Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

la rencontre personnelle avec Jésus au cœur d’une vie consacrée

Présentation au Temple Giotto, 1303-1306 - fresque, chapelle Scrovegni (ou église de l'Arena) Padoue
Présentation au Temple Giotto, 1303-1306 – fresque, chapelle Scrovegni (ou église de l’Arena) Padoue

Pour le Pape François, la rencontre personnelle avec Jésus est au cœur de la vie consacrée. C’était le sujet de son homélie, ce vendredi 2 février, lors de la messe solennelle en la Basilique Saint-Pierre, en la fête de la Présentation de Jésus au Temple, qui est aussi, depuis 1987, la Journée mondiale de la Vie consacrée.

Dans le passage de l’Évangile du jour se passe la rencontre, au Temple de Jérusalem, de Marie et Joseph, avec le vieillard Siméon et la prophétesse Anne. Deux couples, l’un jeune, l’autre âgé, qui s’enrichissent mutuellement.

Marie et Joseph retrouvent en effet dans leurs ainés les racines de leur peuple et de leur foi ; Siméon et Anne voient dans ces jeunes la réalisation de leurs rêves.  «Tout cela parce qu’au centre de la rencontre se trouve Jésus

La rencontre entre jeunes et anciens, source d’avenir

Dans la rencontre avec le Seigneur tout trouve sa source ; et le chemin dans la consécration nait d’un appel. Mais cette rencontre ne peut se renouveler sans l’autre : «ne jamais laisser quelqu’un derrière, ne jamais faire de mise à l’écart générationnelle, mais s’accompagner chaque jour, mettant le Seigneur au centre. Car si les jeunes sont appelés à ouvrir de nouvelles portes, les anciens ont les clefs.»

Sans cette rencontre entre les anciens et les jeunes, il n’y a aucun avenir : «Jamais de prophétie sans mémoire, jamais de mémoire sans prophétie ; et il faut toujours se rencontrer.» La «vie frénétique» que nous menons n’est parfois pas propice à la rencontre avec l’autre. Les portes se ferment, souvent par peur.

«Que dans la vie consacrée ceci ne se produise pas : « le frère et la sœur que Dieu me donne font partie de mon histoire, ils sont des dons à protéger. Qu’il n’arrive pas de regarder l’écran du cellulaire plus que les yeux du frère ou de s’attacher à nos programmes plus qu’au Seigneur. Car quand on place au centre les projets, les techniques et les structures, la vie consacrée cesse d’attirer et ne communique plus ; elle ne fleurit pas, parce qu’elle oublie ‘ce qu’elle a sous terre’, c’est-à-dire les racines

Vie consacrée et vie du monde

La vie consacrée nait et renait de cette rencontre, de cette échange entre «l’initiative d’amour de Dieu», et notre réponse, « est la réponse d’un amour authentique quand il est sans si et sans mais, quand il imite Jésus pauvre, chaste et obéissant» Elle renonce aux richesses, se libère de l’affection de toute possession pour n’aimer que Dieu et les autres, choisit l’obéissance humble, et se voit combler par Jésus.

L’image du vieillard Siméon prenant l’Enfant-Dieu dans ses mains montre un geste que nous sommes appelés à répéter en tout ce que nous faisons. Car «avoir le Seigneur dans les mains, c’est l’antidote contre le mysticisme isolé et l’activisme effréné, car la rencontre réelle avec Jésus redresse aussi bien les sentimentalistes dévots que les affairistes frénétiques.»

La rencontre avec Jésus est le «remède à la paralysie de la normalité». Rencontrer Jésus, le faire rencontrer, voilà le «secret pour maintenir vivante la flamme de la vie spirituelle». Ainsi, «le cœur ne se polarise pas vers le passé ou vers l’avenir, mais il vit l’aujourd’hui de Dieu en paix avec tous.»

À contre-courant

Au matin de Pâques, des femmes se rendent au tombeau où reposait le corps de Jésus. «Leur chemin semblait alors inutile.» «Vous aussi, vous allez à contre-courant dans le monde : la vie du monde rejette facilement la pauvreté, la chasteté et l’obéissance». Et comme ces femmes, «vous allez de l’avant (…) vous rencontrez le Seigneur ressuscité (…), vous l’étreignez (…) et vous l’annoncez immédiatement à vos frères. (…) »

«Je vous souhaite de raviver aujourd’hui même la rencontre avec Jésus, en marchant ensemble vers lui : cela donnera de la lumière à vos yeux et de la vigueur à vos pas.»

la conscience de la mort doit nous aider à vivre

Le roi David, par Matthias Stomer © Musée des beaux-arts de Marseille
Le roi David, par Matthias Stomer © Musée des beaux-arts de Marseille

La pensée de la mort nous sauve de l’illusion d’être maîtres du temps : c’est le rappel du Pape lors de son homélie de ce matin,  jeudi 1 février, à la Maison Sainte-Marthe au Vatican.

