Le Pape François en Bulgarie

Le Pape François est arrivé ce dimanche 5 mai à Sofia la capitale bulgare Il est parti ce matin pour son 29e voyage apostolique qui le mènera le 7 mai également dans la Macédoine du Nord. Le Premier ministre bulgare, Bojko Metodiev Borisov, l’a accueilli à l’aéroport international de Sofia.

logo de la venue du Pape en Bulgarie
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Programme du jour

  • Dans l’après-midi, François se rendra au siège du Patriarcat de l’Église orthodoxe autocéphale de Bulgarie au palais du Saint-Synode.
  • Il priera ensuite en silence dans la cathédrale orthodoxe Saint-Alexander-Nevsky, devant le trône des saints Cyrille et Méthode, frères de sang et dans la foi, «apôtres des slaves» et co-patrons de l’Europe.
  • Sur la place Alexander Nevsky, le Pape récitera la prière du Regina coeli, puis il célébrera la messe à partir de 16h45 sur la place du Prince Alexandre 1er.

Premier discours : salutations et rappel historique

Le Pape François, s’adressant aux autorités, au corps diplomatique et aux représentants de la société civile, a qualifié la Bulgarie de pont entre l’Europe de l’Est et celle du Sud, porte ouverte sur le Proche-Orient. Il a également appelé le président bulgare à soutenir les jeunes de son pays.

«Je suis heureux de me trouver en Bulgarie, lieu de rencontre entre de multiples cultures et civilisations, pont entre l’Europe de l’Est et celle du Sud, porte ouverte sur le Proche-Orient»: c’est ainsi que le Pape François a débuté le premier discours, à Sofia, la capitale bulgare, avant de saluer la diversité du pays, vue «comme une opportunité, une richesse».

Sur la place Atanas Burov, homme d’Etat qui a subi les rigueurs d’un régime opposé à la liberté de pensée, il a adressé une salutation «affectueuse aux évêques, aux prêtres, aux religieux, aux religieuses et à tous les membres de l’Église catholique, que je viens confirmer dans la foi et encourager dans leur cheminement quotidien de vie et de témoignage chrétien».

Aux chrétiens des autres Communautés ecclésiales, aux membres de la Communauté juive et aux fidèles de l’Islam, il a affirmé «la forte conviction que les vrais enseignements des religions invitent à demeurer ancrés dans les valeurs de la paix; à soutenir les valeurs de la connaissance réciproque, de la fraternité humaine et de la coexistence commune», citant le Document sur la fraternité humaine signé à Abou Dhabi le 4 février 2019.

Il a ensuite rappelé la visite effectuée par saint Jean-Paul II en mai 2002 et la présence à Sofia, pendant environ une décennie, du délégué apostolique de l’époque, Mgr Angelo Roncalli, en expliquant que «Saint Jean XXIII a travaillé sans relâche pour promouvoir la collaboration fraternelle entre tous les chrétiens».

Émigration et hiver démographique

Trente ans après la fin du communisme, le Pape François a dressé ensuite un bilan de la situation dans le pays. D’une part, l’émigration, qui a amené plus de deux millions de personnes à rechercher de nouvelles opportunités d’emploi au cours des dernières décennies.

D’autre part, la baisse des naissances due à une sorte d’«hiver démographique qui s’est abattu comme un rideau de gel sur une grande partie de l’Europe, conséquence d’une perte de confiance en l’avenir».

En outre, «la Bulgarie se trouve confrontée au phénomène de ceux qui cherchent à traverser ses frontières, pour fuir des guerres et des conflits ou la misère, et tentent de rejoindre à tout prix les régions plus riches du continent européen, afin de trouver de nouvelles opportunités de vie ou simplement un refuge sûr».

Pont entre l’Est et l’Ouest

«La Bulgarie est confrontée au phénomène de ceux qui tentent d’entrer à l’intérieur de ses frontières, d’échapper aux guerres et aux conflits et à la pauvreté et qui cherchent à atteindre de toute manière les zones les plus riches du continent européen, pour trouver de nouvelles possibilités d’existence ou simplement un refuge».

L’appel, adressé au président bulgare Rumen Radev, vise à accueillir et à soutenir la population des jeunes. «Et vous qui connaissez le drame de l’émigration, je me permets de vous suggérer de ne pas fermer les yeux, le cœur et la main – comme en témoigne votre tradition – à celui qui frappe à vos portes.»

La Bulgarie a toujours été un pont reliant l’Est et l’Ouest, capable de favoriser la rencontre entre des cultures, des ethnies, des civilisations et des religions différentes, qui depuis des siècles ont coexisté ici en paix, pour le Pape, qui a conclu ainsi : «Que Dieu bénisse la Bulgarie, la garde pacifique et accueillante et la rende prospère et heureuse !»

Sri Lanka : lutter contre la haine, lettre du Pape

Les églises du Sri Lanka continuent de rester fermées après les attaques de Pâques. Les catholiques ont pu voir à la télévision en direct à la messe célébrée par le cardinal Ranjith qui y a lu un message du Pape François.

