Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

sur le martyre du Père Jacques Hamel

pere-hamelDevant les 80 pèlerins du diocèse de Rouen rassemblés dans la chapelle de la Maison Sainte-Marthe ce mercredi 14 septembre, le Pape François a délivré un homélie très forte sur le martyre du père Jacques Hamel.

Dans la Croix de Jésus-Christ – aujourd’hui, l’Église célèbre la fête de la Croix de Jésus-Christ – nous comprenons pleinement le mystère du Christ, ce mystère d’annihilation, de proximité pour nous. «Lui, ayant la condition de Dieu, ne retint pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu. Mais il s’est anéanti, prenant la condition de serviteur, devenant semblable aux hommes. Reconnu homme à son aspect, il s’est abaissé, devenant obéissant jusqu’à la mort, et la mort de la croix.» (Lettre de Saint Paul aux Philippiens, chapitre 2, versets 6 à 8)

Ceci est le mystère du Christ. Ceci est un mystère qui se fait martyr pour le salut des hommes. Jésus-Christ, le premier Martyr, le premier qui donne la vie pour nous. Et à partir de ce mystère du Christ commence toute l’histoire du martyre chrétien, des premiers siècles jusqu’à aujourd’hui.

Les premiers chrétiens ont fait la confession de Jésus-Christ, en le payant avec leur vie. Aux premiers chrétiens était proposée l’apostasie, c’est-à-dire : «Dites que notre dieu est le vrai, et non pas le vôtre. Faites un sacrifice à notre dieu, ou à nos dieux.» Et quand ils ne faisaient pas cela, quand ils refusaient l’apostasie, ils étaient tués. Cette histoire se répète jusqu’à aujourd’hui ; et aujourd’hui dans l’Église il y a plus de martyrs chrétiens qu’aux premiers temps. Aujourd’hui, il y a des chrétiens assassinés, torturés, emprisonnés, égorgés parce qu’ils ne renient pas Jésus-Christ. Dans cette histoire, nous arrivons à notre père Jacques : lui, il faut partie de cette chaîne des martyrs. Les chrétiens qui souffrent aujourd’hui, que ce soit en prison, que ce soit avec la mort ou les tortures, pour ne pas renier Jésus-Christ, font voir justement la cruauté de cette persécution. Et cette cruauté qui demande l’apostasie, disons le mot : elle est satanique. Et comme il serait bien que toutes les confessions religieuses disent : «Tuer au nom de Dieu est satanique».

Le père Jacques Hamel a été égorgé sur la Croix, justement pendant qu’il célébrait le sacrifice de la Croix du Christ. Un homme bon, doux, de fraternité, qui cherchait toujours à faire la paix, a été assassiné comme s’il était un criminel. Ceci est le fil satanique de la persécution. Mais il y a une chose, en cet homme qui a accepté son martyre là, avec le martyre du Christ, à l’autel, il y a une chose qui me fait beaucoup réfléchir : au milieu du moment difficile qu’il vivait, au milieu aussi de cette tragédie que lui, il voyait venir, un homme doux, un homme bon, un homme qui faisait de la fraternité, n’a pas perdu la lucidité d’accuser et de dire clairement le nom de l’assassin, et il a dit clairement : «va-t’en, Satan !» Il a donné la vie pour nous, il a donné la vie pour ne pas renier Jésus. Il a donné la vie dans le sacrifice même de Jésus sur l’autel, et de là, il a accusé l’auteur de la persécution : «va-t’en, Satan !»

recevoir et porter le fardeau de Jésus

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Mercredi 14 septembre 2016
condensé


Frères et sœurs, dans le passage de l’Évangile que nous avons entendu, de façon surprenante, Jésus invite à le suivre des personnes simples et qui ont une vie difficile. En devenant ses disciples, elles reçoivent la promesse de trouver le réconfort pour toute leur vie. En recevant « le fardeau de Jésus », chaque disciple entre en communion avec lui et participe au mystère de sa croix et de son destin de salut. Jésus n’est pas un maître qui impose aux autres des poids que lui-même ne porte pas. Il s’adresse aux humbles et aux petits parce que lui-même s’est fait petit et humble. Le fardeau que les pauvres et les opprimés portent est le même que Jésus a porté avant eux, c’est pour cela qu’il est léger. Il a chargé sur ses épaules les souffrances et les péchés de toute l’humanité. En lui la miséricorde de Dieu s’est chargée de la pauvreté des hommes, donnant ainsi à tous la possibilité du salut. Le Seigneur nous enseigne à ne pas avoir peur de le suivre et à apprendre de lui ce que signifie vivre de miséricorde pour être à notre tour des instruments de miséricorde.

