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foi, amour et reconnaissance

Dieu nous apprend à distinguer le péché du pécheur. Lors de l’audience générale ce mercredi matin Place Saint-Pierre à Rome, le Pape François a poursuivi son cycle de catéchèse sur la miséricorde. Il a proposé une réflexion sur le lien entre foi, amour et reconnaissance en s’appuyant sur le passage de l’Évangile de saint Luc qui présente deux figures : celle de Simon, un zélé serviteur de la loi et celle d’une femme pécheresse.

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Mercredi 20 avril 2016
condensé

Frères et sœurs, le passage de l’Évangile de saint Luc que nous avons entendu nous présente deux figures : celle de Simon, un zélé serviteur de la loi et celle d’une femme pécheresse. Alors que le premier juge les autres sur les apparences, et n’engage pas sa vie à la suite du Maître, la seconde, par ses gestes, exprime son cœur avec sincérité, se confiant pleinement à Jésus, avec amour et vénération. Jésus se met du côté de la pécheresse et met fin à l’isolement auquel le jugement impitoyable du pharisien et de ses compatriotes la condamnait. Voyant la sincérité de sa foi et de sa conversion, Jésus peut donc lui dire : « ta foi t’a sauvée ». Elle nous enseigne ainsi le lien entre foi, amour et reconnaissance. Celui auquel on a beaucoup pardonné aime plus. Dieu nous a tous enfermés dans le mystère de sa miséricorde, et de cet amour, qui nous précède tous, nous apprenons tous à aimer. La miséricorde de Dieu va au-delà de toutes nos attentes, car elle réalise le projet de salut de Dieu pour chacun de nous.

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Orphelins ou disciples

19-04-2016 source L’Osservatore Romano

prier le Notre PèreAvec la prière du Notre-Père, Jésus remet à chacun l’acte de paternité : personne n’est orphelin, mais il y a le risque de le devenir en fermant son cœur et en ne se laissant pas attirer par l’amour de Dieu. C’est ce qu’a dit le Pape François au cours de la Messe célébrée dans la matinée du mardi 19 avril, à Sainte-Marthe. Et le Pape a également suggéré d’avoir recours à une prière humble, avec l’esprit du fils : « Père, attire-moi vers Jésus ; Père, fais-moi connaître Jésus. » Précisément pour ne pas avoir l’attitude des docteurs de la loi qui, même devant les miracles de Jésus et de sa résurrection, faisaient de tout quitte à nier l’évidence.

Pour sa méditation, il est parti du passage de Jean (10, 22-30), proposé par la liturgie. « Jésus se confronte encore une fois avec les prêtres, les docteurs de la loi. » Et « eux lui posent la question : ‘Jusqu’à quand nous laisseras-tu dans l’incertitude ? Si tu es le Christ, dis-le nous clairement’. » Du reste, ces docteurs « revenaient toujours sur le même thème : qui es-tu ? Avec quelle autorité fais-tu cela ? » L’Évangile nous dit que « Jésus leur répondit : ‘Je vous l’ai dit et vous ne croyez pas ; les œuvres que j’accomplis au nom de mon Père, celles-ci témoignent de moi. Mais vous ne croyez pas’. »

« Mais vous ne croyez pas », dit donc Jésus aux docteurs de la loi. Et il explique pourquoi : c’est ici que réside également « la nouveauté de ce passage de l’Évangile. » « Vous ne croyez pas parce que vous ne faites pas partie de mes brebis » dit le Seigneur. En substance, quelqu’un pourrait penser que « pour croire, je dois dire « je crois » et j’entre parmi les brebis de Jésus. » Au contraire, « c’est l’inverse : seuls ceux qui font partie des brebis de Jésus peuvent croire. »

C’est ce que confirment les paroles rapportées par Jean dans l’Evangile : « Mes brebis écoutent ma voix, je les connais et elles me suivent. Je leur donne la vie éternelle et elles ne seront plus perdues dans l’éternité et personne ne les arrachera de ma main. » Mais,  « ces brebis ont étudié pour suivre Jésus, et ensuite elles ont cru ? Non ». La réponse définitive est donnée par Dieu lui-même : « Mon Père qui me les a données est plus grand. » C’est précisément « le Père qui donne les brebis au pasteur ; c’est le Père qui attire les cœurs vers Jésus. » C’est le Seigneur qui le confirme clairement : « Personne ne vient à moi s’il n’est pas attiré par le Père ». Et « ces gens, qui sont les brebis de Jésus, sont attirés par le Père, se sont laissés attirer. »

« En revanche ces docteurs de la loi avaient le cœur fermé, ils se sentaient maîtres d’eux-mêmes, mais en réalité, ils étaient orphelins parce qu’ils n’avaient pas de rapport avec le Père. »

Nous sommes face au « drame du cœur fermé de ces gens : ils croyaient avoir été créés par eux-mêmes parce qu’ils savaient tout et, pour cette raison, leur cœur était incapable de croire, parce qu’ils ne se laissaient pas attirer par le Père vers Jésus et pour cela, ils ne faisaient pas partie des brebis de Jésus. »

C’est pourquoi « pas même devant cette preuve, devant ces témoins qui avaient vu la résurrection, ils se sont laissés attirer par le Père vers Jésus. . Pour cela, « ils ne peuvent pas croire, parce que ce ne sont pas brebis de Jésus : ce sont des orphelins » , parce qu’« ils ont renié leur Père ».

