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Saint Célestin V, 192e pape en 1294, qui abdiqua.

Saint Célestin V, 192e pape en 1294, qui abdiqua.

Célestin V par Niccolò di Tommaso (+1376), Castel Nuovo Naples
Célestin V par Niccolò di Tommaso (+1376), Castel Nuovo Naples

Au château de Fumone, près d’Alatri dans le Latium, en 1296, la naissance au ciel de saint Pierre Célestin. Alors qu’il menait une vie d’ermite dans les Abruzzes, la renommée de sa simplicité et de ses miracles le firent élire comme pontife romain à l’âge de quatre-vingts ans. Il prit le nom de Célestin V, mais il abdiqua la même année, préférant revenir à sa solitude. Il termina sa vie, enfermé, entièrement isolé du monde. (Martyrologe romain)

Pierre Angelerio naquit à Isernia dans les Abruzzes, en l’Italie méridionale, en 1215, de parents simples et craignant Dieu. Il était le onzième d’une famille de douze enfants. Sa mère demandait sans cesse à Dieu que sur les douze, il y en eût au moins un qui se consacrât à son service.

Aussi, quand Pierre manifesta le désir de quitter le monde pour servir le Seigneur, sa mère, malgré l’opposition de ses amis et de ses autres enfants, persista à favoriser son dessein, et prit sur son nécessaire pour le faire instruire.

Dès son jeune âge, Pierre manifesta une grande inclination pour la solitude. A vingt ans il résolut de suivre cet attrait et se retira sur une haute montagne où seules quelques personnes vertueuses venaient le visiter ; elles lui conseillèrent de recevoir le sacerdoce. Il suivit leur conseil, et alla se faire ordonner à Rome.

Après son ordination Pierre se fit admettre dans l’Ordre de St Benoît, obtint l’autorisation de se fixer sur le mont Morron, et y passa cinq années, au milieu de privations de toute sorte. Il se retira ensuite sur le mont Majella ; sa sainte vie y attira bientôt de nombreux disciples désireux de partager son genre de vie et d’imiter ses vertus. Ils habitaient des cabanes dans une solitude sauvage.

On sentait partout la présence de Dieu dans ce lieu ainsi sanctifié. Dieu accorda au saint fondateur le don des miracles : à plusieurs reprises il renouvela dans le monastère les provisions épuisées, et aurait changé l’eau en vin pour per­mettre la célébration de la messe. L’Ordre prit plus tard le nom de « Célestins », du nom de Pierre devenu Pape sous ce nom.

Le pape Nicolas IV était mort en avril 1292, et par suite des intri­gues et des ambitions qui agitaient les cardinaux, après deux ans de vacance le siège pontifical restait encore sans titulaire. Les factions romaines et les cardinaux soumis à l’empereur germanique n’arrivaient pas à s’entendre sur un nom. Pierre reçut du ciel l’inspiration d’écrire aux membres du Sacré Collège une lettre pour leur reprocher cette conduite.

A la lecture de la lettre du saint solitaire l’union se fit immédiatement sur son nom, et le 5 juillet 1294, les cardi­naux réunis à Pérouse l’élurent Pape à l’unanimité. Tiré de sa cellule monastique, il arriva à Aquila monté sur un âne. Le couronnement y eut lieu le 29 août suivant : Pierre prit le nom de Célestin V et fixa sa résidence à Naples, sous la protection du roi Charles II.

Sans expérience des affaires et étant octogénaire, Célestin V se vit bientôt dans l’impossibilité de maîtriser les ambitions et les compéti­tions qui s’agitaient autour de lui, et par suite de  remplir sa charge de chef de l’Église. Après un règne de cinq mois il prit le parti d’abdiquer ; il l’exécuta en plein Consistoire le 13 décembre 1294.

Déjà avant ce fils spirituel de saint Benoît, plusieurs autres papes, saint Pontien par exemple, saint Martin, Jean XVIII et Benoît IX, en des circonstances qui leur rendaient personnellement des plus difficiles le gouvernement de l’Église, avaient abdiqué le suprême pontificat.