Dans les difficultés de la vie, prenons courageusement la route avec Jésus et nous ne serons pas seuls. Ne nous laissons pas enlever la joie d’être disciples du Seigneur ! Que Dieu vous bénisse !


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construire une vraie culture de la rencontre

Travaillons ensemble pour construire une vraie culture de la rencontre qui puisse vaincre la culture de l’indifférence. C’est ce qu’a dit le Pape François lors de la messe matinale à la Maison Sainte-Marthe, ce mardi 13 septembre 2016. Il l’accent sur la rencontre de Dieu avec son peuple, et a mis en garde face aux mauvaises habitudes, qui, aussi en famille, nous détournent de l’écoute de l’autre.

fils-veuve-naimLa Parole de Dieu nous fait réfléchir aujourd’hui sur une rencontre. Souvent les personnes se «croisent entre elles, mais ne se rencontrent pas». Chacun «pense à lui, voit mais ne regarde pas, entend, mais n’écoute pas».

«La rencontre est une autre chose, c’est ce que l’Évangile d’aujourd’hui nous annonce : une rencontre, une rencontre entre un homme et une femme, entre un enfant unique vivant et un enfant unique mort ; entre une foule heureuse, car elle avait rencontré Jésus et le suivait, et un groupe de gens qui pleuraient, en accompagnant cette femme, qui sortait d’une porte de la ville ; une rencontre entre cette porte de sortie et une porte d’entrée. La bergerie. Une rencontre qui nous fait réfléchir sur la façon de nous situer entre nous.»

Dans l’Évangile, nous lisons que le Seigneur fut pris «d’une grande compassion». Cette compassion «n’est pas la même que celle que nous ressentons quand nous allons dans la rue, par exemple, et que nous voyons une chose triste en pensant : « oh, quel dommage ! » Jésus ne passe pas outre. Il est pris de compassion. Il se rapproche de la femme, il la rencontre vraiment, et ensuite il fait le miracle.»

La rencontre avec Jésus vainc l’indifférence et rend la dignité

Dans cet épisode, nous voyons non seulement la tendresse mais aussi «la fécondité d’une rencontre». «Chaque rencontre est féconde. Chaque rencontre remet les personnes et les choses à leur place.»

«Nous nous sommes habitués à une culture de l’indifférence et nous devons travailler et demander la grâce de faire une culture de la rencontre, de cette rencontre féconde, de cette rencontre qui rend à chaque personne sa propre dignité d’enfant de Dieu, la dignité de vivant. Nous sommes habitués à cette indifférence, quand nous voyons les calamités de ce monde ou les petites choses». Nous nous disons simplement « Oh, les pauvres, comme ils souffrent », et ensuite nous passons outre pour qui il faut vraiment rencontrer les personnes en profondeur. «Et si moi je ne regarde pas – il ne suffit pas de voir, non : regarder -, si moi je ne m’arrête pas, si moi je ne regarde pas, si moi je ne touche pas, si moi je ne parle pas, je ne peux pas faire une rencontre et je ne peux pas aider à faire une culture de la rencontre.»

Les gens «ont été pris de peur et glorifiaient Dieu, parce qu’il avait fait la rencontre entre Dieu et son peuple». «Il me plaît de voir aussi ici la rencontre de tous les jours entre Jésus et son épouse, l’Église.»

Vivons aussi la vraie rencontre en famille

«Ceci est le message d’aujourd’hui : la rencontre de Jésus avec son peuple», nous avons tous «besoin de la Parole de Jésus». Nous avons besoin de la rencontre avec Lui.

«À table, en famille, tant de fois on mange, on regarde la télé, ou on écrit des messages au téléphone. Chacun est indifférent à cette rencontre. Aussi justement dans le noyau de la société, qui est la famille, il n’y pas la rencontre. Que ceci nous aide à travailler pour cette culture de la rencontre, aussi simplement comme l’a fait Jésus. Pas seulement voir : regarder. Pas seulement entendre : écouter. Pas seulement se croiser : s’arrêter. Pas seulement dire « oh, c’est dommage, les pauvres gens », mais se laisser prendre par la compassion. Et ensuite se rapprocher, toucher, et dire dans la langue qui vient à chacun à ce moment, la langue du cœur : « ne pleure pas », et donner au moins une goutte de vie.»