Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

garder un esprit de louange et de pauvreté

garder un esprit de louange et de pauvreté

Le deuxième jour de la visite du Saint-Père à Madagascar s’est conclu par une rencontre avec des prêtres, religieux, consacrés et séminaristes du pays. En s’appuyant sur une prière de Jésus rapportée dans l’Évangile, il a encouragé ses auditeurs à vivre leur mission dans la joie et «au nom du Seigneur».

 

Cette rencontre au Collège Saint Michel d’Antananarivo a été ponctuée par deux témoignages : celui de la présidente de la Conférence des religieuses de Madagascar, puis celui d’un prêtre du diocèse de Miarinarivo. Tous deux ont fait part au Saint-Père de leur gratitude et de leur dévouement, avant d’ajouter quelques mots sur les défis actuels de la mission à Madagascar.

Rester dans le cœur du Seigneur et dans le cœur du peuple

«Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange : ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits» (Lc 10, 21): tel est le verset qui a guidé toute la réflexion proposée par le Pape.

Un verset où Jésus exprime sa joie. Cette joie «est confirmée par vos témoignages, car même ce que vous exprimez comme des problèmes, ce sont des signes d’une Église vivante, dynamique, cherchant à être chaque jour une présence du Seigneur.» Le Papea rendu hommage à tous ceux, prêtres, religieux et laïcs, qui ont évangélisé et «maintenu vive la flamme de la foi sur ces terres».

Il a aussi remercié l’assemblée d’être le signe d’une «Église “en sortie”», et a reconnu les difficultés – souvent matérielles – auxquelles font face beaucoup de ces religieux, prêtres et séminaristes. «Mais vous avez choisi de rester et d’être aux côtés de votre peuple, avec votre peuple.» La personne consacrée est celle «qui a appris et veut rester dans le cœur de son Seigneur et dans le cœur de son peuple». Une «clé» aux yeux du Pape.

La fécondité de la mission naît de la louange

Il a ensuite abordé l’attitude de Jésus, qui loue et bénit son Père. «Nous sommes des hommes et des femmes de louange. La personne consacrée a la capacité de reconnaître et d’indiquer la présence de Dieu, là où il se trouve.»

La louange a bien des vertus: par exemple, elle «libère le disciple de l’obsession du ‘‘il faudrait faire…’’», elle ramène à l’humilité, et garde de «plans apostoliques expansionnistes, méticuleux et bien élaborés». «Dans une certaine mesure, une grande partie de notre vie, de notre joie et de notre fécondité missionnaire se joue dans cette invitation de Jésus à la louange.»

Agir au nom du Seigneur Jésus

Les disciples accomplissent leur mission «au nom du Seigneur Jésus». «La joie des disciples naissait de la certitude de faire les choses au nom du Seigneur, de vivre de son projet, de partager sa vie.» Ce qui implique que chaque action est une «victoire sur le pouvoir de Satan». «Chacun de nous peut témoigner de ces batailles… et aussi de quelques défaites.»

«En Son nom, vous êtes vainqueurs en donnant à manger à un enfant, en sauvant une mère du désespoir d’être seule face à tout, en donnant un travail à un père de famille…» «Continuez à mener ces batailles, mais toujours dans la prière et dans la louange !» Il a aussi enjoint ses auditeurs à mener le combat contre eux-mêmes, contre cet «esprit du mal» qui insuffle des désirs de sécurité économique, de pouvoir ou de vaine gloire.

La béatitude de l’Église des pauvres

C’est donc la figure du «petit» que le Pape a indiqué en exemple aux acteurs de l’Église malgache. Ce «petit» qui «voit et écoute», qui reconnaît «la présence de Dieu dans les souffrants et les affligés»; ce «petit» qui est servi dans la mission quotidienne.

«Heureux êtes-vous, heureuse Église des pauvres et pour les pauvres, car elle vit imprégnée du parfum de son Seigneur, elle vit joyeuse, en annonçant la Bonne Nouvelle aux marginalisés de la terre, à ceux qui sont les préférés de Dieu.»

