Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

MOIS DU ROSAIRE – jour 25 – Le Rosaire, prière vocale

MOIS DU ROSAIRE – jour 25 – Le Rosaire, prière vocale

Notre-Dame du Rosaire entourée des quatre groupes de mystères
Notre-Dame du Rosaire entourée des quatre groupes de mystères

Le Rosaire étant tout à la fois un livre de méditation, de prières et d’actions de grâces, il est important pour les fidèles qui veulent pratiquer cette dévotion, de connaître l’excellence de la méditation et la manière du la faire en ce qui concerne particulièrement les Mystères du Rosaire. Toute l’étude du chrétien doit être de méditer les Mystères de Jésus-Christ et de régler sa conduite sur les vertus dont il nous offre le modèle.

Il n’y a de bonheur, de perfection et de salut ici-bas que dans la connaissance, l’amour et l’imitation de notre Divin Sauveur; c’est aussi la fin que Saint Dominique s’est proposée dans l’institution du Rosaire. Ce fut aussi l’intention formelle des souverains Pontifes qui l’ont approuvé et enrichi de l’indulgence; ils ont voulu donner lieu aux fidèles d’étudier et d’accompagner Jésus-Christ dans ses principaux mystères.

« Je répandrai sur la maison de David et sur les habitants de Jérusalem, l’Esprit de grâce et de prière », dit Dieu au prophète Zacharie. Dieu envoya de nouveau cet Esprit en instituant dans l’Église le Rosaire qui unit d’une manière si salutaire la prière et la méditation. La prière est comme le flambeau dont la méditation reçoit la lumière et l’ardeur. De là le Rosaire est appelé la reine de toutes les prières.

Prier, c’est élever son âme à Dieu pour l’adorer, le remercier et lui demander tout ce qui nous est nécessaire. II y a deux sortes de prières: la prière vocale et la prière mentale; elles sont unies dans la pratique du Rosaire, puisqu’en même temps qu’on prononce des paroles, l’esprit doit être occupé de la méditation d’un Mystère.

Nous traiterons aujourd’hui de la prière vocale, et les jours suivants de la prière mentale ou méditation. Il n’est pas d’acte de religion plus commun ni plus ordinaire que la prière. Tout retentit des louanges du Seigneur et des vœux qu’on lui adresse, soit en récitant le rosaire, soit autrement, mais de cœur et d’esprit, une prière qui puisse être agréable au Seigneur.

En effet, la prière doit être un entretien avec Dieu, où l’âme admise, pour ainsi dire, et introduite dans le sanctuaire, expose au Seigneur ses besoins, lui représente ses misères, lui découvre ses tentations et ses faiblesses, et, pénétrée des plus vifs sentiments de respect, d’amour et de reconnaissance, elle tâche de l’honorer autant par sa profonde soumission à ses ordres, que par sa confiance et ses vœux.

Un acte de religion si parfait, pas une pratique purement extérieure, faite avec attention et dévotion intérieure. Le vrai culte dépend pour ainsi dire, de notre disposition; Dieu peut être adoré et prié partout pourvu que ce soit partout en esprit et en vérité qu’on l’adore et qu’on le prie. Toujours prêt à pourvoir à tous nos besoins, il demande seulement qu’on les lui expose par la prière.

Dieu étant si disposé à écouter et à exaucer nos vœux, par la récitation du rosaire, pensons bien que c’est à Dieu que nous parlons avec respect et attention. La prière n’est pas seulement la preuve de notre confiance, elle est encore la preuve de notre foi. Quel acte de religion doit donc nous intéresser davantage?

La prière est, parmi tant d’orages qui nous assaillent, l’abri le plus sûr et le plus proche; l’ennemi ne saurait nous forcer dans ce retranchement. Quel bonheur pour ceux à qui ce puissant secours devient utile!  La prière réellement faite peut être d’un grand secours. Dieu écoute et entend les prières du cœur.

Un Rosaire récité avec attention, avec affection, sera agréable aux yeux de Dieu. Lisons l’Évangile, nous y verrons que notre divin Sauveur fait attention à la foi et à la dévotion intérieures de cette pauvre femme infirme qui touche le bord de sa robe. « Tu vois la foule qui te presse, lui disent ses disciples, et tu demandes qui t’a touché! » Il faut que le cœur parle et que la Foi agisse, si l’on veut que Dieu exauce. Les seules clameurs de l’aveugle de Jéricho deviennent  efficaces quand il dit lui-même à Jésus-Christ ce qu’il souhaite.

