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MOIS DU ROSAIRE – jour 4 – explication de l’AVE MARIA

MOIS DU ROSAIRE – jour 4 – explication de l’AVE MARIA

mois du Rosaire 04
mois du Rosaire 04

Puisque l’Ave Maria se répète si fréquemment dans la récitation du chapelet, employons trois jours à nous pénétrer des sentiments que cette belle prière doit faire naître dans notre cœur, et des affections qui doivent en accompagner la récitation.

Nous y trouverons une source inépuisable de dévotion et de ferveur ; aussi ne pensons-nous nullement à présenter tous les sentiments, toutes les affections qu’excite la récitation de cette prière ; nous voulons seulement nous donner lieu de nous en former une idée par les paroles qu’elle a inspirées à quelques fervents serviteurs de Marie.

Quoique l’Ave Maria s’adresse à la sainte Vierge dont on implore l’intercession, cette prière a cependant pour premier objet de louer son divin Fils et de le remercier de son infinie miséricorde, qui a éclaté d’une manière si spéciale dans l’incarnation. Le Saint-Esprit est le principal auteur de cette prière.

Le commencement est composé des paroles de l’archange Gabriel, qui fut l’ambassadeur de l’adorable Trinité dans l’accomplissement du plus grand de tous les mystères ; viennent ensuite les paroles que sainte Élisabeth, inspirée par le ciel, adressa à la sainte Vierge ; la fin est une addition faite par l’Église. Cette dernière partie est une invocation à la sainte Vierge ; elle y est appelée Mère de Dieu d’après le concile général d’Éphèse.

Nous ajoutons à la Salutation angélique le nom de celle qui en est l’objet, ce nom étant propre à nous inspirer des sentiments de respect et de confiance. Ce nom, dit saint Jérôme, signifie dame et étoile de la mer.

Or, ces deux noms conviennent merveilleusement à celle qui est la reine du ciel, notre protectrice et notre étoile sur la mer orageuse du monde. D’autres femmes furent appelées Marie dans l’ancien Testament ; mais ce ne fut pas dans le même sens, ni avec la même signification.

Il est essentiel de faire attention à ces paroles de l’Évangéliste saint Luc : « Et le nom de la Vierge était Marie ». Ce nom, comme nous venons de le dire, est mystérieux. « Il est, dit saint Bernard, d’une telle vertu et d’une telle excellence, que les cieux tressaillent, que la terre se réjouit, que les Anges ne peuvent retenir leurs transports quand il est prononcé. »

Le même Père observe que la sainte Vierge est véritablement l’étoile sortie de Jacob, et placée au-dessus de cette mer redoutable pour nous éclairer par les mérites et par l’exemple de sa vie.

« Ô vous ! dit-il, qui êtes battus par les tempêtes de ce monde ; levez les yeux vers cet astre brillant, si vous ne voulez point être submergés par les flots. Si les vents des tentations s’élèvent, si vous tombez parmi les rochers des tribulations, regardez l’étoile, invoquez Marie. Si vous êtes tourmentés par les vagues de l’orgueil, de l’ambition, de la médisance, de la jalousie, jetez les yeux sur l’étoile, invoquez Marie.

Si vous commencez à tomber dans le gouffre de la mélancolie ou du désespoir, pensez à Marie. Ayez recours à elle dans les dangers, dans les détresses, dans les perplexités ; qu’elle ne sorte ni de votre bouche, ni de votre cœur. Avec elle, vous n’avez rien à craindre ; lorsqu’elle vous sert de guide, vous ne vous lassez jamais. »

Tels sont les sentiments que le nom de Marie doit sans cesse nous inspirer. Ces mots : Je vous salue, annoncent de notre part des sentiments de joie et de congratulation. L’Archange les adressa à la sainte Vierge, pour lui témoigner le respect dont il était pénétré.

