prier pour une Europe unie et fraternelle

prier pour une Europe unie et fraternelle

Lors de sa messe quotidienne à Sainte-Marthe, François évoque la Journée de l’Europe célébrée hier et la fin de la Seconde Guerre mondiale il y a 75 ans commémorée ces derniers jours. Dans son homélie le Pape invite les fidèles à croire en la toute-puissance de la prière qui permet d’accéder au Père.

 

Lors de la messe de ce 5e dimanche de Pâques, le Souverain Pontife a d’abord tourné ses pensées vers l’Europe :

«Ces jours-ci, deux commémorations ont eu lieu : le 70ème anniversaire de la déclaration de Robert Schumann qui a donné naissance à l’Union européenne et la commémoration de la fin de la guerre. Demandons au Seigneur pour l’Europe, aujourd’hui, qu’elle puisse grandir unie, dans cette unité de fraternité qui fait croître tous les peuples dans l’unité de la diversité.»

la toute-puissance de la prière

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L’homélie du Pape était centrée sur la prière. Le Saint-Père a commenté l’Évangile de ce jour (Jn 14, 1-12) dans lequel Jésus dit à ses disciples que celui qui croit en Lui, fera les mêmes œuvres que Lui et des plus grandes œuvres, parce qu’il part vers le Père : «tout ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai, afin que le Père soit glorifié dans le Fils.».

«Ce passage de l’Évangile de Jean est la déclaration de l’ascension vers le Père.» Le Père qui prend soin de ses créatures, a toujours été présent dans la vie de Jésus. Ainsi, quand il apprend à ses disciples à prier, il leur enseigne le ‘Notre Père’. «Jésus va toujours vers le Père» et cela est «très fort» parce que «c’est comme si Jésus ouvrait les portes de la toute-puissance de la prière». Il manifeste cette confiance dans le Père, capable de tout.

La prière, comme la prédication, suppose du courage et de la franchise. Le Pape évoque le courage d’Abraham quand il a « négocié » avec Dieu (épisode de Sodome et Gomorrhe). «Il avait le courage de lutter dans la prière, parce que prier c’est lutter, lutter avec Dieu.»

Il mentionne également le courage de la prière de Moïse qui a osé dire ‘non’ au Père qui voulait détruire le peuple d’Israël à cause de son infidélité. «Prier sans montrer de courage est un manque de respect. Prier, c’est aller avec Jésus vers le Père qui donnera tout.»

La parole prophétique de Pierre

Le Pape a ensuite commenté la première lecture, tiré du livre des Actes des Apôtres (Ac 6, 1-7) dans lequel les Douze, face à une communauté chrétienne en pleine croissance et pour ne pas négliger la prière et le service de la Parole, ont choisi sept hommes pleins de foi pour servir les communautés.

En fait, les disciples de langue grecque murmuraient contre ceux de langue hébraïque parce que leurs veuves et orphelins étaient négligés dans leur assistance quotidienne. Les apôtres n’avaient pas le temps. «Le murmure est une habitude dans l’Église», «Illuminé par l’Esprit Saint, Pierre a « inventé » des diacres pour aider ces personnes qui avaient des raisons de se plaindre.»

Les apôtres purent alors se consacrer à la prière et à l’annonce de la Parole. Telle est «la tâche de l’évêque» : prier et prêcher. «L’évêque est le premier à aller vers le Père avec la confiance que lui a donnée Jésus, avec courage et parrhésie, pour lutter pour son peuple» afin que Dieu le protège.

Le Pape se souvient d’un «bon prêtre» qui interpellait toujours son évêque pour savoir combien d’heure par jour il priait, lui donnant raison, car la prière passe avant tout le reste. «Il est triste de voir de bons évêques occupés à tant de choses, à l’économie, alors que la prière doit occuper la première place.» Rien ne doit selon lui «enlever de l’espace» à la prière. D’autant que le peuple apprend de l’évêque à prier.

L’Esprit Saint enseigne que «c’est Dieu qui fait les choses de l’Église, et c’est la prière qui fait avancer l’Église». Combien la parole de Pierre est prophétique : que les diacres assurent le service, et les évêques restent assidus à la prière et à l’annonce de la Parole. «L’Église sait que sans cette ascension vers le Père, elle ne peut pas survivre.»

Après la communion, le Pape a invité les fidèles ne pouvant communier sacramentellement à dire

l’acte de communion spirituelle :

«À tes pieds, ô mon Jésus, je me prosterne et je t’offre le repentir de mon cœur contrit qui s’abandonne dans son néant et en ta sainte présence. Je t’adore dans le sacrement de ton amour, l’ineffable Eucharistie. Je désire te recevoir dans la pauvre demeure que t’offre mon cœur ; en attendant le bonheur de la communion sacramentelle, je veux te posséder en esprit. Viens à moi, ô mon Jésus, que je vienne à Toi. Que ton amour enflamme tout mon être pour la vie et la mort. Je crois en Toi, j’espère en Toi, je t’aime.»

Il y a ensuite eu un temps d’adoration du Saint-Sacrement, suivi de la bénédiction eucharistique.

