Suite aux inondations qui ont ravagé notamment la ville de Chiraz, le cardinal Pietro Parolin, Secrétaire d’État du Saint-Siège, a adressé un message au nom du Pape François.
«Attristé d’apprendre les pertes de vie humaine, les blessures et les dommages causés par des inondations affligeant différentes régions de l’Iran», il recommande les âmes des personnes décédées au Miséricordieux, et invoque les divines bénédictions de consolation et de force sur ceux qui sont endeuillés. «En priant pour le personnel d’urgence et les efforts pour apporter des secours, il confie le peuple de l’Iran à la providence du Tout-Puissant.»
Le pays déplore une vingtaine de morts après des précipitations d’une ampleur inhabituelle, notamment à Chiraz, le chef-lieu de la province du Fars, au sud du pays. Le pays reste en alerte et les autorités ont invité la population à éviter tout déplacement en cette période traditionnelle de vacances en raison du Nouvel An iranien (Norouz). Des nouvelles pluies torrentielles sont prévues, notamment au nord et à l’est du pays, et de possibles inondations dans la plupart des provinces, y compris la capitale Téhéran.
Catéchèse sur le Notre Père : 11. « Donne-nous notre pain de ce jour »
Frères et sœurs, nous en venons aujourd’hui à la seconde partie du « Notre Père » dans laquelle nous présentons à Dieu nos besoins. Jésus nous enseigne à demander au Père le pain quotidien, en nous invitant à partir de cette évidence que nous ne sommes pas des créatures auto-suffisantes.
Il nous enseigne à le faire, unis à tant d’hommes et de femmes pour qui cette prière est un cri qui accompagne l’inquiétude de chaque jour. C’est à ce niveau que commence la prière chrétienne : elle part de la réalité, du cœur et de la chair des personnes qui sont dans le besoin, ou de celles qui partagent leur condition.
C’est pourquoi Jésus nous enseigne à demander ce pain, non pas seulement pour nous-mêmes, mais pour toute la fraternité humaine. Ainsi cette prière comprend une attitude de compassion et de solidarité. Et Jésus éduque son Église à porter à Dieu les besoins de tous.
Car le pain que nous demandons au Seigneur a été offert pour l’humanité et il est destiné à être partagé. C’est ce que souligne le récit de la multiplication des pains, où le vrai miracle accompli par Jésus est celui du partage. Ainsi, l’enfant qui a offert ses cinq pains et ses deux poissons a compris la leçon du Notre Père, à savoir que la nourriture est un don de la providence à partager, avec la grâce de Dieu.
Que la prière du Notre Père nous aide à demander le pain quotidien pour tous. Et que dans la recherche du pain quotidien, nous puissions témoigner que seule l’Eucharistie est susceptible de rassasier la faim d’infini et le désir de Dieu présents en chaque homme. Que Dieu vous bénisse !
L’hommage du Pape aux missionnaires
Au terme de l’audience, le Pape François a tenu à faire applaudir une religieuse italienne de 85 ans, sœur Maria Concetta Esu, qui est missionnaire depuis près de 60 ans en Centrafrique, où elle a aidé à faire naître des milliers d’enfants. «Quelle merveille !», s’est exclamé le Pape, qui lui a remis une médaille «comme signe de notre affection et de notre “merci”» pour son travail accompli «au milieu des sœurs et des frères africains, au service de la vie, des enfants, des mamans et des familles.»
«Avec ce geste qui t’est dédié, j’entends aussi exprimer ma reconnaissance aussi à tous les missionnaires, prêtres, religieux et laïcs, qui répandent la semence du Royaume de Dieu dans toutes les parties du monde.»
