Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

Une Eglise sans sœurs est impossible

02-02-2014source : Radio Vatican

« Que se passerait-il s’il n’y avait pas de sœurs dans les hôpitaux, dans les missions, dans les écoles ? ». Le Pape François, lors de l’angélus de ce dimanche 2 février, solennité de la Présentation de Jésus au Temple, et XVIII° Journée de la Vie Consacrée, a rendu un hommage appuyé aux religieuses engagées au quotidien au cœur de nos sociétés. Face à une foule qui a bravé le mauvais temps et la pluie persistante, le Pape a rappelé « l’importance pour l’Église de ceux qui ont accueilli la vocation de suivre Jésus de près sur la voie des conseils évangéliques ».

Faisant le parallèle entre la présentation et la consécration de Jésus, par Marie et Joseph, à Dieu selon la loi hébraïque, et le don particulier de sa propre vie, suivant l’exemple de Jésus, « vierge, pauvre et obéissant », le Pape François rappelle qu’avant tout, « cette offre de soi-même concerne chaque chrétien, parce que nous sommes tous consacrés à Lui par le baptême ». Cette offrande de soi se manifeste dans « la famille, au travail, dans le service à l’Église, dans les œuvres de miséricorde ». Mais une telle décision « est vécue de manière particulière par les religieux, les moines, et les laïcs consacrés, qui via leurs vœux, appartiennent à Dieu de manière pleine et exclusive ».

Les personnes consacrées, dons de Dieu à son peuple

Ces personnes deviennent ainsi « totalement dédiées à leurs frères pour porter la lumière du Christ là où les ténèbres se font plus épaisses, et pour répandre son espérance dans les cœurs méfiants. » Ces personnes sont également « des signes de Dieu dans les différents environnements de la vie, elles sont le levain pour la croissance d’une société plus juste et fraternelle, elles sont la prophétie du partage avec les petits et les pauvres ».

La vie consacrée apparait donc pour ce qu’elle est : « un don de Dieu à l’Église et à son peuple ». Et le Pape François souligne avec force que ces « présences, dont nous avons tant besoin, renforcent et rénovent l’engagement en faveur de la diffusion de l’Évangile, de l’éducation chrétienne, de la charité envers les plus nécessiteux, de la prière contemplative ; l’engagement en faveur de la formation humaine et spirituelle des jeunes et des familles ; l’engagement en faveur de la justice et de la paix au sein de la famille humaine ».

Il est donc nécessaire de « valoriser avec gratitude les expériences de vie consacrée et d’approfondir la conscience des divers charismes et spiritualité. Il faut prier pour que de nombreux jeunes répondent “oui” au Seigneur qui les appelle à se consacrer totalement à lui pour un service désintéressé à leurs frères ». Pour promouvoir les vocations, le Pape a confirmé que l’année 2015 sera dédiée à la vie consacrée.

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Après la prière de l’angélus, le Pape François a salué et encouragé les associations, les mouvements et les centres culturels qui « sont engagés dans la défense et la promotion de la vie » « Chaque enfant est le visage du Seigneur amant de la vie, don pour la famille et la société ». « Que chacun, selon son propre rôle et dans son propre environnement, se sente appelé à aimer et à servir la vie, à l’accueillir, à la respecter et à la promouvoir, spécialement quand elle est fragile et qu’elle a besoin d’attentions et de soins, du ventre de la mère jusqu’à sa fin sur cette terre ».

Le Pape a eu également une pensée pour les Italiens touchés par les intempéries à Rome et en Toscane qui ont provoqué des inondations.

Pape François – angelus du 2 février 2014

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Nous pouvons adjoindre à notre prière les victimes du volcan Sinabung crachant tout autour sur plusieurs kilomètres des cendres incandescentes à Sumatra en Indonésie.

Jésus présenté au Temple par ses parents

Duccio_di_Buoninsegna._Maesta_Face_de_la_predelle_Presentation_au_Temple._1308-11._Museo_dell_Opera_del_Duomo_Sienne._jpegQuarante jours après la naissance du Sauveur, la Vierge se rend à Jérusalem pour obéir au précepte du Lévitique, qui prescrivait la purification des mères et le rachat des premiers-nés. Sans doute, cette loi n’obligeait point Marie, car qu’y avait-il de commun entre la souillure, et la chaste épouse du Saint-Esprit ? Mais Marie, malgré sa haute intelligence, ne discute pas les lois de Moïse, elle les observe. Bien loin de manifester au monde le prodige étonnant de sa maternité virginale, elle le couvre d’un triple voile, et veut se perdre humblement dans la foule ; elle se souvient de ses devoirs comme fille de Sion, et néglige pour les remplir ses prérogatives de mère céleste. « La Grâce, dit Saint-Augustin, a élevé Marie au-dessus de la loi ; mais l’humilité l’assujettit à la loi. »