Quoiqu’accoutumé à la gloire des Esprits bien heureux, il fut étonné de celle de Marie, qui était destinée à devenir la mère de Dieu ; et que toute la cour céleste ne pouvait considérer qu’avec ravissement. Apprenons de là avec quelle humilité des pécheurs comme nous doivent adresser à la sainte Vierge la même salutation.

Mais écoutons l’auteur de l’Imitation, Thomas à Kempis, paraphraser cette salutation : « Je m’approcherai de vous avec respect, avec dévotion et avec une humble confiance, lorsqu’il s’agira de vous offrir la salutation de l’Ange : je vous l’offre donc, la tête courbée par respect pour votre personne sacrée, et je désire que tous les Esprits célestes puissent la répéter pour moi cent mille fois, et beaucoup plus souvent.

Je ne connais rien de plus glorieux pour vous, ni de plus consolant pour nous. Que ceux qui aiment votre saint Nom écoutent, et se rendent attentifs. Les cieux se réjouissent et toute la terre doit être saisie d’étonnement quand je dis : Je vous salue, Marie. Le démon et l’enfer tremblent quand je répète : Je vous salue, Marie. La tristesse disparaît, et une joie nouvelle remplit mon âme, quand je dis : Je vous salue, Marie.

Telle est la douceur de cette salutation, qu’il n’y a point d’expressions capables de la peindre ; elle est dans le cœur trop profondément, pour que les paroles puissent la rendre. Je me prosterne donc de nouveau devant vous, ô la plus sainte des vierges ! pour vous dire : Je vous salue, Marie, pleine de grâces….

Qui me donnera de satisfaire le désir que j’ai de vous honorer de toutes les puissances de mon âme ? Puissent tous mes membres être changés en langues et en voix de feu, pour vous glorifier sans cesse.

O sainte Mère de Dieu ! prosterné en votre présence, pénétré d’une sincère dévotion de cœur et tout rempli de vénération pour votre nom, je vous présente la joie que vous causa la salutation qui vous fut adressée par l’archange Gabriel ; puissé-je répéter avec une bouche aussi pure que l’or, et avec une affection brûlante : Je vous salue, Marie, pleine de grâces, le Seigneur est avec vous ! »

Nous nous unissons aux sentiments de respect et de congratulation que l’Ange fit éclater, lorsque nous appelons la sainte Vierge pleine de grâces ! Sa dignité ne venait point du sang royal de David qui coulait dans ses veines, ni d’aucun autre avantage temporel, mais des dons extraordinaires par lesquels Dieu la distingua des autres créatures.

Destinée à devenir la mère de l’auteur de la grâce, elle fut comblée de toutes les faveurs dont est capable un être fini. « Elle fut remplie, selon Bède, de l’océan du Saint-Esprit qui se répandit sur elle. »

Elle dut être enrichie des trésors de la grâce à proportion de l’intimité des rapports qu’elle devait avoir avec celui qui en est le principe. C’est pour cela que l’Église lui applique ces paroles du cantique des cantiques : « Votre beauté est parfaite, il n’y a point de tache en vous. »

L’éloge de la sainte Vierge, renfermé dans les mots : « le Seigneur est avec vous », est une suite du précédent. Dieu, par son immensité et par sa toute-puissance, est avec toutes les créatures, parce que toutes les créatures sont par lui ce qu’elles sont ; mais il est bien plus intimement avec les justes, demeurant en eux par sa grâce, et leur faisant ressentir les plus précieux effets de sa bonté.

Quant à Marie, elle est véritablement pleine de grâces, et à ce titre élevée au-dessus de toutes les créatures ; elle a aussi une union plus intime avec Jésus-Christ dont elle est la mère.

L’amour dont elle brûle surpasse celui des Séraphins ; elle est par excellence lé tabernacle du Très-Haut, qui le comble spécialement des dons que produit une présence aussi extraordinaire, et qui déploie à son égard tous les trésors de sa munificence.

