Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

pour les religieux cloîtrés…

… l’Église est appelée à prier

2014-11-21 Radio Vatican

Ce 21 novembre, comme chaque année à la même date, les Églises locales sont invitées à prier en faveur des moniales et des monastères qui connaissent des difficultés. La Journée des Cloîtrées « Pro Orantibus », est célébrée depuis 1953.

La date du 21 novembre a été choisie définitivement par Saint Jean XXIII. L’objectif de cette journée est de mettre en valeur le don inestimable de la vie contemplative et la contribution que la prière offre quotidiennement à l’Église et aux cloîtrées. Les fidèles sont encouragés à exprimer leur reconnaissance à l’égard des monastères pour leur service spirituel incessant et silencieux et à les faire connaître dans les milieux ecclésiaux et associatifs, ainsi que dans les familles.

Cette journée annuelle intervient par ailleurs à quelques jours du lancement, le 30 novembre, d’une Année de la Vie consacrée, convoquée par le Pape François.

Il y a un an, le 21 novembre 2013, le Saint-Père avait visité le monastère camaldule de Saint-Antoine Abbé, sur la colline romaine de l’Aventin. Dans un monde en perpétuel mouvement, il avait voulu témoigner son attachement au ministère des contemplatifs. Il avait souligné l’importance de maintenir la lumière de l’espérance toujours allumée dans les monastères, surtout dans les moments difficiles. L’espérance se nourrit d’écoute, de contemplation et de patience.

La peur des surprises

2014-11-20 L’Osservatore Romano

Encore aujourd’hui Jésus pleure « très souvent » pour son Église, comme il l’a fait face aux portes closes de Jérusalem. En célébrant la Messe à Sainte-Marthe jeudi matin, 20 novembre, le Pape François a évoqué le passage évangélique de la liturgie – tiré du chapitre 19 de Luc (41-44) — pour rappeler que les chrétiens continuent à fermer les portes au Seigneur par peur de ses « surprises » qui bousculent les certitudes et les assurances consolidées. En réalité, « nous avons peur de la conversion, parce que se convertir signifie laisser le Seigneur nous conduire ».

La réflexion du Pape est partie justement de l’image de Jésus en larmes aux portes de Jérusalem. Les pleurs de Jésus « sur sa ville élue » sont aussi les pleurs « sur son Église » et « sur nous ». Mais pourquoi « Jérusalem n’avait-elle pas reçu le Seigneur ? Parce qu’elle était tranquille avec ce qu’elle avait, elle ne voulait pas de problèmes ». C’est pourquoi Jésus devant ses portes s’exclame : « Ah! si en ce jour tu avais compris, toi aussi, celui qui te porte la paix! Tu n’as pas reconnu le temps où tu as été visitée ». La ville, en effet, « avait peur d’être visitée par le Seigneur ; elle avait peur de la gratuité de la visite du Seigneur. Elle était sûre d’elle-même vis-à-vis des choses qu’elle pouvait gérer ».

Il s’agit d’une attitude qu’aujourd’hui encore on trouve chez les chrétiens. « Nous sommes sûr de nous vis-à-vis des choses que nous pouvons gérer. Mais la visite du Seigneur, ses surprises, nous, nous ne pouvons pas les gérer. Et c’est de cela que Jérusalem avait peur : d’être sauvée par les surprises du Seigneur. Elle avait peur du Seigneur, de son époux, de son bien-aimé ». Parce que « quand le Seigneur visite son peuple il nous apporte la joie, il nous apporte la conversion. Et nous tous, nous avons peur » : non pas « de la joie », mais plutôt « de la joie qu’apporte le Seigneur, parce que nous ne pouvons pas la contrôler ».

Le Pape a rappelé à ce propos « les plaintes » que le chœur chante le vendredi saint lors de la liturgie de l’adoration de la croix. Et il a rappelé le dialogue avec la ville – « Mais qu’ai-je fait contre toi, pourquoi réponds-tu ainsi ? » – pour souligner que « le prix de ce rejet » c’est la croix : c’est « le prix pour nous faire voir l’amour de Jésus, ce qui l’a conduit à pleurer, à pleurer aujourd’hui aussi, très souvent, pour son Église ».

En effet, à cette époque Jérusalem « était tranquille, contente : le temple fonctionnait. Les prêtres faisaient les sacrifices, les gens venaient en pèlerinage, les docteurs de la loi avaient tout arrangé » : tout était « clair », « tous les commandements clairs ». Mais malgré tout « la porte était fermée ». D’où l’invitation à un examen de conscience, à partir de la question : « Aujourd’hui nous chrétiens, qui connaissons la foi, le catéchisme, qui allons à la Messe tous les dimanches, nous chrétiens, nous pasteurs sommes-nous contents de nous ? »

Jésus « continue à frapper à la porte, de chacun de nous et de son Église, des pasteurs de l’Église ».

La sainteté se vit par notre témoignage…

… chrétien au quotidien

Être saint ne consiste pas à « fermer les yeux et prendre une tête comme sur les images pieuses ». Pour être saints « il ne faut pas obligatoirement être évêques, prêtres ou religieux », « la sainteté n’est pas seulement réservée à ceux qui ont la possibilité de se détacher des tâches quotidiennes pour se consacrer seulement à la prière ». Mais « c’est plutôt en offrant notre propre témoignage chrétien que nous sommes appelés à devenir des saints », et «être saints ne peut se faire sans la joie ». Voilà en résumé ce que le Pape François a souligné dans la catéchèse de l’audience générale de ce mercredi ,Place Sainte Pierre.


PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 19 novembre 2014

 Frères et sœurs, tous les baptisés ont une égale dignité devant Dieu, et tous sont appelés à la sainteté. La sainteté n’est pas une chose qu’on se procure soi-même ; elle est avant tout un don que le Seigneur nous fait lorsqu’il nous prend avec lui et nous rend semblable à lui. Elle est un don offert à tous, qui constitue le caractère distinctif du chrétien. C’est en vivant les activités de tous les jours avec amour que nous sommes appelés à devenir saints, quelque soit notre condition : personne mariée ou célibataire, parents ou grand parents, personne consacrée… Tout état de vie nous porte à la sainteté si nous le vivons en communion avec le Seigneur et au service des frères. L’appel de Dieu à la sainteté est une invitation à vivre et à lui offrir chaque moment de notre existence avec joie, en en faisant un don d’amour pour les personnes qui nous entourent.

« Et si l’on est parent ou grands-parents, [on peut] être saints en enseignant la foi et la vie aux enfants et petits-enfants ». « Il faut tellement de patience pour cette tâche, pour être de bons parents, pour être de bons grands-parents, et c’est dans cette patience que naît la sainteté ». Si « le soir ton fils ou ta fille te demande de discuter de ses problèmes, et que tu te sens fatigué, que tu n’as pas envie de l’écouter, au contraire, assieds-toi, prends le temps de l’écouter, et en l’écoutant tu auras fait un pas vers la sainteté ». Au nombre des petits pas vers la sainteté, le Pape François a également pris l’exemple d’une femme qui « va au marché faire les courses, rencontre ses amies, et puis voilà qu’on en arrive aux commérages ». Si « cette femme refuse alors de céder à la tentation de mal parler des autres, voilà encore un pas vers la sainteté ».

Je salue bien cordialement les pèlerins de langue française, en particulier les personnes venant de France et du Cameroun.

J’invite chacun d’entre vous à s’interroger sur la manière dont il a déjà répondu à l’appel du Seigneur à la sainteté. Accueillons-le avec joie et soutenons-nous les uns les autres sur ce chemin.

Bon pèlerinage !


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