Toujours en chemin

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Un «peuple en chemin» qui, entre grâce et péché», va de l’avant dans l’histoire vers «la plénitude des temps». Et dans ce peuple, il y a chaque chrétien qui parcourt son itinéraire personnel vers le jour où il se retrouvera «face à face» avec ce Dieu qui entre temps, «ne nous laisse jamais seuls».

«Dieu s’est fait connaître dans l’histoire: le salut de Dieu, cette merveille de sa miséricorde que nous avons mentionnée dans la prière, aujourd’hui, au début, a une grande histoire, une longue histoire: une histoire de grâce et de péché».

Le Pape François a approfondi cet aspect en suggérant de lire les généalogies de Jésus écrites par Matthieu et Luc, où l’on rencontre «de nombreux hommes et femmes bons, tant de saints et tant de pécheurs».

Dans cette séquence, «la promesse de Dieu allait de l’avant et quand ce fut la plénitude des temps, il envoya son Fils». Voilà la première considération: «Le salut de Dieu est en chemin vers la plénitude des temps», un chemin où il y a des «saints et des pécheurs».

Le Seigneur «guide son peuple, avec des moments bons et mauvais, avec liberté et esclavage; mais il guide son peuple vers la plénitude», quand «est apparu Jésus».

«De plus, Jésus s’en est allé, mais il ne nous a pas laissés seuls : il nous a laissé l’Esprit» qui «nous fait comprendre le message de Jésus». Ainsi commence «un second chemin, celui du peuple de Dieu après Jésus», dans l’attente d’«une autre plénitude des temps, quand Jésus viendra pour la deuxième fois».

C’est le chemin de l’Église qui «va de l’avant». Ce second chemin sert «pour comprendre, pour approfondir la personne de Jésus, pour approfondir la foi». Il sert aussi à «comprendre la morale, les commandements».

En effet, «une chose qui autrefois semblait normale, qui n’était pas un péché», aujourd’hui est considérée comme «un péché mortel»: en réalité, «c’était un péché, mais le moment historique ne permettait pas de le percevoir comme tel».

Par exemple l’esclavage: «Quand nous allions à l’école, on nous racontait ce que l’on faisait aux esclaves, on les emmenait dans un endroit, on les vendait, en Amérique latine on les vendait, on les achetait».

Aujourd’hui cela est considéré comme un péché mortel, autrefois non: «certains disaient même que l’on pouvait faire cela, parce que ces personnes n’avaient pas d’âme!» De toute évidence, «il fallait aller de l’avant pour mieux comprendre la foi, pour mieux comprendre la morale».

Aujourd’hui, il ne manque pas d’esclaves: «Il y en plus, mais au moins nous savons que c’est un péché mortel». C’est la même chose pour la «peine de mort qui autrefois, était normale. Et aujourd’hui, nous disons que c’est inadmissible».

Ou encore, les «guerres de religion»: aujourd’hui, «nous savons que ce n’est pas seulement un péché mortel, c’est un sacrilège, une idolâtrie». Ce chemin est constellé de nombreux saints qui aident à «éclaircir» la foi et la morale.

«Une autre plénitude des temps, la troisième», c’est-à-dire «la nôtre»: «chacun de nous est en chemin vers la plénitude de son propre temps. Chacun de nous arrivera au moment du temps plein et la vie finira et il devra trouver le Seigneur. Et cela est notre moment, personnel».

Tant de saints de l’Ancien Testament (comme David) et également après la venue de l’Esprit Saint (comme Saül) «ont demandé pardon», mais il faut comprendre que «demander pardon à Dieu n’est pas automatique».

C’est comprendre que je suis en chemin, dans un peuple en chemin et qu’un jour, aujourd’hui, demain ou dans trente ans, je serai face à ce Seigneur qui ne nous laisse jamais seuls, qui nous accompagne sur le chemin». Ce chemin «est la grande œuvre de miséricorde de Dieu.»

