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Nous sommes venus l’adorer

les roi mages
les roi mages

« Nous sommes venus l’adorer » (Mt 2, 2)… Les Mages sont des modèles particuliers de chercheurs du Christ, devant lequel ils s’agenouillent en adoration. Mais que signifie « adorer » ? S’agit-il d’une attitude d’un autre temps, privée de sens pour l’homme contemporain ? Non ! Une prière bien connue, que de nombreuses personnes récitent le matin et le soir, commence précisément par ces paroles : « Mon Dieu, je t’adore, je t’aime de tout mon cœur… »

À l’aube et au crépuscule, le croyant renouvelle chaque jour son « adoration », c’est-à-dire sa reconnaissance de la présence de Dieu, Créateur et Seigneur de l’univers. C’est une reconnaissance emplie de gratitude, qui part du plus profond du cœur et qui investit l’être tout entier, car ce n’est qu’en adorant et en aimant Dieu par-dessus tout que l’homme peut se réaliser pleinement lui-même.

Les  Mages adorèrent l’enfant de Bethléem, reconnaissant en Lui le Messie promis, le Fils unique du Père, comme affirme saint Paul, « car en lui habite corporellement toute la plénitude de la Divinité » (Col 2, 9). Une expérience semblable, dans un certain sens, a été faite par les disciples Pierre, Jacques et Jean – comme le rappelle la Fête de la Transfiguration, célébrée précisément hier – auxquels Jésus, sur le Mont Thabor, révéla sa gloire divine, en annonçant la victoire définitive sur la mort.

À travers la Pâque, ensuite, le Christ crucifié et ressuscité manifestera pleinement sa divinité, offrant à tous les hommes le don de son amour rédempteur. Les Saints sont ceux qui ont accueilli ce don et sont devenus les véritables adorateurs du Dieu vivant, l’aimant sans réserve à chaque instant de leur vie…

Qui, mieux que Marie, peut nous accompagner sur cet itinéraire exigeant de sainteté ? Qui, mieux qu’elle, peut nous enseigner à adorer le Christ ? Qu’Elle aide en particulier les nouvelles générations à reconnaître dans le Christ le véritable visage de Dieu, à l’adorer, à l’aimer et à le servir avec un dévouement total.

BENOÎT XVI – ANGÉLUS – Castel Gandolfo – dimanche 7 août 2005 ( sur le thème de la XX Journée mondiale de la Jeunesse de Cologne alors toute proche)

© Copyright 2005 – Libreria Editrice Vaticana

porter la lumière du Christ dans le monde

Après la pause du mois de juillet, le Pape François a repris les audiences générales du mercredi. Devant les pèlerins réunis en salle Paul VI, le Saint-Père a poursuivi son cycle de catéchèses sur l’espérance chrétienne. Revenant sur le rite du baptême, il a exhorté les fidèles à porter la lumière du Christ dans le monde.

«Que veut dire être chrétien ? C’est regarder la lumière, continuer à professer la foi en la lumière, même quand le monde est enveloppé par la nuit et les ténèbres». Ces paroles, le Pape François les a  illustrées en rappelant les rites antiques du baptême, quand les catéchumènes, regardant vers l’occident, renonçaient à Satan ; avant de se tourner vers l’abside, en direction de l’Orient où le soleil se lève, pour professer leur foi en la Trinité.

Par la grâce du baptême, les chrétiens «ne croient pas en l’obscurité, mais en la clarté du jour; ne succombent pas à la nuit, mais espèrent en l’aurore; ne sont pas défaits par la mort, mais aspirent à ressusciter».

«La vie de l’Église est contagion de lumière»

«Nous sommes ceux qui croient que Dieu est Père (…), que Jésus est descendu parmi nous (…), que l’Esprit Saint œuvre sans arrêt pour le bien de l’humanité et du monde»: «voilà la lumière, voilà l’espérance qui nous réveille chaque matin !»

Cette lumière est appelée à se propager, comme le cierge pascal le jour de Pâques mais aussi à chaque baptême, lorsqu’on y allume la bougie remise aux parents ou au catéchumène. «La vie de l’Église est contagion de lumière», demandons-nous si l’histoire retiendra «que nous avons été capable d’espérance, ou que nous avons mis notre lumière sous le boisseau.»

Pour toujours se souvenir de transmettre cette lumière d’espérance,  un conseil : trouver et «se rappeler la date de notre baptême!»

02-08-2017 source : Radio Vatican

Le Seigneur protège son peuple

1 Le Psaume 124 fait partie du recueil intense et suggestif appelé « Psaumes des montées », livret idéal de prières pour le pèlerinage à Sion en vue de la rencontre avec le Seigneur dans le temple (cf. Ps 119-133).

Ce que nous allons méditer à présent brièvement est un texte sapientiel (Ps 124, 1-5), qui suscite la confiance dans le Seigneur et contient une brève prière (cf. Ps 124, 4).