« Vous êtes bénie entre toutes les femmes », lui dirent l’Archange et sainte Élisabeth. C’est à bien juste titre qu’il est dit de Marie qu’elle est au-dessus de toutes les femmes, puisqu’elle a toujours été préservée de la moindre tache du péché, et qu’elle a été l’instrument dont Dieu s’est servi pour lever la malédiction dont le genre humain était chargé.

Lorsque Judith eut délivré Béthulie d’une destruction temporelle, Ozias, prince du peuple, lui dit : « Ô fille, vous êtes bénie au-dessus de toutes les femmes qui sont sur la face de la terre. » Le peuple la bénit tout d’une voix en disant : « Vous êtes la gloire de Jérusalem ; vous êtes la joie d’Israël ; vous êtes l’ornement de votre peuple. »

À combien plus forte raison devons-nous appliquer cet éloge à celle qui a enfanté l’auteur même de toutes les bénédictions célestes qui se répandent sur nous ? Marie pouvait donc dire d’elle-même avec justice : « Toutes les générations futures m’appelleront bienheureuse. »

 Résolution.

Prenons la résolution de bien comprendre, de bien méditer, et surtout de dire avec un cœur pur et dévoué à Marie, la belle prière qui lui est consacrée, afin qu’en prononçant les paroles qui la composent, nous soyons pénétrés des sentiments qui inondent le cœur de fidèles serviteurs, et dont la lecture de ce jour nous donne quelque idée. Oh ! que de charmes nous trouvons dans la récitation du chapelet si nous le disons animés du même respect, du même amour, de la même confiance.

 PRIÈRE

La grâce que je vous conjure, Vierge sainte, de m’obtenir de votre divin Fils, c’est de vous aimer, vous honorer, vous proclamer bienheureuse, parce que vous avez été pleine de grâces et que le Seigneur est avec vous ; telle est dorénavant mon occupation la plus agréable, car aucune autre n’est aussi propre à m’attirer votre bénédiction et le secours d’en haut. Ainsi soit-il !

D’après le manuel de Liége 1847

DIEU AVEC NOUS

Cette prière de Marie, ce rosaire est précisément cela, parce que dès le début il a été pénétré de la « logique du cœur ». La mère en effet est un cœur. Et la prière s’est formée dans ce cœur grâce à une expérience extraordinairement belle à laquelle elle a pris part: grâce au mystère de l’Incarnation.

Dieu a donné, il y a longtemps déjà, un tel signe: « Voici que la Vierge concevra un fils qu’elle appel­lera Emmanuel » (Is 7, 14). Emmanuel « qui si­gnifie Dieu avec nous » (Mt 1, 23). Avec nous et pour nous: « pour rassembler dans l’unité les en­fants de Dieu dispersés » (Jn 11, 52).
Saint Jean-Paul II – Osservatore Romano du 30-10-1979

MOIS DU ROSAIRE Jour 3 Du Chapelet

MOIS DU ROSAIRE – jour 3 – Du chapelet

Mois du Rosaire - Je vous bénirai devant le Seigneur
Mois du Rosaire – Je vous bénirai devant le Seigneur

Si la sagesse du monde affecte quelquefois du mépris pour les pratiques consacrées par la religion ou ennoblies par l’exemple des Saints, c’est qu’elle dédaigne souvent de s’instruire de ce qu’elle ignore. Éclairons et dévoilons d’abord l’origine de cette dévotion du chapelet.

C’était la coutume des anciens peuples dans les pays orientaux d’offrir des couronnes de roses aux personnes distinguées par leur mérite ou par leur dignité : on ne croyait pas pouvoir les honorer mieux que par cette sorte de présent, et les chrétiens se plaisaient à honorer ainsi la sainte Vierge et les Saints.

Un grand pontife, un illustre docteur, celui des saints Pères que l’on a surnommé le théologien par excellence, à cause de la pureté de sa doctrine, Saint Grégoire de Nazianze, dans le transport de son amour si tendre pour la sainte Vierge, fut inspiré de substituer à la couronne matérielle de roses, une couronne spirituelle de prières, persuadé qu’elle serait plus agréable à la Mère de Dieu.