Avant que le Saint-Père ne quitte la chapelle, dédiée à l’Esprit-Saint, l’antienne mariale du temps pascal Regina Coeli a été entonnée:

Regína caeli laetáre, allelúia. 

Quia quem merúisti portáre, allelúia.

Resurréxit, sicut dixit, allelúia.

Ora pro nobis Deum, allelúia

Jésus est le chemin qui conduit au Ciel

Jésus est le chemin qui conduit au Ciel

Nous sommes faits pour la joie du Ciel et seule une voie peut nous y mener : celle de Jésus en qui nous devons sans cesse nous confier. C’est en substance le cœur de la catéchèse livrée par le Pape ce dimanche midi, juste avant la prière du Regina Coeli.

PAPE FRANÇOIS

REGINA COELI

Bibliothèque du Palais Apostolique
Dimanche, 10 mai 2020

Chers frères et sœurs, bonjour!

Dans l’Évangile d’aujourd’hui (cf. Jn 14, 1-12), nous écoutons le début du « discours d’adieu » de Jésus. Ce sont les paroles qu’il a adressées aux disciples à la fin de la Dernière Cène, juste avant d’affronter la Passion. À un moment aussi dramatique, Jésus a commencé par dire: « Ne laissez pas votre cœur être troublé » (v. 1). Il nous le dit aussi, dans les drames de la vie. Mais comment faire pour que le cœur ne soit troublé ? Parce que le cœur est troublé.

Le Seigneur indique deux remèdes contre les troubles. Le premier est: « Ayez foi en moi » (v. 1). Cela semblerait un conseil un peu théorique et abstrait. Au lieu de cela, Jésus veut nous dire une chose spécifique. Il sait que, dans la vie, la pire anxiété, l’angoisse, naît du sentiment de se sentir seul et sans repères devant ce qui se passe.

Cette angoisse, dans laquelle la difficulté s’ajoute à la difficulté, ne peut être surmontée seule. Nous avons besoin de l’aide de Jésus, et pour cela, Jésus demande d’avoir foi en lui, c’est-à-dire de ne pas nous appuyer sur nous-mêmes, mais sur lui, car la libération de l’angoisse passe par la confiance. Faites confiance à Jésus, faites le « saut ».

Et c’est la libération de l’angoisse. Et Jésus est ressuscité et vivant juste pour être toujours à nos côtés. Ensuite, nous pouvons lui dire: «Jésus, je crois que tu es ressuscité et que tu es à côté de moi. Je crois que tu m’écoutes. Je t’ apporte ce qui me trouble, mes soucis: j’ai confiance en toi et je me confie à toi ».

Il y a ensuite un deuxième remède à l’angoisse, que Jésus exprime par ces mots: « Dans la maison de mon Père il y a beaucoup d’habitations. […] Je vais vous préparer une place »(v. 2). Voici ce que Jésus a fait pour nous: il nous a réservé une place au paradis. Il a pris notre humanité sur lui pour la porter au-delà de la mort, vers un nouvel endroit, vers le ciel, de sorte que là où il est, nous aussi nous sommes.

C’est la certitude qui nous réconforte: il y a une place réservée à chacun. Il y a aussi une place pour moi. Chacun de nous peut dire: il y a une place pour moi. Nous ne vivons pas sans but et sans destination. Nous sommes attendus, nous sommes précieux. Dieu nous aime, nous sommes ses enfants. Et pour nous, il a préparé l’endroit le plus digne et le plus beau: le paradis.

N’oublions pas: la demeure qui nous attend est le paradis. Ici nous passons. Nous sommes faits pour le ciel, pour la vie éternelle, pour vivre éternellement. Pour toujours: c’est quelque chose que nous ne pouvons même pas imaginer maintenant. Mais il est encore plus beau de penser que ce sera pour toujours dans la joie, en pleine communion avec Dieu et avec les autres, sans plus de larmes, de rancune, de divisions et d’angoisses.

Mais comment atteindre le paradis? Quelle est la voie? Voici la phrase décisive de Jésus, aujourd’hui, il dit: « Je suis le chemin » (v. 6). Monter au Ciel, c’est Jésus: c’est avoir une relation vivante avec lui, l’imiter dans l’amour et suivre ses pas. Et à moi, chrétien, à toi, chrétien, à chacun de nous chrétiens, je peux nous demander: « Quelle voie dois-je suivre? »

Il y a des voies qui ne mènent pas au Ciel: les voies de la mondanité, les voies de l’affirmation de soi, les voies du pouvoir égoïste. Et il y a la voie de Jésus, la voie de l’humble amour, de la prière, de la douceur, de la confiance, du service aux autres. Ce n’est pas la voie de mon rôle principal, c’est la voie de Jésus protagoniste de ma vie.

Cela se passe tous les jours en lui demandant: «Jésus, que penses-tu de mon choix? Que ferais-tu dans cette situation avec ces gens?  » Il nous fera du bien de demander à Jésus, qui est le chemin, les directions vers le ciel. Que Notre Dame, Reine du Ciel, nous aide à suivre Jésus, qui nous a ouvert le Ciel.