L’attention de l’esprit et l’affection du cœur sont comme l’âme de la prière. Pensons que c’est à Dieu que nous parlons quand nous faisons quelque prière ! Deux choses doivent toujours concourir pour bien prier: la dévotion intérieure et le respect extérieur. Toute prière doit être animée d’une foi vive, d’une confiance entière, d’une attention véritable et d’une affectueuse dévotion.

Or, une prière ne peut être telle qu’en élevant son cœur à Dieu, en dressant son intention, en unissant sa prière à celles que Jésus-Christ adressait à Son Père sur la terre, et surtout sans précipitation.

Résolution

Ayons aujourd’hui une véritable joie de faire nos prières vocales et en particulier de réciter le rosaire en prenant la résolution de pratiquer cet acte de religion avec un véritable respect et une tendre dévotion. N’oublions jamais que la prière, par conséquent la récitation du Rosaire ou du Chapelet est un acte de religion; que c’est un culte que nous rendons à Dieu, une supplique que nous lui présentons; qu’elle doit donc être toujours humble, respectueuse, religieuse et remplie de dévotion.

Prière

Apprends-nous toi-même, Seigneur, à prier. Nous reconnaissons et avouons que  nous n’avons pas mérité certaines fois d’être exaucés dans nos prières, parce que nous les avons pas faites avec assez de dévotion, d’attention et de respect. Nous espérons, Seigneur, que, par l’intercession de Notre Dame du Rosaire, tu exauceras du moins celle que nous t’adressons en ce moment, à savoir: de nous pardonner nos irrévérences et de nous apprendre à bien prier. Ainsi soit-il.

D’après le manuel de Liège 1847

DANS LE ROSAIRE, NOUS REVIVONS LES ESPÉRANCES DU CHRÉTIEN

Dans les mystères glorieux du saint Rosaire, nous revivons les espérances du chrétien: les espérances de la vie éternelle, qui engagent la toute-puissance de Dieu, et les attentes du temps présent, qui engagent les hommes à collaborer avec Dieu.

Dans le Christ qui ressuscite, le monde entier ressuscite, et sont inaugurés les cieux nouveaux et la terre nouvelle, qui auront leur accomplissement à son retour glorieux, lorsque, « il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car l’ancien monde s’en est allé» (Ap 21,4).

En lui qui monte au ciel, la nature humaine est exaltée, placée à la droite de Dieu, et, à ses disciples, est donnée la consigne d’évangéliser la terre: il s’est caché sous le visage de chaque homme, spécialement des plus malheureux: les pauvres, les malades, les marginaux, les persécutés…
Saint Jean-Paul II, Osservatore Romano 45, 08-11-1983

Audience générale: l’Esprit Saint garantit l’universalité et l’unité de l’Église

Audience générale: l’Esprit Saint garantit l’universalité et l’unité de l’Église

Depuis la place Saint-Pierre, le Pape a repris son cycle de catéchèse portant sur l’Esprit Saint. Se référant aux Actes des Apôtres, il a souligné que l’universalité ne compromettait pas l’unité de l’Église, car l’Esprit Saint travaille de manière synodale et est Lui-même le «lien d’unité».

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 23 octobre 2024

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Cycle de catéchèse. L’Esprit et l’Épouse. L’Esprit Saint conduit le peuple de Dieu vers Jésus, notre espérance. 10. « L’Esprit don de Dieu ». L’Esprit Saint et le sacrement du mariage

Chers frères et sœurs, bonjour !

Nous avons expliqué la dernière fois ce que, de l’Esprit Saint, nous proclamons dans le credo. La réflexion de l’Église ne s’est cependant pas arrêtée à cette brève profession de foi. Elle s’est poursuivie, tant en Orient qu’en Occident, à travers l’œuvre des grands Pères et Docteurs de l’Église.