Il composa à cet effet une suite ou couronne de prières, issue des plus belles louanges, des plus glorieux titres et des plus excellentes prérogatives de Marie : c’était à peu près comme les prières appelées litanies.

Cette invention ingénieuse du quatrième siècle avait son prix et son mérite pour les personnes instruites qui pouvaient se rendre cette sorte de prières familière ; mais cette heureuse idée avait besoin, pour être à la portée de tous et pour devenir populaire, d’être composée des prières les plus ordinaires de l’Église, c’est-à-dire, de l’Oraison dominicale, de la Salutation angélique et de la profession de foi du chrétien.

C’est l’idée que réalisa, dans le cinquième siècle, Sainte Brigide patronne de l’Irlande, qu’il ne faut pas confondre, comme on le fait souvent, avec Sainte Brigitte, veuve, princesse de Suède, morte à Rome en 1373. Pour faciliter cette dévotion nouvelle, il fallait fixer un certain ordre dans ces prières, et trouver un moyen de les distribuer sans confusion, et de les distinguer sans méprise.

Pour éviter donc un certain travail de mémoire et ne pas distraire de l’attention de la prière même, Sainte Brigide adopta l’usage des anachorètes ou solitaires de l’Orient, qui, dans ces premiers siècles, se servaient de petits globules de pierre ou de bois, pour mieux compter le nombre de leurs prières ; et elle pensa qu’il fallait enfiler ces grains en forme de couronne, et en avoir de différentes grosseurs pour distinguer chaque prière différente.

Elle introduisit d’abord dans la Communauté qu’elle avait établie sous la règle de Saint Benoit, cet usage qui se répandit ensuite partout.

Sainte Gertrude, vierge, abbesse de Nivelle, dans le Brabant, et qui vivait dans le septième siècle, se servait de cette sorte de chapelet comme on le voit dans sa vie ; un concile, tenu en Angleterre en 810, fait aussi mention de la même dévotion, comme d’une pratique en usage alors depuis longtemps ; et le fameux Pierre l’ermite, le promoteur de la 1ère croisade, dans le onzième siècle, fit adopter aux croisés cette manière de prier à l’aide du chapelet pendu à leur ceinture.

Il est résulté de tous ces faits que l’on a attribué l’origine du chapelet, tantôt aux premiers anachorètes, tantôt à sainte Gertrude ou à Pierre l’ermite ; tandis que cette heureuse idée de saint Grégoire de Nazianze a été perfectionnée et promulguée par sainte Brigide, vierge d’Irlande, vers l’an 499 (et non par sainte Brigitte de Suède, qui ne naquit qu’en 1302).

Nous avons vu que le chapelet ou couronne tire son origine des couronnes de roses que l’on déposait sur les autels, en l’honneur de Marie ou des Saints ; mais cette sorte de couronne de roses, que l’on appelle en latin et en italien corona, se nommait dans la basse latinité, capellina ; en vieux français, chapel de roses ; d’où est dérivé le diminutif chapelet ou petit chapel, petite couronne.

L’usage du chapelet est une excellente pratique, pourvu qu’on ait soin en le récitant, de joindre l’esprit à la lettre et d’en écarter toute sorte de superstition, comme d’attribuer l’efficacité de la prière à ce nombre déterminé de Pater et d’Ave plutôt qu’à un autre nombre.

Mais, si en récitant un certain nombre de Pater et d’Ave, on n’a d’autre intention que de se conformer au nombre fixé par l’Église pour gagner l’indulgence qu’elle y a attachée, on ne fait assurément rien de ridicule ni de superstitieux, et c’est même une pratique louable et excellente.

En effet, l’excellence d’une dévotion se tire de la fin que l’on se propose, des moyens que l’on emploie et des avantages qui en résultent ; or, le chapelet a pour fin principale d’honorer Jésus et Marie ; les moyens qu’il fait employer sont : la prière, la méditation et l’imitation des Saints qui ont pratiqué cette dévotion; les avantages qu’il procure sont : toutes les faveurs, les grâces et les prérogatives qui sont attachées à sa récitation.

