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MOIS DES FIDÈLES DÉFUNTS – 5 novembre

MOIS DES FIDÈLES DÉFUNTS – 5 novembre

Selon LE MOIS DE NOVEMBRE CONSACRÉ AU SOUVENIR DES ÂMES DU PURGATOIRE
par des considérations sur les peines qu’elles y souffrent, les motifs et les moyens de les soulager et sur l’utilité de la pensée du purgatoire L. Grandmont Liège 1841

Sur la peine que les âmes du purgatoire endurent par la vue de leurs péchés.

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Jugement dernier détail central Conques Abbatiale Sainte-Foy_Tympan

Aimable Sauveur, qui avez bien voulu vous charger des péchés du monde et tomber en agonie sous ce poids, faites-moi comprendre la douleur d’une âme qui n’a pas voulu se purifier ici-bas en unissant sa contrition à la vôtre, et qui est obligée de pleurer ses fautes dans le séjour de l’expiation. Cette vue sera bien propre à me faire sentir la nécessité de satisfaire maintenant à votre justice, et de nourrir en moi l’esprit de componction et de mortification.

I.

Quelle peine n’ai-je pas ressentie, à mon Père! ô mon Dieu! dans certains moments où la lumière de votre grâce me montrait plus à découvert les souillures de mon âme ; où je pénétrais mieux mes fautes; où je sentais combien il est amer d’avoir péché contre vous! Cependant je ne connaissais que bien faiblement toute la profondeur de mes plaies, et l’étendue de mes misères.

Quelle sera donc, dans le purgatoire, la douleur d’une âme qui, éclairée par la lumière de votre justice, se verra couverte des infidélités qu’elle aura commises, quand elle en pénétrera toutes les circonstances, et qu’elle en sentira toute l’amertume, sans pouvoir en détourner sa pensée un seul instant?

Âu milieu d’une chaleur brûlante, un homme se trouve enveloppé d’un manteau dont la pesanteur l’accable, et il lui est impossible de s’en décharger. Si la honte se joint à ce supplice; si le manteau est déchiré, les lambeaux, les taches multipliées, qu’on aperçoit sur ce vêtement, ne peuvent que doubler sa peine.

C’est en présence d’une compagnie respectable qu’il parait dans un état aussi humiliant : n’est-ce pas là, Seigneur, une figure imparfaite de l’état d’une âme accablée, dans le purgatoire, par la vue de ses péchés ?
Oh! qu’il est pesant ce manteau d’iniquités dont elle est chargée! . . . .

Quelle confusion ne ressent-elle pas d’être aperçue par vos regards et par toute la cour céleste sous ce vêtement d’ignominie ! Toutes ses fautes la déchirent et ne lui laissent point de repos. Que nous serions insensibles, ô mon Dieu ! si nous ne cherchions pas à soulager les âmes placées dans une position si douloureuse ! Mais que nous sommes aveugles de songer si peu nous-mêmes aux moyens de satisfaire à votre justice.

Nous nous empressons d’éviter tout ce qui déplaît à nos sens ; les incommodités des saisons, une légère souffrance, quelques contradictions dans nos goûts, suffisent bien souvent pour exciter nos plaintes et nos murmures ; nous ne les endurons qu’avec peine; nous mettons tout en œuvre pour nous les épargner. Et nous oublions que c’est votre miséricorde qui nous frappe en ce monde, pour nous éviter dans l’autre les coups de votre rigueur.

Ranimez notre foi, Seigneur, daignez former en nous l’esprit de pénitence, et pénétrez bien nos cœurs de la douleur de nos fautes, afin que nous n’en soyons pas accablés dans la vie future.

II.

Éclairez-moi de plus en plus, ô mon Dieu ! et faites-moi connaître les sentiments d’une âme, à la vue des péchés qui la retiennent éloignée de vous ; afin que je compatisse à ses peines, et que je m’épargne à moi-même de semblables regrets.

Je considère dans le purgatoire un pécheur que votre miséricorde a longtemps supporté sur la terre, et qui s’est enfin repenti de ses iniquités. Vous lui avez remis la peine éternelle qui était due à ses crimes; vous lui avez rendu votre amour, mais il a donné peu de temps à la pénitence, il ne l’a pas embrassée avec assez d’ardeur, et votre justice doit être satisfaite dans l’autre vie.

