Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

l’amour du Christ nous presse

15-06-2013 source : Radio Vatican

Les Très Riches Heures du duc de Berry Folio Folio 38v - La Visitation
Les Très Riches Heures du duc de Berry Folio Folio 38v – La Visitation

Nous devons nous convaincre que « la vie chrétienne n’est pas une thérapie terminale ». Une mise en garde du Pape François lors de l’homélie de la messe célébrée samedi matin en la chapelle de la Maison Sainte Marthe au Vatican.

« Demandons au Seigneur, a déclaré le Pape, que nous ayons ce souci pour annoncer Jésus, qu’il nous donne cette sagesse chrétienne qui naît réellement de son flanc transpercé par amour. Qu’il nous convainque que la vie chrétienne n’est pas une thérapie terminale : rester tranquille jusqu’au ciel… » « Non, a ajouté le Pape, la vie chrétienne se passe sur la route, dans la vie. L’amour du Christ nous possède mais nous pousse, nous presse, avec cette émotion que l’on ressent quand on voit que Dieu nous aime ».

C’est ainsi que saint Paul est vraiment un homme pressé, avec « l’angoisse de nous dire quelque chose d’important : parler de l’œuvre de réconciliation que fit Jésus, et aussi de l’œuvre de réconciliation» du Christ et de l‘apôtre. « Cette presse – a dit le Pape – me fait penser à Marie, quand, après avoir reçu l’annonce de l’ange, elle  part en  hâte pour aider sa cousine. C’est la hâte du message chrétien. Et voici précisément le message de la réconciliation. »

« La vraie réconciliation, poursuit-il, c’est que Dieu, en Christ, a pris nos péchés et s’est fait péché pour nous. Et quand nous allons nous confesser, par exemple, ce n’est pas que nous disons notre péché et que Dieu nous pardonne. Ce n’est pas cela. Nous trouvons Jésus-Christ et nous lui disons : « ça c’est à toi et moi je te fais péché une fois encore ». « Et cela lui plaît, parce que c’est sa mission : se faire péché pour nous, pour nous libérer ».

l’humilité, mais réelle, pas de façade

14-06-2013 source : Radio Vatican

«L’humilité doit être une vertu des chrétiens, mais à condition qu’elle ne soit pas simplement de façade mais concrète et basée sur la prise de conscience des péchés commis ». Voilà ce qu’a expliqué le Pape François, dans l’homélie de la messe célébrée vendredi matin dans la chapelle de la Maison Sainte Marthe au Vatican.

Nous pouvons annoncer Jésus seulement si nous ressentons à l’intérieur de nous la force de son message.

« Frères, nous avons en nous un trésor : celui de Jésus-Christ Sauveur. La Croix de Jésus-Christ, ce trésor dont nous nous vantons. Mais nous le possédons dans un vase d’argile. Car nous pouvons parfois nous vanter aussi de nos péchés. Et ce trésor est en fait comme le dialogue chrétien et catholique : concret, parce que le salut de Jésus Christ est concret. Jésus Christ ne nous a pas sauvés avec une idée, avec un programme intellectuel : non. Il nous a sauvés avec sa chair , avec la réalité de sa chair. Il s’est abaissé, s’est fait homme, s’est fait chair jusqu’à la fin. Mais surtout, cela ne peut se comprendre et se recevoir que dans un vase d’argile. »

Le Pape a pris comme exemple Saint Paul qui « tant de fois a parlé de ses péchés. Il se sent pécheur et nous fait voir sa propre faiblesse, son péché ». « Voilà, soulignait le Pape, le modèle de l’humilité. Si nous prêtres, nous nous vantons seulement de notre curriculum, sans plus, nous nous trompons et nous ne pouvons annoncer le Christ parce qu’en réalité nous ne le sentons pas ».

Par contre, « nous devons être humbles mais avec une humilité réelle, qui a une véritable identité », en nous dénonçant comme « pécheurs véritables pour telle et telle chose ». Donc, « pas des pécheurs avec une humilité feinte. Non, nous devons être profondément humbles ».

