Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

Messe pour les migrants

Offrir la miséricorde à ceux qui «crient vers le Seigneur»

Le Pape François a célébré ce matin 8 juillet une messe pour les migrants à la basilique Saint-Pierre, à l’occasion du 6e anniversaire de sa visite à Lampedusa. Cette liturgie en petit comité s’est tenue comme l’an dernier à l’autel de la Chaire de Saint-Pierre, en présence de migrants et réfugiés, mais aussi des sauveteurs et des  invités par la Section “Migrants et Réfugiés” du Dicastère pour le service du développement humain intégral.

Sur les paroles «de salut et de libération» proposées aujourd’hui par la liturgie, le Pape a tout d’abord expliqué le sens symbolique de l’échelle de Jacob, évoquée dans l’extrait du livre de la Genèse.

«L’échelle est une allégorie de l’initiative divine qui précède tout mouvement humain. Elle est l’antithèse de la tour de Babel, construite par les hommes qui, de leurs propres forces, voulaient atteindre le ciel pour devenir des dieux. Ici, au contraire, c’est Dieu qui descend, c’est le Seigneur qui se révèle, c’est Dieu qui sauve.»

«Face à cette révélation, Jacob demande au Seigneur de le protéger dans le difficile voyage qu’il devra faire et il dit : “Le Seigneur sera mon Dieu”». Le Psaume du jour nous invite à garder l’espérance en proclamant «Mon Dieu, en toi je me confie». Dans nos plus grandes épreuves, «notre prière devient plus pure, lorsque nous nous apercevons que les sécurités que nous donne le monde ne valent pas grand-chose et qu’il ne nous reste que Dieu.»

Jésus met les derniers en premiers

Le chef de la Synagogue, bouleversé par la mort de sa fille, et la femme malade de l’Évangile partagent cette confiance totale et ultime. «Tous les deux s’approchent de Jésus pour obtenir de lui ce que personne d’autre ne peut leur donner : la libération de la maladie et de la mort. Jésus ne fait pas de différences : la libération est donnée généreusement dans les deux cas.»

Jésus révèle à ses disciples la nécessité d’une option préférentielle pour les derniers qui doivent être mis à la première place dans l’exercice de la charité. «Les ‘pauvres’, dans les multiples dimensions de la pauvreté, ce sont les opprimés, les marginaux, les personnes âgées, les malades, les petits, tous ceux qui sont considérés et traités comme les “derniers” dans la société», écrivait saint Jean-Paul II dans son exhortation apostolique Vita consecrata.

Écouter le cri des pauvres

En ce sixième anniversaire de sa visite à Lampedusa, le Pape a donc orienté sa pensée «vers les ‘derniers’ qui, chaque jour, crient vers le Seigneur, demandant d’être libérés des maux qui les affligent. Ce sont les derniers abusées et abandonnés qui meurent dans le désert ; ce sont les derniers torturés, maltraités et violentés dans les camps de détention ; ce sont les derniers qui défient les flots d’une mer impétueuse ; ce sont les derniers abandonnés dans des camps pour un accueil trop long pour être appelé provisoire.»

«Les périphéries existentielles de nos villes sont peuplées de personnes exclues, marginalisées, opprimées, discriminées, abusées, exploitées, abandonnées, pauvres et souffrantes. Dans l’esprit des Béatitudes nous sommes appelés à les consoler de leurs maux et à leur offrir la miséricorde ; à assouvir leur faim et leur soif de justice ; à leur faire sentir la prévenante paternité de Dieu ; à leur montrer le chemin du Règne des Cieux.»

Comme les anges, prendre en charge les plus petits

«Monter les échelons de cette échelle [de Jacob] demande engagement, fatigue et grâce. Les plus faibles et les plus vulnérables doivent être aidés. J’aime alors penser que nous pourrions être ces anges qui montent et descendent, en prenant sous le bras les petits, les boiteux, les malades, les exclus : les derniers qui, autrement, resteraient en arrière et verraient seulement les misères de la terre, sans percevoir dès maintenant quelque lueur du Ciel.»

«Il s’agit d’une grande responsabilité dont personne ne peut s’exonérer si nous voulons achever la mission de salut à laquelle le Seigneur lui-même nous a appelés à collaborer.» Le Pape a remercié les migrants qui eux-mêmes prêtent assistance à leurs frères et sœurs en difficultés.