«Nous, nous ne sommes ni éternels ni éphémères : nous sommes des hommes et femmes en chemin dans le temps, le temps qui commence et le temps qui finit.» La lecture du passage du Premier Livre des Rois sur la mort de David, nous invite «à prier et à demander la grâce du sens du temps», pour ne pas rester «prisonniers» du moment présent. «La mort est un fait qui nous touche tous,  tôt ou tard, mais elle arrive».

«Mais il y a la tentation du moment où l’on devient maître de la vie et t’amène à avancer en tournant dans ce labyrinthe égoïste du moment sans futur.» «Et le chemin finit dans la mort, nous le savons tous. Et donc l’Église a toujours cherché à faire réfléchir sur notre fin.»

«Moi, je ne suis pas le maître du temps», «répéter cela aide», parce que «cela nous sauve de cette illusion du moment, de prendre la vie comme un chaîne d’anneaux de moments, qui n’a pas de sens». «Moi, je suis en chemin et je dois regarder devant», mais aussi considérer que «la mort est un héritage.»

 «Quel héritage je laisse si Dieu m’appelle aujourd’hui ? Quel héritage je laisserai comme témoignage de vie ? C’est une belle question à se poser. Et ainsi, nous préparer parce qu’aucun de nous ne restera comme une relique. Non, nous tous, nous irons sur cette voie.»

Enfin, «la mort est une mémoire», une «mémoire anticipée» : «Quand moi je mourrai, qu’est-ce que j’aimerais faire aujourd’hui pour cette décision que je dois prendre aujourd’hui, dans la façon de vivre d’aujourd’hui ? C’est une mémoire anticipée qui illumine le moment d’aujourd’hui. Illuminer avec le fait de la mort les décisions que je dois prendre chaque jour.» «Se sentir en chemin vers la mort nous fera du bien à tous.»

la liturgie de la Parole, dialogue entre Dieu et son peuple

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi, 31 janvier 2018


Frères et sœurs, la Liturgie de la Parole est une partie constitutive de la Messe qui nous rassemble pour entendre Dieu nous parler directement. La Parole de Dieu fait un chemin à l’intérieur de nous. Nous l’écoutons avec les oreilles, elle passe au cœur, elle ne reste pas dans les oreilles, elle doit aller au cœur et du cœur elle passe aux mains, aux bonnes œuvres.

En effet, quand on lit dans l’Église les Saintes Écritures, c’est Dieu lui-même qui parle à son peuple. Cette Parole devient vivante ; elle nous interpelle quand nous l’écoutons dans la foi. Les pages de la Bible cessent d’être un écrit pour devenir une parole vivante, prononcée par Dieu. Et nous avons besoin de l’écouter attentivement pour recevoir la parole dans le cœur.

La liturgie de la Parole est désignée comme une table abondante qui propose largement les trésors de la Bible comme nourriture dont nous avons besoin pour vivre.  Le Psaume, en particulier, aide à méditer la lecture qui a précédé.

La proclamation, partout dans l’Église, des mêmes lectures favorise la communion ecclésiale ; l’omission d’une lecture ou sa substitution par un texte profane appauvrissent le dialogue de Dieu avec son peuple en prière.

Au contraire, la dignité de l’ambon, l’usage d’un lectionnaire et le choix de bons lecteurs favorisent l’expérience de ce dialogue dans un climat de silence propice à l’écoute pour que la Parole de Dieu nous illumine, comme il est écrit dans le Psaume 119 : ta Parole est «une lampe pour mes pas, une lumière sur ma route».

Chers frères, comment pourrions-nous affronter notre pèlerinage sur la terre, sans être nourris par la Parole de Dieu qui résonne dans la liturgie ? Demandons à l’Esprit Saint d’ouvrir notre cœur à cette Parole et de la mettre en pratique dans notre vie quotidienne. Que Dieu vous bénisse.


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S’adressant aux jeunes, aux malades et aux nouveaux époux, le Pape François a aussi évoqué la figure de saint Jean Bosco, «père et maître de la jeunesse», dont c’est aujourd’hui la mémoire liturgique. Il a invité les jeunes à le regarder comme un «éducateur exemplaire», les malades à se confier toujours, comme don Bosco, dans le Christ crucifié, et les nouveaux époux à «recourir à son intercession pour assumer la mission conjugale avec un engagement généreux».