Après le Regina Coeli

Chers frères et sœurs!

Je pense aujourd’hui à l’Europe et à l’Afrique. En Europe, à l’occasion du 70e anniversaire de la déclaration Schumann, du 9 mai 1950. Elle a inspiré le processus d’intégration européenne, permettant la réconciliation des peuples du continent, après la Seconde Guerre mondiale, et la longue période de stabilité et de la paix dont nous jouissons aujourd’hui.

L’esprit de la déclaration Schumann ne manque pas d’inspirer les responsables de l’Union européenne, appelés à faire face aux conséquences sociales et économiques de la pandémie dans un esprit d’harmonie et de collaboration.

Et le regard se porte également sur l’Afrique, car le 10 mai 1980, il y a quarante ans, lors de sa première visite pastorale sur ce continent, Saint Jean-Paul II a fait entendre le cri des populations sahéliennes, sévèrement éprouvées par la sécheresse.

Je félicite aujourd’hui les jeunes qui travaillent sur l’initiative « Laudato Si’ Alberi « . L’objectif est de planter au moins un million d’arbres dans la région du Sahel qui feront partie de la « Grande Muraille Verte d’Afrique ». J’espère que beaucoup pourront suivre l’exemple de solidarité de ces jeunes.

Et aujourd’hui, dans de nombreux pays, la fête des mères est célébrée [pas en France]. Je veux me souvenir de toutes les mères avec gratitude et affection, en les confiant à la protection de Marie, notre Mère céleste. Cette pensée va également aux mères qui sont passées à une autre vie et qui nous accompagnent du ciel. Faisons un peu de silence pour nous souvenir de notre maman. [silence]

Je souhaite à tous un bon dimanche. N’oubliez pas de prier pour moi. Bon déjeuner et au revoir.


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Sainte Louise de Marillac, pionnière de la charité

Sainte Louise de Marillac, pionnière de la charité

Le Pape François a célébré la messe de ce matin 9 mai en mémoire de sainte Louise de Marillac, la cofondatrice des Filles de la Charité avec saint Vincent de Paul.

Le Pape a donc prié lors de la messe matinale pour les Filles de la Charité qui l’aident au quotidien, celles qui vivent dans la maison Sainte Marthe et dirigent le dispensaire pédiatrique du Vatican, «cet hôpital qui existe depuis près de 100 ans et qui ont travaillé ici, à Sainte Marthe, pour cet hôpital. Que le Seigneur bénisse les sœurs», a déclaré le Pape François en confiant son intention de prière du jour.

Ce sont ces Filles de la Charité qui assurent une présence discrète lors de la messe matinale du Pape. Elles assument généralement le service de la première Lecture et du Psaume. Le 30 juillet 2019, le Pape François s’était rendu à la maison provinciale de leur communauté à Rome, afin de rendre visite à une religieuse hospitalisée, sœur Maria Mucci, qui avait travaillé de nombreuses années à la Maison Sainte-Marthe.

Qui était sainte Louise de Marillac ?

Née en 1591 à Paris, fille naturelle d’un grand seigneur et nièce de deux personnalités en conflit avec Richelieu, Louise de Marillac se marie à un bourgeois en 1613, avant de se retrouver veuve à seulement 34 ans. mais sa rencontre avec saint Vincent de Paul bouleverse sa vie.

Elle deviendra la collaboratrice de « Monsieur Vincent » dans ses œuvres de charité qui soulagent la vie de milliers de miséreux dans la France de Louis XIII puis, plus tard, sous le début de règne du jeune Louis XIV.En 1633, ils fondent ensemble la Compagnie des Filles de la Charité, qui seront appelées Sœurs de Saint Vincent de Paul dans le langage courant.

En tant que supérieure de la nouvelle communauté, elle oriente son action vers les exclus de son temps : elle crée des écoles pour les fillettes pauvres, elle organise l’accueil et l’éducation des enfants trouvés, elle développe la visite à domicile pour les malades pauvres, elle envoie des sœurs auprès des galèriens… L’amour de l’homme créé à l’image de Dieu et racheté par le sang de son Fils unique motive son action et sa vocation.

Elle meurt à la tâche en 1660, tout comme saint Vincent de Paul. Son corps repose au 140 rue du Bac, à Paris. Elle fut béatifié par Benoît XV en 1920, canonisée par Pie XI en 1934. En 1960, saint Jean XXIII la déclare patronne de tous les travailleurs sociaux chrétiens.

Les Filles de la Charité aujourd’hui

Les Filles de la Charité de Saint Vincent-de-Paul forment actuellement une société de vie apostolique de droit pontifical, et constituent le plus grand groupe de religieuses au monde, avec 15 000 sœurs recensées en 2016. Elles sont notamment présentes dans le monde de la santé et de l’enseignement.

Cette compagnie fut la première communauté religieuse féminine à ne pas être soumise à la règle de la clôture, et elle a tenu un rôle central dans le développement du système hospitalier, en France notamment.

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