Archives de catégorie : Billet

sur la Médaille Miraculeuse, l’Église dans le monde

une certaine image de Rome

une certaine image de Rome

Aujourd’hui, je veux vous parler de Rome. Je conserve très vivant le souvenir de ma première rencontre avec la ville éternelle. C’était à la fin de l’automne 1946. J’étais venu ici après mon ordination sacerdotale pour y continuer mes études.

Lorsque je suis arrivé, je me faisais une certaine image de Rome à partir de l’histoire, de la littérature et de toute la tradition chrétienne. Pendant plusieurs jours j’ai parcouru la ville (qui n’était pas aussi grande qu’aujourd’hui et qui comptait autour d’un million d’habitants), et je n’arrivais pas à retrouver tout à fait l’image que depuis longtemps je me faisais de Rome.

Mais petit à petit, je l’ai retrouvée, surtout en visitant les plus anciennes basiliques, mais plus encore en visitant les catacombes. C’était la Rome des premiers temps du christianisme, la Rome des apôtres, la Rome des martyrs. Cette Rome, qui est à l’origine de l’Église, est en même temps à l’origine de la grande culture dont nous avons hérité.

C’est cette Rome que je veux aujourd’hui saluer avec la plus profonde vénération et le plus grand amour.

Le temps du carême, [dont nous approchons], nous introduit chaque année dans les secrets de cette Rome et nous appelle à en suivre les traces. Je le ferai cette année pour la première fois comme évêque de Rome. Aurais-je pu penser à cela quand je suis venu ici pour la première fois ? Les desseins de la providence divine sont vraiment insondables.

Cependant, l’histoire spirituelle de Rome, l’héritage des apôtres, la tradition des premières basiliques chrétiennes et des catacombes trouvent un vif écho. Je souhaite de tout cœur que puissent y persévérer la foi, l’espérance et l’amour que Jésus-Christ a mis d’une façon indestructible dans le cœur de l’homme.

Celui qui participe à l’amour du Christ pour l’homme ne peut pas ne pas être rempli de tristesse et de crainte devant les vies qui sont sacrifiées ou menacées, devant les souffrances et les épreuves des combattants et des populations. Je pense en particulier aux enfants, aux vieillards, aux malades.

Aucune distance géographique et aucune divergence idéologique ne peuvent affaiblir le sentiment de fraternité qui nous unit à tout être humain vivant en ce monde, même s’il n’est pas baptisé. Nous devons penser aussi que parmi les militaires et les civils qui sont pris dans la guerre, certains sont nos frères dans la foi.

Que nos prières — la vôtre et la mienne — s’élèvent avec ferveur pour ces populations qui me sont toutes sincèrement chères, de quelque côté qu’elles soient, et à qui va notre affection.

Prions aussi pour que ne vienne pas à se vérifier la crainte, croissante et diffuse, que si l’on ne trouve pas de solutions opportunes, justes et honorables, l’on n’aille vers une aggravation des souffrances et — Dieu nous en préserve ! — vers des répercussions plus vastes et plus terribles. C’est là une hypothèse que je ne veux même pas envisager.

Que la Sainte Vierge, mère du Christ et notre mère, protège ces peuples ; qu’elle intercède pour qu’ils fassent preuve de compréhension et qu’ils soient disposés à s’entendre ; qu’elle éloigne de tous le spectre de la destruction et de la mort.

Saint JEAN-PAUL II ANGÉLUS Dimanche 25 février 1979

© Copyright 1979 – Libreria Editrice Vaticana

Lettre à la famille vincentienne d’Ukraine et d’Europe de l’Est

Lettre à la famille vincentienne d’Ukraine et d’Europe de l’Est

24 février 2022

Famille Vincentienne
Famille Vincentienne

Chers sœurs et frères de notre Conseil national de la Famille Vincentienne en Ukraine et tous les membres de la Famille Vincentienne en Europe de l’Est,

Le monde observe avec horreur comment, une fois de plus, la violence et l’agression dominent la scène médiatique.

Nous ne pouvons pas nous empêcher de sentir les mots du pape François résonner en nous :
« L’humanité, qui se vante de progresser dans la science, dans la pensée, dans tant de belles choses, régresse dans la construction de la paix. Elle est championne pour faire la guerre. Et cela nous fait honte à tous…»

«Une fois de plus, la paix de tous est menacée par des intérêts particuliers. Je voudrais lancer un appel à ceux qui ont des responsabilités politiques, afin qu’ils fassent un sérieux examen de conscience devant Dieu, qui est le Dieu de la paix et non de la guerre, qui est le Père de tous et non de quelques-uns, qui veut que nous soyons des frères et non pas des ennemis. »

Nous sommes nombreux à ne pas pouvoir imaginer la destruction de la vie physique, émotionnelle, économique et spirituelle de notre Famille Vincentienne, des pauvres que vous servez et de vos compatriotes de bonne volonté.

Nous avons prié pour la paix et nous continuerons à prier pour vous et avec vous afin que la justice règne et que la paix revienne sur vos terres.

Si nous pouvons vous aider de quelque manière que ce soit, veuillez nous en informer afin que nous puissions être proches de vous comme l’amour du Christ nous appelle à le faire.

N’oubliez pas que vous n’êtes pas seuls dans cette période d’épreuve. Nous ne vous abandonnerons pas et ne pouvons pas vous abandonner.

Unis dans la prière et dans notre espérance dans le Seigneur ressuscité qui a triomphé sur le péché et la mort.

Le Comité exécutif de la Famille Vincentienne et le Mouvement international de la Famille Vincentienne.

Les vigilantes attentions de la Vierge

Les vigilantes attentions de la Vierge

Notre-Dame du Pilier - cathédrale de Chartres
Notre-Dame du Pilier – cathédrale de Chartres

Songeons à la Vierge dont les vigilantes attentions nous ont tant de fois préservé des risques imprévus, des faciles faux-pas, des amples chutes. N’est-elle pas le Puits de la Bonté sans fond, la Collatrice des dons de la bonne Patience, la Tourière des cœurs secs et clos ; n’est-elle pas surtout l’active et la benoîte Mère ?

Toujours penchée sur le grabat des âmes, Elle lave les plaies, panse les blessures, réconforte les défaillantes langueurs des conversions. Par-delà les âges, Elle demeure l’éternelle orante et l’éternelle suppliée; miséricordieuse et reconnaissante, à la fois; miséricordieuse pour ces infortunes qu’Elle allège et reconnaissante envers elles.

Elle est en effet l’obligée de nos fautes, car sans le péché de l’homme, Jésus ne serait point né sous l’aspect peccamineux de notre ressemblance et Elle n’aurait pu dès lors être la génitrice immaculée d’un Dieu.

Notre malheur a donc été la cause initiale de ses joies et c’est, à coup sûr, le plus déconcertant des mystères que ce Bien suprême issu de l’intempérance même du Mal, que ce lien touchant et surérogatoire néanmoins qui nous noue à Elle, car sa gratitude peut paraître superflue puisque son inépuisable miséricorde suffit pour l’attacher à jamais à nous.

D’après Joris Karl Huysmans – La Cathédrale