Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

La corruption, les pauvres en font les frais

2014-06-16 Radio Vatican

Naboth lapidé devant sa vigne - extrait de la Chronique universelle de Rodolphe d'Ems. Artiste anonyme (entre 1350 et 1375)La corruption des puissants, ce sont finalement les pauvres qui en font les frais, et à cause de l’avidité des autres ils se retrouvent sans même avoir ce dont ils auraient besoin et auquel ils ont droit. Voilà l’idée développée par le Pape François ce lundi matin, dans l’homélie de la messe célébrée en la chapelle de la Maison Sainte Marthe. Pour parler de la corruption, un mal « aussi triste que vieux comme le monde » « un péché à portée de main », le Pape François est parti d’un récit de la Bible, proposé par la liturgie du jour: l’histoire de Nabot, propriétaire d’une vigne depuis des générations, et qui finit par être lapidé à mort pour avoir refusé de la vendre au roi Acab qui « voulait juste élargir un peu son jardin ». «Cette histoire  est habituelle dans les milieux où l’on trouve le pouvoir matériel ou politique, ou encore spirituel » :

« Dans la presse, nous lisons si souvent que l’un ou l’autre a été emmené au tribunal, tel politique parce qu’il s’est enrichi comme par enchantement. Ce chef d’entreprise emmené au tribunal lui aussi parce qu’il s’est enrichi d’un coup, en exploitant ses ouvriers. De ce prélat qui s’est trop enrichi et a abandonné son devoir pastoral au bénéfice de son pouvoir. Corrompus de la politique, du monde des affaires, de la vie ecclésiastique. Nous en trouvons partout. Et nous devons dire la vérité : la corruption est ce péché à portée de main, pour les gens qui ont autorité sur les autres, que ce soit économique, politique, ou ecclésiastique. Tous nous sommes tentés par la corruption. C’est un péché vraiment à portée de main. Parce que lorsque quelqu’un a du pouvoir il se sent puissant, il se sent comme Dieu ».

L’unique voie c’est le service qui te rend humble

Du reste, on en arrive à être corrompus « sur le chemin de notre propre sécurité ». Avec le «bien-être, l’argent, puis le pouvoir, la vanité, l’orgueil…et de là on en arrive même à tuer ». « Mais qui fait les frais à la fin de toute cette corruption ? » « C’est le pauvre»:

«Si nous parlons des corrompus politiques ou des corrompus dans le monde des affaires, qui en fait les frais ? Les hôpitaux sans médicaments, les malades qui n’ont pas de soins, les enfants sans éducation. Ce sont les ‘Nabot’ contemporains, qui font les frais de la corruption des grands. Et qui fait les frais de la corruption d’un prélat ? Les enfants, qui ne savent pas se faire le signe de la croix, qui ne connaissent pas le catéchisme, qui ne sont pas soignés » « Les malades qui ne reçoivent pas de visite, les prisonniers qui ne sont pas accompagnés spirituellement. Les pauvres payent la note. La corruption est payée par les pauvres : les pauvres économiquement, les pauvres spirituellement».

Par contre, «l’unique voie pour sortir de la corruption, l’unique voie pour vaincre la tentation, le péché de la corruption, c’est le service ». Parce que « la corruption vient de l’orgueil, de la superbe, et le service te rend humble » :

« Aujourd’hui, nous offrons la Messe pour tous ces gens qui payent le prix de la corruption, qui payent pour la vie de ces corrompus. Pour tous les martyrs de la corruption politique, de la corruption économique et de la corruption ecclésiastique. Prions pour eux. »

solennité de la Sainte Trinité

PAPE FRANÇOIS

ANGELUS

Place saint Pierre
Dimanche, 15 juin 2014

Aujourd’hui, nous célébrons la solennité de la Sainte Trinité, qui présente à notre contemplation et adoration la vie divine du Père, du Fils et du Saint-Esprit, vie de communion et d’amour parfait, origine et but de tout l’univers et tous les êtres, Dieu. Dans la Trinité, nous reconnaissons également le modèle de l’Église, en laquelle nous sommes appelés à nous aimer les uns les autres comme Jésus nous a aimés. C’est l’amour le signe concret qui manifeste la foi en Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit. C’est l’amour le signe du chrétien, comme Jésus l’a dit, «A ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour les uns pour les autres» (Jn 13,35). C’est une contradiction de penser aux chrétiens qui se détestent. C’est une contradiction! Et le diable est toujours en train d’essayer: à nous haïr, parce qu’il est celui qui sème toujours l’ivraie de la haine; il ne connaît pas l’amour, l’amour est de Dieu!

