mémoire de la bienheureuse Vierge Marie, mère de l’Église

L’Église, comme Marie, est femme et mère

Vierge Marie, Mère de l'Église
Vierge Marie, Mère de l’Église

Aujourd’hui la Messe est en la mémoire de la bienheureuse Vierge Marie, mère de l’Église, le lundi après la Pentecôte, comme l’a établi le Pape avec le décret Ecclesia Mater de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements (11 février 2018), précisément pour «favoriser la croissance du sens maternel de l’Église chez les pasteurs, chez les religieux et chez les fidèles, ainsi que de l’authentique piété mariale».

«Dans les Évangiles, a dit le Pape François, chaque fois que l’on parle de Marie, on parle de la “Mère de l’Église”» (Jn 19, 25-34). Et si «même dans l’Annonciation, on ne prononce pas le terme “mère”, le contexte est celui de la maternité: la mère de Jésus».

«Cette attitude de mère accompagne son œuvre tout au long de la vie de Jésus: elle est mère». Au point que, «à la fin, Jésus la donne comme mère aux siens, en la personne de Jean: “Je m’en vais, mais voici votre mère”». Voilà, donc, «la maternité de Marie».

«Toutes les paroles de la Vierge sont des paroles de mère». Et elles le sont «toutes: après celles, au début, de disponibilité à la volonté de Dieu et de louange à Dieu dans le Magnificat, toutes les paroles de la Vierge sont des paroles de mère».

«Les pères de l’Église ont bien compris cela et ont compris également que la maternité de Marie ne finit pas en elle; elle va au-delà». Toujours les pères «disent que Marie est mère, l’Église est mère et ton âme est mère: il y a du féminin dans l’Église, qui est maternelle». C’est pourquoi, «l’Église est féminine parce qu’elle est “Église”, “épouse”: elle est féminine et elle est mère, elle donne le jour».

«L’Église est “femme”, et quand nous pensons au rôle de la femme dans l’Église, nous devons remonter jusqu’à cette source: Mère, mère». Et «l’Église est “femme” parce qu’elle est mère, parce qu’elle est capable d’“engendrer des enfants”: son âme est féminine parce qu’elle est mère, elle est capable de donner le jour à des attitudes fécondes».

«La maternité de Marie est une grande chose». En effet, Dieu «a voulu naître d’une femme pour nous enseigner cette voie». De plus, «Dieu a aimé son peuple comme un époux son épouse». Et c’est «un grand mystère».

Par conséquent, «nous pouvons penser» que «si l’Église est mère, les femmes devront avoir des fonctions dans l’Église: oui, c’est vrai, elles devront avoir des fonctions, accomplir de nombreuses fonctions, grâce à Dieu, les femmes ont davantage de fonctions dans l’Église».

Mais «cela n’est pas la chose la plus importante», parce que «l’important est que l’Église soit femme, qu’elle ait cette attitude d’épouse et de mère». Avec la conscience que «quand nous oublions cela, c’est une Église masculine sans cette dimension, et elle devient malheureusement une Église de vieux garçons, qui vivent dans cet isolement, incapables d’amour, incapables de fécondité».

Donc, «sans la femme, l’Église ne va pas de l’avant, parce qu’elle est femme, et cette attitude de femme lui vient de Marie, parce que Jésus a voulu ainsi».

Laissons l’Esprit Saint nous féconder, nous et l’Église, afin de devenir nous aussi mères des autres, avec des attitudes de tendresse, de douceur, d’humilité. Certains que cela est la voie de Marie».

«Le langage de Marie dans les Évangiles est curieux: quand elle parle à son Fils, c’est pour lui dire des choses dont ont besoin les autres; et quand elle parle aux autres, c’est pour leur dire: ‘Tout ce qu’il vous dira, faites-le’».

PAPE FRANÇOIS – MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA MAISON SAINTE-MARTHE, lundi 21 mai 2018


© Copyright – Libreria Editrice Vaticana

voir aussi : conférence sur Marie, Mère de l’Église

le Saint-Esprit apporte l’harmonie en nous et parmi nous

Le Saint-Esprit apporte l’harmonie en nous et parmi nous

miniature Pentecôte attribuée à Stefano da Verona
miniature Pentecôte attribuée à Stefano da Verona

Le Pape François a célébré la messe solennelle de la Pentecôte sur la place Saint-Pierre, en déplorant les divisions et en exhortant les croyants à ouvrir leur cœur au Saint-Esprit qui apporte l’harmonie et l’unité. Il a exhorté les fidèles à implorer le don de l’Esprit qui fait de nous des artisans de concorde, des semeurs de bonté, des apôtres de l’espérance.

