Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

Semaine Sainte

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 27 mars
2013

Chers frères et sœurs, avec le dimanche des Rameaux, nous avons commencé la Semaine Sainte, centre de l’Année liturgique où nous vivons le sommet du dessein d’amour de Dieu pour l’humanité. Jésus entre dans Jérusalem pour se donner totalement. Il remet entre nos mains son Corps et son Sang pour demeurer toujours parmi nous. Il se livre volontairement à la mort pour correspondre à l’amour et à la volonté de son Père, et pour manifester son amour pour nous. Son chemin est aussi le mien, le tien, le nôtre. Vivre la Semaine Sainte, c’est apprendre à sortir de nous-mêmes pour aller surtout vers ceux qui ont besoin de compréhension, de consolation, d’aide. C’est entrer davantage dans la logique de Dieu qui est avant tout celle de l’amour et du don de soi. C’est ‘sortir’ de nous-mêmes, de nos manières routinières de vivre la foi qui ferment l’horizon de l’action créative de Dieu. Nous devons ‘sortir’ pour chercher avec Dieu la brebis perdue. Dieu pense avec miséricorde ! La Semaine Sainte est un temps de grâce que le Seigneur nous donne pour ouvrir les portes de nos cœurs, de nos vies, de nos paroisses, de nos mouvements, de nos associations, et ‘sortir’ vers les autres pour leur apporter la lumière et la joie de notre foi.

Notre monde a besoin de la présence vive de Jésus miséricordieux et riche d’amour. Je vous invite tous à bien vivre cette Semaine Sainte en suivant le Seigneur avec courage et en portant un rayon de son amour à ceux que vous rencontrerez. Bonne fête de Pâques !

© Copyright 2013 – Libreria Editrice Vaticana

RAMEAUX

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IL est touchant le triomphe populaire du Sauveur entrant dans Jérusalem, acclamé par la foule; mais, sur la scène plane un douloureux mystère. Dans cinq jours, les mêmes lieux retentiront de cris de haine à la place des chants d’enthousiasme : Il vint chez lui et les siens ne l’ont pas reçu.

Replaçons-nous un instant dans la situation historique : l’entrée de Jésus dans la ville où, peu de jours après, il va être cloué à la croix. Et réalisons que ce triomphe représente, de sa part, un acte de profonde humilité, le support d’un hommage presque dérisoire, pour accomplir les Écritures : Ton roi vient à toi, humble, et monté sur un âne (Matthieu 21,  5).

« Venez, gravissons ensemble le mont des Oliviers ! Allons à la rencontre du Christ. Il revient aujourd'hui de Béthanie et Il s'avance de son plein gré vers Sa Sainte et Bienheureuse Passion, afin de mener à son terme le mystère de notre salut » (Homélie de Saint André de Crète, moine et évêque - 660-740)Jésus laisse aux pèlerins de Galilée exprimer leur enthousiasme par ces branches d’arbre, par ces rameaux agités, pendant que, de son côté, la capitale reste indifférente et que les docteurs de la loi formulent déjà leurs critiques (Matthieu 21, 10 et 15). Il sait ce qui l’attend dans quelques jours ; il sait, même avant d’y avoir goûté, ce que vaut la faveur du monde.

«Venez, gravissons ensemble le mont des Oliviers ! Allons à la rencontre du Christ. Il revient aujourd’hui de Béthanie et il s’avance de son plein gré vers sa Sainte et Bienheureuse Passion, afin de mener à son terme le mystère de notre salut» (Homélie de Saint André de Crète, moine et évêque – 660-740)

Jésus, doux et humble de coeur, rends notre coeur semblable au tien ! Mère des douleurs, intercède en faveur de tes enfants !

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XXVIIIe JOURNÉE MONDIALE DE LA JEUNESSE

PAPE FRANÇOIS

ANGELUS

Place Saint-Pierre à Rome
Dimanche des Rameaux, 24 mars 2013

Chers frères et sœurs,

Invoquons l’intercession de la Vierge Marie afin qu’elle nous accompagne durant la Semaine Sainte. Elle, qui a suivi avec foi son Fils jusqu’au Calvaire, qu’elle nous aide à marcher derrière lui, en portant sa Croix avec sérénité et amour, pour parvenir à la joie de Pâques. La Vierge des Douleurs soutient spécialement ceux qui vivent des situations plus difficiles. Ma pensée va vers les personnes atteintes de tuberculose, car aujourd’hui a lieu la Journée mondiale contre cette maladie. Je vous confie particulièrement à Marie, chers jeunes, ainsi que votre itinéraire vers Rio de Janeiro.

Au mois de juillet à Rio ! Préparez spirituellement vos cœurs !

Bonne route à tous !

© Copyright 2013 – Libreria Editrice Vaticana

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Voici l’homélie de la messe des Rameaux,
prononcée Place Saint Pierre à Rome par le Pape François : Lire la suite →

La miséricorde change le monde

Premier angélus du pape François

« Faire l’expérience de la miséricorde change tout. C’est la meilleure parole que nous puissions  entendre: elle change le monde », a dit le pape François, lors de  son premier angélus, à 12h ce 17 mars 2013, depuis les appartements pontificaux donnant sur la place Saint-Pierre comble pour un temps de prière et de méditation.