Ainsi l’on peut dire avec fondement que celui qui récite le chapelet assidûment, y apprend le secret de bien prier, y trouve les moyens de bien vivre, et obtient par la ferveur de ses dispositions, les grâces nécessaires pour bien mourir. Quoi de plus excellent, de plus utile pour procurer la gloire de Dieu, l’honneur de Marie et le salut de notre âme ?

Du reste, l’excellence de la dévotion du chapelet étant la même que l’excellence de la dévotion du rosaire, en traitant de cette dernière dévotion, des avantages qu’elle renferme et des prodiges que Dieu a opérés en sa faveur, on sera convaincu qu’elle doit être chère aux fidèles et faire leurs délices par les garanties, les ressources et les avantages qu’elle leur offre.

Est-il nécessaire de dire un mot de l’objection faite par les contempteurs de cette pratique, qui demandent pourquoi tant de Pater, tant d’Ave, tant d’ennuyeuses répétitions ? — Eh ! qu’est-ce que toutes les prières de l’Église aux yeux de Dieu, sinon des milliers de paroles qui se rapportent à un même sentiment d’amour ? Qu’on l’exprime en Pater, en Ave ou en d’autres prières, n’est-ce pas le même hommage rendu an Seigneur ?

Ennuyeuses répétitions ! Et pour qui ennuyeuses ? Est-ce pour Dieu et pour la sainte Vierge ? Mais non ! Est-ce que Dieu et la sainte Vierge peuvent s’ennuyer ? Est-ce d’ailleurs un ennui pour un bon père, pour une bonne mère, d’entendre un enfant répéter mille fois : Je vous aime ? de sentir mille fois l’étreinte de ses bras qui les serrent ?

Notre Dieu est-il un moins bon père, Marie une moins bonne mère que ceux que nous avons sur la terre ? Sont-ils plus susceptibles d’ennui ? Pour qui donc est cet ennui ? Pour ceux qui ne goûtent pas les choses de Dieu. (S. Paul.)

Mais l’âme fidèle à Marie, se lasserait-elle jamais de lui dire affectueusement : Je vous salue, Marie ; — Sainte Mère de Dieu, priez pour moi ? Non, le vrai disciple de Jésus-Christ, ne peut pas se lasser, s’ennuyer de répéter sans cesse : Notre Père, qui es dans les cieux.

Résolution

Prenons la résolution de réciter fréquemment le chapelet, tous les jours même à l’exemple de tant de fervents serviteurs et de ferventes servantes de Marie. Quelles que soient nos occupations, nous pouvons trouver le temps de le réciter, soit en commun, soit en notre particulier, en voyage, en travaillant, etc. ; et, si nous le disons avec attention et dévotion, nous ne tarderons pas d’en recueillir les fruits les plus abondants.

PRlÈRE

Mère de Dieu, vous êtes aussi la nôtre et nous vous saluons mille fois ; jetez sur nous des regards de complaisance et accordez-nous votre bénédiction lorsqu’en disant notre chapelet, nous répétons affectueusement le salut ineffable que vous adressa l’envoyé du ciel, l’ange Gabriel, le jour de l’Annonciation.

L’assurance où nous sommes que cette pratique de dévotion, cette prière vous est agréable, nous remplit de la confiance la plus entière. Ô Mère tendre et puissante ! daignez-nous obtenir du Dieu de bonté les grâces qui nous sont nécessaires pour nous montrer en tout et partout de vrais enfants de Marie.
Ainsi soit-il.

D’après de manuel de  Liége 1847

LA PRIÈRE DE MARIE OUVERTE VERS LA TERRE

Et c’est pour cela que cette prière de Marie, immer­gée dans la lumière de Dieu lui-même, reste en même temps « toujours ouverte vers la terre ». Vers tous les problèmes humains. Vers les problèmes de chaque homme et, en même temps, de toutes les communautés humaines, des familles, des nations; vers les problèmes internationaux de l’humanité.