Merci au traducteur 

Au terme de la rencontre, le Pape François a chaleureusement remercié père Marcel, qui l’a accompagné tout au long de ce voyage en sol malgache… en s’occupant de la traduction des neuf discours du Pape ! À chaque cérémonie, le père Marcel était présent pour traduire au public les paroles du Saint-Père, de l’italien au malgache.

faire de Madagascar «un lieu où l’Évangile se fait vie»

faire de Madagascar «un lieu où l’Évangile se fait vie»

Devant un million de fidèles rassemblés sur le champ diocésain de Soamandrakizay, le Pape François a présidé la messe ce dimanche matin, au deuxième et dernier jour de son voyage apostolique à Madagascar. Dans son homélie, le Saint-Père a rappelé les exigences de l’engagement à la suite de Jésus, fondées sur le détachement personnel et l’ouverture au don de Dieu.

 

Ce matin, l’ampleur de l’assemblée était impressionnante sur le champ diocésain de Soamandrakizay, dont une partie prêtée par un voisin musulman, là même où s’est déroulée hier la veillée de prière avec les jeunes.

Face aux fidèles, étaient exposées sur l’autel les reliques du bienheureux Raphaël Louis Rafiringa (1856-1919), un Frère des Écoles Chrétiennes malgache , éducateur, catéchiste et médiateur de paix, qui a donné toutes ses forces pour l’Église de la Grande île, à l’époque mouvementée de la fin du 19e siècle.

Dans son homélie, le Pape a commenté l’Évangile du jour, extrait de saint Luc (Lc 14, 25-33), qui invite à renoncer à tout pour suivre Jésus. Trois exigences sont demandées par le Seigneur.

Repousser la culture du privilège

La première concerne les relations familiales. Ce détachement signifie que l’accès dans le Royaume des Cieux ne peut «seulement se limiter ou se réduire aux liens du sang, à l’appartenance à un groupe déterminé, à un clan ou à une culture particulière».

Autrement finit par prévaloir «la culture du privilège et de l’exclusion (favoritismes, clientélismes et, par conséquent corruption).» Jésus appelle donc ses disciples à «voir l’autre comme un frère», «au-delà de son origine familiale, culturelle, sociale».

Ne pas instrumentaliser le nom de Dieu

La seconde est relative au sens donné au Royaume des Cieux. Il ne faut pas l’identifier «avec ses propres intérêts personnels ou avec la fascination d’une idéologie quelconque», au risque d’«instrumentaliser le nom de Dieu ou la religion pour justifier des actes de violence, la ségrégation et même l’homicide, l’exil, le terrorisme et la marginalisation».

Jésus invite à «ne pas manipuler l’Évangile par de sombres réductionnismes», mais à toujours garder un esprit de fraternité, de solidarité, de «respect gratuit de la terre et de ses dons contre toute forme d’exploitation».

Compter sur les dons du Seigneur

Enfin, la troisième exigence invite au détachement vis-à-vis de ses propres forces et de ses biens. La «course à l’accumulation» pousse en effet à «l’égoïsme et l’utilisation de moyens immoraux.» Le Seigneur exhorte au contraire «à retrouver la mémoire reconnaissante et à prendre conscience que, bien plus qu’une victoire personnelle, notre vie et nos capacités sont le fruit d’un don», qui vient de Dieu et de la communion des saints.

Une libération, en faveur de Dieu et du prochain

Le but de ces renoncements : libérer le chrétien de l’un «des pires esclavages: le vivre pour soi-même», «créer des espaces pour que Dieu soit le centre et l’axe de notre vie». Le Pape a déploré l’individualisme orgueilleux, le repli confortable et sécurisant sur soi où «les pauvres n’entrent plus, on n’écoute plus la voix de Dieu, on ne jouit plus de la douce joie de son amour, on n’a plus d’enthousiasme à faire le bien…»

Il a invité l’assemblée à «laisser triompher l’esprit de fraternité – qui naît du côté ouvert de Jésus-Christ», et à se donner pour valoriser la dignité humaine.

