Les chrétiens burkinabés de nouveau attaqués

Les chrétiens burkinabés de nouveau attaqués

Une nouvelle attaque a eu lieu le 26 mai contre une église catholique du Nord du pays. Malgré la peur, les communautés chrétiennes ne veulent pas d’un conflit interconfessionnel.

La communauté catholique une nouvelle fois prise pour cible au Burkina Faso. Dimanche 26 mai, des hommes armés ont ouvert le feu contre des paroissiens contre une église catholique à Toulfé, un village au nord du pays, situé dans le diocèse de Ouahigouya.

Selon des témoins, 8 assaillants, lourdement armés sont venus à moto pendant que les fidèles participaient à la messe dominicale, les ont fait sortir de l’église avant de tirer sur eux à l’extérieur.

Bilan Lourd

Le bilan de cette nouvelle attaque terroriste est lourd : au moins quatre morts, trois paroissiens et un catéchiste à la retraite. L’attaque a également fait deux blessés graves. Le village de Toulfé avait déjà été visé par des assaillants, fin avril.

Malgré l’insécurité de plus en plus grande dans la région, les chrétiens ne veulent pas se faire enfermer dans la spirale de la violence, a dit Mgr Theophile Nare, l’évêque du diocèse de Kaya, le diocèse voisin du lieu de l’attaque de dimanche, dont les fidèles ont aussi été visés il y a deux semaines.

Tweet du Pape François : « Aujourd’hui aussi de nombreux chrétiens sont tués et persécutés par amour du Christ. Ils donnent leur vie en silence parce leur martyre ne fait pas de bruit: aujourd’hui il y a plus de martyrs chrétiens qu’aux premiers siècles. »

Un missionnaire congolais assassiné au Mozambique

Le père Landry Ibil Ikwel, religieux congolais de la congrégation des Sacrés Cœurs de Jésus et de Marie a été assassiné le dimanche 19 mai à Beira, la capitale de la province de Sofala au Mozambique. Il était le directeur de l’Institut des Déficients Visuels de Beira.

Le religieux, qui avait 34 ans, a été poignardé dans sa communauté de Beira, le 19 mai 2019. Transporté d’urgence à l’hôpital, il a succombé à ses blessures. Une enquête a été ouverte. La congrégation des Sacrés cœurs de Jésus et de Marie a réagi dans un communiqué en ces termes :

« Face à la mort de notre frère, le Père Landry Ibil Ikwel, nous unissons nos cœurs à ceux de nos frères en Afrique qui se trouvent dans la douleur. Dans la prière et dans la confiance en celui qui est mort violemment sur la croix, en pardonnant à ses agresseurs, nous demandons au Seigneur que, partout où la mort cherche à prévaloir, prévale en revanche la vie ».

Une vie donnée au service des enfants avec une déficience visuelle

De nationalité congolaise, le Père Ibil Ikwel était entré au noviciat de la congrégation des Sacrés cœurs de Jésus et de Marie en 2008. Il a été ordonné prêtre le 7 février 2016 à Kinshasa, en République Démocratique du Congo.

Le religieux était le Directeur de l’Institut des aveugles de Beira, une structure de la congrégation, fondée en 1969. Cette structure a pour mission de former, de réhabiliter, d’éduquer et de réaliser l’intégration sociale des enfants, des jeunes et des adultes aveugles de tout le pays, garantissant à chacun d’entre eux une éducation adaptée à ses capacités individuelles.

Saint-Esprit anime l’Église sans mondanité

Visage du Christ - Manuscrit latin  Biblioteca Apostolica Vaticana
Visage du Christ – Manuscrit latin Biblioteca Apostolica Vaticana

Avec la récitation du Regina Coeli, le Pape François demande à l’Église de ne pas rester « statique ». Guidée par le Saint-Esprit, elle ne doit pas cesser de faire comprendre pleinement les enseignements de Jésus, dans l’espérance de faire briller son visage de Christ « beau et lumineux ». 

