Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

La Vierge Marie et son missionnaire

Père Vincent CarmeEn cliquant sur l’image, petite biographie du Père Vincent Carme, Lazariste, missionnaire à Madagascar, décédé le 27 août 2016.

Avant mon départ pour Madagascar, je voulus à tout prix aller à Lourdes pour confier à Marie ma future mission et tous les Malgaches que le Seigneur allait placer sur mon chemin.

J’ai oublié les dates de mon pèlerinage, je pense que c’était en mars-avril 61. N’ayant que très peu d’argent, mais sachant que bientôt à Madagascar-la-pauvre j’aurai besoin d’argent, j’ai décidé de faire le trajet en stop. Mais comme je trouvais malhonnête de laisser les bons samaritains qui me prendraient dans leur voiture sans contrepartie, je pris la résolution de leur proposer à tous un court prêche sur Jésus. Le temps passé au bord de la route en attendant la voiture suivante, je réciterai des rosaires pour ma future mission. Enfin, s’il se présenterait des occasions de faire du bien à des pauvres rencontrés au bord de la route, ne pas hésiter à aller vers eux comme s’ils étaient Jésus en personne.

Je n’ai pas compté le nombre de voitures qui se sont charitablement arrêtées pour me prendre, mais elles étaient nombreuses et tous, chauffeurs ou occupants, étaient d’une exquise gentillesse (délicatesse). A tous je leur ai proposé de parler de Jésus ainsi qu’une courte prière. Certains, avant de nous déposer, m’ont même demandé une bénédiction.

Je vous raconterai brièvement [une des] petites aventures qui me sont arrivées durant ce long trajet… A la sortie d’une petite ville, une camionnette de commerçant s’arrêta et me prit.

Avant de démarrer, il me dévisagea avec colère et me dit : « Je n’avais pas voulu vous prendre, car je hais les prêtres. Je ne sais pas pourquoi je vous ai pris ! » Et pendant toute une heure, il me raconta avec colère, parfois en criant, tout le mal qu’il savait des « curés », surtout de l’ancien curé qui avait – paraît-il – fait beaucoup de mal à son père. Entre deux explosions de colère, j’ai essayé de lui exposer mon petit sermon sur Jésus… Il me le permit finalement et en parut assez content. « Et votre curé actuel, comment est-il ? », lui demandais-je. « D’après ma femme, me dit-il, il est infiniment mieux que l’autre, mais moi, je les ai tous exclus de ma vie ! »

Moi : « Et la Sainte Vierge Marie, qu’en pensez-vous ? »
Lui : « Oh ! celle-là, nous l’aimons bien, moi et toute ma famille. Malheur à celui qui serait du mal d’elle devant moi ! »

Soudain, il arrêta la voiture et arrêta le moteur… Je l’interrogeais du regard. « Je suis presque chez moi et notre discussion n’est pas encore fini », me dit-il.

Moi : « Vous me donnerez aussi un peu la parole ? »
Lui : « Allez-y, je vous écoute ! ».

Alors je lui conseillais d’aller voir son nouveau curé pour se réconcilier avec lui.

« Ça ferait un plaisir fou à la Sainte Vierge ! » fis-je.
Lui : « Vous pensez qu’elle le connaît ? — Bien sûr qu’elle le connaît et je puis vous assurez que même elle l’aime bien ! »

Et je repris la parole :

« Et maintenant, avant de nous séparer je voudrais que nous prions ensemble. »

Mais avant de commencer, je lui citais des paroles de réconciliation. Comme il ne parlait plus, ni ne bougeait, je me tournais vers lui… Il pleurait !… Puis, il sortit un gros billet de sa poche :

« Avec ça, me dit-il, vous achèterez pour la Sainte Vierge le plus gros cierge que vous trouverez à Lourdes. »

Puis arrivés au village de mon nouvel ami, nous continuâmes chacun de son côté. Longtemps encore après cette rencontre, je remerciais Dieu de m’avoir fait rencontrer ce brave homme.

+ Père Vincent Carme, cm

Marie, mère de compassion

Roger van den Weyden La Crucifixion vers 1460 Escorial Palace Madrid.
Roger van den Weyden La Crucifixion vers 1460 Escorial Palace Madrid.

En cette année de la Miséricorde, nous sommes invités à nous tourner encore vers la Sainte Mère de Jésus, notamment en sa compassion douloureuse, si bien exprimée dans le Stabat Mater et liturgiquement célébrée à la mi-septembre, quand s’accomplit le sacrifice de la Croix du Christ, son mystère pascal.

