Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

sur le rôle et le discernement des évêques

prédication de Saint Paul à Éphèse Louvre école française XVIIe siècle
prédication de Saint Paul à Éphèse Louvre école française XVIIe siècle

Dans l’extrait des Actes des Apôtres,  première Lecture d’aujourd’hui, Saint Paul prend congé des anciens de l’Église pour aller à Jérusalem, «contraint par l’Esprit».
Seigneur, nous te prions pour que ce soit ainsi pour tous les évêques.

 

«C’est un passage fort, un passage qui arrive au cœur ; et aussi un passage qui nous fait voir le chemin de chaque évêque au moment de se retirer.»

L’examen de conscience de Paul

Ce texte raconte la réunion de Paul avec les anciens de l’Église, les prêtres, à Éphèse. Il fait une réunion du Conseil presbytéral pour prendre congé d’eux et il fait une sorte d’examen de conscience, il dit ce qu’il a fait pour la communauté et le soumet à leur jugement. Paul semble un peu orgueilleux, mais pourtant, il est objectif. Il ne se vante que de deux choses : «de ses propres péchés et de la croix de Jésus-Christ qui l’a sauvé».

L’apôtre est à l’écoute de l’Esprit

«Contraint par l’Esprit», il doit aller à Jérusalem. «Cette expérience de l’évêque, l’évêque qui sait discerner l’Esprit, qui sait discerner quand c’est l’Esprit de Dieu qui parle et qui sait se défendre quand parle l’esprit du monde.»

Paul sait qu’il est train d’aller «vers les épreuves, vers la croix, et ceci nous fait penser à l’entrée de Jésus à Jérusalem, non ? Lui, il entre pour souffrir, et Paul va vers la passion. L’apôtre s’offre au Seigneur, obéissant. “Contraint par l’Esprit”. L’évêque qui va toujours de l’avant, mais selon l’Esprit Saint. Ceci est Paul.»

L’adieu: veillez sur le troupeau

L’apôtre finit par prendre congé de cette communauté, dans la douleur pour les personnes présentes, et laisse des conseils, son testament, qui n’est pas un testament mondain avec des choses à laisser :

«Il ne conseille pas : “Ce bien que je laisse, laissez-le à celui-ci, ceci à celui-là, etc… Le testament mondain. Son grand amour est Jésus-Christ. Son deuxième amour  est le troupeau. “Veillez sur vous-mêmes et sur tout le troupeau”. Faites la veille sur le troupeau; soyez des évêques pour le troupeau, pour prendre soin du troupeau, et non pas pour ramper dans une carrière ecclésiastique, non.»

Le testament de Paul

Seigneur Dieu, Paul te confie  les prêtres, sûr que tu prendras soin d’eux et les aidera. Ensuite, il retourne à son expérience disant qu’il n’avait pas désiré pour lui-même «ni argent, ni or, ni le vêtement de quiconque».

«Le testament de Paul est un témoignage. C’est aussi une annonce. C’est aussi un défi : “Moi, j’ai fait cette route. Vous, continuez.” Comme ce testament est loin des testaments mondains ! “Ceci, je le laisse à celui-ci, ceci à tel autre, ceci à tel autre”… Tant de biens. Paul n’avait rien, seulement la grâce de Dieu, le courage apostolique, la révélation de Jésus-Christ et le salut que le Seigneur lui avait donné.»

Le Pape pense à quand son heure viendra

«Quand moi je lis ceci, je pense à moi», dit le Pape François, «parce que je suis évêque et je dois me retirer».

«Je te demande, Seigneur, la grâce de me retirer ainsi. Et dans l’examen de conscience je ne sortirai pas vainqueur comme Paul… Mais, Seigneur, tu es bon et miséricordieux… Je pense aux évêques, à tous les évêques.»

«Seigneur, donne-nous la grâce à nous tous de pouvoir nous retirer ainsi, avec cet esprit, avec cette force, avec cet amour pour toi,  ô Christ, avec cette confiance dans ton Esprit Saint.»