PAPE FRANÇOIS

REGINA COELI

Place Saint Pierre
Dimanche, 26 mai 2019


Chers frères et sœurs, bonjour!

L’Évangile de ce VIe dimanche de Pâques nous présente un passage du discours que Jésus a adressé aux apôtres lors de la dernière Cène (voir Jean 14, 23-29). Il parle de l’œuvre du Saint-Esprit et fait une promesse: « Le Paraclet, le Saint-Esprit que le Père enverra en mon nom, il vous enseignera tout et vous rappellera tout ce que je vous ai dit » (v. 26).

À l’approche du moment de la croix, Jésus rassure les apôtres qu’ils ne resteront pas seuls: avec eux, il y aura toujours le Saint-Esprit, le Paraclet, qui les soutiendra dans la mission d’apporter l’Évangile au monde entier. Dans la langue grecque d’origine, le terme « Paraclet » désigne celui qui se tient à côté pour soutenir et consoler. Jésus retourne auprès du Père mais continue à instruire et à animer ses disciples par l’action du Saint-Esprit.

Quelle est la mission du Saint-Esprit que Jésus a promis en cadeau ? Il le dit lui-même : « Il vous enseignera tout et vous rappellera tout ce que je vous ai dit. » Au cours de sa vie terrestre, Jésus a déjà transmis aux apôtres tout ce qu’il voulait confier: il a mené à bien la révélation divine, c’est tout ce que le Père a voulu dire à l’humanité avec l’incarnation du Fils.

La tâche du Saint-Esprit est de faire en sorte que les gens se souviennent, c’est-à-dire de bien comprendre et de mettre en pratique les enseignements de Jésus de manière concrète.

Et c’est également la mission de l’Église, qui la réalise à travers un style de vie précis, caractérisé par certains besoins : la foi dans le Seigneur et l’observance de sa Parole; la docilité à l’action de l’Esprit, qui rend continuellement le Seigneur ressuscité vivant et présent; l’acceptation de sa paix et le témoignage qui lui est rendu avec une attitude d’ouverture et de rencontre avec l’autre.

Pour réaliser tout cela, l’Église ne peut rester statique, mais, avec la participation active de chaque baptisé, elle est appelée à agir en communauté, en mouvement, animée et soutenue par la lumière et la force du Saint-Esprit, qui fait toutes choses nouvelles.

Il s’agit de nous libérer des liens de ce monde représentés par nos vues, nos stratégies et nos objectifs, qui alourdissent souvent le chemin de la foi, et de nous placer dans une écoute docile de la Parole du Seigneur. Ainsi, c’est l’Esprit de Dieu qui nous guide et guide l’Église, pour que soit authentique, beau et lumineux le visage voulu par le Christ.

Le Seigneur aujourd’hui nous invite à ouvrir nos cœurs au don de l’Esprit Saint pour nous guider sur les chemins de l’histoire. Jour après jour, il nous éduque à la logique de l’Évangile, à la logique d’accueillir l’amour, de « tout nous apprendre » et de « nous rappeler tout ce que le Seigneur nous a dit ». Marie, qu’en ce mois de mai nous vénérons et prions avec une dévotion particulière en tant que mère céleste, protège toujours l’Église et l’humanité tout entière.

Elle qui, avec une foi humble et courageuse, a pleinement coopéré avec le Saint-Esprit pour l’incarnation du Fils de Dieu, elle nous aide également à nous laisser instruire et guider par le Paraclet, afin que nous puissions accueillir la Parole de Dieu et en témoigner de nos vies.


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L’Évangile est notre programme de vie

Humilité de l’écoute, charisme de l’ensemble et courage du renoncement.

Trois éléments qui caractérisent une Église en chemin, selon le Pape François dans son homélie lors de la messe de Caritas Internationale en la basilique saint Pierre, ce jeudi 23 mai 2019, à l’occasion de la tenue de la 21ème assemblée générale de cette organisation au Vatican.

