LE MOIS DE MARIE

Marie et l'Enfant - chapelle, hôpital d'Yssingeaux 43 ; tableau créé par ses résidents
Marie et l’Enfant – chapelle, hôpital d’Yssingeaux 43 ; tableau créé par ses résidents

Une grâce particulière s’exprime avec ferveur dans le «MOIS DE MARIE*», dont l’épanouissement, rapide comme celui de certaines fleurs d’exception, marqua la fin de l’ancien régime et vint contraster avec l’impiété de son agonie et l’inconscience des temps nouveaux.

Tour à tour attribué à saint Philippe de Néri qui en eut évidemment l’esprit de confiance ; aux Jésuites qui en adoptèrent les ferveurs ; aux Camilliens qui en voulurent les premiers la forme ecclésiale, le mois de Marie réalisait une pensée antique. En effet, moins païenne que primitive, une célébration populaire du renouveau, bientôt offerte à Marie, s’accuse à travers tout le Moyen Age, préparant la tendre fête moderne du mois des fleurs.

Des chants qui sont presque des chansons, les mots de la langue maternelle, ces fleurs de l’âme apportées avec les fleurs des champs à l’autel de Marie qu’illuminent en même temps la clarté des cierges et celle des plus beaux soirs, voilà une « liturgie intime » (eût dit Verlaine) qui exauce les plus purs instincts du cœur, aussi les plus profonds.

C’est le mois de Marie,
C’est le mois le plus beau.

Ce naïf cantique d’un jésuite injustement oublié, le Père Lambillotte, obtint l’immortalité de ces airs populaires qui ne quittent plus la mémoire de la foule, qui demeurent à jamais liés à son âme innombrable. N’en dédaignons pas plus la vulgarité que celle des fleurettes en qui s’émeuvent d’abord les forces les plus profondes de la nature, celles dont l’éclosion signifiera toute l’aventure des esprits et des cœurs.

Le regret des printemps, la « recherche du temps perdu », résument et pleurent nos destins.

E. Joly

* voir le mot – très marial – de Benoit XVI dimanche 10 mai 2009 (il y a10 ans!) lors du Regina Caeli depuis Amman (Jordanie)

Dieu Père ne pourra jamais nous abandonner

Le Pape François a poursuivi sa catéchèse sur le Notre Père lors de l’audience générale de ce 1er mai. L’avant-dernière invocation – «Ne nous laisse pas entrer en tentation»– était aujourd’hui le thème de la réflexion proposée. Formuler cette demande ne signifie pas que nous nous adressons à un Dieu tentateur.

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint Pierre
Mercredi 1er mai 2019


Frères et sœurs, nous arrivons maintenant à l’avant dernière invocation du “Notre Père” : « ne nous laisse pas entrer en tentation » (Mt 6,13). Malgré les difficultés à traduire de manière précise l’expression du texte grec des Évangiles, il existe un point de convergence : Dieu ne se tient pas en embuscade pour tendre des pièges à l’homme.

Nous devons exclure que Dieu soit le protagoniste des tentations qui surviennent sur le chemin de l’homme, car ce n’est pas l’image de Dieu que Jésus nous a révélée. Les chrétiens n’ont rien à voir avec un Dieu jaloux, qui s’amuserait à mettre l’homme à l’épreuve.

Le Père n’est pas l’auteur du mal et il se tient aux côtés de l’homme pour le combattre et l’en libérer. Et, c’est dans ce sens que nous prions le “Notre Père”. Ainsi, l’épreuve et la tentation ont été présentes dans la vie de Jésus lui-même.

Dans cette expérience, Le Fils de Dieu s’est fait notre frère et en lui, Dieu s’est manifesté comme le “Dieu-avec-nous”. De fait, Jésus a déjà combattu pour nous la tentation du pouvoir absolu sur tout et sur tous.

Dieu lui veille quand l’homme est confronté à cette épreuve. Il descend jusque dans nos abimes et nos souffrances. Dans les moments les plus malheureux de notre vie, dans les moments les plus douloureux, dans les moments les plus angoissants, Dieu veille avec nous, Dieu lutte avec nous, il est toujours proche de nous. Un père n’abandonne pas ses enfants.

C’est notre réconfort à l’heure de l’épreuve : savoir que cette vallée n’est plus désolée, mais qu’elle est bénie par la présence du Fils de Dieu qui ne nous abandonnera jamais.

Éloigne donc de nous, ô Dieu, le temps de l’épreuve et de la tentation. Montre-nous que nous ne sommes pas seuls, montre-nous que le Christ a déjà pris sur lui aussi le poids de cette croix. Montre-nous que Jésus nous appelle à la porter avec Lui, en nous abandonnant avec confiance à l’amour du Père.

Que Dieu vous bénisse !


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Patiente Marie

Toute la vie de Marie ne fut qu’un constant exercice de patience. La compassion qu’elle éprouva des souffrances du Rédempteur, dès l’instant où elle devint sa Mère, suffit à faire de Marie un modèle de patience.

La Sainte Famille-Vitrail de l’église Notre-Dame des Airs Saint-Cloud - L et A Alleaume vers 1937
La Sainte Famille-Vitrail de l’église Notre-Dame des Airs Saint-Cloud – L et A Alleaume vers 1937

Que n’endura-t-elle pas patiemment dans ses voyages à Bethléem, en Égypte, et durant tout le temps qu’elle vécut avec son Fils, d’abord en présence, puis en l’absence de Joseph, dans l’humble maison de Nazareth, cette maison que nous retrouvons à Lorette !

Pour saint François de Sales, aux noces de Cana, Jésus n’adressa à sa sainte Mère une réponse où il semblait peu tenir compte de ses prières qu’afin de nous proposer un exemple de sa patience.

Sa présence au Calvaire, près de Jésus expirant sur la croix, nous fait assez comprendre combien grande et sublime fut aussi la patience de la sainte Vierge. “Ce fut précisément alors, dit Albert le Grand, que par les mérites de sa patience, elle devint notre Mère, en nous enfantant à la vie de la grâce.”

La vertu de patience qui porte Marie à agir dans l’amour et non à se résigner et à subir les événements passivement, a quelque chose à voir avec l’espérance. “Ayez beaucoup d’humilité, de douceur et de patience” , dit saint Paul (Éphésiens 4, 2) et encore “l’amour prend !patience.” (1 Corinthiens 13, 4)

Au sein de notre société de l’immédiateté, il nous faut réapprendre à patienter : nous avons besoin de temps pour nous accomplir, pour réaliser de belles choses, pour nous découvrir. Nous avons besoin de temps dans l’amour.

Ô Marie, vous avez souffert avec tant de patience, vous qui étiez exempte de toute faute ! Ô notre Mère, la grâce que nous vous demandons aujourd’hui, ce n’est pas tant d’être délivrés des croix que de les porter avec patience. Nous vous en prions, pour l’amour de Jésus, obtenez que Dieu nous accorde cette grâce. ■

Jean-Daniel Planchot, cm

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