Cette prière de Marie, ce Rosaire, est constamment ouvert « vers toute la mission de l’Église », vers ses difficultés et ses espérances, vers les persécutions et les incompréhensions, vers tout service qu’elle ac­complit en faveur des hommes et des peuples.

Saint Jean-Paul II – Osservatore Romano du 30-10-1979

Texte présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse

Jésus-Christ notre espérance III. La Pâque de Jésus

Jésus-Christ notre espérance III. La Pâque de Jésus

LÉON XIV

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 1er octobre 2025

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Cycle de catéchèse – Jubilé 2025. Jésus-Christ notre espérance III. La Pâque de Jésus. 9. La résurrection. « La paix soit avec vous ! » (Jn 20,21)

Chers frères et sœurs, bonjour !

Le centre de notre foi et le cœur de notre espérance sont fermement enracinés dans la résurrection du Christ. En lisant attentivement les Évangiles, nous réalisons que ce mystère est surprenant non seulement parce qu’un homme – le Fils de Dieu – est ressuscité des morts, mais aussi pour la manière choisie pour le faire.

En effet, la résurrection de Jésus n’est pas un triomphe pompeux, ce n’est pas une revanche ou une vengeance contre ses ennemis. C’est le merveilleux témoignage de la capacité de l’amour à se relever après une grande défaite pour continuer son irrépressible chemin.

Lorsque nous nous relevons après un traumatisme causé par d’autres, la première réaction est souvent la colère, le désir de faire payer à quelqu’un ce que nous avons subi. Le Ressuscité ne réagit pas ainsi. Sorti des enfers de la mort, Jésus ne se venge pas. Il ne revient pas avec des gestes de puissance, mais manifeste avec douceur la joie d’un amour plus grand que toute blessure et plus fort que toute trahison.

Le Ressuscité n’éprouve aucun besoin de rétablir ou d’affirmer sa supériorité. Il apparaît à ses amis – les disciples – et il le fait avec une extrême discrétion, sans les forcer leur capacité à l’accepter. Son unique désir est d’être à nouveau en communion avec eux en les aidant à surmonter leur sentiment de culpabilité. Nous le voyons très bien au cénacle, où le Seigneur apparaît à ses amis enfermés dans la peur.

C’est un moment qui exprime une force extraordinaire : Jésus, après être descendu dans les abîmes de la mort pour libérer ceux qui y étaient emprisonnés, entre dans la chambre fermée de qui est paralysé par la peur, en apportant un don que personne n’aurait osé espérer : la paix.

Sa salutation est simple, presque ordinaire : « La paix soit avec vous ! » (Jn 20,19). Mais elle s’accompagne d’un geste si beau qu’il en est presque inconvenant : Jésus montre aux disciples ses mains et son côté avec les marques de sa passion. Pourquoi dévoiler ces blessures devant qui, en ces heures dramatiques, l’a renié et abandonné ? Pourquoi ne pas cacher ces signes de douleur et éviter de rouvrir la blessure de la honte ?

Pourtant, l’Évangile dit que, voyant le Seigneur, les disciples se réjouirent (cf. Jn 20, 20). La raison en est profonde : Jésus est maintenant pleinement réconcilié avec tout ce qu’il a souffert. Il n’y a pas d’ombre de rancœur. Les blessures ne servent pas à faire des reproches, mais à confirmer un amour plus fort que toute infidélité. Elles sont la preuve qu’au moment même de notre échec, Dieu n’a pas reculé. Il ne nous a pas abandonnés.

Ainsi, le Seigneur se montre nu et désarmé. Il n’exige rien, il ne fait pas de chantage. C’est un amour qui n’humilie pas, c’est la paix de celui qui a souffert par amour et qui peut finalement affirmer que cela en valait la peine.