Aujourd’hui, en particulier, nous voudrions recueillir quelques miettes de la doctrine de l’Esprit Saint développée dans la tradition latine, pour voir comment elle éclaire toute la vie chrétienne et plus particulièrement le sacrement du mariage.

Le principal instigateur de cette doctrine est saint Augustin, qui a développé la doctrine sur l’Esprit Saint. Il part de la révélation que « Dieu est amour » ( 1 Jn 4,8). Or l’amour suppose quelqu’un qui aime, quelqu’un qui est aimé, et l’amour lui-même qui les unit. Le Père est, dans la Trinité, celui qui aime, la source et le commencement de tout ; le Fils est celui qui est aimé, et l’Esprit Saint est l’amour qui les unit [1].

Le Dieu des chrétiens est donc un Dieu “unique”, mais non pas solitaire ; Il est une unité de communion et d’amour. Dans cette optique, certains ont proposé d’appeler l’Esprit Saint, non pas la “troisième personne” singulière de la Trinité, mais plutôt la “première personne du pluriel”.

En d’autres termes, Il est le Nous, le Nous divin du Père et du Fils, le lien d’unité entre les différentes personnes [2], le principe même de l’unité de l’Église, qui est précisément un “seul corps”, résultant de plusieurs personnes.

Comme je l’ai dit, aujourd’hui je voudrais réfléchir avec vous en particulier sur ce que l’Esprit Saint a à dire à la famille. Qu’est-ce que l’Esprit Saint peut avoir à voir avec le mariage, par exemple ? Beaucoup, peut-être l’essentiel, et j’essaie d’expliquer pourquoi !

Le mariage chrétien est le sacrement du don de soi, l’un à l’autre, de l’homme et de la femme. C’est ainsi que l’a voulu le Créateur lorsqu’il « créa l’homme à son image […] : il les créa homme et femme » (Gn 1,27). Le couple humain est donc la première et la plus élémentaire réalisation de la communion d’amour qu’est la Trinité.

Les époux devraient également former une première personne du pluriel, un “nous”. Se tenir l’un devant l’autre comme un « je » et un « tu », et se tenir devant le reste du monde, y compris les enfants, comme un “nous”.

Que c’est beau d’entendre une mère dire à ses enfants : « Ton père et moi… “, comme Marie l’a dit à Jésus lorsqu’ils l’ont trouvé à l’âge de douze ans dans le temple enseignant aux docteurs (cf. Lc 2, 48), et d’entendre un père dire : ” Ta mère et moi », comme s’ils ne formaient qu’un sujet unique.

Combien les enfants ont besoin de cette unité- papa et maman ensemble- l’unité des parents et combien ils souffrent lorsqu’elle fait défaut ! Combien souffrent, les enfants dont les parents se séparent, combien en souffrent-ils !

Pour correspondre à cette vocation, le mariage a cependant besoin du soutien de Celui qui est le Don, ou plutôt le don de soi par excellence. Là où l’Esprit Saint entre, la capacité de se donner renaît.

Certains Pères de l’Église ont affirmé que, étant le don réciproque du Père et du Fils dans la Trinité, l’Esprit Saint est aussi la raison de la joie qui règne entre eux, et ils n’ont pas craint d’utiliser, pour en parler, l’image des gestes propres à la vie conjugale, comme le baiser et l’étreinte [3].

Personne ne dit qu’une telle unité est un objectif facile à atteindre, surtout dans le monde d’aujourd’hui ; mais c’est la vérité des choses telles que le Créateur les a conçues et c’est donc dans leur nature. Certes, il peut sembler plus facile et plus rapide de construire sur le sable que sur le roc, mais Jésus nous dit quel est le résultat (cf. Mt 7, 24-27).

Dans ce cas, nous n’avons même pas besoin de la parabole, car les conséquences des mariages construits sur le sable sont malheureusement visibles pour tous, et ce sont surtout les enfants qui en paient le prix. Les enfants souffrent de la séparation ou du manque d’amour de leurs parents ! De tant d’époux, il faut répéter ce que Marie a dit à Jésus à Cana en Galilée : « Ils n’ont pas de vin » (Jn 2,3).

