juger contre la Parole de Dieu

Les docteurs de la loi jugent les autres en utilisant la Parole de Dieu contre la Parole de Dieu, en fermant le cœur à la prophétie, la vie des personnes ne leur importe pas, mais seulement leurs schémas, faits de lois et de mots : c’est ce qu’a exprimé le Pape dans la messe matinale de ce lundi 11 avril 2016, dans la chapelle de la Maison Sainte-Marthe au Vatican.

Giotto._St._Etienne._1320-1325._Horne_Museum_Florence_ItalieAu centre de l’homélie du Pape, la première lecture, tirée des Actes des Apôtres, durant laquelle les docteurs de la loi accusent Étienne avec des calomnies parce qu’ils ne réussissent parce qu’ils ne réussissent pas à «résister à la sagesse et à l’esprit» avec lesquels il parle. Ils instiguent de faux témoignages pour dire l’avoir entendu «prononcer des paroles blasphématoires contre Moïse, contre Dieu». «Le cœur fermé à la vérité de Dieu est agrippé seulement à la vérité de la loi (…) et ne trouve pas d’autre sortie que le mensonge, le faux témoignage et la mort». Jésus les avait déjà critiqués pour cette attitude, parce que «leurs pères avaient tué les prophètes» et eux construisaient des monuments à ces prophètes. Et la réponse des «docteurs de la lettre» est «cynique» plus que «hypocrite» : «Si nous avions vécu au temps de nos pères, nous n’aurions pas fait la même chose». Et comme ça, «ils se lavent les mains, et devant eux-mêmes, ils se jugent purs. Mais le cœur est fermé à la Parole de Dieu, est fermé à la vérité, est fermé au messager de Dieu qui porte la prophétie, pour faire avancer le peuple de Dieu».

«Cela me fait mal quand je lis ce petit passage de l’Évangile de Matthieu, quand Judas, pénitent, va voir les prêtres et dit « J’ai péché » et donne de la monnaie. « Qu’est-ce que cela nous importe ? Cela te regarde. », répondent-ils. Un cœur fermé devant ce pauvre homme pénitent qui ne savait pas quoi faire. “Cela te regarde”. Et il est allé se pendre. Et qu’est-ce qu’ils font, eux, quand Judas va se pendre ? Ils parlent et se disent « Mais quel pauvre homme » ? Non ! L’argent, tout de suite : « Il n’est pas permis de le verser dans le trésor, puisque c’est le prix du sang. » La règle, la règle. Les docteurs de la lettre !»

«La vie d’une personne ne leur importe pas, le repentir de Judas ne leur importe pas : L’Évangile dit qu’il est revenu en repentir. Tout ce qui leur importe, c’est leur schéma de lois et tant de paroles, tant de choses qu’ils ont construit. Et cela, c’est la dureté de leur cœur, la fierté du cœur de ces gens, qui, puisqu’ils ne pouvaient pas résister à la vérité d’Étienne, vont chercher des témoignages, des faux témoignages, pour le juger.»

Étienne a fini comme tous les prophètes, comme Jésus. Et ceci se répète dans l’histoire de l’Église : «L’histoire nous parle de tant de gens qui ont été tués, jugés, même s’ils étaient innocents : jugés avec la Parole de Dieu, contre la Parole de Dieu. Pensons à la chasse aux sorcières, à sainte Jeanne d’Arc, à tant d’autres qui ont été brûlés, condamnés, parce qu’ils ne s’ajustaient pas, selon les juges, à la Parole de Dieu. C’est le modèle de Jésus qui, pour être fidèle et avoir obéi à la Parole du Père, finit sur la croix. Avec quelle tendresse Jésus dit aux disciples d’Emmaüs ; “oh, comme vous êtes insensés et lents de cœur”. Demandons, aujourd’hui, au Seigneur qu’avec la même tendresse il regarde les petites ou grandes erreurs de notre cœur, qu’il nous caresse, et qu’il nous dise « »Oh insensés et lents de cœur », et qu’il commence à nous expliquer les choses.»

partager la joie de la Résurrection

10-04-2016 source : Radio Vatican

«Nous devons communiquer le message de la résurrection à ceux que nous rencontrons». Lors de la prière du Regina Coeli, devant les fidèles rassemblés ce dimanche 10 avril sur la place Saint-Pierre, le Pape a appelé les fidèles à partager cet enthousiasme de la foi de Pâques, en particulier avec les plus délaissés. S’appuyant sur le récit de la pêche miraculeuse après la Résurrection, le Saint-Père rappelle que Jésus est toujours présent.

La pêche miraculeuse, Mosaïque de Monreale XIIDans l’Évangile du jour, la description de la pêche miraculeuse, «les disciples sont retournés à leur terre et à leur travail de pêcheurs, après les jours bouleversant de la passion, de la mort et de la résurrection du Seigneur» raconte le Pape place Saint-Pierre. Les disciples sont «fatigués et déçus» Parce que, «oui, ils ont vu le Ressuscité, mais il est parti, et il les a laissés, tout ça n’était qu’un rêve !» pensent les disciples.

«Alors que tout semblait fini, voilà qu’à l’aube, Jésus se présente sur la rive du lac de Galilée» Car «Jésus est toujours là, à chercher ses disciples». Jetant leurs filets sur les conseils de cet homme qu’ils ne reconnaissent pas, les pêcheurs remontent des filets remplis de poissons. C’est là que Jean et Pierre reconnaissent Jésus. «C’est le Seigneur !» Une exclamation qui illustre bien que «la présence de Jésus ressuscité transforme tout» : «l’obscurité est vaincue par la lumière, le travail inutile redevient fructueux et prometteur, le sentiment de fatigue et de négligence laisse place à un nouvel élan et à la certitude que le Seigneur est avec nous.»

Voilà «le grand message de la foi de Pâques, de la Résurrection, qui remplit les cœurs des croyants d’une joie profonde et d’une espérance invincible.» Et nous tous chrétiens, «communauté du Ressuscité, nous sommes appelés à communiquer ce message, en particulier à ceux qui souffrent, qui sont seuls, qui se trouvent dans des conditions précaires, aux malades, aux réfugiés, aux marginalisés. À tous, faisons en sorte qu’ils obtiennent un rayon de la lumière du Christ ressuscité, un signe de sa puissance miséricordieuse.»

Après avoir récité la prière du Regina Coeli, le Pape a appelé « à la libération de toutes les personnes séquestrées dans les zones de conflit armé ». Le Saint-Père cite en particulier le cas du père salésien Tom Uzhunnalil, un prêtre indien enlevé le 4 mars 2016 dans la ville d’Aden au sud du Yémen.

Originaire du Kerala, dans le sud de l’Inde, le père, âgé de 56 ans, a été enlevé lors de l’attaque visant un hospice géré par les religieuses de Mère Teresa. Un groupe d’hommes armés s’ était infiltré dans la maison où les religieuses s’occupaient de personnes âgées et handicapées. Au total, l’attentat a fait 16 morts dont quatre religieuses, restées sur place malgré la guerre en cours depuis septembre 2014 au Yémen.

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Le Saint-Père a envoyé un télégramme en Inde après la mort, ce  dimanche 10 avril 2016, de plus de cent personnes dans le Kerala, lors de célébrations liées au Nouvel An hindou. Dans son message, le Pape François «attristé d’apprendre le tragique incendie» dans le temple hindou de Puttingal Devi, présente ses condoléances aux proches des personnes décédées ou blessées lors du drame. Il prie pour toutes les personnes frappées par cette tragédie, et pour toutes les opérations de secours en cours. Le Pape invoque la force et la paix divines sur la nation indienne.

Miséricorde et sens de l’aumône

Les oeuvres de Miséricorde spirituelles et corporellesMiséricorde et aumône : c’est le thème de l’audience générale jubilaire présidée par le Pape François ce samedi 8 avril 2016 place Saint-Pierre. Dans sa catéchèse, il est donc revenu sur «un aspect essentiel de la miséricorde : l’aumône», un geste qui veut dire beaucoup. Venant du grec, ce mot signifiait «miséricorde» et devait donc, comme tel, «porter avec lui toute la richesse de la miséricorde», qui se mesure aux «mille voies, mille modalités» qu’elle emprunte pour «soulager ceux qui sont dans le besoin».

«Le devoir de l’aumône est aussi vieux que la Bible». C’est l’un des deux devoirs, avec le sacrifice, que devaient respectée une personne religieuse. Dieu, à de nombreuses reprises dans le livre saint, «exige une attention particulière aux pauvres», qui sont tour à tour «étrangers», «orphelins», ou «veuves». La «charité requiert, avant tout, une attitude de joie intérieure».

C’est pourquoi la miséricorde «ne peut pas être un poids ou un ennui dont on doit vite se libérer». Ainsi les paroles de Tobith à son fils Tobie : «Ne détourne ton visage d’aucun pauvre, et le visage de Dieu ne se détournera pas de toi».

Jésus, évidemment a laissé un vaste enseignement sur la question, nous demandant «de ne pas faire l’aumône pour être loués ou admirés par les hommes pour notre générosité. Ce n’est pas l’apparence qui compte, mais la capacité de s’arrêter pour regarder en face la personne qui demande de l’aide».

De là une distinction très nette à faire : l’aumône, ce n’est pas «la simple pièce offerte rapidement, sans regarder la personne, et sans s’arrêter à parler pour comprendre de quoi elle a besoin». De la même manière, «il faut distinguer les vrais des faux mendiants, ces derniers causant du tort aux vrais pauvres».

L’aumône, c’est donc «un geste d’attention sincère à qui s’approche de nous et qui demande notre aide, fait dans le secret où seul Dieu voit et comprend la valeur de l’acte accompli».

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