 

«À la suite des attaques brutales contre les communautés chrétiennes de Colombo rassemblées dans la prière le dimanche de Pâques et ailleurs au Sri Lanka, je souhaite assurer une nouvelle fois ma profonde solidarité et mes prières continuelles pour tous ceux qui ont été touchés par ces crimes odieux.

En union avec nos frères et sœurs du monde, je confie les morts à la miséricorde infinie de Dieu, notre Père céleste, et je prie le Seigneur Jésus, vainqueur du péché et de la mort, d’apporter la guérison aux blessés et la consolation à tous ceux qui pleurent la perte de leurs proches.

Avec les adeptes de toutes les religions et les hommes et les femmes de bonne volonté du monde entier, j’exprime l’horreur de cette offense sans nom contre le Saint Nom de Dieu et je prie pour que les cœurs endurcis par la haine puissent se soumettre à sa volonté.

Paix et réconciliation entre tous ses enfants. En ce moment de grande douleur, je prie pour que les fidèles soient confirmés dans la charité, se consolant les uns les autres dans l’espoir de Pâques et dans notre foi inébranlable dans les promesses du Christ.

Conscient de la blessure infligée à l’ensemble de la nation, je prie également pur que tous les Sri-Lankais soient déterminés à promouvoir l’harmonie sociale, la justice et la paix.

Avec ces sentiments, je la confie avec affection à elle et à ses frères évêques, ainsi qu’au clergé, religieux et fidèles laïcs, confiés à ses soins, dans l’étreinte amoureuse de Notre-Dame, reine et patronne de Sri Lanka, et je transmet cordialement ma bénédiction apostolique, comme gage de courage et de paix dans le Seigneur ressuscité».

Chapelet devant la Vierge Marie, sauvegarde du Peuple Romain

Je vous remercie, frères et sœurs, qui êtes venus aujourd’hui prier la Vierge, la mère, la Salus Populi Romani [Sauvegarde du Peuple Romain]. Parce que ce soir, nous sommes ici devant Marie.

La Vierge protège notre santé

Salus Populi Romani - Basilique Sainte Marie Majeure à Rome
Salus Populi Romani – Basilique Sainte Marie Majeure à Rome

Nous avons prié sous sa conduite maternelle, afin qu’elle nous aide à être toujours plus unis à son Fils Jésus ; nous lui avons apporté nos joies et nos souffrances, nos espérances et nos difficultés ; nous l’avons invoquée sous le beau titre de Salus Populi Romani en demandant pour nous tous, pour Rome, pour le monde, qu’elle nous donne la santé. Oui, car Marie nous donne la santé, elle est notre santé.

Jésus Christ, par sa Passion, sa Mort et Résurrection, nous apporte le salut, nous donne la grâce et la joie d’être fils de Dieu, de l’appeler en vérité par le nom de Père. Marie est mère, et une mère se préoccupe surtout de la santé de ses enfants, elle sait toujours en prendre soin avec un grand et tendre amour.

Qu’est-ce que cela signifie, que la Vierge protège notre santé ? Je pense en particulier à trois aspects : elle nous aide à grandir, à affronter la vie, à être libres ; elle nous aide à grandir, elle nous aide à affronter la vie, elle nous aide à être libres.

Une mère aide ses enfants à grandir

Elle veut qu’ils grandissent bien ; pour cela, elle les éduque à ne pas céder à la paresse — qui dérive aussi d’un certain bien-être —, à ne pas se reposer dans une vie facile, où l’on se contente de posséder uniquement des choses.

La mère prend soin des enfants afin qu’ils grandissent toujours plus, qu’ils se fortifient, qu’ils soient capables de prendre des responsabilités, de s’engager dans la vie, de tendre vers de grands idéaux. L’Évangile de saint Luc dit que, dans la famille de Nazareth, Jésus « grandissait, se fortifiait et se de sagesse

Et la grâce de Dieu était sur lui » (Lc 2, 40). La Vierge fait précisément ceci en nous, elle nous aide à grandir humainement et dans la foi, à être forts et à ne pas céder à la tentation d’être hommes et chrétiens de façon superficielle, mais à vivre de façon responsable, à tendre toujours plus vers le haut.

Une mère aide ses enfants à affronter les difficultés de la vie

Une mère pense aussi à la santé de ses enfants en les éduquant à affronter les difficultés de la vie. On n’éduque pas, on ne prend pas soin de la santé en évitant les problèmes, comme si la vie était une autoroute sans obstacles.

La maman aide les enfants à regarder avec réalisme les problèmes de la vie et à ne pas se perdre en eux, mais à les affronter avec courage, à ne pas être faibles, et à savoir les dépasser, dans un sain équilibre qu’une mère « sent » entre les lieux de la sécurité et les zones de risque.

Une maman sait faire cela ! Elle ne porte pas toujours son enfant sur la route de la sécurité, parce que de cette manière l’enfant ne peut pas grandir, mais elle ne le laisse pas non plus sur la route du risque, parce que cela est dangereux. Une maman sait équilibrer les choses.