L’Esprit Saint est celui qui continue à accomplir, sur le plan spirituel, le miracle que fit Jésus à cette occasion, à savoir transformer l’eau de l’habitude en une nouvelle joie d’être ensemble. Il ne s’agit pas d’une pieuse illusion : c’est ce que l’Esprit Saint a fait dans tant de mariages, lorsque les époux se sont décidés à l’invoquer.

Il ne serait donc pas mal qu’à côté des informations de nature juridique, psychologique et morale qui sont données, cette préparation “spirituelle” des fiancés au mariage soit approfondie, l’Esprit Saint qui fait l’unité. “Entre le mari et la femme, ne mets pas ton doigt”, dit un proverbe italien. Au contraire, il y a un “doigt” à mettre entre le mari et la femme, et c’est précisément le “doigt de Dieu” : c’est-à-dire l’Esprit Saint!

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[1] Cf. saint Augustin, De Trinitate, VIII, 10, 14.

[2] Cf. H. Mühlen, Una mystica persona. L’Église comme mystère de l’Esprit Saint, Città Nuova, 1968.

[3] Cfr S. Ilario di Poitiers, De Trinitate, II,1; S. Agostino, De Trinitate, VI, 10,11.

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Je salue cordialement les pèlerins de langue française, en particulier les directeurs d’écoles catholiques de Paris et de Besançon, les jeunes confirmés de Bayeux et Lisieux accompagnés de leur évêque, les membres de la télévision catholique francophone.

Je vous encourage à invoquer l’Esprit Saint dans les familles car il est le lien d’amour qui vient tout renouveler.

Dieu vous bénisse !

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Le mois d’octobre nous invite à renouveler notre coopération active à la mission de l’Église. Sachez être des missionnaires de l’Évangile en tout lieu, en offrant votre soutien spirituel de la prière et votre aide concrète aux personnes qui peinent à le porter à ceux qui ne le connaissent pas encore.

Frères et sœurs, prions pour la paix! Aujourd’hui, très tôt dans la matinée, j’ai reçu les statistiques des morts en Ukraine: c’est terrible! La guerre ne pardonne pas; la guerre est une défaite dès le départ. Prions le Seigneur pour la paix; qu’il nous donne la paix, à tous.

Et n’oublions pas la Birmanie; n’oublions pas la Palestine qui souffre d’attaques inhumaines; n’oublions pas Israël et n’oublions pas tous les pays qui sont en guerre.

Il y a une donnée, frères et sœurs, qui doit nous faire peur: l’activité la plus fructueuse aujourd’hui est l’industrie de l’armement. Gagner contre la mort! Prions pour la paix, tous ensemble.

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Résumé de la catéchèse du Saint-Père :

Chers frères et sœurs,

Aujourd’hui, je voudrais m’arrêter sur la place de l’Esprit Saint dans le sacrement du mariage à partir de S. Augustin. Celui-ci explique que l’amour suppose quelqu’un qui aime, quelqu’un qui est aimé et l’amour lui-même qui les unit. Au sein de la Trinité, le Père est celui qui aime, le Fils est celui est aimé, et l’Esprit Saint est l’amour qui les unit.

Ainsi en est-il dans le mariage qui manifeste la communion d’amour de la Trinité. Alors invoquer l’Esprit d’amour, source d’unité, pour soutenir le don des époux dans le sacrement et renouveler la joie d’être ensemble apparaît indispensable et il serait bon d’y insister dans la préparation au mariage.


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LE MOIS DU ROSAIRE –  jour 24 – Le Rosaire vivant

LE MOIS DU ROSAIRE –  jour 24 – Le Rosaire vivant

Le Rosaire et la Bible
Le Rosaire et la Bible

Le Rosaire Vivant est absolument le même que celui de Saint Dominique, il n’en diffère que par la manière de le pratiquer. Pour la récitation simple et privée du Rosaire, chacun dit, chaque jour, au moins une des quatre parties du rosaire, c’est-à-dire cinq dizaines. Selon les statuts des Confréries du Rosaire, chaque membre dit dans le cours de la semaine le Rosaire tout entier, c’est-à-dire vingt dizaines.

Enfin, pour le Rosaire Vivant, vingt personnes (ou dix ou cinq dans les petites équipes du Rosaire) associées ensemble se partagent, pour un mois, les vingt Mystères du Rosaire; et chacune d’elles récite tous les jours une dizaine (ou deux ou plus) de son Chapelet en l’honneur de celui de ces Mystères qui lui est échu pendant le mois.

Par ce moyen si simple et si facile, le Rosaire est récité chaque jour tout entier entre ces vingt personnes, et autant de fois en entier qu’il y a de vingtaines, sans que chaque personne y mette beaucoup de temps; qu’en faut-il en effet pour dire une dizaine de Chapelet ?

De cette manière la récitation du Rosaire devient vraiment perpétuelle: et quelle gloire n’en revient-il pas à la Très Sainte Vierge ! vingt personnes associées ensemble forment un Rosaire Vivant, et la réunion des diverses vingtaines compose la confrérie du Rosaire Vivant, dont tous les membres sont unis par les liens d’une tendre Charité, par une émulation mutuelle pour la gloire de Marie, par une sainte ardeur à implorer sa protection.

On sent aisément tous les avantages que présente cette méthode par l’union des cœurs et des prières. C’est un moyen de resserrer et d’entretenir les liens de la charité entre les fidèles, qui trop souvent sont indifférents les uns pour les autres; on forme une nouvelle communauté de biens spirituels, que l’on partage avec ses frères.

Si l’on peut se réunir quelquefois pour réciter la dizaine ensemble, on perfectionne cette pratique et on la rend plus efficace. En méditant pendant un mois sur le même Mystère, on l’étudie mieux, on s’en pénètre et l’on s’attache à pratiquer la vertu qui en est le fruit: enfin, les personnes les plus occupées peuvent ainsi pratiquer le Rosaire et en recueillir les biens spirituels.

Cette méthode de pratiquer le Rosaire, qui sans détruire ou altérer l’ancienne, ne doit que la seconder, a été inspirée de Dieu pour ranimer la confiance en Marie, réveiller la ferveur qui se refroidissait et parer aux besoins présents et à venir.

Entrons donc de tout notre cœur dans les vues de la Providence: dévoués au culte de Marie, ranimons, faisons revivre la dévotion du Rosaire, répondons à la voix du Père commun des fidèles en nous faisant le Rosaire Vivant.

Cette dénomination a été donnée à cette manière de réciter le rosaire parce que, d’après le mode de son organisation, chaque vingtaine réunissant autant de personnes qu’il y a de Mystères à honorer, chaque division se composant d’autant d’associés qu’il y a de grains dans un Rosaire, ces associés forment comme autant de grains vivants, dévoués par un culte journalier au service de la Mère de Dieu; et, en second lien parce qu’il est mis comme en action par la récitation perpétuelle des prières.

Quant à son origine, on la doit à la piété d’une fidèle Servante du Seigneur, Pauline Jaricot, à qui Dieu avait déjà inspiré l’œuvre admirable et si utile de la Propagation de la Foi. C’est à Lyon que cette forme nouvelle de réciter le Rosaire a commencé à être pratiquée: c’était en 1826. Elle y est d’abord demeurée cachée, pour ainsi dire, dans les plaies de Jésus humilié, mais bientôt, comme le grain de sénevé de l’Évangile, elle s’est répandue dans un grand nombre de diocèses.

Le souverain Pontife Grégoire XVI l’a solennellement instituée et approuvée par un bref du 27 Janvier 1832. Le père commun des fidèles y exprime avec une sainte effusion de cœur la joie que lui fait éprouver l’établissement de cette pieuse pratique et les espérances qu’il en conçoit.

Il y fait paraître un vif désir de voir le rosaire vivant se propager et il engage à le répandre. Dans cette vue, il accorde au rosaire vivant l’indulgence, à laquelle il joint, en outre, celle qui a été attachée par ses prédécesseurs à la récitation du rosaire.

A dater de celle approbation par le Saint Siège, le Rosaire Vivant a fait de nouveaux et rapides progrès; il s’est étendu et s’étend encore dans tous les pays. Répondant à la voix du Souverain Pontife, les évêques le favorisent d’une manière spéciale; plusieurs ont publié des lettres pastorales pour l’établir dans leurs diocèses, le recommandant vivement à leurs diocésains.

Un des buts du Rosaire Vivant, que le souverain Pontife exprime lui-même dans son bref de 1832, c’est de faire revivre et de rendre plus fréquente la pratique du Saint Rosaire, dévotion si belle, mais trop oubliée, en la mettant à la portée de tous, par une méthode plus simple et plus facile; c’est de tendre à réaliser le désir d’un pieux missionnaire, qui eût souhaité de voir le monde entier couvert des grains bénits du Rosaire.

Mais des grains muets n’auraient pas rendu à la Mère de Dieu la gloire qu’Elle mérite; il fallait que des grains vivants, que des Rosaires de cœurs, fissent retentir toute la terre de Ses louanges.

Cette association doit  les favoriser, en disposant ceux qui ne connaîtraient qu’imparfaitement cette dévotion à la goûter davantage et à la pratiquer avec plus d’étendue, selon les règles de ces confréries, car il ne faut pas confondre l’ancienne Confrérie avec l’association du Rosaire Vivant; chacune demeure distincte, et conserve toujours sou organisation, ses règles, l’ indulgence, qui lui sont propres.

Un autre but du Rosaire Vivant, et qui est le principal, c’est de fléchir la colère de Dieu,  d’implorer avec des instances réitérées la Divine Miséricorde au Ciel , par l’entremise de Notre Dame du Rosaire, afin d’obtenir la conservation de la Foi pour nous et pour nos frères, l’avancement et la perfection des justes, la conversion des pécheurs, l’exaltation de la sainte Église de Jésus-Christ.

Prions sans cesse pour une si noble fin. Si saint Dominique, le Rosaire à la main, put triompher des Albigeois, et réformer des provinces entières, qui sait si, malgré notre indignité, nous n’obtiendrons pas du Cœur de Marie qu’elle confonde l’impiété, non pas en perdant les impies, mais en obtenant leur conversion! Puisque Jésus-Christ nous promet d’exaucer les prières de deux ou trois personnes assemblées en son nom, ne peut-on pas espérer que tant de milliers d’âmes associées au Rosaire Vivant seront exaucées ?

Résolution

Faisons comme beaucoup d’âmes pieuses qui pratiquent les deux manières de réciter le Rosaire, c’est-à-dire, qui le récitent en entier chaque semaine selon les règles de l’ancienne Confrérie et de plus récitent chaque jour une dizaine pour le rosaire vivant. Cette pratique n’a rien que de très facile. Travaillons donc à propager ces deux manières de dire le Rosaire, à l’exemple du souverain Pontife qui désire si ardemment de rendre plus fréquente la récitation d’une prière si propre à honorer saintement la Mère de Dieu en tout temps et en tout lieu.

Prière

Vierge sainte, c’est Vous qui avez inspiré à l’une de vos fidèles servantes, de former de pieuses associations pour s’unir dans la récitation quotidienne du Rosaire; obtenez de Dieu à tous les associés du Rosaire Vivant, qu’en Vous rendant ce tribut d’hommages, ils remplissent tous leurs autres devoirs de religion et de Charité, et règlent leur conduite sur les préceptes de la vie chrétienne, afin que, Vous devenant de jour en jour plus agréables, Vous les conduisiez à la vie éternelle et qu’ainsi cette dévotion soit pour le peuple fidèle une source abondante de bénédiction et de salut. Ainsi soit-il.

D’après le manuel de Liège 1847

UN ENFANT QUI APPARTIENT À DIEU

En Marie, mariée virginalement à Joseph et fécondée divinement, se trouve la joie du chaste amour des époux et de la maternité accueillie et protégée comme don de Dieu;
en Marie, empressée de se rendre chez Élisabeth, la joie de servir les frères en leur portant la présence de Dieu;
en Marie, qui présente aux pasteurs et aux Mages l’attendu d’Israël, le partage spontané et confiant, le propre de l’amitié;
en Marie, qui, au temple, offre son propre Fils au Père céleste, la joie mêlée d’angoisses des parents et des éducateurs envers leurs fils ou leurs élèves;
en Marie qui, après trois jours d’angoissante recherche, retrouve Jésus, la joie unie à la souffrance de la mère qui sait que son enfant appartient à Dieu avant d’appartenir à elle-même.
Saint Jean-Paul II, Osservatore Romano 43, 25-10-1983