Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

Le chrétien doit être sel et lumière

sel de la terre
sel de la terre

Le chrétien doit vivre sa mission par le simple témoignage quotidien, sans se vanter de ses propres mérites. Le Pape l’a dit ce mardi matin 12 mai lors de l’homélie de la messe à la Maison Sainte-Marthe au Vatican, en partant de l’Évangile du jour.

 

Être sel et lumière pour les autres, sans s’attribuer des mérites : ceci est «le simple témoignage habituel», la «sainteté de tous les jours» à laquelle est appelé le chrétien. Le témoignage le plus grand du chrétien, c’est de donner la vie comme l’a fait Jésus, c’est-à-dire le martyre, mais il y a aussi un autre témoignage, celui de tous les jours, qui commence le matin, quand on se réveille, et se termine le soir, quand on va se coucher.

Le sel et la lumière servent pour les autres

lumignons
lumignons

«Cela semble peu de chose» mais le Seigneur, «avec peu de chose, fait des miracles, fait des merveilles.» Il faut donc avoir cette attitude d’humilité, qui consiste dans le fait de chercher seulement à être sel et lumière :

«Le sel pour les autres, la lumière pour les autres, parce que le sel ne donne pas la saveur tout seul, toujours au service. La lumière n’illumine pas elle-même, toujours au service. Le sel pour les autres. Un petit sel qui aide pour les plats, mais petits. Au supermarché le sel ne se vend pas en tonneau, non… dans des petits sachets, c’est suffisant. Et ensuite, le sel ne se vante pas de lui-même parce qu’il ne se sert pas lui-même. Il est toujours là pour aider les autres. Il aide à conserver les choses, à donner de la saveur aux choses. Un simple témoignage.»

Aucun mérite

Être chrétien de tous les jours signifie donc être comme la lumière qui «est pour les gens, pour nous aider dans les heures d’obscurité».

«Le Seigneur nous dit comme cela : “Tu es sel, tu es lumière”. “Ah, c’est vrai ! Le Seigneur et comme ça. J’attirerai tellement de gens à l’église et je ferai…” “Non, tu feras comme cela pour que les autres voient et glorifient le Père. Il ne te sera attribué aucun mérite. Nous, quand nous mangeons, nous ne disons pas : “Ah, qu’il est bon le sel !” Non ! (…) Et quand nous allons à la maison le soir, nous ne disons pas : “Elle est bonne la lumière”, non. Nous ignorons la lumière, mais nous vivons avec cette lumière qui illumine. Ceci est une dimension qui fait que nous, les chrétiens, nous sommes anonymes dans la vie.»

La sainteté de tous les jours

«Nous ne sommes pas les protagonistes de nos mérites. Une belle prière pour nous tous, à la fin de la journée, serait de se demander : “Est-ce que j’ai été sel aujourd’hui ? Est-ce que j’ai été lumière aujourd’hui ?” Ceci est la sainteté de tous les jours. Que le Seigneur nous aide à comprendre cela.»

Les évangélisateurs doivent servir, sans penser promotion

Saint Barnabé, apôtre
Saint Barnabé, apôtre – juif, lévite lié à l’île de Chypre (Ac 4:36) .Il a une place importante dans les Actes des apôtres, introduisant saint Paul auprès des apôtres à Jérusalem (Ac.9:27) et plus tard auprès des chrétiens d’Antioche. Il fut son premier compagnon de voyage.

Les trois dimensions fondamentales de l’évangélisation: annonce, service et gratuité. Dans la chapelle de la Maison Sainte-Marthe au Vatican, le Pape François s’y est arrêté, en célébrant la messe ce lundi matin en la fête de Saint Barnabé, apôtre.

 

Dans les lectures du jour,  c’est l’Esprit Saint qui est le «protagoniste» de l’annonce, laquelle ne représente pas seulement une simple «prédication» ou la «transmission» de quelques idées, mais un mouvement dynamique capable de «changer les cœurs» grâce à l’action de l’Esprit.

«Nous avons vu des plans pastoraux bien faits, parfaits, mais qui n’étaient pas des instruments pour l’évangélisation». Jésus ne nous demande pas d’avoir une «attitude d’entrepreneur.» Le vrai courage de l’évangélisation vient de l’Esprit Saint, et n’est pas une question d’«entêtement humain».

Dans l’Église, il faut servir, non tout faire pour «gravir les échelons»

La seconde dimension de l’évangélisation est celle du service, offert également dans «les petites choses». Fausse, en effet, est la présomption de vouloir être servi après avoir fait une longue carrière dans l’Église ou dans la société. «Gravir les échelons dans l’Église est un signe qu’on ne sait pas ce qu’est l’évangélisation.»

«Nous pouvons annoncer de bonnes choses, mais sans service, ce n’est pas une annonce (…) ». Car l’Esprit Saint ne pousse pas seulement à annoncer la vérité du Seigneur, mais porte également vers les frères et sœurs qui nous entourent, «pour les servir». Et le Pape déplore l’existence de «princes de l’évangélisation», qui se font servir, et vivent pour être servis.

La gratuité de l’évangélisation

Enfin, la gratuité, parce que personne ne peut se racheter par ses propres mérites. «Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement», nous rappelle Jésus. «Nous tous, nous avons été sauvés gratuitement par Jésus-Christ, et nous devons donc donner gratuitement. Les opérateurs pastoraux de l’évangélisation doivent apprendre cela, leur vie doit être gratuite, au service, portés par l’Esprit Saint. Leur propre pauvreté les pousse à s’ouvrir à l’Esprit.»

notre vraie parenté spirituelle

Le Pape François a parlé des ravages des colporteurs de calomnies et de médisances, à l’Angélus de ce dimanche 10 juin 2018, place Saint Pierre au Vatican. Et il a donné l’antidote, à prendre dès que les symptômes s’en manifestent.