Au XIIIe siècle, ces cas avaient été presque oubliés, et les canonistes discutaient pour savoir si une telle renonciation fut jamais permise au pape. Célestin V, en une constitution solennelle, résolut la question dans le sens de la tradition romaine primitive, après quoi, invoquant en sa faveur un semblable droit, il déposa les vêtements pontificaux et retourna aux anciens exercices de sa vie monastique.

Onze jours après l’abdication de Célestin V, le cardinal Gaétani fut élu sous le nom de Boniface VIII. Craignant que Pierre Célestin ne de­vint entre les mains d’un parti séditieux un instrument de schisme, le nouveau pape le retint sous bonne garde dans le château de Fumone près d’Agnani.

C’est là, que Célestin V, après dix mois de réclusion, rendit son âme à Dieu en disant  « Omnis spiritus laudet Dominum : Que toute créature loue le Seigneur ! » C’était le 6 mai 1296. Sa mort fut rendue plus glorieuse encore par l’apparition d’une croix lumineuse que l’on vit briller dans les airs devant la porte de sa retraite.

Pendant sa vie et après sa mort il fit d’éclatants miracles : ils furent examinés suivant les règles. Inscrit au nombre des Saints onze ans après, il fut canonisé par Clément V à Avignon le 5 mai 1313 ; et ce fut le roi Philippe le Bel qui voulut payer les frais de la canonisation.

Dans la Divine Comédie, Dante, emporté par sa haine de partisan, met dans l’enfer … l’ombra di celui che fece per viltade il gran rifiuto : l’ombre de celui qui a fait par lâcheté le grand rejet.

L’Église, au contraire, loua l’humilité du pape Célestin et le proposa même à l’imitation des fidèles, car il est plus prudent et plus sûr de servir le Seigneur dans la simplicité du cœur, que d’ambitionner des places élevées et de graves responsabilités, auxquelles peut-être nos pauvres épaules ne sont ni préparées ni proportionnées.

À l’Aquila, après le tremblement de terre en 2009 qui détruisit Collemagio, la basilique où est vénérée Saint Pierre Célestin, le pape Benoît XVI a remis son pallium à son prédécesseur qui ne l’avait jamais reçu.

Le 5 juillet 2014, en Molise, le pape François a rendu hommage à Célestin V, le premier pape ‘renonciateur’: Fra Pietro da Morrone, ermite devenu pape.

« Il y a une idée forte qui m’a frappé, en pensant à l’héritage de saint Célestin V. Lui, comme saint François d’Assise, avait un sens très fort de la miséricorde de Dieu, et du fait que la miséricorde de Dieu renouvelle le monde.

Pietro del Morrone, comme François d’Assise, connaissait bien la société de son temps, avec sa grande pauvreté. Ils étaient très proches du peuple. Ils avaient la même compassion de Jésus envers tant de gens fatigués et opprimés ; mais ils ne se bornaient pas à dispenser de bons conseils ou de pitoyables consolations.

Ils ont d’abord fait un choix de vie à contre-courant, ils ont choisi de s’appuyer sur la Providence du Père, non seulement comme ascèse personnelle, mais comme témoignage prophétique d’une paternité et d’une fraternité, qui sont le message de l’Évangile de Jésus-Christ…

Voici donc le sentiment d’une nouvelle citoyenneté, que nous ressentons fortement ici, sur cette place en face de la cathédrale, d’où la mémoire de Saint Pierre de Morrone Célestin V parle, que dès cet instant je déclare ouverte, et pendant laquelle la porte de la miséricorde divine sera ouverte à tous.

Ce n’est pas une évasion, ce n’est pas une évasion de la réalité et de ses problèmes, c’est la réponse qui vient de l’Évangile : l’amour comme force de purification des consciences, force de renouvellement des relations sociales, force de conception pour une économie différente , qui se concentre sur la personne, le travail, la famille, plutôt que sur l’argent et le profit.

