Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

le regard sur le monde

Le regard sur le monde, qui guide habituellement notre prière, nous dit que le monde court.

le regard sur le monde
le regard sur le monde

Où va-t-il ? Dans différentes parties de la terre et dans divers domaines de la vie, nous voyons la recherche de nouvelles relations entre les hommes, nous voyons des inquiétudes, nous avons créé de nouveaux problèmes qui remettent en question la situation existante et semblent ignorer certains critères fondamentaux, nous pensions acquis l’équilibre et le bien-être de la coexistence humaine.

Nous devons chercher à défendre certains principes laborieusement acquis dans l’ordre civil et sacrés pour un bon jugement chrétien: la paix par-dessus tout, la liberté de tous, l’exclusion de la violence, la fraternité et la collaboration entre les classes et les nations, le respect des lois et de l’autorité.

Et l’adhésion à ces valeurs n’empêchera pas notre promotion d’une justice sociale progressive, elle ne nous empêchera pas de reconnaître les bonnes aspirations des nouvelles générations, et ne limitera pas notre disponibilité à de meilleures expressions des réalisations culturelles modernes. L’amour pour nos frères, spécialement pour ceux qui sont plus jeunes et plus nécessiteux, éclairera le chemin à suivre.

Peut-être qu’une nouvelle heure de l’histoire s’ouvre. Espérons qu’elle ne marque pas une régression dans la construction d’une humanité meilleure; et nous prions pour que la sagesse et la charité, dont le christianisme est une source inépuisable, ne manquent pas d’assister le monde dans son voyage aventureux vers de nouvelles destinées.

Et que Notre Dame soit notre aide.

Bienheureux Paul VI, Angélus du dimanche 16 juin 1968 – il y a 50 ans exactement !


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L’exploitation des femmes est un péché contre Dieu

Le Pape François a évoqué l’exploitation des femmes d’aujourd’hui, utilisées comme des objets, et rappelé qu’elles sont «ce qui manque à tous les hommes pour être image et ressemblance de Dieu», lors de l’homélie de la messe de ce vendredi matin à la Maison Sainte-Marthe au Vatican.

 

Une prière «pour les femmes jetées, pour les femmes utilisées, pour les filles qui doivent vendre leur propre dignité pour avoir un poste de travail». L’Évangile du jour, tiré du texte de saint Matthieu, nous donne les paroles du Christ : «Quiconque regarde une femme pour la désirer a déjà commis l’adultère» et «quiconque répudie sa propre femme l’expose à l’adultère.»

Jésus change l’histoire

Femme se dit "ICHAH" et homme se dit "ICH" en hébreu. Trois lettres hébraïques composent ces noms. Deux sont identiques. Une fois accouplées, les lettres distinctes de la femme et de l'homme forment le Nom de Dieu "YAH". En langue hébraïque le couple, formé par la femme et l'homme, est l'image de Dieu dans la création (voir "La source de vie" - Josy Eisenberg |DR)
Femme se dit « ICHAH » et homme se dit « ICH » en hébreu. Trois lettres hébraïques composent ces noms. Deux sont identiques. Une fois accouplées, les lettres distinctes de la femme et de l’homme forment le Nom de Dieu « YAH ». En langue hébraïque le couple, formé par la femme et l’homme, est l’image de Dieu dans la création (cf. « La source de vie » – Josy Eisenberg |DR)

Les femmes sont «ce qui manque à tous les hommes pour être image et ressemblance de Dieu». Jésus prononce des paroles fortes, radicales, qui «changent l’histoire» parce qu’à ce moment la femme «était de seconde classe», pour le dire avec un euphémisme, elle «était esclave», elle «ne jouissait même pas de la pleine liberté».

«Et la doctrine de Jésus sur la femme change l’histoire. Un chose est la femme avant Jésus, une autre chose est la femme après Jésus. Jésus rend la femme digne et la met au même niveau que l’homme, parce qu’il prend cette première parole du Créateur, tous les deux sont “image et ressemblance de Dieu”, tous les deux ; non pas d’abord l’homme et ensuite un peu plus bas la femme, non, tous les deux. Et l’homme sans la femme à ses côtés, que ce soit comme maman, comme sœur, comme épouse, comme compagne de travail, comme amie-, cet homme seul n’est pas image de Dieu.»

Aujourd’hui, la femme est trop souvent instrumentalisée comme objet de désir. «Désirer» une femme, comme l’évoque l’extrait évangélique du jour. «Dans les programmes télévisés, dans les revues, dans les journaux, on fait voir les femmes comme un objet du désir, jetable, comme dans un supermarché».

La femme devient un objet, «humiliée, sans vêtements», ce qui va à l’encontre de l’enseignement de Jésus, qui, au contraire, la «rend digne». Il ne faut pas aller loin pour constater l’instrumentalisation des femmes : «Ici, là où nous habitons, dans les bureaux, dans les entreprises», les femmes sont souvent utilisées comme des «produits jetables» et même pas considérées comme des personnes à part entière.

«Ceci est un péché contre Dieu le Créateur, rejeter la femme, parce que sans elle, nous les garçons, nous ne pouvons pas être image et ressemblance de Dieu. Il y a un acharnement contre la femme, un acharnement mauvais. Même sans le dire. Mais combien de fois des filles, pour avoir un poste de travail, doivent se vendre comme des objets jetables ?» Et ce phénomène se constate ici même, à Rome.