La joie de l’Évangile  

Cette «sagesse du détachement personnel» peut sembler rude, mais il faut l’envisager à «la lumière de la joie et de la fête de la rencontre avec Jésus-Christ.». «Il est le premier à sortir pour nous chercher à la croisée des chemins.» Une joie jaillie de l’humilité et du réalisme, qui poussent à «assumer les grands défis» Le Pape encourage les fidèles à «faire de [leur] beau pays un lieu où l’Évangile se fait vie, et où la vie soit pour la plus grande gloire de Dieu».

À la fin de la célébration, le Pape a récité la prière de l’Angélus avec l’assemblée, après avoir remercié les autorités et la population malgaches pour leur accueil et mentionné la mémoire de la Nativité de la Vierge Marie, qui a lieu ce 8 septembre.

Le Pape exhorte les jeunes de Madagascar à faire de leur vie une mission

Le Pape exhorte les jeunes de Madagascar à faire de leur vie une mission

Le Pape François a pris part à une veillée avec les jeunes, ce samedi 7 septembre 2019, à Madagascar. Dans une ambiance très vivante, il leur a livré un discours axé sur la mission et l’engagement.

Dans le champ diocésain de Soamandrakizay, propriété de l’Église d’Antananarivo, le Pape a distillé quelques précieux conseils aux 100 000 jeunes présents: «Le disciple de Jésus ne doit pas rester immobile, se plaindre ni se regarder soi-même; il doit agir et s’engager», a-t-il exhorté, avant de développer la manière d’atteindre la félicité.

Chaque jeune est un chercheur

«C’est pourquoi j’aime voir chaque jeune comme un chercheur. Vous vous souvenez de la première question que Jésus adresse aux disciples sur les rives du Jourdain? «Que cherchez-vous?» (Jn 1,38). Le Seigneur sait que nous sommes à la recherche de ce «bonheur pour lequel nous avons été créés» et que «le monde ne pourra pas nous enlever.» (Exhort. ap. Gaudete et exsultate, nn. 1 ; 177)

«Chacun le manifeste de différentes façons, mais au fond vous êtes toujours à la recherche de ce bonheur que personne ne pourra nous enlever».

Trouver sa mission

Invitant les jeunes à devenir missionnaires, à commencer des missions qui les transforment, le Pape a pris l’exemple d’un jeune malgache qui s’est mis à visiter des prisonniers: «Cela l’a rendu plus humain, plus juste.»

S’adressant à lui, il a dit: «Tu as appris à renoncer aux adjectifs et à appeler les personnes par leur nom, comme le Seigneur le fait avec nous. Il ne nous appelle pas par notre péché, par nos erreurs, nos fautes, nos limites, mais il le fait par notre nom; chacun de nous est précieux à ses yeux.»

Le diable nous égare dans l’illusion et l’amertume

A l’inverse, le diable, connaissant aussi nos noms, préfère nous appeler et nous rappeler continuellement par nos péchés et nos erreurs; et de cette façon, il nous fait sentir que, quoi que nous fassions, rien ne peut changer, que tout restera identique:

«Le Seigneur nous rappelle toujours combien nous sommes précieux à ses yeux, en nous confiant une mission.»

De fait, si les illusions auxquelles nous cédons séduisent par d’anesthésiantes promesses, elles nous «enlèvent la vitalité, la joie, nous rendent dépendants et nous enferment dans un cercle apparemment sans issue et plein d’amertume.»

Ne pas avoir peur se salir les mains

«Le Seigneur nous appelle par nos noms et nous dit : suis-moi ! Non pas pour nous faire courir derrière des illusions, mais pour transformer chacun de nous en disciples-missionnaires ici et maintenant. Il est le premier à réfuter toutes les voix qui cherchent à vous endormir, à vous domestiquer, à vous anesthésier ou à vous réduire au silence afin que vous ne cherchiez pas de nouveaux horizons».