 Frères et sœurs, bonjour !

 Après la première rencontre de mercredi dernier, aujourd’hui à nouveau je peux adresser mon salut à tous ! Et je suis heureux de le faire un dimanche, le jour du Seigneur ! C’st beau et important pour nous chrétiens de nous rencontrer le dimanche, de nous saluer, de nous parler comme maintenant, ici, sur cette place. Une place qui, grâce aux médias, a les dimensions du monde.

En ce cinquième dimanche de carême, l’Evangile nous présente l’épisode de la femme adultère (cf. Jn 8,1-11), que Jésus sauve de la condamnation à mort. L’attitude de Jésus touche : nous n’entendons pas des paroles de mépris, nous n’entendons pas des paroles de condamnation, mais seulement des paroles d’amour, de miséricorde, qui invitent à la conversion. « Moi non plus, je ne te condamne pas. Va, et désormais ne pèche plus ! » (v. 11). Eh!, frères et soeurs, le visage de Dieu est celui d’un père miséricordieux, qui prend toujours patience. Avez-vous pensé à la patience de Dieu, la patience qu’il a avec chacun de nous ? C’est sa miséricorde. Il prend toujours patience, patience avec nous, nous comprend, s’occupe de nous, il ne se lasse pas de nous pardonner si nous savons revenir à lui avec le cœur contrit. « Grande est la miséricorde du Seigneur », dit le psaume.

Ces jours-ci, j’ai pu lire un livre d’un cardinal – le cardinal Kasper, un théologien très bien, un bon théologien – sur la miséricorde. Ce livre m’a fait tant de bien, mais ne croyez pas que je fais de la publicité pour les livres de mes cardinaux ! Ce n’est pas cela ! Il m’a fait tant de bien, tant de bien … Le cardinal Kasper disait que faire l’expérience de la miséricorde change tout. C’est la plus belle parole que nous puissions  entendre: elle change le monde. Un peu de miséricorde rend le monde moins froid et plus juste. Il nous faut bien comprendre cette miséricorde de Dieu, ce Père miséricordieux qui a tant de patience … Rappelons-nous du prophète Isaïe, qui affirmait que même si nos péchés étaient rouges comme l’écarlate, l’amour de Dieu les rendrait blancs comme la neige. C’est beau, la miséricorde!

Je me souviens qu’à peine nommé évêque, en 1992, la Vierge de Fatima est arrivée à Buenos Aires et l’on a fait une grande messe pour les malades. Je suis allé confesser, durant cette messe. Et presqu’à la fin de la messe, je me suis levé parce que je devais administrer une confirmation. Une dame âgée est venue vers moi, humble, très humble, à plus de 80 ans. Je l’ai regardée et je lui ai dit : « Grand-mère – parce que chez nous on s’adresse  ainsi aux personnes âgées : grand-mère – vous voulez vous confesser ? ». « Oui », m’a-t-elle dit. « Mais si vous n’avez pas péché … ». Et elle m’a dit : « Nous faisons tous des péchés … ». « Mais peut-être que le Seigneur ne les pardonne pas … ». « Le Seigneur pardonne tout », m’a-t-elle dit, assurée. « Mais comment le savez-vous, madame ? ». « Si le Seigneur ne pardonnait pas tout, le monde n’existerait pas ». J’ai eu envie de lui demander: « Mais dites-moi, madame, vous avez étudié à la Grégorienne ? » (l’université pontificale confiée aux jésuites, à Rome, ndlr), parce que c’est la sagesse que donne l’Esprit-Saint : la sagesse intérieure sur la miséricorde de Dieu.

 N’oublions pas cette parole : Dieu ne se lasse jamais de pardonner, jamais ! « Eh, père, quel est le problème? ». Eh, le problème est que nous, nous nous lassons, nous ne voulons pas, nous nous lassons de demander pardon. Il ne se lasse jamais de pardonner, mais nous, parfois, nous nous lassons de demander pardon. Ne nous lassons jamais, ne nous lassons jamais ! Il est le Père amoureux qui toujours pardonne, qui a un cœur de miséricorde pour nous tous. Et nous aussi, apprenons à être miséricordieux avec tous. Invoquons l’intercession de la Vierge qui a eu entre ses bras la Miséricorde de Dieu fait homme.

J’adresse un salut cordial à tous les pèlerins. Merci de votre accueil et de vos prières. Priez pour moi, je vous le demande. J’embrasse à nouveau les fidèles de Rome, et vous tous, qui venez de divers endroits de l’Italie et du monde, ainsi que tous ceux qui sont unis à nous grâce aux moyens de communications. J’ai choisi le nom du saint patron d’Italie, saint François d’Assise, et ceci renforce mon lien spirituel avec cette terre, où sont – comme vous le savez – les origines de ma famille. Mais Jésus nous a appelés à faire partie d’une nouvelle famille : son Eglise, cette famille de Dieu, en cheminant ensemble sur le chemin de l’Evangile. Que le Seigneur vous bénisse, que la Madone vous protège. N’oubliez pas : le Seigneur ne se lasse jamais de pardonner ! C’est nous qui nous lassons de demander le pardon.