Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

Le Salut de Dieu est pour tous

«Le Salut de Dieu est pour tous, personne n’est exclu», le Pape François, lors de l’audience générale, ce mercredi 28 septembre 2016, a poursuivi son cycle de catéchèses sur la miséricorde rappelant que «face au mystère de la mort (…) seul Dieu peut être la réponse libératrice». Le Saint-Père, a invité les fidèles, à l’image du bon larron «qui est un merveilleux exemple de repentir», à invoquer le Christ miséricordieux.

*

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Mercredi 28 septembre 2016

condensé

Frères et sœurs,

Le Salut de Dieu est offert à tous. Il peut atteindre chaque homme dans quelques conditions que ce soit même la plus négative et douloureuse. Ce Jubilé est un temps de grâce pour tous, pour les bons comme pour les mauvais, pour les personnes en bonne santé comme pour celles qui souffrent.

Jésus meurt sur la croix entouré de deux malfaiteurs qui s’adressent à lui de manières opposées. Le premier l’insulte poussé par un désespoir qui témoigne de l’angoisse de l’homme devant la mort. Alors que cela semble impensable, Jésus nous sauve en restant sur la croix où il se donne par amour et s’offre à nous comme Sauveur. Puisqu’il meurt, innocent, entre deux criminels, le salut peut atteindre tout homme, quelle que soit sa condition, même la plus négative et douloureuse.

Au contraire, le bon larron est un merveilleux modèle de repentir qui a pour point de départ la crainte de Dieu – et non pas la peur –, et qui ouvre à la confiance en Dieu infiniment bon et tout-puissant. Il déclare Jésus innocent, confesse sa propre faute et lui demande avec tendresse de le sauver. Ses yeux contemplent dans le Crucifié l’amour de Dieu pour lui, pauvre pécheur. Du début à la fin de sa vie Jésus s’est révélé Miséricorde, incarnation définitive de l’amour du Père.

L’Église n’est pas seulement pour les bons ou pour ceux qui semblent bons ou se croient bons : elles est pour tous et de préférence pour les mauvais, parce que l’Église est miséricordieuse.

En cette Année Jubilaire de la Miséricorde je vous invite à vous approcher du Seigneur Jésus mort sur la croix pour chacun de nous. Demandons lui pardon pour nos fautes et la force de repartir habités d’une vie nouvelle.

Que Dieu vous bénisse !

 


© Copyright – Libreria Editrice Vaticana

 

Le Seigneur regarde le délaissé

Le Pape François a célébré la messe place Saint-Pierre dimanche 25 septembre à l’occasion du jubilé des catéchistes qui se déroule à Rome dans le cadre de l’année de la Miséricorde. A cette occasion plusieurs milliers de catéchistes venus du monde entier se sont retrouvés pour un pèlerinage international.

la-parabole-de-lazare-et-du-mauvais-riche-abbatiale-saint-pierre-de-moissacEn commentant les textes du jour lors de son homélie, le Pape est revenu sur le commandement de l’Apôtre Paul à Timothée qui rappelle le centre de la foi. « Ce centre autour duquel tout tourne, ce cœur palpitant qui donne vie à tout, c’est l’annonce pascale, la première annonce : le Seigneur Jésus est ressuscité, le Seigneur Jésus t’aime, il a donné sa vie pour toi ; ressuscité et vivant, il est présent à tes côtés et il t’attend chaque jour. Nous ne devons jamais l’oublier ».

« En ce Jubilé des catéchistes, il nous est demandé de ne pas nous lasser de mettre en premier l’annonce principale de la foi : le Seigneur est ressuscité.  Il n’y a pas de contenu plus important, rien de plus solide et actuel.» L’annonce de Dieu-amour ne peut se faire qu’en aimant, non pas en cherchant à convaincre, jamais en imposant la vérité, non plus en se raidissant sur des obligations religieuses ou morales. Au contraire, Dieu est annoncé en rencontrant les personnes, en prêtant attention à leur histoire et à leur chemin. Le message du Seigneur, parce qu’il n’est pas une idée mais bien une personne, passe par un témoignage simple et vrai.

La mondanité, un « trou noir » qui engloutit le bien

L’Évangile qui relate la parabole de l’homme riche et de Lazare nous aide à comprendre ce que veut dire aimer, c’est à dire dépasser nos cécités, sentir avec son cœur avant de voir avec ses yeux. «La mondanité qui anesthésie l’âme est entrée dans le cœur» de l’homme riche de la parabole, cette mondanité est comme un « trou noir » qui engloutit le bien, qui éteint l’amour parce qu’elle ramène tout au moi.

