L’exemple de Mère Teresa pour l’Église

Le Pape François a prié dans la maison-mémorial de Mère Teresa à Skopje en mémoire de la sainte. Il y a rencontré les représentants des communautés religieuses du pays ainsi que des pauvres auxquels viennent en aide les Sœurs de la Charité.

 

C’est une maison moderne, un tout petit peu étroite, qui se dresse dans une des rues principales de la capitale nord-macédonienne, Skopje. La maison-mémorial a été construite il y a dix ans sur les ruines de l’ancienne cathédrale catholique de la ville, détruite par un tremblement de terre en 1963. Mère Teresa y avait été baptisée le jour-même de sa naissance et elle y venait souvent prier.

À côté de cet édifice qui reçoit chaque année environ cent mille visiteurs, une église orthodoxe est en construction. À Skopje, les minarets des mosquées, les coupoles des églises byzantines et les croix latines se côtoient.

Le Pape François s’est rendu dans la chapelle toute vitrée où il s’est recueilli devant des reliques de Mère Teresa. Il y a rejoint les chefs des communautés religieuses du pays. Cinq bougies représentant ces confessions, les reliques et divers objets ayant appartenu à la sainte, étaient déposés sur l’autel. Après une prière en silence, le Pape a pris la parole pour une prière en l’honneur de Mère Teresa.

prière en l’honneur de Mère Teresa

VISITE AU MÉMORIAL MÈRE TERESA
AVEC LES REPRÉSENTANTS RELIGIEUX ET RENCONTRE AVEC LES PAUVRES

Skopje
Mardi 7 mai 2019


Dieu, Père de miséricorde et de tout bien, nous te rendons grâce pour le don de la vie et pour le charisme de Sainte Mère Teresa. Dans ton infinie Providence, tu l’as appelée à témoigner de ton amour parmi les plus pauvres de l’Inde et du monde. Elle a su faire du bien aux plus démunis, parce qu’elle a reconnu en tout homme et en toute femme le visage de ton Fils.

Docile à ton Esprit, elle est devenue la voix priante des pauvres et de tous ceux qui ont faim et soif de justice. Accueillant le cri de Jésus sur la croix : « J’ai soif », Mère Teresa a étanché la soif de Jésus sur la croix, en accomplissant les œuvres de l’amour miséricordieux.

Nous te demandons, sainte Mère Teresa, mère des pauvres, ton intercession particulière et ton aide ici, dans la ville de ta naissance, où se trouvait ton foyer. Ici, tu as reçu le don de la nouvelle naissance dans les Sacrements de l’initiation chrétienne. Ici, tu as entendu les premières paroles de la foi dans ta famille et dans la communauté des fidèles.

Ici, tu as commencé à voir et à connaître les personnes dans le besoin, les pauvres et les petits. Ici, tu as appris de tes parents à aimer les plus nécessiteux et à les aider. Ici, dans le silence de l’église, tu as entendu l’appel de Jésus à le suivre, comme religieuse, dans les missions.

D’ici nous te prions : intercède auprès de Jésus, afin que nous aussi, nous obtenions la grâce d’être vigilants et attentifs au cri des pauvres, de ceux qui sont privés de leurs droits, des malades, des marginaux, des derniers.

Qu’il nous accorde la grâce de le voir, dans les yeux de celui qui nous regarde parce qu’il a besoin de nous.

Qu’il nous donne un cœur capable d’aimer Dieu présent en tout homme et toute femme et capable de le reconnaître dans ceux qui sont accablés par des souffrances et des injustices.

Qu’il nous accorde la grâce d’être nous aussi un signe d’amour et d’espérance en notre temps qui voit tant de démunis, de laissés-pour-compte, d’exclus et de migrants.

Qu’il fasse en sorte que notre amour ne soit pas seulement en paroles, mais qu’il soit efficace et vrai, pour que nous puissions rendre un témoignage crédible à l’Église qui a le devoir d’annoncer l’Évangile aux pauvres, la libération aux captifs, la joie aux affligés, la grâce du salut à tous.

Sainte Mère Teresa, prie pour cette ville, pour ce peuple, pour son Église et pour tous ceux qui veulent suivre le Christ comme disciples, lui qui est le Bon Pasteur, en accomplissant des œuvres de justice, d’amour, de miséricorde, de paix et de service, comme lui qui est venu non pas pour être servi, mais pour servir et donner sa vie pour un grand nombre, lui Jésus Christ notre Seigneur. Amen.

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La Macédoine du Nord accueille le Pape François

Le Pape François en Macédoine du Nord
Le Pape François en Macédoine du Nord

Le Pape François a quitté ce mardi matin la Bulgarie. Il poursuit son 29ème voyage apostolique dans un pays frontalier, à l’est, un petit État des Balkans.

En Macédoine du Nord, tous attendent le Pape, à commencer par la minorité catholique qui représente à peine 1% de la population majoritairement orthodoxe. Les autorités ecclésiastiques… et politiques veulent réserver un bon accueil au Saint-Père, «messager de paix» et «autorité morale internationalement reconnue.»