«Le cardinal Hummes, qui est le délégué de l’épiscopat brésilien pour toute l’Amazonie, va souvent visiter les villes et les villages de l’Amazonie. Et chaque fois qu’il arrive là-bas, il va au cimetière visiter les tombes des missionnaires, tant de jeunes morts à cause des maladies à cause des maladies contre lesquelles ils n’ont pas les anticorps. Et lui il m’a dit : “Tous ceux-ci méritent d’être canonisés”, parce qu’ils ont brûlé leur vie dans le service. »
Le Pape a invité à ce que «l’exemple de sœur Maria Concetta nous aide tous à vivre l’Évangile là où nous sommes». «Merci, ma sœur ! Que le Seigneur te bénisse et que la sainte Vierge te protège.»
pardon et guérison de l’aveugle vitrail allemand du 19e siècle
« Demander pardon n’est pas simplement présenter ses excuses ». Ce n’est pas facile, de même qu’il «n’est pas facile de recevoir le pardon de Dieu : non pas parce qu’il ne veut pas nous le donner, mais parce que nous fermons la porte en ne pardonnant pas» les autres.
Un élément supplémentaire a été ajouté à la réflexion sur le chemin pénitentiel qui caractérise le carême : le thème du pardon. La réflexion est partie du passage de la première lecture, tirée du Livre du prophète Daniel (3, 25.34-43), dans lequel on lit que le prophète Azaria «était dans l’épreuve et rappela l’épreuve de son peuple, qui était esclave».
Mais le peuple «n’était pas esclave par hasard : il était esclave parce qu’il avait abandonné la loi du Seigneur, parce qu’il avait péché». Azaria ne dit pas au Seigneur : «Excuse-moi, nous nous sommes trompés». En effet, «demander pardon est une autre chose, c’est autre chose que de présenter ses excuses.»
Il s’agit de deux attitudes différentes : la première se limite à la présentation d’excuses, la deuxième implique de reconnaître avoir péché. Le péché, en effet, «n’est pas une simple erreur. Le péché est idolâtrie», c’est adorer les «nombreuses idoles que nous avons» : l’orgueil, la vanité, l’argent, le «moi-même», le bien-être.
Voilà pourquoi Azaria ne présente pas simplement ses excuses, mais «demande pardon». Le passage liturgique de l’Évangile de Matthieu (18, 21-35) a donc conduit à affronter l’autre face du pardon: du pardon demandé à Dieu au pardon donné à nos frères. Dans tous les cas, «rares sont les moments où l’on demande pardon.»
Mais dans le passage proposé par la liturgie, Pierre demande au Seigneur quelle doit être la mesure de notre pardon : «Sept fois, seulement?» À l’apôtre «Jésus répond par un jeu de mots qui signifie “toujours” : soixante-dix fois sept, c’est-à-dire, tu dois pardonner toujours.»
Ici, on parle de «pardonner», pas simplement de s’excuser pour une erreur commise : pardonner «à celui qui m’a offensé, qui m’a fait du mal, à celui qui par sa malveillance a blessé ma vie, mon cœur.» Voilà alors ma question pour chacun de nous : «Quelle est la mesure de mon pardon?»
«Si je ne suis pas capable de pardonner, je ne suis pas capable de demander pardon.» C’est pourquoi «Jésus nous enseigne à prier ainsi, le Père : ‘Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés’». Qu’est-ce que cela signifie concrètement ?
On peut imaginer le dialogue suivant avec un pénitent : «Mais, père, je me confesse, je vais me confesser… — Et que fais-tu avant de te confesser ? Eh bien, je pense aux mauvaises choses que j’ai faites — C’est bien — Puis je demande pardon au Seigneur et je promets de ne plus en faire…. — Bien. Et après, tu vas voir le prêtre?»
Mais avant «il te manque une chose: tu as pardonné à ceux qui t’ont fait du mal?» Si la prière qui nous a été suggérée est «Pardonne-nous nos offenses comme nous les pardonnons aux autres», nous savons que «le pardon que Dieu te donnera» exige «le pardon que tu donnes aux autres».
En conclusion, avant tout, «demander pardon n’est pas simplement présenter ses excuses », mais «c’est être conscients du péché, de l’idolâtrie que j’ai faite, des nombreuses idolâtries» ; dans un deuxième temps, «Dieu pardonne toujours, toujours», mais demande aussi que je le pardonne, parce que «si je ne pardonne pas», dans un certain sens, c’est comme si je fermais «la porte au pardon de Dieu».
Une porte que nous devons en revanche maintenir ouverte: laissons entrer le pardon de Dieu afin que nous puissions pardonner les autres.
PAPE FRANÇOIS – MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA MAISON SAINTE-MARTHE Mardi 10 mars 2015