Le Seigneur regarde celui qui est négligé et mis à l’écart du monde, ainsi «Lazare est le seul personnage, dans toutes les paraboles de Jésus, à être appelé par son nom». Cette pauvreté de Lazare, à l’inverse de l’ostentation de l’homme riche s’exprime avec une grande dignité. Ceci est enseignement précieux. «En tant que serviteurs de la parole de Jésus nous sommes appelés à ne pas étaler une apparence et à ne pas rechercher la gloire ; nous ne pouvons pas non plus être tristes ni nous lamenter. Ne soyons pas des prophètes de malheur qui se complaisent à dénicher les dangers ou les déviances ; ne soyons pas des gens qui se retranchent dans leurs propres environnements en émettant des jugements amers sur la société, sur l’Église, sur tout et sur tous, polluant le monde de choses négatives. »

Celui qui annonce l’espérance de Jésus est porteur de joie et voit loin, car il sait regarder au-delà du mal et des problèmes et en même temps il voit bien de près, car il est attentif au prochain et à ses nécessités. «Que le Seigneur nous donne la grâce d’être renouvelés chaque jour par la joie de la première annonce».

*

« Et enfin je vous salue spécialement, vous tous, très chers catéchistes ! Merci de votre engagement dans l’Église au service de l’évangélisation, dans la transmission de la foi. Que la Vierge Marie vous aide à persévérer dans la voie de la foi et témoignez par votre vie de ce que vous transmettez par la catéchèse. » (Angélus)

Eucharistie et charité

eucharistie-foi-esperance-et-chariteEn poursuivant la réflexion sur le Mystère eucharistique, cœur de la vie chrétienne, je voudrais aujourd’hui mettre en lumière le lien qui existe entre l’Eucharistie et la charité. « Charité » – en grec agape, en latin caritas – ne signifie pas avant tout l’acte ou le sentiment généreux, mais le don spirituel, l’amour de Dieu que l’Esprit Saint répand dans le cœur humain et qui le pousse à se donner à son tour à Dieu lui-même et au prochain (cf. Rm 5, 5).

Toute l’existence terrestre de Jésus, de sa conception à la mort sur la Croix, a été un unique acte d’amour, si bien que nous pouvons résumer notre foi dans ces paroles : Jesus Caritas, Jésus Amour. Au cours de la Dernière Cène, sachant que « son heure était venue » (Jn 13, 1), le Maître divin offrit à ses disciples un exemple suprême d’amour en leur lavant les pieds et leur confia son héritage le plus précieux, l’Eucharistie, dans laquelle est concentré tout le mystère pascal, comme l’a écrit le vénéré Pape Jean-Paul II dans l’Encyclique Ecclesia de Eucharistia (n. 5).

« Prenez, mangez, ceci est mon corps… buvez-en tous, car ceci est mon sang » (Mt 26, 26-27). Les paroles de Jésus au Cénacle anticipent sa mort et manifestent la conscience avec laquelle Il l’a affrontée, la transformant en un don de soi, dans l’acte d’amour qui se donne totalement. Dans l’Eucharistie, le Seigneur se donne à nous à travers son Corps, son âme et sa divinité, et nous devenons une seule chose avec lui et entre nous.

Notre réponse à son amour doit alors être concrète, elle doit s’exprimer dans une authentique conversion à l’amour, dans le pardon, dans l’accueil réciproque, et dans l’attention aux besoins de tous. Il existe de nombreuses et multiples formes de service que nous pouvons rendre au prochain dans la vie de tous les jours avec un peu d’attention. L’Eucharistie devient ainsi la source de l’énergie spirituelle qui renouvelle notre vie chaque jour et renouvelle ainsi également le monde dans l’amour du Christ.

Des témoins exemplaires de cet amour sont les saints, qui ont puisé dans l’Eucharistie la force d’une charité active et souvent héroïque. Je pense notamment à présent à saint Vincent de Paul, dont nous célébrerons après-demain la mémoire liturgique. Saint Vincent de Paul a dit : « Quelle joie de servir la personne de Jésus Christ dans ses pauvres membres ! ». Et il l’a fait avec toute sa vie. Je pense également à la bienheureuse Mère Teresa, fondatrice des Missionnaires de la Charité, qui dans les plus pauvres parmi les pauvres, aimait Jésus, reçu et contemplé chaque jour dans l’Hostie consacrée.

Avant et plus que tous les saints, la charité divine a empli le cœur de la Vierge Marie. Après l’Annonciation, poussée par Celui qu’elle portait dans son sein, la Mère du Verbe incarné, courut rendre visite à sa cousine Élisabeth pour l’aider. Prions afin que chaque chrétien, se nourrissant du Corps et du Sang du Seigneur, croisse toujours plus dans l’amour envers Dieu et dans le service généreux à ses frères. Dans la prière de l’Angélus, nous contemplons la Vierge Marie, qui a cru à la parole du Seigneur et qui a accepté de faire pleinement sa volonté. Puissions-nous suivre son exemple, trouvant ainsi la vraie voie et la vraie liberté.

BENOÎT XVI ANGÉLUS Castel Gandolfo dimanche 25 septembre 2005 (© Copyright 2005 – Libreria Editrice Vaticana)