Le voilà donc rendu à lui-même, séparé de tous les objets qui pouvaient partager ses pensées et lui faire perdre le souvenir de ses dérèglements.

Il repasse dans son esprit cette longue suite d’ingratitudes, par lesquelles il semblait chercher à lasser votre patience : tant de préceptes violés, tant de remords étouffés, tant d’actions, de paroles, de pensées, de désirs coupables, qui doivent attirer sur lui votre indignation… C’est alors qu’il comprend l’étendue de cette miséricorde que vous aviez exercée à l’heureuse époque de sa conversion.

Comme il se reproche de l’avoir si aisément perdue de vue, d’avoir cessé de gémir sur des fautes dont votre bonté devait lui faire mieux comprendre la malice, de n’avoir pas fait une pénitence assez généreuse, pour répondre à votre amour et se purifier entièrement !

Je considère encore une âme juste, qui a eu le bonheur de conserver votre grâce ; mais qui a souvent contristé votre Esprit- Saint par de légères infidélités. Plus cette âme est pure, plus elle a d’amour pour vous, ô Dieu infiniment saint! plus aussi elle a horreur des moindres taches qu’elle aperçoit en elle, plus elle a de douleur de ne pas avoir eu soin de les éviter, ou de les faire disparaître, dans le temps où elle le pouvait si aisément.

Elle se dit à elle-même avec amertume : « Si j’avais obéi à mon Dieu dans cette occasion où il m’en coûtait si peu, si je ne lui avais pas refusé ce sacrifice, cette parole, si j’avais gagné son indulgence, je ne serais pas à présent séparée de lui. Je ne me verrais pas couverte de ces taches qui lui déplaisent, et » je goûterais avec les Saints son amour. »

Regrets inutiles : les larmes ne purifient plus quand on a laissé passer le temps de la miséricorde ; cette âme affligée demeure chargée du poids de ses offenses, sans pouvoir les effacer par ses soupirs!

PRIÈRE.

Mon Dieu! qui me donnez la grâce de prévoir ces châtiments, accordez-moi encore celle de les éviter par fidélité et pénitence. La charité couvre la multitude des péchés ; je veux donc vous aimer beaucoup, afin que vous puissiez me remettre beaucoup de fautes, marcher avec courage dans les voies de la pénitence; conserver dans mon cœur la douleur de vous avoir déplu, et recourir souvent à votre miséricorde, pour obtenir mon pardon et celui des âmes qui ne peuvent plus vous fléchir. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il.

Indulgence, applicable aux morts,  lorsqu’on récite l’invocation suivante, avec dévotion :

Jésus, Marie, Joseph,
Je vous donne mon cœur, je vous donne ma vie ;
Jésus, Marie, Joseph,
Venez à mon secours lors de mon agonie ; .
Jésus, Marie, Joseph,
Que par vous dans la paix je termine ma vie.

Il suffit qu’on invoque les saints noms de Jésus, de Marie et de Joseph, et qu’on demande les grâces qui y sont mentionnées. Les personnes malades ou moins occupées, peuvent dire cette invocation sur chaque grain de leur chapelet.

LE MOIS DES FIDÈLES DÉFUNTS 4 novembre

LE MOIS DES FIDÈLES DÉFUNTS 4 novembre

Selon LE MOIS DE NOVEMBRE CONSACRÉ AU SOUVENIR DES ÂMES DU PURGATOIRE
par des considérations sur les peines qu’elles y souffrent, les motifs et les moyens de les soulager et sur l’utilité de la pensée du purgatoire L. Grandmont Liège 1841

Sur la peine que les âmes du purgatoire endurent,
par la privation de la vue de Dieu.

 

Christ juge des vivants et des morts
Christ juge des vivants et des morts

 

SELON LE MOIS DE NOVEMBRE CONSACRÉ AU SOUVENIR  DES ÂMES DU PURGATOIRE LIÈGE 1859

Ce n’est pas assez pour moi, ô mon Dieu ! d’avoir considéré en général les souffrances des âmes que votre justice retient dans le purgatoire. Je dois les approfondir, les méditer en particulier, afin de mieux comprendre la grandeur de leurs peines, et de pénétrer plus profondément mon âme des sentiments que la foi doit y exciter.

 

I.

Je me transporte, ô mon Dieu ! au moment où une âme sort de ce monde, pour paraître devant votre  tribunal.

Un grand spectacle, selon l’expression de saint Ambroise, s’offre alors à ses regards : vous vous découvrez à elle avec toutes vos perfections, dans la splendeur de votre gloire, de votre puissance, de votre beauté; l’âme est comme investie par l’éclat de votre majesté infinie, et ressent pour vous un amour que nous ne pouvons ni comprendre, ni exprimer.

Elle entend les Anges qui chantent vos louanges, elle voit toute la cour céleste qui vous adore et met son bonheur à vous posséder. Elle voudrait se réunir à ces esprits bienheureux, s’élancer dans votre sein pour être à jamais unie à vous, et voilà que vous la repoussez par cette terrible parole : Retire-toi de moi.

O mon Dieu! il faudrait connaître, comme cette âme, vos amabilités infinies, l’amour qu’elle a pour vous, le désir qu’elle ressent de vous posséder, pour concevoir ce qu’elle souffre en entendant celte terrible sentence: Retire-toi de moi.

Quelle serait la douleur d’un enfant éloigné d’un père tendrement chéri, si, au moment où il le revoit après une longue absence, au moment où il veut se précipiter dans ses bras, et se livrer à l’effusion de sa tendresse, ce père le repoussait avec indignation au lieu de recevoir ses embrassements ! faible image de la douleur d’une âme, qui reconnaît en Dieu son père, son créateur, son rédempteur, son bienfaiteur, qui se précipite vers lui, et se sent retenue par ces mots sévères : Retire-toi de moi.

Hélas, Seigneur ! j’ai  mérité de l’entendre cette condamnation : mes infidélités, mon peu d’ardeur pour me purifier de mes fautes, et m’unir à vous dans cette vie, me rendent bien digne d’être séparé de vous après ma mort.

Mais je suis encore par votre bonté dans le règne de la miséricorde, et je vais dès ce moment m’efforcer de réparer mes pertes, en vous aimant de toutes mes forces, en vous servant avec plus de générosité, et en faisant pénitence de tout ce qui a pu vous déplaire en moi.

II.

J’accompagne en esprit dans le purgatoire, ô mon Dieu ! l’âme que votre justice y a précipitée. L’amour qu’elle a pour vous a fait son tourment lorsque vous l’avez repoussée ; c’est encore cet amour qui cause sa douleur la plus vive, tant quelle se voit éloignée de vous.

Nous l’éprouvons déjà dans ce monde : notre cœur est fait pour vous et il n’y a que vous qui puissiez le rendre heureux. Quels que soient les objets auxquels ce cœur s’attache, ils ne peuvent jamais nous satisfaire, et nous sentons toujours quelque chose qui nous fait dire avec saint Augustin : Vous n’êtes pas mon Dieu.

Mais, cette âme entrée dans la vie future le comprend bien autrement que nous ne pouvons le faire : le voile, qui vous cache à nos regards, ne subsiste plus pour elle ; les créatures ne viennent plus la distraire, et, dans la soif qui la dévore, elle voudrait avoir des d’ailes pour s’élever jusqu’à vous.

O mon Dieu ! s’écrie-t-elle, c’est à présent que je sens que je suis faite pour vous aimer, et que je ne puis trouver de repos qu’en vous. Vous êtes le centre de toutes mes affections ; je vous aime de tout mon cœur, et je brûle du désir d’être unie à vous. Mais comment recevez-vous, Seigneur, les vœux de cette pauvre âme qui soupire après vous avec tant d’ardeur…?

Ce n’est pas le moment, répondez-vous, de me prouver que tu m’aimes, il fallait le dire et surtout le montrer lorsque tu étais sur la terre. Tu me disais bien au pied des autels : Mon Dieu, je vous aime de tout mon cœur; mais ces paroles étaient bientôt démenties par ta conduite.

Me montrais-tu ton amour, lorsque tu perdais si aisément de vue ma présence ; lorsque tu te livrais à la dissipation à la vanité, à la sensualité ; que tu méprisais mes inspirations et mes grâces.

