Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

Dieu veut la miséricorde…

… pas la rigidité de ses ministres

06-10-2015 source : Radio Vatican

Gardons-nous d’avoir un cœur dur qui ne laisse pas entrer la miséricorde de Dieu. C’est le sens de l’homélie du Pape François de ce mardi matin lors de la messe célébrée en la chapelle de la Maison Sainte-Marthe au Vatican. Avant de rejoindre les pères synodaux pour la suite des travaux du Synode sur la famille, le Pape a exhorté chacun d’entre nous à ne pas résister à la miséricorde du Seigneur, en croyant que nos propres pensées ou une liste de commandements à suivre sont plus importantes.

Commentant la première lecture de ce mardi, tirée du Livre de Jonas, le Pape rappelle que la ville de Ninive se convertit grâce à la prédication du prophète. Ce dernier, personnage têtu, a pourtant résisté aux injonctions de Dieu avant de s’y plier. L’histoire de Jonas et Ninive s’articule ainsi en trois chapitres explique le Pape : « la résistance à la mission que le Seigneur lui confie », l’obéissance et quand on obéit on fait des miracle », et « la résistance à la miséricorde Dieu ».

Jonas est amer car il voit Dieu pardonner aux habitants de Ninive alors qu’il a tout fait comme Dieu le commandait dans son passé. Jonas se ferme ainsi à la miséricorde de Dieu, croyant que sa prédication était plus importante.

« Ce drame, Jésus lui aussi l’a vécu avec les docteurs de la Loi qui ne comprenaient pas pourquoi Il ne laissait pas lapider cette femme adultère. Ils ne comprenaient pas la miséricorde ». Or, « là où est le Seigneur, il y a la miséricorde. Et saint Ambroise ajoutait : là où il y a la rigidité, il y a ses ministres ».

Le Pape a ainsi demandé de prier pour que, à l’approche du jubilé de la miséricorde, les fidèles sachent ce que veut dire la miséricorde.

le Synode est une expression ecclésiale

… qui lit la réalité avec le cœur de Dieu

Un an après le Synode extraordinaire, le Synode ordinaire sur la Famille s’est ouvert formellement ce lundi matin au Vatican avec la première séance plénière ouverte à la presse. Après un temps de prière, le Pape François a rappelé quelques règles, pour enraciner ces trois semaines dans une dynamique réellement spirituelle, dans un esprit de communion et non pas d’affrontements stériles.

« Je voudrais rappeler que le Synode n’est pas un congrès, un parloir, ni un parlement ou un sénat. Le Synode est en fait une expression ecclésiale, c’est-à-dire l’Église qui chemine ensemble pour lire la réalité avec les yeux de la foi et avec le cœur de Dieu. C’est l’Église qui s’interroge sur la fidélité au dépôt de la foi, qui ne représente pas un musée à garder ni à sauvegarder, mais une source vive à laquelle l’Église se désaltère. »

Le Pape François a invité les participants à faire preuve de zèle pastoral et doctrinal, de sagesse et de franchise, en ayant toujours les yeux tournés vers « le bien de l’Église et des familles et la loi suprême, la suprema lex : le salut des âmes. »

« Le Synode n’est pas un parlement où pour rejoindre un consensus on aurait recourt à la négociation, au pacte ou aux compromis ; l’unique méthode du Synode est celle de s’ouvrir à l’Esprit Saint avec courage apostolique, humilité évangélique et avec oraison confiante. »

« l’Esprit parle à travers la langue de toutes les personnes qui se laissent guider par le Dieu qui surprend toujours, par le Dieu qui se révèle aux petits, c’est-à-dire qui se cache aux savants et aux intelligents, par le Dieu qui a créé la loi et le sabbat pour l’homme et non vice-versa, par le Dieu qui laisse les 99 brebis pour chercher la seule brebis égarée, par le Dieu qui est toujours plus grand que nos logiques et nos calculs. »

L’archevêque de Paris, le cardinal André Vingt-Trois, en tant que président délégué du Synode, a rappelé que « ces trois semaines de travail intense seront une expérience d’Église importante : chercher avec conviction et humilité à faire grandir la communion. Malgré nos différences, nous ne voulons pas vivre ce temps comme une épreuve de force dont les micros et les cameras seraient les arbitres. Nous voulons le vivre comme un temps de conversion commune, dans la force de la communion ».

être une société-famille

et non pas une société-forteresse

Lors de la prière de l’angélus, le Pape François a invité les nombreux fidèles rassemblés place Saint-Pierre à « soutenir par la prière les travaux du synode » sur la famille « afin que l’Esprit-Saint rende les pères synodaux pleinement dociles à ses inspirations. les Pères synodaux, venant de toutes les régions du monde et réunis autour du Successeur de Pierre, réfléchiront durant trois semaines à la vocation et la mission de la famille dans l’Église et dans la société, pour un attentif discernement spirituel et pastoral ».

Le Saint-Père qui s’est ensuite attardé sur la liturgie de ce dimanche qui propose « le texte fondamental de la Genèse sur la complémentarité et la réciprocité entre l’homme et la femme (Gen 2,18- 24) » a appelé à construire des « sociétés-famille », capable d’accueillir chaque enfants avec amour. Aujourd’hui, « demandons au Seigneur que tous les parents et les éducateurs dans le monde, ainsi que la société toute entière, soient des instruments de l’accueil et de l’amour avec lesquels Jésus embrasse les plus petits ». « Jésus regarde dans leurs cœurs avec la tendresse et la sollicitude d’un père et dans le même temps d’une mère ».

Le Pape François a alors dit penser à « tant d’enfants affamés, abandonnés, exploités, contraints à la guerre, rejetés. « Il est douloureux de voir les images d’enfants malheureux, avec le regard perdu, fuyant la pauvreté et les conflits, qui frappent à nos portes et à nos cœurs implorant de l’aide ». Devant ces nombreux drames, et alors que l’Europe fait face depuis plusieurs semaines à l’arrivée massive sur son sol de migrants et réfugiés, parmi lesquels de nombreux enfants, le Saint-Père demande « que le Seigneur nous aide à ne pas être une société-forteresse mais une société-famille, capable d’accueillir, avec des règles appropriées, mais d’accueillir toujours avec amour ».

Prières pour les victimes au Guatemala et en France

Après l’angélus, le Pape a prié « pour les victimes du glissement de terrain qui a frappé tout un village au Guatemala et pour celles des inondations survenues sur la Côte d’Azur, en France ». « Nous sommes proches des populations durement touchées, également à travers une solidarité concrète. »

Ce samedi à Santander, en Espagne ont été proclamés bienheureux Pio Heredia Zubia et ses 17 compagnons et compagnes, religieux trappistes et religieuses cisterciennes, tués en raison de leur foi lors de la Guerre civile espagnole. « Louons le Seigneur pour ces courageux témoins, et par leur intercession, supplions-le de libérer le monde du fléau de la guerre. »