Réfléchissant sur la liturgie du jour, le Pape a expliqué que, grâce au Saint-Esprit, les inquiétudes des disciples avaient disparu. Rajeunis par l’Esprit, leur vie a été changée et « loin d’être une réalité abstraite, il est la personne la plus concrète et la plus proche, celle qui change nos vies ».

« Comment fait-il cela ? Le Saint-Esprit ne leur a pas facilité la tâche. Il n’a pas opéré de miracles spectaculaires, il n’a pas supprimé leurs difficultés et leurs adversaires. L’Esprit a introduit dans la vie des disciples une harmonie qui leur faisait défaut, sa propre harmonie, car il est harmonie. »

Harmonie

« Voir le Seigneur ressuscité ne suffit pas, à moins de l’accueillir dans nos cœurs ». C’est l’Esprit qui fait vivre Jésus en nous, nous soulevant de l’intérieur.

«C’est pourquoi, lorsque Jésus apparaît à ses disciples, il répète les mots:« La paix soit avec vous! »Et confère l’Esprit.» La paix ne consiste pas à résoudre les problèmes extérieurs, mais à recevoir le Saint-Esprit.

Seulement rempli de l’Esprit,  nos cœurs peuvent être en paix et nous pouvons parvenir à une harmonie si profonde qu’elle peut «même transformer les persécutions en bénédictions».

«La résolution de problèmes ponctuels n’apportera pas la paix. Ce qui fait la différence, c’est la paix de Jésus, l’harmonie de l’Esprit.»

Esprit de paix

Au rythme effréné d’aujourd’hui, l’harmonie semble balayée et nous cherchons souvent des solutions rapides. Mais plus que toute autre chose, nous avons besoin de l’Esprit.

« L’Esprit est la paix au milieu de l’inquiétude, la confiance au milieu du découragement, la joie dans la tristesse, la jeunesse dans le vieillissement, le courage à l’heure du procès. »

Sans l’Esprit, notre vie chrétienne se défait, sans l’amour qui rassemble tout.

« Sans l’Esprit, Jésus reste un personnage du passé. Avec l’Esprit, il est une personne vivante pour notre époque. Sans l’Esprit, les Écritures sont une lettre morte. Avec l’Esprit, c’est une parole de vie. Un christianisme sans Esprit est un moralisme sans joie. Avec l’Esprit, c’est la vie. »

Le Saint-Esprit n’apporte pas seulement l’harmonie en nous mais aussi entre nous, en distribuant de manière créative la grande variété des qualités et des dons de l’Église.

Et sur la base de cette variété, l’Esprit construit l’unité: « Depuis le début de la création, il l’a fait. Parce qu’il est spécialiste de la transformation du chaos en cosmos, de la création de l’harmonie. »

Esprit d’unité

Le manque d’harmonie dans le monde d’aujourd’hui a conduit à de profondes divisions. « Il y a ceux qui ont trop et ceux qui n’ont rien, ceux qui veulent vivre cent ans et ceux qui ne peuvent même pas naître. »

«À l’âge de l’ordinateur, les distances augmentent: plus nous utilisons les médias sociaux, moins nous devenons sociaux.»

Nous avons besoin de l’Esprit d’unité pour nous régénérer en tant qu’Église, en tant que peuple de Dieu et en tant que famille humaine.

Il y a la tentation de «s’accrocher à notre petit groupe», de résister à toute contamination.

«Le Saint-Esprit, au contraire, rassemble ceux qui étaient lointains, unit ceux qui sont loin, ramène chez eux ceux qui ont été dispersés. Il mélange différentes tonalités dans une même harmonie, car il voit avant tout le bien.»

«L’Esprit regarde les individus avant de regarder leurs erreurs, les personnes avant leurs actions» et il façonne l’Église et le monde en tant que lieu de fils et de filles, de frères et de sœurs.