Une vie sans défis n’existe pas et un jeune garçon ou une jeune fille qui ne sait pas les affronter en se mettant en jeu, est un jeune garçon ou une jeune fille sans colonne vertébrale !

Rappelons-nous la parabole du bon samaritain : Jésus ne propose pas l’attitude du prêtre et du lévite, qui évitent de secourir celui qui était tombé sur des brigands, mais l’attitude du samaritain, qui voit la situation de cet homme et y fait face de façon concrète, même en courant des risques.

Marie a vécu de nombreux moments difficiles dans sa vie, de la naissance de Jésus, quand « ils manquaient de place dans la salle » (Lc 2, 7), jusqu’au Calvaire: (cf. Jn 19, 25). Et comme une bonne mère, elle est proche de nous, afin que nous ne perdions jamais courage face aux adversités de la vie, face à notre faiblesse, face à nos péchés : elle nous donne la force, elle nous indique le chemin de son Fils.

Jésus, de la croix, dit à Marie, en montrant Jean : « Femme, voici ton fils ! » et à Jean : « Voici ta mère ! » (cf. Jn 19, 26-27). Dans ce disciple c’est nous tous qui sommes représentés : le Seigneur nous remet entre les mains pleines d’amour et de tendresse de sa Mère, afin que nous ressentions son soutien pour affronter et vaincre les difficultés de notre chemin humain et chrétien. N’ayez pas peur des difficultés ! Affrontez-les avec l’aide de la mère.

Une mère aide à être libres

Un dernier aspect : une bonne mère non seulement accompagne ses enfants dans leur croissance, sans éviter les problèmes, les défis de la vie ; une bonne mère aide aussi à prendre des décisions définitives, dans la liberté. Ce n’est pas facile ; mais une mère sait le faire.

Mais que signifie la liberté ? Ce n’est certainement pas faire tout ce que l’on veut, en se laissant dominer par les passions, ni passer d’une expérience à l’autre sans discernement, ni suivre les modes du temps ; la liberté ne signifie pas, pour ainsi dire, jeter tout ce qui ne nous plaît pas par la fenêtre. Non, cela n’est pas la liberté. La liberté nous est donnée afin que nous sachions faire les bons choix dans la vie !

Marie, en bonne mère, nous éduque à être, comme Elle, capables de faire des choix définitifs ; des choix définitifs, en ce moment où règne, pour ainsi dire, la philosophie du provisoire. Il est si difficile de s’engager dans la vie de façon définitive. Et elle nous aide à faire des choix définitifs avec cette pleine liberté, avec laquelle elle a répondu « oui » au plan de Dieu dans sa vie (cf. Lc 1, 38).

Chers frères et sœurs, comme il est difficile, à notre époque, de prendre des décisions définitives ! Le provisoire nous séduit tous. Nous sommes victimes d’une tendance qui nous pousse au provisoire… comme si nous désirions rester adolescents. C’est un peu le charme de rester adolescents, et cela pour toute la vie !

N’ayons pas peur des engagements définitifs, des engagements qui impliquent et concernent toute la vie ! De cette façon notre vie sera féconde ! Et cela est la liberté : avoir le courage de prendre ces décisions avec grandeur. Toute l’existence de Marie est un hymne à la vie, un hymne d’amour à la vie : elle a enfanté Jésus dans la chair et a accompagné la naissance de l’Église sur le Calvaire et au Cénacle.

La Salus Populi Romani est la maman qui nous donne la santé pour grandir, qui nous donne la santé pour affronter et dépasser les problèmes, qui nous donne la santé pour nous rendre libres en vue des choix définitifs ; la maman qui nous enseigne à être féconds, à être ouvert à la vie et à être toujours féconds de bien, féconds de joie, féconds d’espérance, à ne jamais perdre l’espérance, à donner sa vie aux autres, la vie physique et spirituelle.

Nous te le demandons ce soir, O Marie, Salus Populi Romani, pour le peuple de Rome, pour nous tous : donne-nous la santé que toi seule peut nous donner, pour que nous soyons toujours signes et instruments de vie. Amen.

***

À la sortie de la basilique, le Saint-Père s’est adressé aux pèlerins rassemblés sur la place :

Frères et sœurs,

Bonsoir ! Merci beaucoup pour votre présence dans la maison de la maman de Rome, de notre Mère. Vive la Salus Populi Romani. Vive la Vierge, c’est notre Mère. Confions-nous à elle, afin qu’elle nous protège comme une bonne maman.

Je prie pour vous, mais je vous demande de prier pour moi, parce que j’en ai besoin. Trois « Je vous salue Marie » pour moi. Je vous souhaite un bon dimanche, demain. Au revoir. A présent je vous donne la bénédiction — à vous et à toutes vos familles. Que le Père tout-puissant vous bénisse… Bon dimanche.

Prière du chapelet – méditation du Pape FRANÇOIS – Basilique Sainte-Marie-Majeure – samedi 4 mai 2013


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