La première phrase proclame la stabilité de celui « qui s’appuie sur Yahvé », la comparant à la stabilité « rocheuse » et sûre du « mont Sion », qui, de façon évidente, est due à la présence de Dieu qui est « mon roc et ma forteresse, mon libérateur […] mon rocher, mon bouclier et ma force de salut », comme l’affirme  un  autre  Psaume (Ps 17, 3).

Même lorsque le croyant se sent isolé et entouré par les risques et l’hostilité, sa foi doit être sereine. Car le Seigneur est toujours avec nous. Sa force nous entoure et nous protège.

Le prophète Isaïe atteste lui aussi avoir entendu de la bouche de Dieu ces paroles destinées aux fidèles:  « Voici que je vais poser en Sion une pierre; une pierre de granit, pierre angulaire, précieuse, pierre de fondation bien assise:  celui qui s’y fie ne sera pas ébranlé » (28, 16).

2 Mais, continue le Psalmiste, la confiance du fidèle possède un appui supplémentaire:  le Seigneur entoure en quelque sorte son peuple pour le défendre, précisément comme les montagnes qui entourent Jérusalem, faisant d’elle une ville fortifiée par des bastions naturels (cf. Ps 124, 2). Dans une prophétie de Zacharie, Dieu dit de Jérusalem:  « Quant à moi, je serai pour elle une muraille de feu tout autour et je serai sa gloire » (2,9).

Dans ce climat de confiance radicale, qui est l’atmosphère de la foi, le Psalmiste rassure « les justes », les croyants. Leur situation peut être, en soi, préoccupante à cause de la violence des impies qui veulent imposer leur domination.

Il existe également la tentation, pour  les  justes,  de  devenir  les complices du mal pour éviter de graves inconvénients, mais le Seigneur les protège de l’oppression:  « Jamais un sceptre impie ne tombera sur la part des justes »  (Ps 124,  3);  dans le même temps, il les préserve de la tentation « que ne tende au crime la main des justes » (ibid.).

Le Psaume diffuse donc dans l’âme une profonde confiance. Il aide puissamment à affronter les situations difficiles, lorsqu’à la crise extérieure de l’isolement, de l’ironie, du mépris à l’égard des croyants, on associe la crise interne faite de découragement, de médiocrité, de lassitude. Nous connaissons cette condition, mais le Psaume nous dit que si nous avons confiance, nous sommes plus forts que ces maux.

3 Le final du Psaume contient une invocation adressée au Seigneur en faveur des « gens de bien » et de ceux qui « ont au coeur la droiture » (cf. v. 4) et une annonce de malheur contre « les tortueux, les dévoyés » (v. 5).

D’une part, le Psalmiste demande que le Seigneur se manifeste comme un père bienveillant envers les justes et les fidèles qui tiennent haute la flamme de la droiture de vie et de la bonne conscience. D’autre part, on s’attend à ce qu’il se révèle comme le juge juste à l’égard de ceux qui ont marché sur le chemin tortueux du mal, dont l’issue finale est la mort.

Le Psaume est scellé par le salut traditionnel de shalom, de « paix sur Israël », un salut rythmé par assonance sur Jerushalajim, sur Jérusalem (cf. v. 2), la ville symbole de paix et de sainteté. C’est un salut qui devient un vœu d’espérance. Nous pouvons l’expliciter à travers les paroles de saint Paul:  « Et à tous ceux qui suivront cette règle paix et miséricorde, ainsi qu’à l’Israël de Dieu » (Ga 6, 16).

4 Dans son commentaire à ce Psaume, saint Augustin oppose « ceux qui s’engagent sur des voies tortueuses » à « ceux au cœur droit qui ne s’éloignent pas de Dieu ». Si les premiers seront unis par « le destin réservé aux hommes qui commettent l’iniquité », quel sera le sort de ceux « au cœur droit »?

Dans l’espoir de participer lui aussi, avec ses fidèles, à l’heureux destin de ces derniers, l’évêque d’Hippone se demande:  « Que posséderons-nous? Quel sera notre héritage? Quelle est notre patrie? Quel est son nom? ».

Et il répond lui-même, en indiquant son nom – je fais miennes ces paroles -:  « La Paix. C’est par la paix que nous vous saluons, c’est la paix que nous vous prêchons, la paix que reçoivent les montagnes, et les collines la justice (cf. Ps 71, 3). Cette paix est le Christ:  « Car c’est lui qui est notre paix » (Ep 2, 14) » (Discours sur les Psaumes, IV; Nuova Biblioteca Agostiniana, XXVIII, Roma 1977, p. 105).

Saint Augustin conclut par une exhortation qui est, dans le même temps, également un voeu:  « Soyons Israël, embrassons la paix, puisque Jérusalem est la vision de la paix et que nous sommes Israël, que la paix soit sur Israël » (ibid., p. 107). Et la paix est le Christ.

BENOÎT XVI AUDIENCE GÉNÉRALE mercredi 3 août 2005 BENOÎT XVI

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