Au moment où Joseph et Marie pénètrent dans l’enceinte sacrée avec les sicles d’argent du rachat et les colombes du sacrifice, un saint vieillard nommé Siméon, auquel il a été divinement révélé qu’il ne mourrait pas qu’auparavant il n’ait vu le Christ, entre dans le parvis par un mouvement de l’esprit de Dieu. A la vue de la sainte Famille, l’œil de l’homme juste devient inspiré ; devinant le Roi Messie sous les pauvres langes de l’enfant du peuple, il le prend dans les bras de sa mère, l’élève à la hauteur de son visage, et se met à le contempler avec saisissement, tandis que des larmes de joie roulent sur ses joues vénérables. « C’est maintenant, Seigneur, s’écrie le pieux vieillard en levant son regard vers le ciel, c’est maintenant que tu laisseras mourir en paix ton serviteur selon ta parole, puisque mes yeux ont vu le Sauveur que tu nous donnes et que tu destines pour être exposé à la vue de tous les peuples, comme la lumière des nations et la gloire d’Israël. » En achevant ces mots, Siméon bénit solennellement les époux, et s’adressant ensuite à Marie après un silence triste et grave, il ajoute que cet enfant, né pour la perte et pour le salut de plusieurs, sera en butte à la perversité des hommes, et que la douleur descendra dans l’âme de sa mère comme la pointe acérée d’un glaive.

A cette lueur inattendue qui jette une clarté sombre sur la grande destinée du Christ, les ignominies, les souffrances et les agonies de la Croix se révèlent tout-à-coup à la Vierge Sainte. Les paroles sinistres de Siméon lui font courber la tête comme un vent d’orage, et son cœur, où se passe une scène muette de martyre, éprouve quelque chose de semblable au contact d’un fer rouge enfoncé lentement dans des chairs vives et saignantes. Mais Marie sait accepter sans murmure tout ce qui lui vient de Dieu et dit ensuite avec douceur en dévorant ses larmes : Seigneur, que ta volonté soit faite !

« Si elle l’avait pu, dit saint Bonaventure, elle eût accepté pour elle-même les tourments et la mort du Christ ; mais pour obéir à Dieu, elle lui fit la grande offrande de la vie de son Fils adoré, dominant, mais avec une souveraine douleur, la tendresse extrême qu’elle lui portait. » En ce moment, il survient une prophétesse nommée Anne, fille de Phanuel de la tribu d’Aser; cette chaste veuve se tenait continuellement dans le temple, servant Dieu nuit et jour, dans le jeûne et dans l’oraison. A la vue de l’Enfant divin, elle se met hautement à louer le Seigneur et à parler de lui à tous ceux qui attendent la Rédemption d’Israël.

« Non-seulement, dit à ce propos saint Ambroise, les anges, les prophètes et les bergers publient la naissance du Sauveur, mais les justes et les anciens d’Israël font éclater cette vérité. L’un et l’autre sexe, jeunes et vieux, autorisent cette croyance que tant de miracles confirment. Une Vierge engendre, une femme stérile enfante, un muet parle, Élisabeth prophétise, le Mage adore, un enfant, même avant de naître, fait sentir sa joie, une veuve confesse cet événement merveilleux, et le juste l’attend. »

Comme la dernière cour du temple est interdite à Marie, et que l’Enfant, à raison de son sexe, doit y être offert au Seigneur, Joseph le porte lui-même dans la salle des premiers-nés, en se demandant si les scènes qui viennent de se passer à l’entrée de Jésus dans la maison sainte se renouvelleront dans le parvis des pontifes hébreux. Mais rien ne décèle l’Enfant-Dieu dans cette partie privilégiée du temple, tout y reste morne sous le rayon naissant du jeune soleil de justice. Un sacrificateur inconnu à Joseph reçoit distraitement des mains calleuses de l’homme du peuple les oiseaux ordonnés par la Loi. Il prend les colombes de Joseph, monte la rampe douce de l’autel des holocaustes, et offre au Seigneur ce simple et pauvre sacrifice.

« Après que Joseph et Marie eurent accompli ce qui était ordonné par la loi du Seigneur, dit saint Luc, ils s’en retournèrent en Galilée, à Nazareth leur ville. »

D’après Matthieu Orsini

Jamais seuls devant la mort

25 janvier 2014 source : L’Osservatore Romano

Les évêques français et le débat sur l’euthanasie

L’expérience de la mort est un moment de la vie qui doit rester, jusqu’à la fin, inséré dans un lien social, solidaire, avec d’autres êtres humains. Légiférer en cette matière doit sauvegarder cet objectif. C’est pourquoi nous devons abandonner l’idée d’une réponse technique à donner à un problème “à résoudre”.

Une loi n’évitera pas — le contraire serait dramatique pour la condition humaine — le débat moral entre personnel soignant,  souffrance des familles. La confrontation avec la mort est, quoi qu’il en soit, une souffrance, pour le patient mais aussi pour qui l’accompagne. Nous devons donc essayer de regarder en face une douloureuse vérité : quelles que soient les mesures prises pour accélérer la mort ou pour soulager l’agonie, nous ne pouvons pas nous débarrasser de la souffrance de la mort, qui n’est pas seulement constituée par la douleur physique, mais aussi par ce deuil intérieur et par le rapport avec l’autre que nous devons tous vivre». Lire la suite →