L’assomption de Marie vient confirmer notre destin glorieux

En ce 15 août, le Pape François a prononcé sa traditionnelle bénédiction de l’Angélus depuis la fenêtre du Palais apostolique, revenant sur le sens de cette fête de l’Assomption.

 

«En cette solennité de l’Assomption, le peuple de Dieu exprime avec joie sa vénération pour la Vierge Marie.». «L’Assomption au ciel, âme et corps est un privilège divin accordé à la Sainte Mère de Dieu pour son union particulière avec Jésus.»

Il s’agit d’une union corporelle et spirituelle, commencée par l’Annonciation et murie durant toute la vie de Marie par sa participation singulière au mystère de son Fils. Elle était la «première disciple» de Jésus. La vie de la Vierge s’est déroulée en apparence comme celle d’une femme de son temps : elle priait, s’occupait de la famille et de la maison, fréquentait la synagogue.

«Mais toutes ses tâches quotidiennes, elle les réalisait en union totale avec Jésus. Cette union a atteint son sommet au calvaire, dans l’amour, la compassion et dans la souffrance du cœur. Pour cela, Dieu l’a aussi fait participer pleinement à la résurrection de Jésus. Le corps de Marie a ainsi été préservé de la corruption, comme celui de son Fils.»

Le christianisme introduit une harmonie entre le corps et l’âme

«L’Église nous invite aujourd’hui à contempler ce mystère : celui qui montre que Dieu veut sauver l’homme tout entier, âme et corps. Jésus est ressuscité avec le corps né de Marie, et il est monté au Père avec son humanité transfigurée. L’assomption de Marie, créature humaine, vient confirmer notre destin glorieux.»

Les philosophes grecs avaient déjà compris que l’âme de l’homme était destinée à la félicité après la mort, a-t-il rappelé. «Toutefois, ils méprisaient le corps, qu’ils considéraient comme une prison de l’âme, et ne concevaient pas que Dieu ait pu disposer que le corps de l’homme soit aussi uni à l’âme dans la béatitude céleste. Cela –la résurrection de la chair- est un élément propre de la révélation chrétienne, un point central de notre foi.»

La réalité extraordinaire de l’Assomption de Marie manifeste et confirme l’unité de la personne humaine et nous rappelle que nous sommes appelés à servir et glorifier Dieu de tout notre être, âme et corps, a conclu le Pape. Servir Dieu uniquement avec le corps ne serait qu’un acte d’esclave, le servir uniquement avec l’âme aurait été en contradiction avec notre nature humaine.

En citant saint Irénée, le pape a rappelé que «la gloire de Dieu, c’est l’homme vivant, et la vie de l’homme consiste dans la vision de Dieu». Il a donc invité à vivre pleinement sa vie «dans le joyeux service de Dieu», afin que notre destin soit similaire à celui de Marie et que nous puissions glorifier Dieu dans notre corps, et dans l’éternité.

le chrétien doit dire non au mal et oui au bien

Ce dimanche 12 août, place St Pierre à Rome, plus de 70 000 jeunes d’Italie étaient rassemblés pour la conclusion d’un pèlerinage organisé en vue du prochain synode qui leur sera consacré en octobre. Les jeunes ont prié l’Angélus avec le Pape François, qui les exhortés avec force et insistance à dire «non» au mal et «oui» au bien.

Le Saint-Père a centré sa courte catéchèse sur ces paroles de St Paul, entendues lors de la seconde lecture de ce dimanche : «n’attristez pas le Saint Esprit de Dieu, qui vous a marqués de son sceau en vue du jour de votre délivrance » (Ep 4, 30).

Qu’est-ce renoncer au mal?

Pour ne pas l’attrister, Lui que nous avons tous reçu par notre Baptême et notre confirmation, il est nécessaire de vivre «de manière cohérente et sans hypocrisie» avec les promesses de ces deux sacrements : la renonciation au mal et l’adhésion au bien.

Renoncer au mal, «c’est dire non» aux tentations, au mal, au péché, à cette culture de mort qui nous environne et nous fait miroiter un bonheur fallacieux et illusoire.

Pour vivre de cette vie nouvelle donnée par le baptême, l’apôtre Paul nous enjoint à enlever «amertume, irritation, colère, éclats de voix ou insultes, ainsi que toute espèce de méchanceté» de notre cœur. «Ces six vices bouleversent la joie de l’Esprit, empoisonnent le cœur et portent à proférer des insultes contre Dieu et son prochain».

«Il est bien de ne pas faire le mal, mais il est mal de ne pas faire le bien.»

Cependant, le chrétien ne peut se satisfaire de ne pas faire le mal. Cela ne suffit pas, il faut adhérer au bien.

«Nous entendons souvent certains dire : ‘je ne fais pas de mal à personne’. D’accord, mais est-ce que tu fais le bien ? Combien de personnes ne font pas de mal, mais ne font pas de bien non plus, et leurs vies coulent dans l’indifférence, dans l’apathie, dans la tiédeur».

Cette attitude est contraire à l’Évangile, contraire même à la nature passionnée et courageuse des jeunes. «Il est bien de ne pas faire le mal, mais il est mal de ne pas faire le bien», a affirmé François, faisant répéter aux jeunes à plusieurs reprises cette phrase attribuée au saint chilien Albert Hurtado.

«Tout le monde est responsable du bien qu’il pourrait faire et qu’il n’a pas fait. Il ne suffit pas de haïr, nous devons pardonner ; il ne suffit pas d’être rancunier, nous devons prier pour nos ennemis ; il ne suffit pas de ne pas être une cause de divisions, nous devons apporter la paix là où elle n’existe pas ; il ne suffit pas de ne pas dire du mal des autres, nous devons interrompre quand nous entendons quelqu’un qui parle mal. Si nous ne nous opposons pas au mal, nous le nourrissons tacitement. »

Car le mal ne demande qu’à proliférer et à se répandre là où manquent des chrétiens audacieux capables de s’opposer à lui avec courage.


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Les idoles donnent l’illusion de la liberté mais nous rendent esclaves

Lors de l’audience générale de ce mercredi matin, le Pape François est revenu sur le thème des idoles, dans le cadre de sa série de catéchèses sur les Dix commandements.

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Salle Paul VI
Mercredi 8 août 2018


Frères et sœurs, nous approfondissons aujourd’hui le thème de l’idolâtrie avec l’idole par excellence, le veau d’or. Dans le désert, lieu où règnent la précarité et l’insécurité, alors que Moïse tarde à redescendre de la montagne, le peuple demande un dieu visible pour pouvoir s’identifier et s’orienter. Car la nature humaine, pour fuir la précarité, cherche une religion « à faire soi-même ».

Nous comprenons ainsi que l’idole est un prétexte pour se placer au centre de la réalité, en adorant les œuvres de ses propres mains. De fait, le peuple obtient d’Aaron un veau d’or, symbole de la richesse et de tous les désirs qui donnent l’illusion de la liberté mais qui asservissent l’homme en réalité.

Tout vient de l’incapacité à faire confiance à Dieu, à placer en lui notre assurance, à lui laisser donner une vraie profondeur aux désirs de notre cœur. Or, quand on accueille le Dieu de Jésus-Christ, on découvre que la reconnaissance de notre faiblesse n’est pas un malheur mais la porte par laquelle entre le salut de Dieu qui nous permet de refuser les idoles de notre cœur.

Ainsi, en Jésus-Christ, visage du vrai Dieu, notre fragilité n’est plus une malédiction mais le lieu de la rencontre avec le Père et la source d’une nouvelle force venue d’en haut.

Je souhaite que cette période estivale nous aide à tourner notre regard vers le Christ crucifié qui a pris jusqu’au bout notre précarité pour la combler d’amour et de force. Que le Seigneur nous aide ainsi à refuser les idoles de notre cœur. Que Dieu vous bénisse !


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