Jésus dans la chair et a accompagné la naissance de l’Église sur le Calvaire et au Cénacle.
La Salus Populi Romani est la maman qui nous donne la santé pour grandir, qui nous donne la santé pour affronter et dépasser les problèmes, qui nous donne la santé pour nous rendre libres en vue des choix définitifs ; la maman qui nous enseigne à être féconds, à être ouvert à la vie et à être toujours féconds de bien, féconds de joie, féconds d’espérance, à ne jamais perdre l’espérance, à donner sa vie aux autres, la vie physique et spirituelle.
Nous te le demandons ce soir, O Marie, Salus Populi Romani, pour le peuple de Rome, pour nous tous : donne-nous la santé que toi seule peut nous donner, pour que nous soyons toujours signes et instruments de vie. Amen.
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À la sortie de la basilique, le Saint-Père s’est adressé aux pèlerins rassemblés sur la place :
Frères et sœurs,
Bonsoir ! Merci beaucoup pour votre présence dans la maison de la maman de Rome, de notre Mère. Vive la Salus Populi Romani. Vive la Vierge, c’est notre Mère. Confions-nous à elle, afin qu’elle nous protège comme une bonne maman.
Je prie pour vous, mais je vous demande de prier pour moi, parce que j’en ai besoin. Trois « Je vous salue Marie » pour moi. Je vous souhaite un bon dimanche, demain. Au revoir. A présent je vous donne la bénédiction — à vous et à toutes vos familles. Que le Père tout-puissant vous bénisse… Bon dimanche.
Prière du chapelet – méditation du Pape FRANÇOIS – Basilique Sainte-Marie-Majeure – samedi 4 mai 2013
Marie et l’Enfant – chapelle, hôpital d’Yssingeaux 43 ; tableau créé par ses résidents
Une grâce particulière s’exprime avec ferveur dans le «MOIS DE MARIE*», dont l’épanouissement, rapide comme celui de certaines fleurs d’exception, marqua la fin de l’ancien régime et vint contraster avec l’impiété de son agonie et l’inconscience des temps nouveaux.
Tour à tour attribué à saint Philippe de Néri qui en eut évidemment l’esprit de confiance ; aux Jésuites qui en adoptèrent les ferveurs ; aux Camilliens qui en voulurent les premiers la forme ecclésiale, le mois de Marie réalisait une pensée antique. En effet, moins païenne que primitive, une célébration populaire du renouveau, bientôt offerte à Marie, s’accuse à travers tout le Moyen Age, préparant la tendre fête moderne du mois des fleurs.
Des chants qui sont presque des chansons, les mots de la langue maternelle, ces fleurs de l’âme apportées avec les fleurs des champs à l’autel de Marie qu’illuminent en même temps la clarté des cierges et celle des plus beaux soirs, voilà une « liturgie intime » (eût dit Verlaine) qui exauce les plus purs instincts du cœur, aussi les plus profonds.
Ce naïf cantique d’un jésuite injustement oublié, le Père Lambillotte, obtint l’immortalité de ces airs populaires qui ne quittent plus la mémoire de la foule, qui demeurent à jamais liés à son âme innombrable. N’en dédaignons pas plus la vulgarité que celle des fleurettes en qui s’émeuvent d’abord les forces les plus profondes de la nature, celles dont l’éclosion signifiera toute l’aventure des esprits et des cœurs.
Le regret des printemps, la « recherche du temps perdu », résument et pleurent nos destins.
E. Joly
* voir le mot – très marial – de Benoit XVI dimanche 10 mai 2009 (il y a10 ans!) lors du Regina Caeli depuis Amman (Jordanie)