Surmonter l’apathie

Ainsi, avec le Christ, il y a toujours de nouveaux horizons, car Il souhaite tous nous transformer et faire de notre vie une mission, en nous demandant de «ne pas avoir peur de nous salir les mains». Il convient donc de «surmonter l’apathie», et d’offrir «une réponse chrétienne à nos problèmes avec la joie et la fraîcheur de la foi».

Or, Dieu ne veut pas «d’aventuriers solitaires.» «Il est impossible d’être disciple missionnaire tout seul: certainement, chacun de nous peut faire de grandes choses, oui; mais ensemble, nous pouvons rêver et nous engager pour des choses inimaginables» Chacun a à découvrir le visage de Jésus dans le visage des autres.

Par exemple, en célébrant la foi de façon familiale, en créant des liens de fraternité, en participant à la vie d’un groupe ou d’un mouvement et en nous encourageant à tracer un chemin commun vécu dans la solidarité, avec l’aide et la protection de Marie qui a dit oui avec force.

«Le  »oui » de ceux qui veulent s’engager et qui veulent prendre des risques, qui veulent tout parier, sans autre sécurité que la certitude de savoir qu’ils sont porteurs d’une promesse.»«C’est ce que nous voulons pour Madagascar, pour chacun d’entre vous et pour vos amis : que la lumière de l’espérance ne s’éteigne pas».

La prière du Pape François pour les jeunes malgaches

A l’issue de la veillée, le Pape a lu, en français, une prière où il confie les jeunes malgaches à la Mère de Dieu.

Voici le texte intégral de la prière :

Vierge Marie Immaculée, Mère de Dieu et notre Mère, Patronne de Madagascar, nous unissons nos voix à celles de toutes les générations qui te disent bienheureuse.

Ce soir, avec le cœur plein de reconnaissance pour ta présence maternelle, nous te confions tous les jeunes malgaches, tes enfants. Ils sont précieux à tes yeux et rien de ce qu’ils vivent ne t’est étranger.

Tu connais leurs difficultés et leurs peurs face à certaines propositions qui peuvent entraver leur croissance, et face à une mondialisation souvent polluée par une culture du rejet.

Soutiens leur courage et leur espérance et conduis-les, avec ta tendresse, jusqu’au Seigneur Jésus, pour qu’ils trouvent en lui la force d’avancer sur le chemin de la vie et de la sainteté.

Ô Mère, toi qui marches avec nous et qui nous invites à la confiance en Dieu, protège les jeunes malgaches des tentations du découragement et de la violence et console tous ceux qui souffrent.

Fortifie dans leur cœur le désir d’être des protagonistes du développement de leur pays, en luttant contre la pauvreté, l’analphabétisme et l’exclusion.

Toi qui es partie avec empressement visiter ta cousine Élisabeth, aide-les à être porteurs de la joie et de l’amour du Seigneur. Qu’ils puissent puiser dans leurs racines et dans la sagesse des anciens la force de construire des ponts entre les générations et les personnes, et contribuer ainsi à l’avènement d’une société plus juste et plus fraternelle.

Vierge sainte, toi qui es en prière au milieu de nous, demande à l’Esprit Saint d’éclairer et de guider les jeunes de ce pays. Que le Feu de Pentecôte insuffle dans leur cœur une nouvelle ardeur de ressuscités pour porter à tous l’Évangile de la vie et témoigner de son éternelle jeunesse.

Bénis, protège et fortifie les jeunes malgaches dans leur désir de devenir des disciples missionnaires de ton Fils Jésus. Écoute notre prière pour eux et intercède afin que sur cette terre bénie, ils soient des semeurs d’espérance, de paix, de joie et d’avenir, pour la gloire de Dieu et le bien de leur peuple.

AMEN.