Nous sommes tous conscients que ce chemin n’est pas celui du monde; nous ne sommes pas des rêveurs, des illusions, nous ne voulons pas non plus créer des oasis à partir de ce monde. Nous pensons plutôt que cette route est la bonne pour tout le monde, c’est la route qui nous rapproche vraiment de la justice et de la paix.

Mais nous savons aussi que nous sommes pécheurs, que nous sommes d’abord toujours tentés de ne pas suivre cette voie et de nous conformer à la mentalité du monde, à la mentalité du pouvoir, à la mentalité de la richesse. C’est pourquoi nous nous confions à la miséricorde de Dieu et nous nous engageons à réaliser avec sa grâce des fruits de conversion et des œuvres de miséricorde. Ces deux choses : convertir et faire des œuvres de miséricorde.

C’est la raison principale de cette année, pour cette année jubilaire célestinienne [2014}. Que la Vierge Marie, Mère de la Miséricorde nous accompagne et nous soutienne toujours dans ce voyage. »

 

 

 

la translation des reliques de saint Vincent de Paul

chapelle Saint Vincent de Paul et sa châsse reliquaire au centre
chapelle Saint Vincent de Paul et sa châsse reliquaire au centre

Le 26 avril 1830, à Paris, s’est déroulé la translation solennelle des reliques de saint Vincent de Paul. La châsse d’argent contenant les précieux restes a été transportée, la veille, dans l’après-midi, de l’Archevêché (tout proche) à Notre-Dame dont le portail, la nef et le chœur, sur l’ordre du roi, ont été tendus de riches draperies.

Depuis, la basilique métropolitaine n’a pas désempli d’une foule avide de s’approcher des reliques du «Père des pauvres». Le matin, le nonce apostolique, Mgr Lambruschini, a célébré la grand’messe pontificale en présence de l’archevêque et d’une dizaine d’évêques.

L’après-midi, à trois heures, le cortège quitte Notre-Dame. Des associations d’hommes, de nombreux Frères des Écoles chrétiennes, les séminaires de Saint-Sulpice, d’Issy, de Saint-Nicolas, du Saint-Esprit et des Irlandais, les prêtres du diocèse, huit cents Filles de la Charité, [dont la novice Catherine Labouré], avec cinquante orphelines, précèdent la châsse.

Entourée des Prêtres de la Mission, elle est portée par dix hommes. Derrière elle, s’avancent deux cents autres Filles de la Charité avec cinquante orphelins, puis les chanoines, les chapelains du roi, dix-sept évêques et l’archevêque. Tandis qu’un peloton de gendarmes ferme le cortège, quatre compagnies de grenadiers et quatre de voltigeurs marchent le long des rangs du clergé.

En sortant de la cathédrale, la procession, au chant des cantiques et au son des musiques militaires, s’engage sur le Petit-Pont et, par la rue Taranne, la rue du Dragon et le carrefour de la Croix-Rouge, atteint la rue de Sèvres. Le long du parcours, les maisons sont décorées.

Dans la chapelle de la Maison-Mère, où n’ont pu entrer, comme le réglait le cérémonial, que les Filles de la Charité, les curés, le chapitre de Notre-Dame et les évêques, la châsse est placée sur une estrade au milieu du chœur.

Mgr de Quélen, en une touchante allocution, déclare au supérieur général, M. Salhorgne, qu’il lui remet avec joie le précieux dépôt. Le successeur de saint Vincent répond. L’heure tardive, — six heures du soir — ne permet pas à Mgr Cottret, évêque de Caryste, et chanoine de Saint-Denis, de prononcer le panégyrique prévu.

C’est par la bénédiction pontificale que s’achève cette belle journée. En des temps moins troublés par la politique, et si la presse n’avait pas entretenu l’animosité contre Charles X et donc plus ou moins indisposé contre une manifestation religieuse autorisée par le gouvernement, la multitude des curieux qui, massés sur les trottoirs, avaient regardé passer l’imposant cortège, aurait sans doute montré son enthousiasme : elle fit preuve de respect, certes, mais aussi de froideur.