PAPE FRANÇOIS MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA MAISON SAINTE-MARTHE Jeudi 11 mai 2017


© Copyright – Libreria Editrice Vaticana

présence du Mal dans nos vies et moyens d’y remédier

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint Pierre
Mercredi 15 mai 2019


Catéchèse sur le “notre Père ”: 15. Mais délivre-nous du mal

Chers frères et sœurs, nous voici arrivés à la dernière demande du Notre Père : Mais délivre-nous du mal (Mt 6, 13b). Par cette supplication, Jésus nous enseigne à invoquer le Père, spécialement dans les moments où le Malin fait sentir sa présence menaçante.

La prière chrétienne ne ferme pas les yeux sur la vie. Celui qui prie n’est pas aveugle, il voit clairement ce mal si encombrant et qui n’est assurément pas l’œuvre de Dieu.

Le dernier cri du Notre Père est lancé contre ce mal qui tient sous son ombre les expériences les plus diverses : les deuils de l’homme, la souffrance innocente, l’esclavage, l’instrumentalisation de l’autre, les pleurs de l’enfant innocent.

Tous ces événements protestent au cœur de l’homme et deviennent des paroles dans la dernière demande de la prière de Jésus. Dans sa Passion, Jésus fait l’expérience totale de la blessure du mal.

Voici donc ce qu’est l’homme : un être voué à la vie, qui rêve d’amour et de bien, mais qui est exposé continuellement au mal, au point que nous pouvons être tentés de désespérer de l’homme. Le chrétien connaît le pouvoir du mal et en même temps il fait l’expérience que Jésus, qui n’a jamais cédé à ses illusions, est de notre côté et vient à notre aide.

Chers frères et sœurs, le « Notre Père » ressemble donc à une symphonie qui demande de se réaliser en chacun de nous. Le chrétien sait à quel point le pouvoir du mal est accablant et, en même temps, il fait l’expérience de combien Jésus, qui n’a jamais succombé à sa flatterie, est à nos côtés et vient à notre aide.

Ainsi, La prière de Jésus nous laisse le plus précieux héritage : la présence du Fils de Dieu qui nous a libérés du mal en luttant pour le supprimer. À l’heure du combat final, à Pierre il propose de remettre l’épée dans son fourreau. Au larron repentant il assure le ciel, à tous les hommes qui l’entourent, inconscients de la tragédie qui se déroule, il offre un mot de paix: « Père, pardonne-leur car ’ils ne savent pas ce qu’ils font  » (Lc 23, 34).

Du pardon de Jésus sur la croix vient la paix, la paix véritable vient de la croix : c’est un cadeau du Ressuscité, un cadeau que Jésus nous offre. Pensez que la première salutation de Jésus ressuscité est « paix à vous », paix à vos âmes, à vos cœurs, à vos vies. Le Seigneur nous donne la paix, nous donne le pardon mais nous devons demander: « délivre-nous du mal », pour ne pas tomber dans le mal.

C’est notre espoir, la force que nous donne Jésus ressuscité, qui est ici parmi nous : il est ici. C’est ici avec cette force qu’il nous donne la force d’aller de l’avant et il nous promet de nous libérer du mal.

Avant-hier, nous avons célébré le souvenir de la Bienheureuse Vierge Marie de Fatima. Le 13 mai est le jour qui commémore sa première apparition, qui coïncide avec celui de l’attentat contre la vie de saint Jean-Paul II. Rappelons sa déclaration: « Dans tout ce qui s’est passé, j’ai vu… une protection maternelle spéciale de Marie. »

Souvenons-nous également des paroles de Notre-Dame: « Je suis venu avertir l’humanité afin qu’elle change de vie et n’attriste pas Dieu avec de péchés graves. Que les hommes récitent le chapelet et fassent pénitence pour les péchés.  »

Écoutons cette recommandation, en demandant à Marie sa protection maternelle, le don de la conversion, l’esprit de pénitence et la paix pour le monde entier. Cœur Immaculé de Marie, priez pour nous.

En ce temps pascal, accueillons le don de la paix du cœur qui nous est fait par Jésus Ressuscité. C’est un don plus fort que le mal ! Que Dieu vous bénisse !


© Copyright – Libreria Editrice Vaticana

nouvelle attaque contre l’Église catholique au Burkina Faso

Au lendemain de l’attentat contre une église dans la commune de Dablo, une procession mariale a été attaquée à Zimtenga, dans le nord du Burkina Faso.

Quatre catholiques ont été tués ce lundi 13 mai 2019 lors de cette procession en honneur de la Vierge Marie, au lendemain de l’attaque d’une église à Dablo, ayant fait six morts dont un prêtre. Les assaillants ont stoppé la procession. «Ils ont laissé partir les mineurs, exécuté quatre adultes et détruit la statue de la Vierge», a raconté un habitant.

Ces violences s’inscrivent dans une stratégie de tension où le Burkina est confronté à une multiplication des attaques de groupes islamistes qui ciblent de plus en plus fréquemment les églises.

Les chrétiens visés par une série d’attaques

Les obsèques des six personnes, dont le prêtre célébrant la messe, tuées dimanche lors de l’attaque à Dablo, ont été célébrées lundi, en présence de représentants du gouvernement, et de responsables musulmans et protestants.

L’archevêque de Koupela, Mgr Séraphin Rouamba, a présidé la cérémonie en rappelant que «cela fait des années et des années que nous travaillons ensemble. Musulmans, protestants, catholiques, ceux de religions traditionnelles, nous avons toujours marché main dans la main. Par conséquent, il ne faut pas que des actes aussi tragiques puissent venir nous séparer.»

Le Burkina Faso est confronté depuis quatre ans à des attaques de plus en plus fréquentes et meurtrières, attribuées à des groupes jihadistes, dont Ansarul Islam, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) et l’organisation État islamique au grand Sahara (EIGS).

D’abord concentrées dans le Nord, ces attaques ont ensuite visé la capitale Ouagadougou et d’autres régions, notamment l’Est, et fait depuis 2015 près de 400 morts, selon un comptage de l’AFP.

Les attaques djihadistes ciblent régulièrement des responsables religieux, chrétiens et musulmans, principalement dans le Nord du pays où les chrétiens représentent environ 35% de la population, les musulmans quelque 65%.

À la mi-mars, l’abbé Joël Yougbaré, curé de Djibo (Nord) a été enlevé par des individus armés. Le 15 février, le père César Fernandez, missionnaire salésien d’origine espagnole, a été tué dans le Centre-Est.

La déstabilisation du Niger voisin

Le Niger, qui avait lui aussi longtemps fait office de relatif îlot de stabilité dans les vastes étendues du Sahel, difficiles à administrer et à sécuriser, fait également face à une série d’attaques de plus en plus nombreuses.

Un prêtre nigérien a été blessé lundi soir par balle dans l’attaque d’une église catholique dans le village de Dolbel, dans la région de Tillabéri, zone de l’ouest proche du Burkina Faso et du Mali en proie à des attaques jihadistes récurrentes, a indiqué mardi la mission catholique du Niger.

«Deux individus armés, à moto, se sont rendus chez la femme du gardien de l’église (de Dolbel) pour lui demander “où sont les prêtres ?”. Elle a répondu “ils ne sont pas là”, alors les assaillants se sont énervés et ont commencé à tirer des coups de feu. Les prêtres sont sortis et l’un a reçu deux balles au pied et à la main», a déclaré Thomas Codjovi, chargé de la communication de la mission catholique du Niger.

Les assaillants sont ensuite repartis avec «un véhicule de la mission». L’un des deux prêtres en poste à Dolbel a déjà été acheminé dans la capitale pour plus de sécurité. L’église de Dolbel est située à quelques km du Burkina Faso et à une trentaine de km du Mali. C’est la première attaque directe d’une église au Niger par des hommes armés.

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