Trois éléments qui permettent à l’Église d’éviter «la tentation  de l’efficacité à tous prix, de penser que l’Église va bien si elle a tout sous contrôle, si elle vit sans accroc, avec un agenda toujours en ordre.» Le Seigneur ne procédait pas de cette façon: «Aux siens, il n’envoie pas une réponse du ciel, il envoie plutôt l’Esprit Saint. Et l’Esprit ne vient pas en amenant l’ordre du jour, il vient comme le feu.»

«Jésus ne veut pas que l’Église soit un modèle parfait, qui se complaise dans son organisation et qui soit capable de défendre sa bonne réputation. Jésus n’a pas vécu ainsi, mais en chemin, sans craindre les chocs de la vie. L’Évangile est notre programme de vie. Il nous enseigne que les questions ne sont pas traitées avec une recette toute faite et que la foi n’est pas une feuille de route, mais un chemin.»

Le courage du renoncement

Le Pape a détaillé ces trois éléments caractéristiques d’une Église en chemin, à commencer par la fin, le courage du renoncement et «sa beauté». «Dieu purifie, simplifie, nous fait souvent grandir en enlevant, et non en ajoutant, comme nous le ferions.» La vraie foi «purifie» des attachements quelconques.

De ce fait, «pour suivre le Seigneur il faut marcher vite et pour marcher vite il faut s’alléger même si cela nous coûte»,  «En tant qu’Église, nous ne sommes pas appelés à des compromis corporatifs, mais à des sauts évangéliques».

Sortir de soi même pour se convertir

Et en nous purifiant, en nous réformant, nous devons aussi éviter de prétendre changer quelque chose pour qu’en réalité rien ne change. «C’est le cas, par exemple, lorsque, pour essayer de suivre l’air du temps, on maquille un peu les choses, mais c’est juste du maquillage pour paraître jeune». Or, le Seigneur ne veut pas «d’ajustements cosmétiques», mais «la conversion du cœur, qui passe par le renoncement. Sortir de soi-même est la réforme fondamentale». 

À l’instar des premiers chrétiens, «comme eux, qui ont pratiqué le désintéressement de soi : nous voyons que chacun laisse parler l’autre et qu’il est prêt à changer ses convictions. Et plus l’intérêt pour les autres augmente, plus le désintéressement de soi augmente aussi. On s’humilie en suivant le chemin de l’écoute, qui nous empêche de vouloir nous affirmer, de réaliser résolument nos propres idées, de chercher le consensus par tous les moyens.»

L’humilité naît de l’écoute

Ainsi, l’humilité naît quand, au lieu de parler, on écoute; quand on cesse d’être au centre. Puis elle grandit par des humiliations. «C’est précisément sur ce chemin de charité que l’Esprit descend et oriente.»

Pour ceux qui veulent suivre les chemins de la charité, l’humilité et l’écoute signifient tendre l’oreille vers les petits: «Dans le monde, ceux qui ont plus de moyens parlent plus, mais cela ne peut pas être le cas parmi nous, parce que Dieu aime se révéler à travers les petits et les derniers. Et il demande à chacun de nous de ne regarder personne de haut».

Le charisme de l’ensemble

De l’humilité de l’écoute au courage du renoncement, tout passe enfin par le charisme de l’ensemble qui signifie lui que l’unité l’emporte toujours sur les différences.

«Pour chacun, la première place n’est pas donnée à ses propres préférences et stratégies, mais à être et à se sentir l’Église de Jésus, réunie autour de Pierre, dans une charité qui ne crée pas d’uniformité, mais la communion.»

«Personne ne savait tout, personne n’avait l’ensemble des charismes, mais chacun tenait au charisme de l’ensemble». Quand nous nous retenons de donner, quand nos intérêts à défendre passent en premier, nous n’imitons pas le «comme» de Dieu, nous ne sommes pas une Église libre et libératrice.

Et pourtant, Jésus nous demande de rester en Lui, «pas dans nos idées»; «de sortir de la prétention de contrôler et de gérer». Que le Seigneur, «nous libère de l’efficacité, de la mondanité, de la tentation subtile de rendre un culte à nous-mêmes et à notre habileté.»

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