Nous sommes tous appelés à témoigner et proclamer le message que «Dieu est amour», que Dieu n’est pas lointain ou indifférent à nos affaires humaines. Il est proche de nous, il est toujours avec nous, il marche avec nous pour partager nos joies et nos peines, nos espoirs et nos travaux. Il nous aime tellement et à un tel point qu’il s’est fait homme, qu’il est venu dans le monde, non pas comme un juge, mais pour que le monde soit sauvé par Jésus (cf. Jn 3:16-17). Et c’est l’amour de Dieu en Jésus, cet amour qui est si difficile à comprendre, mais que nous ressentons lorsque nous nous approchons de Jésus et il nous pardonne toujours, il est toujours en attente pour nous, il nous aime tellement. Et l’amour de Jésus que nous ressentons, c’est l’amour de Dieu.

Le Saint-Esprit, le don de Jésus ressuscité, nous communique la vie divine et nous fait entrer dans le dynamisme de la Trinité, qui est dynamisme d’amour, de communion, de service mutuel, de partage. Une personne qui aime les autres pour la joie même d’aimer est reflet de la Trinité. Une famille, dans laquelle nous aimons et nous nous aidons mutuellement, est reflet de la Trinité. Une paroisse dans laquelle vous êtes bon et et voulez partager les biens spirituels et matériels est un reflet de la Trinité.

Le véritable amour n’a pas de limites, mais il peut se limiter, par le fait d’aller à la rencontre des autres, par le fait de respecter la liberté des autres. Chaque dimanche, nous allons à la messe, nous célébrons l’Eucharistie et l’Eucharistie est comme le «buisson ardent» dans lequel habite humblement et se communique la Trinité; pour cette raison, l’Église a placé la fête du Corpus Christi après la Trinité. Jeudi prochain, selon la tradition romaine, nous célébrerons la messe à Saint-Jean de Latran, puis nous ferons la procession avec le Saint Sacrement. J’invite les Romains et les pèlerins à participer à exprimer notre désir d’être un peuple « recueillit dans l’unité du Père et du Fils et de l’Esprit Saint» (Saint Cyprien). Je vous attends jeudi prochain, à 19h00, pour la messe et la procession du Corpus Christi.

Que la Vierge Marie, la créature parfaite de la Trinité, nous aide à faire, de toute notre vie, dans les gestes et les choix les plus importants, un hymne de louange à Dieu, qui est Amour.


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Voici ce Cœur qui a tant aimé les hommes

Voici, en ce mois du Sacré Coeur un autre texte d’un chartreux du début du XVIème siècle :

coeur de JésusJésus, pour mieux nous montrer son infinie charité a voulu nous ouvrir son Coeur. C’est afin de nous faire comprendre que tout ce qu’il a enduré pour nous, il l’a précisément enduré à cause de l’amour qui remplissait son coeur. Après nous avoir montré les douleurs qu’il ressentit dans son corps, Jésus veut, de plus, nous faire voir l’amour de son coeur très miséricordieux, très fidèle, très aimant qui lui inspira le désir et le besoin de souffrir pour nous.

Il a voulu encore nous ouvrir son coeur pour nous donner un refuge dans la tentation, une consolation dans la tristesse, une protection dans les tribulations, une sécurité dans l’adversité, une lumière dans le doute, enfin, à tous ceux qui entrent dans cette très profitable plaie de son Coeur, les suavités de la sainte dilection, le salut et l’éternelle félicité.

Cette blessure du Coeur Sacré de Jésus nous apprend à demander, sans cesse, que nos coeurs soient percés par la lance de la charité qui fera toujours couler dans nos âmes les larmes de la pénitence et celles, plus douces, de l’amour de Dieu. La plaie du côté, qui est la plaie du Coeur, nous fait donc connaître la charité si affectueuse de Jésus-Christ, charité qui donne un lustre ineffable à toutes ses actions, à toutes ses paroles, à toutes ses souffrances et les remplit d’une indicible suavité.

Ô très doux Jésus ! dans le ciel, je puiserai la douceur dans votre très doux Coeur. Qu’elle est grande, incommensurable, inexplicable, incompréhensible, la ]oie du coeur des élus qui lisent, dans le livre si parfait de votre Coeur, l’amour infini que vous leur portez ; ils comprennent l’étendue de votre charité, charité qui ne cessera jamais, que rien ne viendra jamais affaiblir, que rien ne pourra jamais détruire ! Oh ! qu’elle est heureuse, qu’elle est bienheureuse l’intelligence à laquelle vous révélez si clairement, avec tant d’abandon, les secrets de votre très doux Coeur !

Je veux m’endormir dans le Coeur de Jésus, source de la souveraine et véritable paix, source d’où jaillira et coulera pour mon âme l’éternelle tranquillité qui doit à jamais me délivrer des épreuves et des tribulations de cette vie. Et puisque je dois sortir sitôt de ce monde, je veux placer en Jésus mes désirs, mes pensées et mes affections en entrant dans son tendre et amoureux Coeur où je me cacherai comme dans un sépulcre, et où je reposerai dans un doux sommeil. Au moment de rendre le dernier soupir, je veux placer mon coeur dans son Côté entrouvert et confier mon coeur à son Coeur.

Lansperge, chartreux de Cologne
Né en 1489, mort en 1539