Première visite d’un Souverain pontife en Macédoine du Nord, 25 ans après l’établissement de relations diplomatiques entre le Saint-Siège et les autorités du pays indépendant depuis 1991. Le Pape a salué devant les politiques, diplomates et membres de la société civile, la diversité ethnique et confessionnelle qui caractérise le pays, «leur plus précieux et valable patrimoine».

Exemple de référence

Christianisée par les saints Cyrille et Méthode au IXème siècle, passée sous le joug de l’Empire ottoman pendant plusieurs siècles, ayant fait l’objet de convoitise entre ses voisins grecs, bulgares et serbe, la Macédoine dite du Vadar, l’actuelle Macédoine du Nord est «un pont entre l’Orient et l’Occident et un point de confluence», «fruit d’une histoire riche et pourquoi pas complexe».

 «Chaque identité a su ou pu s’exprimer et se développer sans nier, opprimer ou discriminer les autres». «Cela peut faire de vous un exemple de référence.» «Beauté qui gagnera en splendeur dans la mesure où vous saurez la transmettre et la semer dans le cœur des jeunes générations». «Signification importante sur la voie d’une intégration plus étroite avec les pays européens».

 Leur illustre concitoyenne, Mère Teresa de Calcutta, née à Skopje en 1910, «a fait de la charité la loi suprême de son existence».  Le Pape a invité les Nord-Macédoniens, «fiers de cette grande femme», à continuer de travailler «avec engagement, dévouement et espérance, afin que les fils et filles de cette terre puissent à son exemple découvrir, atteindre et murir la vocation que Dieu a rêvée pour eux».

Messe à Skopje

Sur la place centrale de la capitale Skopje, place de Macédoine, le Pape a présidé la messe concélébrée par la vingtaine de prêtres en exercice dans le pays. Une messe en présence de 15 000 personnes, de Macédoine du Nord et des pays voisins.

Commentant l’Évangile de Jean, «celui qui vient à moi n’aura jamais faim», le Pape a appelé à se mettre humblement à l’écoute de sa parole et en chemin pour passer à «un horizon nouveau qui donne de la place à une manière différente de construire la réalité».

Non au conformisme, à l’insensibilité

Le Saint-Père en profite pour mettre en garde contre des tentations bien modernes qui nous rendent selon lui «prisonniers de la virtualité», perdant «le goût et la saveur du réel».

«Gavés de connections», nous risquons d’être «habitués à manger le pain dur de la désinformation», finissant pas devenir «prisonniers du discrédit, des étiquettes et de la honte», du conformisme, de l’indifférence et de l’insensibilité.

«Nous avons faim Seigneur», faim du pain de ta parole et de fraternité, s’exclame le Pape. Avec les fidèles, il interpelle Dieu afin qu’il intercède pour que chacun puisse passer de la fermeture à la rencontre, de la solitude à l’espérance, qu’il réveille la tendresse.

Car, en se laissant émouvoir, transformés par sa Parole dans nos choix, en éprouvant l’amour du Seigneur, notre soif sera étanchée et nous pourrons à notre tour donner l’amour reçu. Ce qu’a fait, tout au long de sa vie, la Sainte de Skopje, Mère Teresa.

À Sofia, prière des religions pour la paix

Pacem in terris : entre François d’Assise et Jean XXIII

Pacem in Terris - Paix sur la Terre - Saint Jean XXIII
Pacem in Terris – Paix sur la Terre – Saint Jean XXIII

Sur les pas de saint François d’Assise, le Pape François appelle, depuis la Bulgarie, chacun à promouvoir la paix dans sa vie: « Chacun de nous aussi est appelé à devenir un constructeur, un“artisan” de paix. Paix que nous devons implorer et pour laquelle nous devons travailler, don et mission, cadeau et effort constant et quotidien pour construire une culture dans laquelle aussi la paix soit un droit fondamental. »

Le Pape a prié pour la paix dans le monde à Sofia, Place Nezavisimost (de l’Indépendance), ce lundi 6 mai, aux côtés de représentants de différentes religions présents dans le pays.

La paix dans nos familles

Le Pape a invoqué la paix sur la terre: « En ce moment, nos voix se fondent et à l’unisson elles expriment l’ardent désir de la paix: que la paix se répande sur toute la terre! dans nos familles, en chacun de nous, et spécialement en ces lieux où la guerre a fait taire tant de voix, étouffées par l’indifférence et ignorées par la complicité accablante de groupes d’intérêts. »

Il a invoqué la miséricorde: « Nous sommes ici ce soir priant devant ces flambeaux portés par nos enfants. Ils symbolisent le feu de l’amour qui est allumé en nous et qui doit devenir un phare de miséricorde, d’amour et de paix dans les milieux où nous vivons. Un phare que nous voudrions voir illuminer le monde entier. Avec le feu de l’amour, nous voulons faire fondre le gel des guerres.  »

Le Pape est monté sur le podium aux côtés des représentants, tandis qu’un chœur de jeunes bulgares entonnait « We are the world »: toute la rencontre a en fait été placé sous le signe des nouvelles générations.

Le podium était orné de trois symboles: un cierge portant le logo de la visite du pape, un olivier signifiant la paix, et des roses, représentant la Bulgarie.

Un jeune a allumé le cierge puis les six flambeaux d’autres jeunes représentant différentes religions et confessions chrétiennes.

La paix sur le monde

La rencontre a commencé par la lecture du Cantique des créatures de saint François, en italien puis en bulgare, et du psaume 121, également en italien puis en bulgare: « Que la paix règne dans tes murs… Je dirai paix sur toi, Jérusalem. Je désire ton bien. »

Le représentant de l’Église apostolique arménienne a invoqué, en bulgare, la Sainte Trinité: « Vous tous, chantez la Sainte Trinité… La voix de la paix retentit. »

Ce sont trois enfants de la Communauté juive de Bulgarie qui ont ensuite chanté la paix – « Shalom », en hébreu.

Une artiste de l’Alliance protestante de Bulgarie a imploré la bénédiction de Dieu sur la Bulgarie et la paix, avec une voix émouvante, en bulgare.

Représentant les musulmans, un muezzin a aussi invoqué Dieu, en arabe. La population musulmane représente quelque 8% de la population.

Le pape François a lui-même lu, en italien, la prière de saint François: « Seigneur, fais de moi un artisan de paix ». Il a ensuite prononcé une brève allocution.

Allocution du Pape

Chers frères et sœurs,

Nous avons prié pour la paix avec des paroles inspirées de saint François d’Assise, grand amoureux du Dieu Créateur et Père de tous. Amour dont il a témoigné avec la même passion et un sincère respect envers la création et chaque personne qu’il rencontrait sur son chemin.

Amour qui a transformé son regard en lui faisant prendre conscience qu’il existe en chacun « un rayon de lumière qui naît de la certitude personnelle d’être infiniment aimé, au-delà de tout» (Exhortation apostolique Evangelii gaudium, n. 6). Amour qui l’a conduit à être un authentique constructeur de paix.

Sur ses traces, chacun de nous aussi est appelé à devenir un constructeur, un“artisan” de paix. Paix que nous devons implorer et pour laquelle nous devons travailler, don et mission, cadeau et effort constant et quotidien pour construire une culture dans laquelle aussi la paix soit un droit fondamental.

Paix active et “fortifiée” contre toutes les formes d’égoïsme et d’indifférence qui nous font préférer les intérêts mesquins de certains à la dignité inviolable de chaque personne.

La paix exige et demande que nous fassions du dialogue un chemin, de la collaboration commune notre conduite, de la connaissance réciproque la méthode et le critère (cf. Document sur la fraternité humaine, Abu Dhabi, 4 février 2019) pour nous rencontrer dans ce qui nous unit, nous respectant dans ce qui nous sépare et nous encourageant à regarder l’avenir comme un espace d’opportunité et de dignité, spécialement pour les générations qui viendront.

Nous sommes ici ce soir priant devant ces flambeaux portés par nos enfants. Ils symbolisent le feu de l’amour qui est allumé en nous et qui doit devenir un phare de miséricorde, d’amour et de paix dans les milieux où nous vivons. Un phare que nous voudrions voir illuminer le monde entier. Avec le feu de l’amour, nous voulons faire fondre le gel des guerres.

Nous vivons cet événement pour la paix sur les ruines de l’antique Serdika, à Sofia, cœur de la Bulgarie. Nous pouvons voir d’ici les lieux de culte de diverses Églises et Confessions religieuses: Sainte Nedelia de nos frères orthodoxes, saint Joseph pour nous catholiques, la synagogue de nos frères aînés les juifs, la mosquée de nos frères musulmans et, tout proche, l’église des arméniens.

En ce lieu, pendant des siècles, convergeaient les Bulgares de Sofia, appartenant à divers groupes culturels et religieux, pour se rencontrer et discuter. Puisse ce lieu symbolique représenter un témoignage de paix.

En ce moment, nos voix se fondent et à l’unisson elles expriment l’ardent désir de la paix: que la paix se répande sur toute la terre! dans nos familles, en chacun de nous, et spécialement en ces lieux où la guerre a fait taire tant de voix, étouffées par l’indifférence et ignorées par la complicité accablante de groupes d’intérêts.

Que tous coopèrent aux réalisations de cette aspiration: les responsables des religions, de la politique, de la culture. Chacun là où il se trouve, accomplissant la tâche qui lui incombe peut dire: «Fais de moi un instrument de ta paix».

C’est le souhait que se réalise le rêve du saint Pape Jean XXIII, d’une terre où la paix soit chez elle. Suivons son désir et avec notre vie disons: Pacem in terris! Paix sur la terre à tous les hommes aimés du Seigneur.

*

Le Pape François s’est ensuite rendu à la nonciature, pour sa deuxième et dernière nuit en Bulgarie: il prend l’avion demain matin pour arriver une heure après en Macédoine du Nord, sur les pas de la sainte Mère Teresa de Calcutta.


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