Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

comprendre le vrai sens de la pitié

Le Pape François a présidé ce samedi 14 mai 2016 sur la place Saint-Pierre une nouvelle audience générale jubilaire, en remerciant les fidèles «courageux» qui étaient venus malgré la pluie. Les personnes malades et handicapées ont été mises à l’abri en salle Paul VI, le Pape est venu les saluer avant de se rendre sur la Place. Sa courte catéchèse a porté sur la pitié, une notion parfois mal comprise mais dont il a tenu à expliquer la valeur toujours actuelle.

JUBILÉ EXTRAORDINAIRE DE LA MISÉRICORDE

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE JUBILAIRE

Samedi 14 mai 2016
condensé


 

Frères et sœurs, un aspect de la miséricorde consiste à éprouver de la pitié envers ceux qui ont besoin d’être aimés. La pitié n’est pas un piétisme ou une émotion superficielle, qui pourrait offenser la dignité de l’autre. Elle est un don du Saint Esprit que le Seigneur fait à ses disciples pour les rendre dociles à obéir aux inspirations divines. Souvent dans l’Évangile les personnes demandent à Jésus d’avoir pitié d’elles, pressentant qu’il a le pouvoir de les secourir, et qu’en lui se trouve l’amour même de Dieu. Portant sur eux un regard de miséricorde, il leur répond toujours d’avoir confiance en lui et en sa Parole. Pour Jésus éprouver de la pitié c’est partager la tristesse des malheureux, et la transformer en joie.

Regardons l’exemple de la Vierge Marie, qui prend soin de chacun de ses enfants, et est, pour nous croyants, l’icône de la piété. Dante Alighieri l’exprime dans la prière à Notre-Dame postée au sommet du Paradis: «En toi est la miséricorde, en toi est la piété… » (XXXIII, 19-21). 

Par l’intercession de la Vierge Marie, nous sommes invités, en cette veille de la Pentecôte, à secouer notre indifférence qui nous empêche parfois de voir les besoins de nos frères, et de nous libérer de la servitude des biens matériels.

Que Dieu vous bénisse.

 

 


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Le Pape visite un centre de l’Arche à Rome

13-05-2016 source : Radio Vatican 

Le Pape François a effectué une nouvelle visite surprise dans le cadre des « vendredis de la miséricorde ». Il s’est rendu en milieu d’après-midi à la communauté du Chicco à Ciampino, au sud de Rome, une communauté qui accueille des personnes handicapées. La communauté du Chicco (« le grain », en italien ) est administrée par la communauté de l’Arche, fondée par Jean Vanier.

Fondée en 1981, le Chicco est la première communauté de l’Arche en Italie. Elle accueille 18 personnes atteintes de graves maladies mentales. Le Pape s’est assis à table pour partager le goûter, comme en famille, et a discuté avec les volontaires et les personnes malades. Un moment familial de joie et de simplicité. Le Pape a aussi pu visiter le petit atelier où les personnes handicapées confectionnent des objets et peuvent exprimer leur créativité. Selon l’intuition de Jean Vanier, chacun est appelé en effet à un travail manuel en fonction de ses capacités.

Contre la culture du rejet

La rencontre s’est terminée par une prière commune, chacun tenant la main de son voisin, dans la petite chapelle de la communauté. Le Saint-Père a embrassé chacun des pensionnaires du Chicco avant de rentrer au Vatican.

La vocation de l’Arche est de faire en sorte que nul ne soit discriminé à cause de son infirmité. Par cette visite, le Pape a voulu donner un signe supplémentaire de son engagement contre la culture du rejet.

ceux qui sèment la zizanie par leurs paroles

Jésus prie pour l’unité des chrétiens, mais dans l’Église, certains sèment la zizanie, ils divisent et détruisent les communautés par leurs paroles. Lors de son homélie à Sainte-Marthe au Vatican ce jeudi matin, le Pape François est revenu sur cette unité dont parle le Christ dans l’Évangile, mettant en garde contre les tentations des diviseurs.

Jésus, avant sa Passion prie pour l’unité des croyants, des communautés chrétiennes, pour qu’elles soient un comme Jésus et le Père sont un, a expliqué le Pape, commentant l’Évangile du jour, tiré de Saint Jean. L’unité des communautés chrétiennes, des familles chrétiennes sont le témoignage que le Père a envoyé Jésus. Mais arriver à cette unité, que ce soit dans les paroisses, les familles, une institution chrétienne, est l’une des choses les plus difficiles. «Notre histoire nous fait honte parfois quand on voit que nous avons mené des guerres contre nos frères chrétiens !»  a dit le Pape François, qui a cité en exemple la guerre de Trente ans (1618-1648, entre catholiques et protestants)

Il n’y a pas de témoignage là où les chrétiens se font la guerre, nous devons demander pardon au Seigneur pour toute cette histoire, mais aussi pour les divisions encore d’aujourd’hui. « Le monde voit que nous sommes divisés et dit : ‘qu’ils se mettent d’accord et après nous verrons…’»

Salir la réputation de l’autre

C’était l’envie du diable de faire entrer le péché dans le monde, y compris dans les communautés chrétiennes, qu’il y a ait de l’égoïsme, des jalousies, des divisions. Et cela invite à parler les uns des autres.

Les divisions commencent avec la langue, en Argentine on les appelle les « zizaniers », ceux qui sèment la zizanie, qui divisent. La langue est capable de détruire une famille, une communauté, une société, de semer la haine et la guerre. Il est souvent plus commode aujourd’hui de salir la « réputation de l’autre ». Le Pape a rappelé une anecdote de Saint Philippe Neri, comme pénitence à une femme qui avait eu de mauvaises paroles, lui demanda de plumer une poule et de répandre ses plumes dans son quartier puis de les ramasser. « Cela n’est pas possible ! » répondit la femme. Ceci est la médisance !

La médisance salit l’autre, détruit la vie, et tant de fois détruit la vérité a expliqué le Pape. Jésus a prié pour que nous soyons un. «Prions ainsi le Seigneur, pour qu’il nous donne la grâce et le don de l’unité contre la force si fort du diable. Parce que Lui qui est notre unité, la gloire de notre communauté, c’est Lui qui nous donne la paix.»