Du haut du ciel, l’humilité de saint Vincent devait, au fond, se réjouir du caractère incomplet de ce triomphe que seule une partie du peuple parisien décernait à son corps, à ce corps que son âme avait tant de fois entraîné dans ce Paris dont il fit une Capitale de la Charité.

Des éphémérides de la Congrégation de la Mission concernant la translation des reliques de saint Vincent de Paul

Prêtre ce Jeudi Saint, le père Livinus est décédé

Prêtre ce Jeudi Saint, le père Livinus est décédé

Le religieux nigérian de la communauté des Clercs réguliers de la Mère de Dieu, avait reçu la consécration de Mgr Libanori après avoir reçu l’accord du Pape François. Il avait demandé au Saint-Père la permission d’être ordonné en avance en raison de son état de santé très critique. Les funérailles auront lieu le 26 avril, puis le corps retournera dans son pays natal.

Il n’aura été prêtre que pendant 23 jours, à partir du Jeudi Saint dernier, mais il le sera pour l’éternité, car le sacrement de l’Ordre  rend conforme au Christ prêtre, qui s’offre à lui-même en sacrifice. Paisible et en compagnie de sa communauté, le père Livinus Esomchi Nnamani, 31 ans, est décédé, ce vendredi 23 avril.

L’épreuve de la leucémie

Il y a dix ans, il avait rejoint la communauté religieuse des Clercs réguliers de la Mère de Dieu, dans la ville d’Owerri, au Nigeria, pour commencer sa formation religieuse. Après sa première profession, Livinus Esomchi Nnamani reçoit un diagnostic déclarant qu’il souffrait d’une leucémie. Cette épreuve n’a pas arrêté son chemin de préparation qui, en 2019, l’a amené à Rome, où il séjourna dans un établissement de santé pendant quelques mois.

C’est de cet hôpital qu’il a écrit personnellement au Pape François le 31 mars dernier, mercredi saint. Une lettre écrite quand le jeune homme sent que ses forces commencent à faiblir, afin de demander une dispense pour être ordonné prêtre plus tôt.

La réponse du Saint-Père a été presque immédiate, quelques heures plus tard par l’intermédiaire d’un des évêques auxiliaires de Rome, Mgr Daniele Libanori. Le même prélat rencontra le Pontife le jour suivant pendant la Messe chrismale, recevant de lui la tâche de procéder ce même Jeudi Saint à l’ordination du Père Livinus.

Célébration à l’hôpital 

La célébration fut très simple, à l’hôpital, présidée par l’évêque auxiliaire de Rome, à laquelle ont assisté quelques clercs de sa communauté religieuse et des membres du personnel soignant. Il a reçu le calice et la patène et ses mains ont été ointes du Saint Chrême après la prière de consécration qui a fait de lui un alter Christus, configuré au Christ prêtre.

À partir de ce jour, il a utilisé le peu de force qui lui restait pour célébrer la messe depuis son lit, unissant son sacrifice à celui du Christ, comme lui avait suggéré Mgr Libanori le jour de son ordination. C’est ce qu’il a fait jusqu’au mercredi 22 avril, où, conscient que ses forces diminuent, le Père Livinus demande son confesseur et reçoit de lui la communion.

Dans la matinée du vendredi 23 avril, son supérieur général, un autre prêtre de sa communauté et un jeune homme en discernement vocationnel ont prié le chapelet de la miséricorde à côté de lui à l’hôpital. Immédiatement après, à 11 h 10, le Père Livinus est décédé et ses confrères l’ont confié aux mains de la Vierge avec la prière Sub tuum praesidium.

La célébration de la messe des funérailles est prévue le lundi 26 avril à 11h00 en la paroisse de San Giovanni Leonardi, dans le secteur de Torre Maura. Ensuite, son corps sera transporté dans sa patrie d’origine.

Texte présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse