Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

Notre-Dame de Paris, la beauté de la foi contée en pierres

Notre-Dame de Paris, la beauté de la foi contée en pierres

Notre-Dame de Paris vers 1525-1530 pontifical romain
Notre-Dame de Paris vers 1525-1530 pontifical romain

«La réouverture de la cathédrale Notre-Dame restaurée après l’incendie du Lundi Saint 15 avril 2019 s’inscrit déjà dans l’histoire séculaire de ce joyau médiéval. Au-delà de la solennité de cérémonies inaugurales que l’Église de Paris souhaite nécessairement humbles et rayonnantes, la restauration matérielle permet d’en revenir à l’essence de Notre-Dame: sa nature, son identité, son mode d’existence.

«Une véritable action de grâce et un acte de foi. Ne vous contentez pas de voir les pierres magnifiques. N’oubliez pas que ceci est un don de Dieu et un don pour Dieu». Ainsi Mgr Laurent Ulrich, archevêque de Paris, évoquait au micro de Radio Vatican, la restauration et la reconstruction partielle de la cathédrale phare de Paris, à quelques semaines de sa réouverture.

Au seuil de ce moment, réflexion  sur l’identité de la cathédrale prise dans les entrelacs nécessaires de la culture et du patrimoine. Indispensables à sa renaissance cinq ans après le drame de l’incendie, ceux-ci ont permis la prouesse matérielle, technique et artistique de rouvrir la cathédrale séculaire en cinq ans et viennent sublimer une cathédrale de la foi, vocation originelle et perpétuelle de ce lieu où chaque pierre a une âme.

Audience générale: l’Évangile doit être prêché à travers l’Esprit Saint

Audience générale: l’Évangile doit être prêché à travers l’Esprit Saint

Au cours de l’audience générale du mercredi 4 décembre, le Pape François a parlé de l’œuvre évangélisatrice de l’Esprit Saint. Pour lui, l’annonce de la Bonne Nouvelle passe inévitablement à travers l’action de l’Esprit Saint. Chacun est donc appelé à prier pour le recevoir, et à toujours revenir à la proclamation faite par le Christ

 

Cycle de catéchèse. L’Esprit et l’Épouse. L’Esprit Saint conduit le peuple de Dieu vers Jésus, notre espérance. 16. Annoncer l’Évangile dans l’Esprit Saint. L’Esprit Saint et l’évangélisation

Résumé

Chers frères et sœurs,

notre catéchèse est consacrée aujourd’hui à l’œuvre évangélisatrice de l’Esprit Saint ou son rôle dans la prédication de l’Église. Cette prédication porte sur le Kérygme, ou première annonce, qui doit occuper le centre de l’activité évangélisatrice et de tout renouveau ecclésial.

L’Église doit faire sienne ce que Jésus a dit dans son ministère public et l’annoncer grâce à l’onction du Saint Esprit et dans la confiance en la manifestation de sa puissance. Les deux attitudes à cultiver sont : la prière pour demander l’Esprit Saint et la prédication centrée non pas sur soi-même, mais sur le Seigneur Jésus.

Je salue cordialement les personnes de langue française.

En ce temps de l’Avent, demandons à l’Esprit Saint de nous aider à témoigner avec courage de l’espérance qui nous habite, dans l’attente de la venue du Seigneur.

Que Dieu vous bénisse !

AUDIENCE

PAPE FRANÇOIS 

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 4 décembre 2024

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Chers frères et sœurs, bonjour !

Après avoir réfléchi sur l’action sanctifiante et charismatique de l’Esprit, nous consacrons cette catéchèse à un autre aspect : l’œuvre évangélisatrice de l’Esprit Saint, c’est-à-dire son rôle dans la prédication de l’Église.

La Première Lettre de Pierre définit les apôtres comme « ceux qui annonçaient l’Évangile par le Saint-Esprit » (voir 1, 12). Dans cette expression on retrouve les deux éléments constitutifs de la prédication chrétienne : son contenu, qui est l’Évangile, et son moyen, qui est l’Esprit Saint. Disons quelque chose de l’un et de l’autre.

Dans le Nouveau Testament, le mot « Évangile » a deux significations principales. Il peut désigner chacun des quatre évangiles canoniques : Matthieu, Marc, Luc et Jean, et en ce sens l’Évangile signifie la bonne nouvelle proclamée par Jésus au cours de sa vie terrestre.

Après Pâques, le mot « Évangile » prend le nouveau sens de bonne nouvelle de Jésus, c’est-à-dire le mystère pascal de la mort et de la résurrection du Seigneur. C’est ce que l’Apôtre appelle « Évangile » lorsqu’il écrit : « Je n’ai pas honte de l’Évangile, car c’est une puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit » (Rm 1, 16).

La prédication de Jésus et, par la suite, celle des Apôtres, contiennent également tous les devoirs moraux qui découlent de l’Évangile, depuis les dix commandements jusqu’au « nouveau » commandement de l’amour. Mais si nous ne voulons pas retomber dans l’erreur dénoncée par l’apôtre Paul de mettre la loi avant la grâce et les œuvres avant la foi, il faut toujours repartir de l’annonce de ce que le Christ a fait pour nous.

C’est pourquoi, dans l’Exhortation apostolique Evangelii gaudium, l’accent est mis tant sur la première des deux choses, c’est-à-dire sur le kérygme, ou « annonce », dont dépend toute application morale.

En effet, « dans la catéchèse, la première annonce ou kérygme a un rôle fondamental, qui doit occuper le centre de l’activité évangélisatrice et de toute intention de renouveau ecclésial. […] Quand on dit que cette annonce est « la première », cela ne veut pas dire qu’elle est au début et qu’elle est ensuite oubliée ou remplacée par un autre contenu qui la surpasse.

C’est la première au sens qualitatif, car c’est l’annonce principale, celle qu’il faut toujours revenir écouter de différentes manières et qu’il faut toujours revenir annoncer pendant la catéchèse sous une forme ou une autre, dans toutes ses étapes et ses instants. […] Il ne faut pas croire que dans la catéchèse le kérygme soit abandonné au profit d’une formation censée être plus « solide ».

Il n’y a rien de plus solide, de plus profond, de plus sûr, de plus cohérent et de plus sage que cette annonce » (nos 164-165), c’est-à-dire le kérygme.

Jusqu’à présent, nous avons vu le contenu de la prédication chrétienne. Cependant, il faut aussi garder à l’esprit le support de l’annonce. L’Évangile doit être prêché « par l’Esprit Saint » (1 P 1,12). L’Église doit faire exactement ce que Jésus a dit au début de son ministère public : « L’Esprit du Seigneur est sur moi ; c’est pourquoi il m’a oint et m’a envoyé porter la bonne nouvelle aux pauvres » (Lc 4, 18).

Prêcher avec l’onction du Saint-Esprit signifie transmettre, avec les idées et la doctrine, la vie et la conviction de notre foi. Cela signifie s’appuyer non sur « des discours persuasifs de sagesse, mais sur la manifestation de l’Esprit et de sa puissance » (1 Co 2, 4), comme l’écrit saint Paul.

Facile à dire – pourrait-on objecter – mais comment la mettre en pratique si elle ne dépend pas de nous, mais de la venue de l’Esprit Saint ? En réalité, il y a une chose qui dépend de nous, ou plutôt deux, et je les évoquerai brièvement.

Le premier est la prière. Le Saint-Esprit vient à celui qui prie, car le Père céleste – il est écrit – « donne le Saint-Esprit à ceux qui le lui demandent » (Lc 11,13), surtout s’il le demande pour annoncer l’Évangile de son Fils ! Malheur à prêcher sans prier ! Nous devenons ce que l’Apôtre définit comme « des airains bruyants et des cymbales tintantes » (voir 1 Co 13, 1).

Par conséquent, la première chose qui dépend de nous est de prier pour que le Saint-Esprit vienne. La seconde est de ne pas vouloir nous prêcher nous-mêmes, mais Jésus le Seigneur (voir 2 Cor 4, 5).

Il s’agit de prédication. Parfois, il y a de longs sermons, 20 minutes, 30 minutes… Mais, s’il vous plaît, les prédicateurs doivent prêcher une idée, une affection et une invitation à l’action. Au-delà de huit minutes le sermon s’efface, ce n’est pas clair.

Et je dis ceci aux prédicateurs… [applaudissements] Je vois que vous aimez entendre ça ! Parfois, nous voyons des hommes qui, au début du sermon, sortent fumer une cigarette et reviennent ensuite. S’il vous plaît, le sermon doit être une idée, une affection et une proposition d’action. Et ne dépassez jamais dix minutes. C’est très important.

La deuxième chose – je vous le disais – c’est de vouloir prêcher non pas nous-mêmes mais le Seigneur. Il n’est pas nécessaire de s’étendre là-dessus, car quiconque est engagé dans l’évangélisation sait bien ce que signifie, en pratique, ne pas se prêcher soi-même. Je me limite à une seule candidature


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Miroir du Salut éternel

Miroir du Salut éternel

Bienheureux Jean de Ruysbroeck
Bienheureux Jean de Ruysbroeck

Si vous voulez recevoir le corps de Notre-Seigneur dans le Sacrement, d’une façon qui soit glorieuse pour Dieu et salutaire pour vous-même, vous devez posséder quatre qualités, qui étaient en Marie, la Mère de Dieu lorsqu’elle conçut Notre-Seigneur.

Soyez-lui donc disciple et asseyez-vous à ses pieds, afin que par ses exemples, elle puisse vous enseigner comment il faut vivre, car elle est la souveraine maîtresse de toute vertu et de toute sainteté.

La première qualité que possédait Marie et que vous devez avoir, c’est la pureté; la seconde est une vraie connaissance de Dieu; la troisième est l’humilité, et la quatrième un désir qui naît de la libre volonté.

Et d’abord regardez dans votre miroir, qui est Marie, cette première qualité de la pureté. Au moment même où elle fut conçue, Marie fut pure de toute tache et de toute inclination au péché… Aussi l’envoyé de Dieu, l’ange Gabriel, put-il lui dire : « Je te salue, pleine de grâce, le Seigneur est avec toi. » (Lc 1, 28)

Tout ce qui est plein de grâce est pur et tout ce qui est pur est plein de grâce. Si donc vous voulez être plein de grâce et recevoir Notre-Seigneur, vous devez être pur avec Marie. Pour cela, éprouvez et examinez ce qui apparaît en votre conscience, et tout ce que vous y trouverez qui puisse déplaire à Dieu, accusez-le et confessez-le d’un cœur humble ; devant Dieu et votre confesseur…

De tout ce qui est péché ayez grande contrition et regret de cœur, avec une ferme volonté de faire toujours le bien et de vous mettre en garde contre toute faute… Ayez, par-dessus tout, grande foi et amoureuse confiance en Dieu, car c’est là ce qui fait pardonner les péchés, ainsi que Notre-Seigneur l’a dit en maint endroit de l’Évangile : « Ta foi t’a sauvé. » (Mt., 9, 22; Mc, 5, 3, 10, 52; Lc, 7, 50; 8, 48; 17, 42 et 18, 42) C’est la première qualité pour être pur et recevoir avec Marie Notre-Seigneur.

La seconde qualité, que nul ne peut posséder s’il n’a une conscience pure, c’est la vraie connaissance de Dieu. Marie l’avait plus que tout autre, après son Fils qui est la Sagesse même de Dieu.

Cependant, lorsque l’ange lui apporta son message, elle fut remplie de crainte et elle se demandait ce que pouvait être cette salutation. L’ange lui dit alors : « Ne crains pas, Marie, car tu as trouvé grâce devant le Seigneur. Voici que tu concevras et enfanteras un Fils, et tu l’appelleras Jésus. Il sera grand devant le Seigneur, et il sera nommé le Fils du Très-Haut. Et le Seigneur, le Père céleste, lui donnera le trône de David son père, c’est-à-dire la puissance de David, et il règnera sur la maison de Jacob pour l’éternité, et son règne n’aura pas de fin » (Luc, I,30-33).

Alors Marie dit à l’ange : « Comment cela se fera-t-il, puisque je ne connais pas d’homme et que je veux demeurer vierge ? » (Luc, I,34)  Et l’ange lui répondit : « Le Saint-Esprit descendra d’en-haut sur toi et la force du Très-Haut te couvrira de son ombre. Aussi le Saint qui naîtra de toi sera-t-il appelé le Fils de Dieu. Et voici qu’Élisabeth ta cousine a conçu un fils dans sa vieillesse ; et c’est le sixième mois de celle qui est appelée stérile, car rien n’est impossible à Dieu » (Lc 1, 35-37).

Marie entendait ces paroles et elle les comprenait, enseignée qu’elle était par l’ange et plus encore par le Saint-Esprit. Elle dit alors « Voici la servante du Seigneur » ( Lc 1, 38). Et ainsi, tandis que Dieu l’élevait souverainement, elle-même s’abaissait le plus possible, comme elle l’avait appris de la Sagesse de Dieu. Car ce qui est élevé ne peut demeurer stable que dans l’humilité ; la chute des anges précipités du ciel le montre bien.

Qu’y a-t-il de plus haut, en effet, que le Fils de Dieu ? Mais aussi qu’y a-t-il de plus humble que le serviteur de Dieu et de tous qui est le Christ ? Et qu’y a-t-il de plus élevé que la Mère de Dieu ? Et pourtant est-il rien de plus humble que d’être la servante de Dieu et de tout le monde, ainsi que Marie l’a été ? Elle remit aussi sa volonté tout entière au bon plaisir de Dieu, avec une grande ferveur, disant à l’ange : « Qu’il m’advienne selon ta parole ! » (Lc 1, 38)

L’Esprit-Saint l’entendit et Dieu en fut si touché dans son amour qu’il envoya sur l’heure dans le sanctuaire de Marie le Christ qui nous a rachetés de tous nos maux. Ainsi donc c’est de Marie et de l’ange que nous apprenons comment le Fils de Dieu est venu dans notre nature.

Bienheureux Jean de Ruysbroeck ((1293 – 2 décembre 1381) Miroir du Salut éternel, ch. IV