imiter la miséricorde du Seigneur

la miséricorde de Dieu - cathédrale Saint Samson Dol de Bretagne
la miséricorde de Dieu – cathédrale Saint Samson Dol de Bretagne

Ce lundi matin, lors de la messe célébrée dans la chapelle de la Maison Sainte-Marthe au Vatican, le Pape a parlé de la miséricorde de Dieu en offrant quelques suggestions afin de vivre pleinement le temps du Carême.

 

Ne pas juger les autres, ne pas condamner, et pardonner : c’est de cette façon que l’on imite la miséricorde du Père. «Pour ne pas se tromper», dans la vie, il faut «imiter Dieu», «cheminer devant les yeux du Père». En partant de l’Évangile de Luc, le Pape a précisé ce qu’est la miséricorde de Dieu, capable de pardonner les actions les plus «mauvaises».

«La miséricorde de Dieu est une chose tellement grande, tellement grande. N’oublions pas cela. Beaucoup de gens disent : “Moi, j’ai fait des choses très mauvaises. J’ai acheté ma place en enfer, je ne pourrais pas revenir en arrière.” Mais est-ce qu’ils pensent à la miséricorde de Dieu ? Souvenons-nous de cette histoire de la pauvre veuve qui est allée se confesser auprès du curé d’Ars. Le mari s’était suicidé, il s’était jeté d’un pont dans le fleuve. Et elle pleurait. Elle disait : “Moi, je suis une pécheresse. Mais mon pauvre mari ! Il est en enfer ! Il s’est suicidé et le suicide est un péché mortel ! Il est en enfer !” Et le curé d’Ars a répondu : “Mais, arrêtez-vous madame, parce qu’entre le pont et le fleuve il y a la miséricorde de Dieu.” Jusqu’à la fin, jusqu’à la fin, il y a la miséricorde de Dieu.»

De bonnes habitudes pour le Carême

Pour se mettre sur le seuil de la miséricorde, Jésus indique trois conseils pratiques. Avant tout, ne pas juger : c’est une «mauvaise habitude» dont il faut s’abstenir, surtout dans ce temps du Carême.

«C’est une habitude qui s’immisce dans notre vie même sans que nous ne nous en rendions compte. Toujours ! Même pour initier une conversation : “Tu as vu ce qu’elle a fait ?” Le jugement sur l’autre. Pensons à combien de fois par jour nous jugeons. Mais s’il vous plait ! Nous ressemblons à des juges ratés, tous ! Toujours, pour commencer une conversation, un commentaire ou un autre: “Mais regarde, elle a fait de la chirurgie esthétique ! Elle est plus moche qu’avant…”»

On n’a pas besoin de juger. Et il faut pardonner, même si c’est difficile, parce que nos actions donnent la mesure à Dieu sur ce qu’il doit faire avec nous.

La sagesse de la générosité

Apprendre la sagesse de la générosité, c’est la voie maîtresse pour renoncer aux «bavardages» dans lesquels «nous jugeons continuellement, nous condamnons mutuellement et nous pardonnons difficilement».

«Le Seigneur nous apprend : “Donnez”. “Donnez et il vous sera donné”. Soyez généreux dans le don, n’ayez pas des “poches fermées” : soyez généreux en donnant aux pauvres, à ceux qui ont besoin, et il faut donner beaucoup de choses : donner des conseils, donner des sourires aux gens, sourire. Toujours donner, donner. “Donnez et il vous sera donné. Et il vous sera donné dans une bonne mesure, pleine et débordante”, parce que le Seigneur sera généreux : nous donnons un et Lui, Il nous donnera cent de tout ce que nous donnons. Et ceci est l’attitude qui blinde le fait de ne pas juger, de ne pas condamner et de pardonner. L’importance de l’aumône, pas seulement l’aumône matérielle mais aussi l’aumône spirituelle : perdre du temps avec un autre qui en a besoin, visiter un malade, sourire.»

Jésus prépare ses apôtres à supporter le scandale de la croix

La transfiguration du -Christ. Miniature arménienne Évangile de Trézibonde
La transfiguration du -Christ. Miniature arménienne Évangile de Trézibonde

Le Pape François, ce 17 mars, lors de l’Angélus, a commenté l’Évangile de Luc (9, 28b-36) qui nous fait contempler l’événement de la transfiguration,  en ce second dimanche de Carême.

 

Lorsque Jésus concède à ses disciples un avant-goût de la gloire de la résurrection, il assure que la croix et les épreuves trouvent leur solution dans sa Pâques. Le Pape invite les chrétiens à vivre le carême comme un temps « pour jouir de la proximité avec Dieu » et pour reprendre « la voie sacrificielle de la croix qui mène à la résurrection« .

«L’évangéliste saint Luc (9,28-36) nous montre Jésus transfiguré sur la montagne, qui est le lieu de la lumière, symbole fascinant de l’expérience particulière réservée aux trois disciples.» «Pendant qu’il priait, son visage devint autre et son vêtement devint d’une blancheur éblouissante.»

Habitués à le voir chaque jour dans l’apparence de son humanité, Pierre, Jacques et Jean restèrent saisis, «face à cette splendeur nouvelle qui embrasse toute sa personne». Et aux côtés de Jésus apparurent Moïse et Élie qui parlèrent avec Lui de son prochain «exode», c’est-à-dire de sa Pâques de mort et résurrection, «Alors Pierre s’exclama : « Maître, il est bon que nous soyons ici ! » Il voudrait que ce moment de grâce ne finisse plus !»

Suivre Jésus pour obtenir la vie éternelle 

Mais la transfiguration «s’accomplit en un moment bien précis de la mission du Christ, c’est-à-dire après qu’il a confié aux disciples de devoir “souffrir beaucoup (…) Être tué, et le troisième jour, ressusciter”».

Ainsi, Jésus est conscient que ses disciples n’acceptent pas cette réalité, et il veut les préparer à supporter le scandale de la passion et de la mort en croix, afin qu’ils sachent le chemin par lequel le Père céleste fera arriver son fils à la gloire. «Aucun n’arrive à la vie éternelle s’il ne suit pas Jésus, en portant sa propre croix lors de sa vie sur terre.»

La perspective chrétienne de la souffrance

De cette manière, la transfiguration du Christ nous montre la perspective chrétienne de la souffrance. Ce n’est pas du «sadomasochisme», mais un «passage nécessaire et transitoire: en Lui est le salut, la béatitude, la lumière, l’amour de Dieu sans limite». En montrant sa gloire, Jésus nous assure que la croix, les épreuves, les difficultés dans lesquelles nous nous débattons trouvent leur solution et sont dépassées dans sa Pâques.

«Demeurons chaque jour recueillis pour quelques instants. Fixons notre regard intérieur sur son visage et laissons sa lumière nous pénétrer et irradier notre vie.» La prière en Jésus-Christ et en l’Esprit Saint transforme la personne de l’intérieur et peut illuminer le monde alentour avant de conseiller de donner de l’espace à la prière et à la Parole de Dieu, que la liturgie nous propose en abondance ces jours-ci.

«Que la Vierge Marie nous enseigne à rester avec Jésus même lorsque nous ne le comprenons pas, ni lui, ni ses méthodes. Parce que c’est seulement en restant avec Lui que nous verrons sa gloire.»

Après la prière de l’Angélus

Le Pape François a exprimé sa proximité à la communauté musulmane frappée par l’attaque de deux mosquées à Christchurch en Nouvelle-Zélande.

«Je prie pour les morts, les blessés et leurs familles. J’exprime ma proximité à nos frères musulmans et à cette communauté, et je renouvelle mon invitation à s’unir par la prière et des gestes de paix pour contraster la haine et la violence.» Le Pape a invité les pèlerins rassemblés place Saint-Pierre à prier pour ceux qui ont été tués.

NB. Les évêques d’Afrique de l’Est expriment leur solidarité à la suite des inondations tragiques au Malawi, tandis que la Conférence Épiscopale du Malawi a appelé à soutenir les victimes.

La terre qui a donné son fruit

la Vierge Marie qui donne le jour au Christ Seigneur

Nous devons abattre les murs des divisions, de l’hostilité et de la haine, afin que la famille des enfants de Dieu se retrouve en harmonie à l’unique table, pour bénir et louer le Créateur pour les dons qu’il dispense à tous, sans distinction (cf. Mt 5, 43-48, évangile de ce jour)).

5. La tradition chrétienne a relu le Psaume 66 d’un point de vue christologique et mariologique. Pour les Pères de l’Église, « la terre qui a donné son fruit » est la Vierge Marie qui donne le jour au Christ Seigneur.

C’est par exemple le cas de saint Grégoire le Grand dans son Commentaire sur le premier Livre des Rois, lorsqu’il commente ce verset en le reliant à de nombreux autres passages de l’Écriture:

« Marie est appelée à juste titre « mont riche de fruits », car un fruit excellent est né d’elle, c’est-à-dire un homme nouveau. Et le prophète, en la regardant belle et parée de la gloire de sa fécondité, s’exclame:  « Un rejeton sortira de la souche de Jessé, un surgeon poussera de ses racines » (Is 11, 1). David, se réjouissant pour le fruit de ce mont, dit à Dieu:  « Que les peuples te rendent grâce, ô Dieu, que les peuples te rendent grâce tous. La terre a donné son fruit ». Oui, la terre a donné son fruit, car celui que la Vierge a engendré, elle ne l’a pas conçu par l’œuvre d’un homme, mais parce que l’Esprit Saint a étendu son ombre sur elle. C’est pourquoi le Seigneur dit au roi et prophète David:  « C’est le fruit sorti de tes entrailles que je mettrai sur le trône fait pour toi » (Ps 131, 11). C’est pourquoi Isaïe affirme:  « Le fruit de la terre deviendra fierté et ornement » (Is 4, 2). En effet, celui que la Vierge a engendré n’a pas seulement été un « homme saint », mais également un « Dieu puissant » (Is 9, 5). »

SAINT JEAN-PAUL II AUDIENCE GÉNÉRALE mercredi 17 novembre 2004


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