Cessons avec la colère et l’insulte

2013-06-13 Radio Vatican

Que le Seigneur nous accorde la grâce de faire attention aux commentaires que nous faisons sur les autres. Voilà la prière du Pape François jeudi matin lors de son homélie de la messe célébrée en la chapelle de la Maison Sainte Marthe où il réside.

«Que votre justice soit supérieure à celle des pharisiens ». Le Pape François a pris pour fil conducteur de son homélie cette exhortation de Jésus à ses disciples. Des paroles qui viennent après les Béatitudes et après que Jésus ait précisé qu’Il ne vient pas pour annuler la Loi, mais bien pour la réaliser. « Sa réforme, a déclaré le Pape, est une réforme sans rupture, une réforme dans la continuité : de la semence jusqu’au fruit ». Celui qui « entre dans la vie chrétienne a des exigences supérieures à celles des autres personnes », « il n’a pas plus d’avantages ». Et Jésus mentionne certaines de ces exigences, en abordant en particulier « le thème du rapport négatif avec les frères ».

La colère envers les autres, l’insulte, doivent être évité

Celui qui maudit, affirme Jésus, « mérite l’enfer ». Si dans notre cœur se trouve « quelque chose de négatif » envers le frère, a commenté le Pape, « quelque chose ne va pas, et il nous faut nous convertir, nous devons changer ». Et il ajoutait que « la colère contre le frère est une insulte, c’est déjà quelque chose qui s’inscrit dans la ligne de la mort », « qui le tue ». Le Pape a fait remarquer alors que souvent dans la tradition latine, nous trouvons une « merveilleuse créativité » dans l’invention d’épithètes. Mais, a-t-il averti, « quand cet épithète est amical, d’accord, le problème par contre c’est quand nous avons l’autre épithète, quand nous entrons dans le « mécanisme de l’insulte », « une forme de dénigrement de l’autre ».

« Pas besoin d’aller chez le psychologue, déclarait le Pape, pour savoir que lorsque quelqu’un dénigre l’autre, c’est parce que lui-même ne peut grandir, et qu’il a donc besoin que l’autre soit abaissé, pour se sentir quelqu’un ». Et « c’est un vilain mécanisme ». « Jésus, a souligné le Pape, dit tout simplement : « Ne parlez pas mal l’un de l’autre. Ne dénigrez pas les autres. » « Parce que nous sommes en réalité tous sur la même route, a ajouté le Pape, tous nous sommes sur cette route qui nous portera à notre fin ». Le Pape poursuivait sa réflexion : « Si nous ne choisissons pas une route fraternelle, tous nous finirons mal : celui qui insulte et celui qui est insulté ».

Élaguer notre langue et nos commentaires contre les autres

Le Pape a ensuite fait remarquer que « si quelqu’un n’est pas capable de dominer son langage, il se perd », et du reste « l’agressivité naturelle, celle de Caïn avec Abel, se répète dans toute l’histoire ». « Ce n’est pas que nous sommes méchants, ajoutait le Pape, mais nous sommes faibles et pécheurs ». Voilà pourquoi « il est beaucoup plus simple de régler une situation par des insultes, par la calomnie, par la diffamation, que par les bonnes manières. »

« Je voudrais demander au Seigneur qu’Il nous donne à tous la grâce d’être plus attentifs à ce que nous disons, à ce que nous disons des autres ». « C’est une petite pénitence, a ajouté le Pape, mais elle donne de bons résultats ». « Voilà pourquoi nous devons demander au Seigneur cette grâce : régler notre vie « à cette nouvelle Loi, qui est la Loi de la douceur, la Loi de l’amour, la Loi de la paix, et « élaguer un peu notre langue, élaguer un peu ces commentaires que nous adressons aux autres ou ces explosions qui nous amènent trop facilement à insulter ou à nous mettre en colère. Que le Seigneur nous accorde à tous cette grâce ! »