Regarder autour pour voir l’exploitation

Que nous pourrions voir si nous faisions un «pèlerinage nocturne» dans certains endroits de la ville, où «de nombreuses femmes, de nombreuses migrantes ou non-migrantes» sont exploitées «comme dans un marché»! Les hommes s’approchent de ces femmes non pas pour leur dire «bonsoir» mais «combien tu coûtes ?» Face à notre liberté, ces femmes sont «esclaves de cette pensée du déchet».

«Tout ceci arrive ici, à Rome, et dans chaque ville. Les femmes anonymes, les femmes, nous pouvons dire, “sans regard”, parce que la honte recouvre le regard, les femmes qui ne savent pas rire et beaucoup d’entre elles ne connaissent pas la joie d’allaiter et de s’entendre dire “maman”. Mais aussi dans la vie quotidienne, sans aller à ces endroits, cette mauvaise pensée de rejeter la femme, comme un objet de “seconde classe”. Nous devrions mieux réfléchir. Et en faisant cela ou en disant cela, en entrant dans cette pensée nous méprisons l’image de Dieu, qui a fait l’homme et la femme ensemble à son image et ressemblance. Que ce passage de l’Évangile nous aide à penser au marché des femmes, à la traite, à l’exploitation que l’on voit, et aussi au marché que l’on ne voit pas, celui qui se fait et ne se voit pas. La femme est bafouée parce qu’elle est une femme.»

Jésus rend la dignité avec tendresse

Jésus «a eu une maman», il a eu «beaucoup d’amies qui le suivaient pour l’aider dans son ministère» et pour le soutenir. Il a rencontré «beaucoup de femmes méprisées, marginalisées, écartées», qu’il a soulagé avec beaucoup de tendresse, en leur rendant leur dignité.

L’insulte tue l’avenir des personnes

Lors de sa messe matinale, célébrée à la Maison Sainte-Marthe au Vatican, le Pape a rappelé que l’insulte prive l’autre de sa dignité. Jésus nous demande de nous réconcilier : «si nous n’insultons pas, nous laissons les autres grandir. »

se réconcilier
se réconcilier

 

L’Évangile du jour, en St Mathieu, nous rapporte le discours de Jésus sur la justice, l’insulte et la réconciliation. Pour faire comprendre son enseignement sur l’amour et la charité que nous devons montrer à nos frères et sœurs, le Seigneur choisit de prendre un «exemple de tous les jours». Mais Il va encore au-delà, et explique le problème des insultes.

Insulter l’autre, c’est le disqualifier

Les insultes citées par Jésus sont certes, un peu anciennes : «nous avons une liste d’insultes plus fleuries, plus folkloriques et colorées». Au commandement, «tu ne tueras pas», Jésus ajoute un autre, «tout homme qui se met en colère contre son frère devra passer en jugement», et même, «si quelqu’un insulte son frère, il devra passer devant le tribunal».

«Pour le Seigneur, l’insulte ne finit pas en elle-même. C’est une porte qui s’ouvre». L’insulte, c’est «commencer à tuer l’autre, c’est le disqualifier, lui enlever le droit à être respectable, c’est le mettre de côté (…)»

Dans notre vie quotidienne, nous sommes «habitués à respirer dans une atmosphère d’insultes». Il suffit de «conduire sa voiture durant les heures de pointe. C’est un carnaval d’insultes. Et les gens se montrent créatifs pour insulter.» Les petites insultes, qu’on profère en voiture dans les embouteillages, deviennent, peu à peu, plus importantes. Or, l’insulte porte atteinte au droit de la personne. Celle-ci n’a même pas le droit de parler, sa voix est comme annihilée.

L’insulte nait de l’envie

L’insulte est dangereuse, car elle nait parfois de l’envie. Lorsque nous nous retrouvons devant une personne porteuse d’un handicap, mental ou physique, nous n’avons pas envie de l’insulter, car nous ne nous sentons pas menacés par elle.

«Mais quand une personne fait quelque chose qui ne me plait pas, je l’insulte, et je la fais passer pour ‘handicapée’: handicapée mentale, handicapée sociale, (…) sans capacité d’intégration. Cela tue l’avenir de la personne, tue son parcours. C’est l’envie qui ouvre la porte, car quand une personne représente quelque chose qui me menace, l’envie me pousse à l’insulter. Il y a presque toujours de l’envie derrière».

Le Livre de la Sagesse «nous dit que par l’envie, le diable est entré dans le monde. C’est l’envie qui apporte la mort». L’envie empoisonne l’âme, la corrompt, la fait devenir «jaune ou verte», «comme la bile», pousse les personnes à insulter l’autre, à le détruire.

Se réconcilier

Mais Jésus arrête ce parcours mortifère: si tu vas prier, et que tu te rends compte qu’un de tes frères a quelque chose contre toi, laisse tout et va te réconcilier avec lui. «La réconciliation n’est pas une attitude de bonne manière, c’est une attitude radicale, qui cherche à respecter la dignité de l’autre, et aussi la mienne. De l’insulte à la réconciliation, de l’envie à l’amitié. C’est le parcours que Jésus nous donne aujourd’hui.»

Si nous n’insultons pas, nous laissons les autres grandir

«Cela nous fera du bien de penser aujourd’hui : de quelle manière est-ce que j’insulte ? Et à quelle occasion ?» Il s’agit de voir si là, «réside la racine amère de l’envie qui me porte à vouloir détruire l’autre pour éviter la compétition, la concurrence. Ce n’est pas facile. Mais pensons à combien il est beau de ne jamais insulter. Car ainsi, nous laissons les autres grandir. Que le Seigneur nous donne cette grâce.»


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