Ceux qui vivent selon l’Esprit «apportent la paix là où il y a discorde, concorde là où il y a conflit. Ceux qui sont spirituels remboursent le mal avec le bien. Ils répondent à l’arrogance avec la douceur, à la méchanceté avec le bien, aux cris avec le silence, aux bavardages avec la prière, au défaitisme avec l’encouragement.»

Le pape François a conclu son homélie en invitant à adopter le point de vue de l’Esprit: «Alors tout change: avec l’Esprit, l’Église est le saint peuple de Dieu, la mission est la propagation de la joie, les autres deviennent nos frères et nos sœurs, tous aimés par le même Père.»

Sans l’Esprit, l’Église est une organisation

Sans l’Esprit, « l’Église devient une organisation, sa mission devient une propagande, sa communion un effort. »

« Implorons quotidiennement le don de l’Esprit. »

« Saint-Esprit, harmonie de Dieu, toi qui transformes la peur en confiance et le centré sur soi en don de soi, viens en nous. (…) Fais de nous des artisans de concorde, des semeurs de bonté, des apôtres de l’espérance. »

J’encourage tout le monde à s’ouvrir avec docilité à l’action du Saint-Esprit, en offrant au monde, dans la diversité des charismes, l’image d’une fraternité en communion.

AU REGINA COELI

Hier, à Cracovie, une action de grâce a eu lieu pour la confirmation du culte du Bienheureux Michel Giedroyc, qui a vécu à Cracovie au XVe siècle, modèle d’humilité et de charité évangélique.

Les nouvelles en provenance du Soudan suscitent douleur et inquiétude. Nous prions pour ce peuple afin que la violence cesse et que le bien commun soit recherché dans le dialogue.

Que la Sainte Mère de Dieu obtienne cette grâce pour nous, à l’intercession maternelle de laquelle nous nous confions avec une confiance filiale.

 

Marie au cénacle de la Pentecôte

La prière de Marie au Cénacle. Maitre de l’Échevinage de Rouen, miniature de la Pentecôte, Heures à l'usage du Mans de Jehan de Chahanay, manuscrit sur vélin, feuillet 24, 1460-1465, collection particulière.
La prière de Marie au Cénacle. Maitre de l’Échevinage de Rouen, miniature de la Pentecôte, Heures à l’usage du Mans de Jehan de Chahanay, manuscrit sur vélin, feuillet 24, 1460-1465, collection particulière.

Les actes des Apôtres soulignent que Marie se trouvait au Cénacle « avec les frères de Jésus » (Ac 1, 14), c’est-à-dire avec ses proches parents, comme la tradition ecclésiale l’a toujours interprété.

Il ne s’agit pas tellement d’un rassemblement familial mais plutôt du fait, que sous la conduite de Marie, la famille naturelle de Jésus fait désormais partie de la famille spirituelle du Christ : « Celui qui fait la volonté de mon Père – avait dit Jésus – celui-là est mon frère, ma sœur, ma mère » (Mc 3, 34).

En cette même circonstance, Luc appelle explicitement Marie « la Mère de Jésus » (Ac 1, 14), comme s’il voulait suggérer que quelque chose de la présence du Fils monté aux Cieux demeure dans la présence de sa Mère.

Elle rappelle aux disciples le visage de Jésus et elle est, pas sa présence au milieu de la communauté, le signe de la fidélité de l’Église au Christ Seigneur.

Le titre de « Mère », dans ce contexte, annonce la proximité, l’attention vigilante, avec lesquelles Marie suivra la vie de l’Église. Marie lui ouvrira son cœur pour manifester les merveilles que le Dieu tout-puissant et miséricordieux a opérées en elle.

Dès le commencement, Marie exerce son rôle de « Mère de l’Église » : son action favorise l’entente entre les apôtres que Luc présente « unanimes » et très loin des disputes qui avaient parfois surgi entre eux.

Enfin, Marie exerce sa maternité envers la communauté des croyants, non seulement en priant pour obtenir à l’Église les dons de l’Esprit Saint, nécessaires à la sa formation et à son avenir, mais aussi en éduquant les disciples du Seigneur à la communion constante avec Dieu.

Elle se fait ainsi l’éducatrice du peuple chrétien, lui apprenant la prière, la rencontre avec Dieu, élément central et indispensable pour que l’œuvre des pasteurs et des fidèles ait toujours dans le Seigneur son commencement et sa motivation profonde.

Jean Paul II, Audience du 6 septembre 1995, § 5

site officiel en France