Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

Assise : le Pape invite à prier pour la paix

Lors de la prière de l’Angélus, place St Pierre à Rome, le Pape a évoqué son prochain déplacement à Assise, en Ombrie, ce mardi 20 septembre, où il participera à la 30e édition des Rencontres internationales pour la paix organisées par les franciscains d’Assise et la communauté de Sant’Egidio, près de 30 ans après la rencontre historique, convoquée par le Saint Pape Jean-Paul II, le 27 octobre 1986.

«J’invite les paroisses, les associations ecclésiales et les fidèles du monde entier», à prier pour la paix en ce jour. «La guerre est partout, nous devons prier ensemble pour la paix»

«À l’exemple de Saint François, homme de fraternité et de douceur, nous sommes tous appelés à offrir au monde un témoignage fort de notre engagement commun pour la paix et la réconciliation entre les peuples.»

Méditation sur l’Évangile du jour

Le Pape s’est auparavant arrêté sur l’Évangile du jour, tiré de Saint-Luc : «Nul ne peut servir deux maîtres» : Avec la parabole du gérant malhonnête, Jésus nous invite à choisir entre deux voies : la sienne, celle de la rectitude et du partage, ou celle du monde, marquée par l’avidité et la corruption.

Jésus loue l’habileté du gérant malhonnête. Il ne le présente cependant «pas comme un modèle à suivre, mais comme un exemple de ruse». À ce style de vie proprement mondain, fait de corruption, d’illusion, d’abus, somme toute facile à suivre, nous devons répondre avec «l’astuce chrétienne», laquelle requiert  «style de vie sérieux mais joyeux, respect des autres et de leur dignité. »

Ce sont à ces deux voies diamétralement opposées que le Christ nous invite à réfléchir, et c’est un choix ferme qui nous est demandé : entre «honnêteté et malhonnêteté, entre altruisme et égoïsme, entre le Bien et le mal. On ne peut osciller entre l’une et l’autre », car ces voies impliquent des «logiques différentes et contraires». La conclusion du passage évangélique de ce dimanche est d’ailleurs catégorique : «nul ne peut servir deux maitres, ou bien il haïra l’un et aimera l’autre, ou bien il s’attachera à l’un et méprisera l’autre.» (Luc 16, 13)

Jésus nous pose donc devant «un choix clair, entre Lui et l’esprit du monde», entre la «logique de la corruption et de l’avidité, et celle de la rectitude et du partage.» L’usage de la corruption s’apparente à celle des drogues. «On pense pouvoir en user, et s’arrêter quand on veut.» Or la corruption produit une certaine dépendance, «génère pauvreté, exploitation, souffrance. Combien de victimes de cette corruption dans le monde, aujourd’hui !»

En choisissant au contraire la voie de l’Évangile, celle de l’intégrité, nous devenons «artisans de paix et ouvrons des horizons d’espérance pour l’humanité. Dans la gratuité et le don de nous-mêmes, nous servons le maître juste : Dieu.»

suivre la logique de l’après-demain

16-09-2016 source : Radio Vatican

le-doigt-de-thomas-dans-la-plaie-ouverteLa logique du chrétien est la logique de «l’après-demain» qui se tourne avec confiance vers la résurrection. Le Pape François lors de la messe célébrée ce vendredi 16 septembre 2016 en la chapelle de la maison Sainte-Marthe, s’attardant sur un passage de la première lettre de Saint Paul aux Corinthiens, a développé une réflexion sur la logique qui doit être celle de tout chrétien : la logique du Christ ressuscité. Lorsque nous récitons le Credo, nous prononçons la dernière partie rapidement parce que nous avons peur de penser à l’avenir, à la résurrection des morts.

«Il est facile pour chacun de nous d’entrer dans la logique du passé, parce qu’il est concret», il est aussi «facile d’entrer dans la logique du présent, parce que nous le voyons». En revanche quand nous nous tournons vers l’avenir, alors nous pensons qu’il est «préférable de ne pas y penser». «Ce n’est pas facile d’entrer dans la totalité de cette logique de l’avenir: la logique d’hier est facile. La logique d’aujourd’hui est facile. La logique de demain est facile: tous nous mourrons. Mais la logique de l’après-demain, est difficile. La logique de la résurrection. Le Christ est ressuscité. Christ est ressuscité et il est tout à fait clair qu’il n’est pas ressuscité comme un fantôme. Un fantôme n’a pas de chair, pas d’os».

Entrer dans la logique de la chair est difficile

Le Saint-Père a mis en garde contre «un certain gnosticisme» lorsque nous pensons que «tout sera spirituel» et que «nous avons peur de la chair». «Nous avons peur d’accepter (…) la chair du Christ. Une piété de nuances est plus facile mais entrer dans la logique de la chair du Christ, c’est cela qui est difficile. C’est la logique de l’après-demain. Nous ressusciterons comme le Christ est ressuscité, avec notre chair».

Le Seigneur «s’est fait voir, toucher et qu’il a mangé avec les disciples après la résurrection». C’est bien «la logique de l’après-demain, celle que nous trouvons difficile à comprendre, dans laquelle nous trouvons qu’il est difficile d’entrer». «Comprendre la logique du passé, est un signe de maturité, tout comme se mouvoir dans la logique du présent. Avoir la prudence afin de voir la logique de demain, de l’avenir est aussi un signe de maturité». Mais «il faut une grande grâce de l’Esprit Saint pour comprendre cette logique de l’après-demain, après la transformation, lorsqu’il viendra et nous emmènera tous transformés sur les nuages pour rester toujours avec Lui».

Marie, une mère qui nous défend

pieta-fra-angelico-detailDans un monde orphelin, nous avons une Mère qui nous accompagne et nous défend. C’est le sens de l’homélie du Pape François lors de la messe matinale célébrée ce jeudi 15 septembre 2016 en la chapelle de la Maison Sainte-Marthe, en la mémoire de Notre Dame des douleurs. Il est revenu sur l’Évangile de ce jour, celui qui parle du Calvaire et nous présente le visage de Marie, triste et humiliée au pied de son fils crucifié.

C’est l’occasion pour le Pape de se rappeler ce qu’il voyait dans les prisons de Buenos Aires : des files de femmes qui attendaient pour entrer. « C’étaient des mères : leur chair était à l’intérieur. Et ces femmes avaient honte non seulement d’être là – “mais regarde-la ! Qu’aura fait son fils ?” – mais elles subissaient aussi les pires humiliations quand elles étaient fouillées avant d’entrer. Mais c’étaient des mères et elles allaient retrouver leur chair. C’est comme cela que Marie était là, avec le Fils, avec cette souffrance si grande ».

Jésus a promis de ne pas nous laisser orphelins et sur la Croix il nous a laissé sa Mère comme notre Mère. « Nous les chrétiens, nous avons une Mère, la même que Jésus, nous avons un Père, le même que Jésus. Nous ne sommes pas orphelins ! »

« Dans un monde que nous pouvons appeler orphelin notre aide peut être de dire “regarde notre Mère”. Nous en avons une qui nous défend, nous apprend, nous accompagne, qui n’a pas honte de nos péchés. Elle n’a pas honte parce qu’elle est Mère. Que l’Esprit Saint, cet ami, ce compagnon de route, ce paraclet avocat que le Seigneur nous a envoyé, nous fasse comprendre ce mystère si grand de la maternité de Marie. »