Les plaies du Christ brûlent dans le cœur de Marie, tandis qu’une unique souffrance étreint la Mère et le Fils. La Mère des douleurs suscite compassion et touche aussi celui qui a l’habitude de blesser. La souffrance n’est plus désespérance et elle ne le sera jamais plus, parce que Dieu est venu souffrir avec nous. Et avec Dieu, peut-on désespérer ?

Contemplons Marie qui partage la compassion de son Fils pour les pécheurs. Comme l’affirme saint Bernard, la Mère du Christ est entrée dans la Passion de son Fils par sa compassion. Son cœur de mère est transpercé (cf. Luc 2, 35) par le supplice infligé à l’Innocent, né de sa chair. La discrétion de Marie nous empêche de mesurer l’abîme de sa douleur. Puissent nos cœurs et nos esprits pénétrer le mystère de ce lien qui unit la passion vécue par le Sauveur à la compassion éprouvée par sa Mère !

Comme pour son Fils Jésus, il est possible de dire que cette souffrance l’a conduite elle aussi à sa perfection, pour la rendre capable d’accueillir la nouvelle mission spirituelle que son Fils lui confie juste avant de “remettre l’esprit” (Jean 19, 30) : “devenir la mère du Christ en ses membres”, a dit Benoît XVI à Lourdes le 15 septembre 2008. Car à travers la figure du disciple bien-aimé, Jésus présente tout disciple à sa Mère en lui disant : “Voici ton Fils” (Jean 19, 26-27).

Ainsi, “nous avons besoin de son regard de tendresse, de son regard maternel qui nous connaît mieux que quiconque, de son regard plein de compassion et d’attention” (le pape François à Cagliari le 22 septembre 2013). ■

P. Jean-Daniel Planchot, cm

Neuvaine pour la nativité de Marie

En cette fin d’été le Ciel nous invite à nous tourner vers le mystère de la naissance de la Vierge Marie que nous fêterons le 8 septembre.

+ Neuvaine du 31 août (fête de Marie Médiatrice de toutes grâces en Belgique) au 8 septembre  .

Prions cette neuvaine qui ouvre nos cœurs au mystère de la pureté de la toute petite enfance. Donnons-nous à Dieu par Marie !

A travers cette neuvaine nous pourrons remettre particulièrement à Dieu par Marie toute notre venue au monde, issus de notre mère, c’est-à-dire notre naissance ainsi que celle de nos enfants et petits-enfants (si nous en avons).

Naissance de Marie d’après les révélations d’Anne Catherine Emmerich.
« Anne s’agenouilla devant la niche. Je vis alors une lumière surnaturelle remplir la chambre, se mouvoir et se condenser autour d’Anne. Les autres femmes tombèrent la face contre terre comme évanouies. La lumière prit tout autour d’Anne la forme qu’avait le buisson ardent de Moise sur l’Horeb, en sorte que je ne la vis plus. La flamme rayonnait vers l’intérieur, et je vis tout d’un coup Anne recevoir dans ses bras la petite Marie toute resplendissante, l’envelopper dans son manteau, la presser sur son sein. Alors j’entendis l’enfant pleurer. Elle emmaillota l’enfant jusque sous les bras, laissant la poitrine, la tête et les bras découverts. L’apparition du buisson ardent s’était évanouie.
Je vis alors la chambre se remplir de nouveau de lumières, et j’entendis plusieurs anges qui chantaient gloria et alléluia. J’entendais tout ce qu’ils disaient. Ils annonçaient que l’enfant devait recevoir, le vingtième jour, le nom de Marie. »
– Extraits de révélation de la Bienheureuse  Anne-Catherine Emmerich (chapitres 23)

 Prière à faire pour la fête de la nativité
« Quant à moi, la Sainte Vierge s’est approchée de moi et m’a dit, entre autres choses, que quiconque aujourd’hui, dans l’après-midi, récite avec ton coeur neuf Ave Maria en l’honneur de son séjour de neuf mois dans le sein de sa mère et de sa naissance, et continue pendant neuf jours cet exercice de prière, donne chaque jour aux anges neuf fleurs destinées à former un bouquet qu’elle reçoit dans le Ciel et présente à la Sainte Trinité, afin d’obtenir une grâce pour la personne qui a fait ces prières. »
– Extraits des révélations de la Bienheureuse Anne-Catherine Emmerich (chapitres 25)

Prions chaque jour 9 Ave Maria en l’honneur de son séjour de neuf mois dans le sein de sa mère et de sa naissance, puis exprimons avec tout notre cœur, notre demande particulière.

Confession et communions si possible pendant la neuvaine.