« Jésus nous invite à être ses disciples, mais pour l’être, nous devons nous laisser attirer par le Père vers lui. » Et « la prière humble du fils, que nous pouvons faire, est : ‘Père, attire-moi vers Jésus ; Père, fais-moi connaître Jésus’. » Et « le Père enverra l’Esprit nous ouvrir les cœurs et nous conduira vers Jésus. . En effet, « un chrétien qui ne se laisse pas attirer par le Père vers Jésus est un chrétien qui vit dans des conditions d’orphelin ; et nous, nous avons un Père, nous ne sommes pas orphelins. » En conclusion, le Pape François a suggéré de s’adresser « au Père comme nous l’a enseigné Jésus – « Notre Père qui es aux cieux… » – et demandons la grâce d’être attirés vers Jésus. »

l’image de Jésus bon pasteur

Le Bon PasteurLes coordonnées de la vie chrétienne sont très simples, il n’y a pas besoin d’aller rechercher mille conseils : il suffit de suivre une voix, tout comme les brebis le font avec leur pasteur. Et c’est précisément l’image de Jésus bon pasteur qui a été au centre de l’homélie du Pape François durant la Messe célébrée à la maison Sainte-Marthe, lundi 18 avril.

La liturgie du jour proposait du reste une sorte d’ « écho aux lectures » du quatrième dimanche de Pâques, appelé justement « le dimanche du bon pasteur, où Jésus se présente comme le « bon pasteur » ». Sur ce thème précisément, dans l’Évangile de Jean (10, 1-10), émergeaient « trois réalités » sur lesquelles le Pape a voulu réfléchir un peu : « la porte, le chemin et la voix ».

Avant toute chose, la « porte ». Telle est la première image : « Il est la porte : la porte pour entrer dans l’enclos des brebis est Jésus. Il n’y en a pas d’autre ». Jésus parlait toujours aux gens en utilisant des « images simples ».

Tout est donc très clair : « On ne peut entrer dans la vie éternelle par un autre côté qui ne soit pas la porte, c’est-à-dire qui ne soit pas Jésus ». Et le Seigneur « est la porte de notre vie et pas seulement de la vie éternelle, mais également de notre vie quotidienne ». Ainsi, par exemple, une décision quelconque peut être prise « au nom de Jésus, par la porte de Jésus », ou bien, en utilisant un « langage simple », on peut la prendre « de contrebande ». Mais le Seigneur « parle clairement » : dans l’enclos on entre « seulement par la porte, qui est Jésus.»

L’Évangile de Jean continue et dans les paroles du Seigneur, l’on rencontre un autre élément important : le « chemin ». En effet, on peut lire : « le gardien lui ouvre et les brebis écoutent sa voix ; il appelle ses brebis chacune par son nom et les conduit dehors. Et lorsqu’il a poussé dehors toutes ses brebis, il marche devant elles et les brebis le suivent. »

« Le chemin est précisément celui-ci : suivre Jésus ». Ici aussi, c’est la vie quotidienne qui est impliquée : l’on parle en effet du « chemin de la vie, de la vie de tous les jours », qui « est de suivre Jésus ». Et là encore, l’indication est claire : « Ne te trompe pas ! » C’est Jésus « qui est la porte à travers laquelle nous entrons et à travers laquelle nous sortons avec lui pour faire le chemin de la vie » ; et c’est Jésus qui « nous indique le chemin ». Donc « celui qui suit Jésus ne se trompe pas. »

Enfin, le troisième mot : « la voix ». Les brebis, en effet, suivent Jésus « car elles connaissent sa voix. » « Connaître la voix de Jésus ! Ne pensez pas que je sois en train de vous parler d’une apparition, que Jésus viendra et te dira : « Fais ceci ». Non, non ! » Mais alors, certains pourraient demander : « Comment puis-je, mon père, connaître la voix de Jésus ? Et également me défendre de la voix de ceux qui ne sont pas Jésus, qui entrent par la fenêtre, qui sont des brigands, qui détruisent, qui trompent ? ». Encore une fois, la «recette» est «simple» et prévoit trois indications. Avant toute chose, « tu trouveras la voix de Jésus dans les béatitudes ». Puis : la voix de Jésus peut être reconnue chez ceux qui « nous parlent des œuvres de miséricorde. Par exemple au chapitre 25 de saint Matthieu. » « Si quelqu’un te dit ce que Jésus y dit, alors c’est la voix de Jésus ». Enfin, la troisième indication : « Tu peux connaître la voix de Jésus quand il t’enseigne à dire ‘Père’, c’est-à-dire quand il t’enseigne à prier le Notre Père. »

 « La vie chrétienne est si facile ! Jésus est la porte ; il nous guide sur le chemin et nous connaissons sa voix dans les béatitudes, dans les œuvres de miséricorde et quand il nous enseigne à dire ‘Père’. »