La vie est don de Dieu, prions pour Vincent Lambert

Le Pape François a fait diffuser, ce lundi 20 mai 2019, un tweet faisant allusion à l’affaire Vincent Lambert, le  jour de l’arrêt de  son hydratation et de son alimentation : «Prions pour ceux qui vivent dans un état de grave handicap. Protégeons toujours la vie, don de Dieu, du début à la fin naturelle. Ne cédons pas à la culture du déchet.»

 

Cet appel s’inscrit en cohérence avec ses autres interventions sur ce dossier complexe. Le 15 avril 2018, lors de la prière du Regina Cœli, le Pape avait ainsi qualifié l’affaire Vincent Lambert de «situation douloureuse et complexe». Il avait aussi demandé que «chaque malade soit respecté dans sa dignité et soigné d’une façon adaptée à son état de santé».

Samedi, don Roberto Colombo, professeur à la faculté de médecine et de chirurgie de l’Université catholique du Sacré-Cœur, à Milan, s’exprimait sur le cas complexe de ce patient français tétraplégique depuis 2008.

Il a rappelé que «l’accueil, le respect et la protection de toute vie humaine, dans quelque condition qu’elle se trouve, est aujourd’hui le point le plus faible (et pourtant décisif) de la société, de la politique et de l’État. Ne pas accueillir tous revient à écarter quelqu’un», à l’exclure moralement, juridiquement ou physiquement.

Il dénonce la «conjuration du silence» qui entourent cette question du droit à la vie des personnes lourdement handicapées, comme c’est le cas de Vincent Lambert, hospitalisé depuis 2008 au CHU de Reims.

La simple définition médicale de son cas ne fait pas consensus : l’état de conscience minimale plus, ou encore l’état végétatif chronique qui lui sont attribués selon les différentes sources, ne répondent pas aux mêmes définitions.

Dans son cas, l’arrêt des soins, ou plus précisément l’arrêt de l’alimentation et de l’hydratation a été mis en pratique ce lundi 20 mai, une décision du corps médical soutenue par son épouse mais à laquelle s’opposent ses parents.

Le Comité international des droits des personnes handicapées, qui dépend de l’ONU, a demandé un maintien provisoire des soins, mais le gouvernement a fait savoir que la France n’était pas légalement contrainte par ce comité.

Vincent Lambert ne faisait pas l’objet d’un acharnement thérapeutique

Don Roberto Colombo fait savoir que Vincent Lambert, bien que se trouvant dans une condition de grave incapacité relationnelle avec le monde extérieur et les personnes qui lui sont proches (personne toutefois ne pouvant s’avancer avec certitude sur l’éventuelle réduction ou absence de sa “conscience interne” ou “profonde”), ne se situe pas dans un état de fin de vie, puisque sa respiration est restée autonome et n’est donc pas soumise à une assistance respiratoire, qu’il n’a pas de stimulateur cardiaque, et qu’il n’est pas traité en soins intensifs.

Le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne avait considéré en 2018 qu’il ne faisait l’objet ni d’un «acharnement thérapeutique» ni d’une «obstination déraisonnable». L’an dernier, un autre rapport rédigé par 70 médecins et spécialistes avait mis en avant la stabilité de ses conditions cliniques. Il n’est donc pas dans une situation désespérée et terminale qui pourrait rendre éthiquement acceptable l’arrêt des soins.

Pour les malades chroniques, l’hydratation et l’alimentation sont considérées par l’Église catholique comme «un moyen ordinaire et proportionné de conservation de la vie», avait rappelé en 2007 la Congrégation pour la Doctrine de la Foi. Y renoncer reviendrait donc à ouvrir la voie à une euthanasie.

Récemment, l’archevêque de Reims, Mgr Éric de Moulins-Beaufort, et son évêque auxiliaire, Mgr Bruno Feillet, ont rappelé que «la grandeur de l’humanité consiste dans le fait de considérer comme inaliénable et inviolable la dignité de ses membres, spécialement les plus fragiles».

Le Pape François lui-même, prenant la parole sur la situation de Vincent Lambert, avait déclaré que «l’unique maître de la vie, du début à la fin naturelle, est Dieu. Notre devoir est de tout faire pour prendre soin de la vie», y compris des malades en état végétatif ou de conscience minimale, comme il y en a des dizaines de milliers en Europe.

Cet arrêt des soins est donc une attaque «contre la vie et la dignité de la personne. Même si une loi ou une décision de justice permettent cette action, elle reste inacceptable et indigne d’une société fondée sur le respect et l’accueil de la vie de tous», conclut don Roberto Colombo.

avec l’amour de Jésus, s’aimer les uns les autres

avec l’amour de Jésus, s’aimer les uns les autres

Paroles de Jésus dans son discours avant la passion, dans l’Évangile selon saint Jean, et commandement alors prononcé: «que vous vous aimiez les uns les autres», c’est ce qui a fait le sujet du message prononcé par le Pape François, depuis la fenêtre du Palais apostolique, place Saint-Pierre, ce dimanche 19 mai.

le commandement nouveau

Jésus et ses apôtres
Jésus et ses apôtres

En ce 5e dimanche du Temps pascal, il est donc question du commandement donné par Jésus dans son «discours d’adieu» avant sa passion. Après avoir lavé les pieds des Douze Apôtres, Jésus leur a dit: «Je vous donne un commandement nouveau : que vous vous aimiez les uns les autres. Comme je vous ai aimés, vous aussi vous devez vous aimer les uns les autres».