Nous devons toujours prier le maître de la moisson

Nous devons toujours prier le maître de la moisson

. Priez le maître de la moisson d'envoyer des ouvriers - détail d'une toile de Van Gogh
. Priez le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers – détail d’une toile de Van Gogh

Avant la prière de l’Angélus, ce dimanche 7 juillet, le Pape François a commenté l’envoi en mission par Jésus de soixante-douze disciples, rapporté par l’Évangéliste Luc, en plus des douze apôtres.

La mission est toujours la même aujourd’hui : annoncer à tous que Dieu nous aime, qu’il veut nous sauver et qu’il nous appelle à faire partie de son Royaume.

Mission et prière

Cet envoi «préfigure la mission de l’Église d’annoncer l’Évangile à toutes les nations». Quand Jésus dit à ses disciples que «la moisson est abondante et les ouvriers peu nombreux», il leur demande de «prier le maître d’envoyer des ouvriers pour sa moisson».

«Cette demande de Jésus est toujours valable.» «Nous devons toujours prier le « maître de la moisson« , c’est-à-dire Dieu le Père, d’envoyer des ouvriers travailler dans son champ qui est le monde. Et chacun de nous doit le faire avec un cœur ouvert, avec une attitude missionnaire ; notre prière ne doit pas se limiter à nos besoins, à nos nécessités : une prière est vraiment chrétienne si elle a aussi une dimension universelle.»

Les caractéristiques de la mission

En envoyant les soixante-douze disciples, Jésus leur donne des instructions précises, Les caractéristiques de la mission : prier, aller, ne porter ni bourse ni sac, rester dans les maisons, guérir les malades…

«Des impératifs qui montrent que la mission est fondée sur la prière, qu’elle est itinérante, qu’elle exige détachement et pauvreté, qu’elle apporte paix et guérison, signes de la proximité du Royaume de Dieu, qu’elle n’est pas prosélytisme mais proclamation et témoignage, et qu’elle exige aussi franchise et liberté évangélique pour s’en aller en soulignant la responsabilité d’avoir refusé le message du Salut, sans condamnation ni malédiction.»

Marcher avec Jésus

Le disciple est un missionnaire qui «marche en compagnie du Seigneur Jésus», qui «apprend de lui à se dépenser sans réserve pour les autres, libre de lui-même et de ses biens.» Si elle est vécue authentiquement, la mission de l’Église  sera caractérisée par la joie :

« Les soixante-douze sont rentrés pleins de joie » (v. 17). Ce n’est pas une joie éphémère qui découle du succès de la mission; au contraire, c’est une joie enracinée dans la promesse qui, dit Jésus, « vos noms sont inscrits dans les cieux » (v. 20).

Une joie intérieure et indestructible

La joie intérieure et indestructible vient de la conscience d’avoir été appelé par Dieu à suivre son Fils, c’est-à-dire, la joie d’être ses disciples. Chacun de nous peut penser au nom qu’il a reçu le jour de son baptême, un nom « «inscrit dans les cieux».

«C’est la joie de ce don qui fait de chaque disciple un missionnaire, celui qui marche en compagnie du Seigneur Jésus, qui apprend de Lui à se dépenser sans réserve pour les autres, libre de lui-même et de ses propres biens.»

Invocation à Marie

Enfin, le Saint-Père nous exhorte à invoquer « la protection maternelle de la Très Sainte Vierge Marie, afin qu’elle puisse partout soutenir la mission des disciples du Christ. » La mission d’annoncer « à tout ce que Dieu nous aime, veut nous sauver et nous appelle à faire partie de son royaume. »

Prière pour les victimes d’attaques et de massacres récents

Après avoir prié l’Angélus, le pape François a invité fidèles et pèlerins à prier pour les personnes tuées ou blessées à la suite de l’attaque aérienne qui a frappé un centre de détention pour migrants en Libye ces derniers jours. Il a également rappelé toutes les victimes des récents massacres en Afghanistan, au Mali, au Burkina Faso et au Niger.

Bonnes Vacances

Bonnes vacances
Bonnes vacances

Nous parlerons des vacances. Même si elles n’ont qu’un espace limité dans le déroulement normal de la vie, elles revêtent une grande importance, spécialement pour la vie en voie de croissance, c’est-à-dire pour l’enfance et l’adolescence.