Nous, en revanche, nous masquons souvent nos blessures par orgueil ou par crainte de paraître faibles. Nous disons « ce n’est pas grave », « c’est du passé », mais nous ne sommes pas vraiment en paix avec les trahisons qui nous ont blessés. Parfois, nous préférons cacher notre lutte pour pardonner pour ne pas paraître vulnérables ou risquer de souffrir à nouveau.

Ce n’est pas le cas de Jésus. Il offre ses blessures comme une garantie de pardon. Et il montre que la résurrection n’est pas l’effacement du passé, mais sa transfiguration en une espérance de miséricorde.

Ensuite, le Seigneur répète : « La paix soit avec vous ! » Et il ajoute : « Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie » (v. 21). Par ces paroles, il confie aux apôtres une tâche qui n’est pas tant un pouvoir qu’une responsabilité : être dans le monde des instruments de réconciliation. Comme s’il disait : « Qui pourra annoncer le visage miséricordieux du Père, sinon vous, qui avez fait l’expérience de l’échec et du pardon ? »

Jésus souffle sur eux et leur donne l’Esprit Saint (v. 22). C’est le même Esprit qui l’a soutenu dans l’obéissance au Père et dans l’amour jusqu’à la croix. Dès lors, les apôtres ne pourront plus taire ce qu’ils ont vu et entendu : Dieu pardonne, relève, redonne confiance.

Tel est le cœur de la mission de l’Église : non pas administrer un pouvoir sur les autres, mais communiquer la joie de qui a été aimé alors qu’il ne le méritait pas. C’est cette force qui a fait naître et grandir la communauté chrétienne : des hommes et des femmes qui ont découvert la beauté du retour à la vie pour pouvoir la donner aux autres.

Chers frères et sœurs, nous aussi nous sommes envoyés. À nous aussi, le Seigneur montre ses blessures et dit : La paix soit avec vous. N’ayez pas peur de montrer vos blessures guéries par la miséricorde. N’ayez pas peur de vous approcher de ceux qui sont enfermés dans la peur ou la culpabilité. Que le souffle de l’Esprit fasse aussi de nous des témoins de cette paix et de cet amour plus fort que toutes les défaites.

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Je salue cordialement les personnes de langue française, en particulier les pèlerins venus de France, spécialement le Séminaire Saint-Yves de Rennes.

Frères et sœurs, guéris de nos blessures par la miséricorde de Dieu et remplis de l’Esprit Saint, devenons témoins de la paix et de l’amour plus forts que nos échecs et nos divisions.

Que Dieu vous bénisse !

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APPEL

Je suis attristé par les nouvelles en provenance de Madagascar concernant les affrontements violents entre les forces de l’ordre et de jeunes manifestants, qui ont entraîné la mort de certains d’entre eux et une centaine de blessés. Prions le Seigneur afin d’éviter toujours toute forme de violence et favoriser la recherche constante de l’harmonie sociale à travers la promotion de la justice et du bien commun.

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Résumé de la catéchèse du Saint-Père

Frères et sœurs, le centre de notre foi et le cœur de notre espérance sont enracinés dans la résurrection du Christ. La résurrection de Jésus est le témoignage merveilleux de la capacité de l’amour à se relever après une défaite pour poursuivre sa marche inarrêtable. Le Seigneur manifeste avec douceur la joie d’un amour plus grand que la blessure et plus fort que la trahison.

L’unique désir du Ressuscité est d’être à nouveau en communion avec ses disciples, en les aidant à dépasser leur culpabilité. Il apporte aux disciples, paralysés par la peur, un don particulier :la paix ; la paix de celui qui a souffert par amour. Parfois nous masquons nos blessures par orgueil ou par crainte d’apparaître faibles. Le Christ offre ses plaies comme garantie du pardon.

La Résurrection n’est pas une suppression du passé, mais sa transfiguration en une espérance de miséricorde. Jésus donne à ses apôtres d’être dans le monde des instruments de réconciliation. La mission de l’Église est de communiquer la joie de celui qui a été aimé lorsqu’il ne le méritait pas.

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Texte présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse