face à la Couronne sauvée des flammes

La sainte Couronne d’épines est vénérée dans la capitale française depuis huit siècles, rachetée à l’empereur latin de Constantinople par le roi saint Louis en 1239. La sainte Couronne d’épines est l’une des plus importantes reliques au monde.
Saint Jean y fait directement référence (Jean, 19,12), rapportant que «les soldats tressèrent avec des épines une couronne qu’ils lui posèrent sur la tête ; puis ils le revêtirent d’un manteau pourpre».
La Couronne a été vénérée de façon exceptionnelle ce Vendredi Saint 2020. Un temps de prière s’est déroulé en fin de matinée en la cathédrale Notre-Dame de Paris autour de la vénération de la sainte couronne d’épines.
Mgr Michel Aupetit, archevêque de Paris, était présent, accompagné de six autres personnes, dont des artistes qui ont lu des textes de Paul Claudel, Francis James, Mère Teresa, Marie Noël et Charles Péguy.
La précieuse relique avait été sauvée des flammes il y a presqu’un an, le 15 avril 2019, lors de l’incendie de la cathédrale, tout comme la croix du chœur, près de laquelle a eu lieu la vénération. Le chantier de reconstruction de Notre-Dame est actuellement à l’arrêt, en raison des mesures face à la pandémie. Mais la prière ne cesse pas, au cœur d’une Semaine sainte bouleversée.
LA CÉLÉBRATION
Mgr Michel Aupetit :
Seigneur Jésus, il y a un an, cette cathédrale, dans laquelle nous sommes, brûlait, provoquant une sidération et un élan mondial pour qu’elle soit rebâtie, restaurée.
Aujourd’hui, nous sommes dans cette cathédrale à demi effondrée, pour dire que la vie est toujours là.
Cet élan de générosité est une façon de remarquer que ce monument extraordinaire est sorti du génie des hommes, quand ils arrivent à te contempler, à contempler ta transcendance.
Aujourd’hui dans cette Semaine Sainte, le monde entier est terrassé par une pandémie qui répand la mort et qui nous paralyse. Cette couronne d’épines a été sauvée au soir de l’incendie par les pompiers.
C’est le signe magnifique et insigne de ce que tu as subi de la dérision des hommes, mais c’est aussi ce signe magnifique qui nous dit que tu nous rejoins au comble de nos souffrances, que nous ne sommes pas seuls et que tu es avec nous toujours.
Oui, sois avec nous, Seigneur, sois avec nous. Le sage dans la Bible dit que les larmes du malheureux coulent sur la joue de Dieu. Ce n’est pas seulement un bon mot, Seigneur. En ce jour où nous fêtons le Vendredi Saint, nous avons vu effectivement les larmes des hommes couler sur ta joue. Et c’est notre sang qui a jailli de ton Corps torturé.
Oui, Seigneur, viens nous montrer que tu ne nous abandonnes pas dans ce temps que nous avons à vivre. Oui, oui, bien sûr, nous allons fêter Pâques bientôt et nous célébrerons l’amour qui triomphera de la haine.
En ce moment si particulier, nous te demandons et te confions tous ceux qui sont victimes de cette maladie terrible, ceux qui restent dans le deuil, ceux qui sont morts, ceus aussi qui se sont levés bénévolement pour servir leurs frères.
Apprends-nous, Seigneur une plus grande fraternité. Que cette épreuve nous apprenne à vivre ce que tu nous as appris : Aimez-vous les uns les autres. Oui, apprends-nous, Seigneur, à nous aimer les uns les autres comme tu nous as aimés.
Seigneur, nous pourrons dire en toute vérité ce que disait le grand mystique espagnol, saint Jean de la Croix : « Je crois, je crois seulement qu’un grand amour m’attend. »
***
Renaud Capuçon : adagio de la sonate BWV 1001 de J. S. Bach
I « Père, pardonne-leur. »
« La Vierge à midi », texte de Paul Claudel, lu par Judith Chemla.
Renaud Capuçon : presto de la sonate BWV 1001 de J. S. Bach.
II « Femme, voici ton fils. Voici ta mère. »
« La Prière », texte de Francis Jammes, lu par Philippe Torreton.
Renaud Capuçon : mélodie d’Orphée C. W. Glück.
III « J’ai soif. »
« Testament spirituel », texte de Mère Teresa, lu par Philippe Torreton.
Renaud Capuçon : largo de la fantaisie n° 7 de G. P. Telemann.
IV « Tout est achevé. »
« Prière du malade pour ses médecins », texte de Marie Noël, lu par Judith Chemla.
Renaud Capuçon : sarabande de la partita BWV 1004 de J. S. Bach.
V « Père, entre tes mains, je remets mon esprit. »
« Le porche », texte de Charles Péguy, lu par Philippe Torreton.
***
Mgr Michel Aupetit :
Seigneur, cette couronne d’épines est le signe du plus grand amour puisque tu as été jusqu’au bout du don de ta vie.
Tu as fait de nous des êtres de bénédiction dans cette cathédrale et, à partir de cette cathédrale, toi qui as voulu le salut de tout homme, daigne bénir ce monde, daigne lui montrer cette immense bienveillance qui le précède et qui l’accompagne.
Toi, Seigneur, au pied de cette croix, tu domines cette cathédrale, daigne bénir le monde entier. Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Amen !
Et maintenant, Seigneur, nous nous tournons vers celle que tu nous as désignée comme Mère et dont la cathédrale porte le nom, Notre-Dame.
Tu nous as dit au sommet de la croix : « Voici ta mère » et c’est en tant que fils que maintenant nous nous tournons vers Elle.
***
« Ave Maria » de Frantz Schubert, chanté par Judith Chemla.
Mgr Michel Aupetit :
Que le Seigneur maintenant nous envoie dans sa paix ! Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Amen !