Chers frères et sœurs, bonjour!

Jésus guérisseur
Jésus guérisseur

L’Évangile de ce dimanche (Mc 3, 20-35) nous montre deux types de malentendus que Jésus a dû affronter : celui des scribes et celui des membres de sa propre famille.

Les scribes étaient des hommes instruits dans les Saintes Écritures et chargés de les expliquer au peuple. Certains d’entre eux sont envoyés de Jérusalem en Galilée, où la renommée de Jésus commençait à se répandre, pour le discréditer aux yeux du peuple: pour faire les colporteurs de ragots, discréditer l’autre, lui enlever son autorité, cette vilaine chose. Et ils ont été envoyés pour faire cela.

Et ces scribes arrivent avec accusation précise et terrible – ceux-ci ne ménagent pas les moyens, ils visent au centre et ils disent ceci: « Celui-là est possédé par Belzébuth et il chasse les démons par le chef des démons » (v 22.). Autrement dit : le chef des démons est celui qui le pousse; ce qui revient à dire plus ou moins: « C’est un démoniaque ».

En fait, Jésus guérit beaucoup de malades, et on veut vous faire croire qu’il le faisait non par l’Esprit de Dieu – comme Jésus le faisait – mais par l’esprit du diable, avec la force du diable. Jésus réagit avec des mots forts et clairs, il ne tolérera pas cela, parce que ces scribes, peut-être sans le savoir, sont tombés dans le plus grave péché : nier et blasphémer l’Amour de Dieu qui est présent et actif en Jésus.

Et le blasphème, le péché contre le Saint-Esprit est le seul péché impardonnable – c’est ce que Jésus dit – parce qu’il part d’une fermeture du cœur à la miséricorde de Dieu agissant en Jésus.

Mais cet épisode contient un avertissement qui nous sert à tous. En effet, il peut arriver qu’une forte envie pour le bien et pour les bonnes œuvres d’une personne puisse conduire à l’accuser faussement. Il y a ici un véritable poison mortel: la malice avec laquelle, de façon préméditée, on veut détruire la bonne réputation de l’autre.

Dieu nous libère de cette terrible tentation! Et si, en examinant notre conscience, nous nous rendons compte que cette mauvaise herbe germe en nous, allons maintenant la confesser dans le sacrement de pénitence, avant qu’elle se développe et produise ses effets néfastes, qui sont incurables. Soyez prudents, car cette attitude détruit les familles, les amitiés, les communautés et même la société.

L’Évangile d’aujourd’hui nous parle aussi d’une autre incompréhension, très différente, à l’égard de Jésus: celle de sa famille. Ils étaient inquiets parce que sa nouvelle vie itinérante leur semblait folle (voir verset 21). En fait, il s’est montré si accessible aux gens, surtout aux malades et aux pécheurs qu’il n’avait même plus le temps de manger.

Jésus était comme ceci: les gens d’abord, servant les gens, aidant les gens, enseignant les gens, guérissant les gens. C’était pour les gens. Il n’avait même pas le temps de manger. Sa famille, par conséquent, décide de le ramener à Nazareth, à la maison. Ils viennent à l’endroit où Jésus prêche et ils le font appeler.

On lui dit: « Voici, ta mère, tes frères et sœurs se tiennent dehors et ils te cherchent » (verset 32). Il répond: « Qui est ma mère et qui sont mes frères? », Et regardant les gens venus autour de lui pour l’écouter, il ajoute: « Voici ma mère et mes frères! Parce que celui qui fait la volonté de Dieu est pour moi un frère, une sœur et une mère » (versets 33-34).

Jésus a formé une nouvelle famille, non plus fondée sur des liens naturels, mais sur la foi en lui, sur son amour qui nous accueille et nous unit dans l’Esprit Saint. Tous ceux qui acceptent la parole de Jésus sont fils de Dieu et frères entre eux. Accueillir la parole de Jésus fait de nous des frères entre nous, cela fait de nous la famille de Jésus. Critiquer les autres, détruire la renommée des autres, fait de nous la famille du diable.

La réponse de Jésus n’est pas un manque de respect pour sa mère et sa famille. En effet, pour Marie, c’est la plus grande reconnaissance, parce qu’elle est la disciple parfaite qui a obéi à la volonté de Dieu en tout et que la Vierge Mère nous aide à vivre en communion avec Jésus, en reconnaissant l’action de l’Esprit Saint agissant en Lui et dans l’Église, régénérant le monde à une nouvelle vie.

Après l’Angélus

Chers frères et sœur,

Je voudrais une fois encore apporter au peuple coréen bien-aimé une pensée particulière d’amitié et de prière. Les pourparlers qui auront lieu dans les prochains jours à Singapour peuvent contribuer à l’élaboration d’une voie positive, qui assurera un avenir pacifique pour la péninsule coréenne et pour le monde entier. C’est pourquoi nous prions le Seigneur. Ensemble, prions Notre Dame, Reine de Corée, d’accompagner ces pourparlers. [« Ave Maria … »]

Aujourd’hui, à Agen, en France, la Sœur Marie de la Conception est proclamée Bienheureuse, dans le  siècle Adélaïde de Batz de Trenquelléon. Elle a vécu entre les XVIIIe et XIXe siècles, Elle a fondé les Filles de Marie Immaculée, appelées Marianistes. Nous louons le Seigneur pour sa fille qui lui a consacré sa vie au service de ses frères.

Je vous souhaite un joyeux dimanche. Et s’il vous plaît, n’oubliez pas de prier pour moi. Bon déjeuner et au revoir!

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