Le Pape François, lors de la messe matinale de ce mardi 15 mai 2018 à la Maison Sainte-Marthe

notre destin est de vivre en amis de Jésus

Ce lundi 14 mai 2018, lors de l’homélie de la messe à Sainte-Marthe, le Pape a souligné que nous sommes appelés à vivre l’amitié avec Jésus. Nous avons reçu comme un destin et non pas par hasard, notre vocation d’amitié avec le Seigneur. Sa réflexion s’est basée sur la Parole de ce jour.

Notre destin, c’est de vivre en amis de Jésus

«Nous avons reçu ce don comme un destin, l’amitié du Seigneur, et ceci est notre vocation : vivre comme des amis du Seigneur (…). Nous tous, chrétiens, nous avons reçu ce don : l’ouverture, l’accès au cœur de Jésus, à l’amitié de Jésus. Nous avons reçu en destin le don de ton amitié. Notre destin est d’être tes amis. C’est un don que le Seigneur conserve toujours, et Lui, il est fidèle à ce don.»

Saint Matthias - Metropolitan Museum of Art, New York
Saint Matthias – Metropolitan Museum of Art, New York

Jésus ne renie pas son amitié, même pas avec celui qui trahit

Souvent, pourtant, nous ne le sommes pas et nous nous éloignons «avec nos péchés, avec nos caprices», mais «Lui, Il est fidèle à l’amitié». Jésus donc, comme le rappelle l’Évangile du jour, ne nous appelle plus «serviteurs» mais «amis», et Il conserve cette parole jusqu’à la fin parce qu’Il est fidèle. Même avec Judas : la dernière parole qu’il lui adresse, avant la trahison, c’est «ami». Il ne lui dit pas de s’en aller.

«Jésus est notre ami. C’est Judas qui, comme il est écrit ici, est allé vers son sort nouveau, par son destin qu’il a choisi librement, il s’est éloigné de Jésus. Et l’apostasie, c’est ça : s’éloigner de Jésus. Un ami qui devient ennemi ou un ami qui devient indifférent ou un ami qui devient traître.»

Rester dans l’amitié avec Jésus, reçue en don

À la place de Judas, comme le raconte la Première Lecture, Matthias est donc tiré au sort «pour être témoin de la Résurrection», «témoin de ce don d’amour». «L’ami est celui qui partage justement tous les secrets.» «Je vous appelle amis parce que tout ce que j’ai entendu de mon Père, je vous l’ai fait connaître à vous», dit Jésus dans l’Évangile. Il s’agit donc d’une amitié que «nous avons reçu en sort, c’est-à-dire comme un destin.»

«Pensons à cela : Lui, Il ne renie pas ce don, il ne nous renie pas, il nous attend jusqu’à la fin. Et quand nous, par faiblesse, nous nous éloignons de Lui, Il attend, Il continue à dire : “Ami, je t’attend. Ami, que veux-tu ? Ami, pourquoi me trahis-tu avec un baiser ?” Il est fidèle dans l’amitié et nous devons lui demander cette grâce de rester dans son amour, rester dans son amitié, cette amitié que nous avons reçu comme don, comme sort de sa part.»

Retour sur l’Ascension du Seigneur

PAPE FRANÇOIS

REGINA CÆLI

Place Saint-Pierre
Dimanche 13 mai
2018


Chers frères et sœurs, bonjour!

Aujourd’hui, en Italie et dans beaucoup d’autres pays, la solennité de l’Ascension du Seigneur est célébrée. Cette fête contient deux éléments. D’une part, elle dirige notre regard vers le ciel, où Jésus glorifié est assis à la droite de Dieu (Mc 16:19).

D’un autre côté, cela nous rappelle le début de la mission de l’Église : pourquoi? Parce que Jésus ressuscité et monté au ciel envoie ses disciples pour répandre l’Évangile dans le monde entier. Par conséquent, l’Ascension nous pousse à regarder le ciel, puis à nous tourner immédiatement vers la terre, accomplissant les tâches que le Seigneur ressuscité nous confie.