« L’amour qui se manifeste dans la croix de Christ et qui nous appelle à vivre est la seule force qui transforme notre cœur de pierre en un cœur de chair; la seule force capable de transformer notre cœur est l’amour de Jésus, si nous aimons aussi de cet amour. Et cet amour nous rend capables d’aimer nos ennemis et de pardonner à ceux qui nous ont offensés. »

« Je vais vous poser une question, tout le monde répondra dans son cœur. Suis-je capable d’aimer mes ennemis? Nous avons tous des gens, je ne sais pas s’ils sont ennemis, mais cela ne nous convient pas, nous qui sommes ‘de l’autre côté’; ou est-ce que quelqu’un a des gens qui le blessent … Suis-je capable d’aimer ces gens? » « Cet homme, cette femme qui m’a fait mal, qui m’a offensé? Suis-je capable de lui pardonner? »

«L’ancien commandement de l’amour est devenu nouveau parce qu’il a été complété par cet ajout : « comme je vous ai aimés ».». La nouveauté réside alors dans l’amour de Jésus-Christ, «l’amour avec lequel il a donné sa vie pour nous». «En repensant à la passion et à l’agonie du Christ, les disciples ont compris le sens de ses paroles: ‘Comme je vous ai aimés, aimez-vous aussi les uns les autres’

Un amour sans conditions

Jésus, «c‘est Lui qui nous a rendus dignes de Son amour, qui ne connaît pas de limites et ne finit jamais.»

Amour «qui nous rend capable d’aimer nos ennemis et de pardonner à ceux qui nous ont offensés, qui nous fait voir l’autre comme un membre présent ou futur de la communauté des amis de Jésus ; qui nous encourage au dialogue et nous aide à nous écouter et à nous connaître les uns les autres».

 » L’amour de Jésus nous fait voir l’autre comme un membre présent ou futur de la communauté des amis de Jésus; cela nous stimule à dialoguer et nous aide à nous écouter et à nous connaître. L’amour nous ouvre à l’autre, devenant la base des relations humaines. Cela nous permet de surmonter les barrières de nos faiblesses et de nos préjugés. »

« L’amour de Jésus en nous crée des ponts, enseigne de nouvelles manières, déclenche le dynamisme de la fraternité. Que la Vierge Marie nous aide, avec son intercession maternelle, à accueillir de son Fils Jésus le don de son commandement et de la part du Saint-Esprit la force de le pratiquer dans la vie quotidienne. »

Nouvel assassinat d’un prêtre au Burkina Faso

Nouvel assassinat d’un prêtre au Burkina Faso

Un salésien espagnol a été poignardé ce vendredi 17 mai 2019 dans la ville de Bobo Dioulasso, au sud-ouest du pays. L’Église catholique du Burkina Faso fait face à une nouvelle épreuve, au terme d’une semaine particulièrement dramatique, déjà marquée par deux attentats, qui avaient coûté la vie à 10 personnes.

 

Le père Fernando Fernández, un prêtre salésien de nationalité espagnole, a été poignardé vers midi, dans le centre salésien de Don Bosco dans la ville de Bobo Dioulasso, au sud-ouest du Burkina Faso. L’information a été confirmée par l’archevêché.

Durant le déjeuner, un ancien cuisinier qui avait travaillé durant sept ans dans cette structure, s’est jeté avec un couteau sur le religieux espagnol, en le tuant. Un autre prêtre, de nationalité togolaise, le père Germain Plakoo-Mlapa, directeur des études, a été blessé, mais il a été hospitalisé et il est maintenant hors de danger.

Le père Fernández était l’économe du centre Don Bosco de Bobo-Dioulasso, la deuxième ville du Burkina Faso, au sud-ouest du pays, dans la province de Houet, à environ 300 kms de la capitale Ouagadougou. Les salésiens ont développé trois institutions dans cette ville : un centre d’aide pour les enfants des rues, un centre d’alphabétisation, et un centre de formation professionnelle avec plus de 300 étudiants.

C’est le dernier épisode en date d’une série de violences à l’encontre des communautés religieuses du pays. Le 15 février dernier, un autre prêtre salésien espagnol, le père Antonio César Fernández Fernández, avait été tué dans un attaque djihadiste perpétrée à 40 kilomètres de la frontière sud du Burkina Faso.

Et cette semaine, le dimanche 12 mai, un groupe armé a attaqué la paroisse de Dablo, tuant le prêtre Siméon Yampa ainsi que cinq fidèles. Le lendemain, lundi 13 mai, c’est une procession mariale qui était visée à Singa. Quatre fidèles ont été exécutés par des agresseurs qui ont détruit la statue de la Vierge.

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