Elles sont importantes surtout pour le développement physique et spirituel de la personne à ses débuts qui usant spontanément de ses facultés, profite de ses propres énergies, physiques et mentales, probablement tout autant que lorsqu’elles sont guidées par une discipline pressante. Tout le monde le sait; et c’est pourquoi nous souhaitons encore une fois « bonnes vacances! » à tous ceux qui ont la chance de pouvoir en jouir sainement.

Mais nous devons rappeler que, spécialement pour ceux qui arrivent à la maturité physique, ou en jouissent déjà, et se font une très nette idée de la richesse potentielle de leurs propres facultés spirituelles, les vacances ont une importance énorme, souvent décisive, pour le développement intellectuel et moral de l’homme.

La lecture d’un livre, la présence à un spectacle, l’accomplissement intelligent d’un voyage, la naissance d’une amitié et aussi, dans certains cas, l’expérience d’une mésaventure ou d’une maladie, peuvent avoir une efficacité pédagogique qui vaut, et parfois dépasse celle de l’école régulière.

Nous nous bornerons, ici, à observer que les vacances n’ont pas seulement, comme but utile et sage, la restauration et le développement des forces physiques, et qu’elles n’ont pas seulement une incomparable vertu formative grâce au contact sensible avec le monde physique qui se déploie devant le sujet humain.

Il lui ouvre, comme nouvelles, les pages de la nature qui en révèlent la beauté, l’étendue, le caractère complexe et, parfois même, terrible. Les vacances ont également un but spirituel.

Quand donc l’homme peut-il retourner en soi-même, se reconnaître comme personne, quand a-t-il l’occasion d’effleurer, pour en éprouver l’ivresse ou la crainte, la profondeur, la complexité de son être, si ce n’est dans les moments libres et solitaires de sa propre conscience ?

Les vacances ne sont pas seulement une pause très belle qui, par une jouissance physique et extérieure, interrompt la monotonie professionnelle du propre labeur, mais elles sont aussi, et plus encore, une rencontre de l’homme avec lui-même, avec sa profession, avec le sens de sa propre existence.

De ce second aspect de la période de repos et réfection physique propre aux vacances, l’aspect personnel, l’aspect intérieur, l’aspect spirituel, nous désirons maintenant dire quelques mots. Non pas pour alourdir les vacances mêmes, mais pour leur ouvrir des fenêtres sur la brise de l’esprit.

Par exemple et comme premier point : Cette bienheureuse période de dégagement des mille choses qui assaillent nos âmes n’est-elle pas le moment propice pour une réflexion fondamentale sur l’engagement de notre propre vie ?

Se déroule-t-elle dans la ligne de cet impératif qui en classifie l’intelligence, le mérite, l’espérance ? C’est-à-dire la ligne du devoir ? de la loi de Dieu, celle de l’amour premier et total qui lui assure, ici, la sagesse et, au-delà du temps, le salut ? Qui résout cet intime et angoissant problème a déjà rendu bonnes ses propres vacances.

Deuxième point. Ne pourrait-on insérer dans le programme des vacances un moment, deux ou trois jours, de recueillement spirituel ? de méditation ? de retraite spirituelle ? d’excursion-pèlerinage à quelque sanctuaire, ou à quelque réunion de prière, et disons aussi de pénitence ? un moment de renaissance ?

Combien de souvenirs supérieurs, de promesses généreuses chacun ne porte-t-il pas en soi ? inertes, oubliés, niés ? ne pourraient-ils renaître et refleurir, ces quelques instants profondément personnels, pour la vie de demain et y transformer la prose étale et vulgaire en poésie de forte énergie et de bonté joyeusement vécue ?

Et troisièmement. Mais ceci demanderait un discours à part. Les vacances ne sont-elles pas faites également pour la lecture ? Les jours de pluie, quand les excursions ne sont pas possibles, ou les jours de pause, de repos après les grandes promenades, un livre, un bon livre ne pourrait-il pas remplir parfaitement ces marges de vacances ?

Oui, un bon livre, de lecture facile, est un ami qui peut donner une valeur nouvelle aux vacances. Mais pour qu’il soit vraiment un ami, ce doit être un livre qui offre un agréable repos à l’esprit et la semence fertile de saines et fortifiantes pensées. Malheureusement le marché des livres ne répond pas toujours aux besoins de l’esprit, au contraire. Mais tâchons de bien choisir ; aujourd’hui, le choix est possible.

C’est à ce choix, proportionné à l’âge et au caractère des lecteurs que tendent nos souhaits de bonnes vacances.

PAUL VI AUDIENCE GÉNÉRALE Mercredi 5 juillet 1978