Et cela nous invite à faire la page évangélique d’aujourd’hui, dans laquelle l’événement de l’Ascension survient immédiatement après la mission que Jésus confie aux disciples. C’est une mission sans limites – c’est-à-dire, littéralement sans frontières – qui dépasse les forces humaines. En effet, Jésus dit: «Allez dans le monde entier et proclamez l’Évangile à toute créature» (Mc 16, 15).

Elle semble vraiment trop audacieuse la tâche que Jésus confie à un petit groupe d’hommes simples et sans grandes capacités intellectuelles! Pourtant, cette compagnie clairsemée, sans rapport avec les grandes puissances du monde, est envoyée pour apporter le message d’amour et de miséricorde de Jésus aux quatre coins de la terre.

Mais ce projet de Dieu ne peut être réalisé que par le pouvoir que Dieu lui-même accorde aux apôtres. En ce sens, Jésus les assure que leur mission sera soutenue par le Saint-Esprit. Et il dit ainsi: « Vous recevrez la force du Saint-Esprit qui viendra sur vous, et vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre » (Actes 1: 8).

Ainsi cette mission a pu se réaliser, et les Apôtres ont commencé ce travail, qui a ensuite été poursuivi par leurs successeurs. La mission confiée par Jésus aux Apôtres s’est poursuivie au cours des siècles et continue aujourd’hui: elle requiert la collaboration de tous.

En effet, chacun, en vertu du baptême qu’il a reçu, est habilité de sa part à proclamer l’Évangile. Il y a précisément le Baptême, celui qui nous donne du pouvoir et qui nous pousse aussi à être des missionnaires, à proclamer l’Évangile.

L’Ascension du Seigneur dans le ciel, inaugurant une nouvelle forme de présence de Jésus parmi nous, nous demande d’avoir les yeux et le cœur pour le rencontrer, le servir et le témoigner aux autres. Il s’agit d’être des hommes et des femmes de l’Ascension, c’est-à-dire des chercheurs du Christ sur les chemins de notre temps, portant sa parole de salut jusqu’aux extrémités de la terre.

Dans ce voyage, nous rencontrons le Christ lui-même dans les frères, en particulier chez les plus pauvres, chez ceux qui souffrent dans leur propre chair de l’expérience dure et mortifiante de la pauvreté ancienne et nouvelle.

Comme au commencement, le Christ ressuscité a envoyé ses apôtres avec la puissance de l’Esprit Saint, ainsi aujourd’hui il nous envoie tous, avec la même force, pour faire des signes concrets et visibles d’espérance. Parce que Jésus nous donne de l’espoir, il est allé au ciel et a ouvert les portes du ciel et l’espérance que nous y arriverons.

Que la Vierge Marie, en tant que Mère du Seigneur qui est morte et ressuscitée, qui a animé la foi de la première communauté de disciples, nous aide aussi à garder «le cœur haut», comme nous exhorte à faire la liturgie. Et en même temps qu’elle nous aide à avoir les pieds sur terre et à semer l’Évangile avec courage dans les situations concrètes de la vie et de l’histoire.

Regina Caeli laetare…

Après :

Je suis particulièrement proche du cher peuple indonésien, en particulier des communautés chrétiennes de la ville de Surabaya, qui ont été gravement touchées par l’attaque sérieuse contre les lieux de culte. Je lève ma prière pour toutes les victimes et leurs proches. Ensemble, invoquons le Dieu de paix pour arrêter ces actions violentes, et que dans le cœur de tous nous ne trouvions pas des sentiments de haine et de violence, mais de réconciliation et de fraternité. Nous prions en silence.

Aujourd’hui, c’est la Journée mondiale de la communication, sur le thème « Fausses nouvelles  et  journalisme de paix ». Je salue tous les professionnels des médias, en particulier les journalistes qui s’engagent à trouver la vérité dans les nouvelles, en contribuant à une société juste et pacifique.