Tu n’as pas voulu répondre aux invitations de ma tendresse, et maintenant je serai sourd à tes désirs, jusqu’à ce que tu aies expié tes infidélités dans ce lieu de souffrances.

Quel tourment, Seigneur ! Vous connaître, vous aimer, ne penser qu’à vous, s’élancer continuellement vers vous, se voir toujours repoussé, et savoir qu’on s’est attiré soi- même une punition si douloureuse, parce qu’on n’a pas voulu répondre à votre amour!

PRIÈRE.

Divin Jésus, exercez votre miséricorde infinie sur ces âmes affligées qui vous désirent, et donnez-leur la paix et le bonheur qu’elles ne peuvent trouver que dans votre sein ; faites-moi aussi sentir les effets de votre bonté, et ne permettez pas que ces considérations me soient inutiles. Accordez- moi la grâce de vous aimer avec ardeur; de le dire souvent avec un cœur sincère, de vous le prouver encore plus par mes œuvres et mes sacrifices, afin que je puisse toujours demeurer uni à vous, et n’être séparé de vous ni ici-bas, ni dans l’éternité. Ainsi soit-il.

Indulgence applicable aux morts. — Ceux qui visitent une image du Sacré-Cœur de Jésus exposée dans une église et prient ou méditent selon les intentions de l’Église devant cette image, obtienne l’indulgence.

LE MOIS DES FIDÈLES DÉFUNTS 3 novembre

LE MOIS DES FIDÈLES DÉFUNTS 3 novembre

Selon LE MOIS DE NOVEMBRE CONSACRÉ AU SOUVENIR DES ÂMES DU PURGATOIRE
par des considérations sur les peines qu’elles y souffrent, les motifs et les moyens de les soulager et sur l’utilité de la pensée du purgatoire L. Grandmont Liège 1841

Sur la cause des souffrances qu’on endure en purgatoire

 

Christ sauveur
Christ sauveur

Après avoir médité, ô mon Dieu! sur la rigueur des souffrances qu’on éprouve dans le purgatoire, il est important pour moi de méditer sur les causes qui ont attiré un si grand malheur sur les pauvres âmes qui y sont détenues : je trouverai dans cette méditation un nouveau motif de venir à leur secours et de me préserver moi-même d’une pénitence aussi sévère dans l’autre vie.

I

Qui sont ceux qui vont en purgatoire? L’Église nous y montre d’abord des pécheurs infiniment coupables, qui ont passé leur vie dans le crime et le désordre; qui ont abusé de tous les dons de Dieu, résisté à toutes ses grâces, lutté contre les assauts que votre bonté infinie, ô mon Dieu ! livrait à leur cœur, pour les toucher.

Cependant, par l’effet d’une miséricorde qu’on ne peut comprendre, à la prière d’une tendre mère, d’une épouse pleine de foi, d’un enfant paré de toutes les richesses de la grâce et de l’innocence, ce pécheur est rentré en lui-même au moment de la mort, ou sur le déclin de la vie.

Il a compris tout ce qu’avait de coupable sa triste obstination dans le mal, il a compris tout ce qu’il y avait de déraisonnable et d’imprudent à paraître au tribunal de J.-C. ; il a fait une bonne confession ; il s’est converti sincèrement, et il est mort dans ces heureuses dispositions.

Mais est-il juste que ce pécheur soit admis tout de suite parmi les Saints? Non, mon Dieu ! vous devez à votre sainteté, à votre sagesse, à votre justice, de mettre une différence entre l’âme fidèle et ce pécheur si longtemps obstiné ; il a mérité l’enfer par les péchés mortels dont il s’est rendu coupable ; sa vie n’a été qu’une longue suite d’iniquités.

Il n’a pas accompli le précepte de la pénitence sur la terre, il faut qu’il l’accomplisse après la mort; il faut que cette pénitence soit proportionnée au nombre et à l’énormité de ses fautes; il faut qu’elle soit une compensation ou du moins une commutation des peines de l’enfer ; dès lors je ne dois plus m’étonner de la rigueur des peines qu’il endure et de la longueur du temps qu’il restera en purgatoire.

Mais que cette pensée est effrayante pour moi, ô mon Dieu ! qu’elle est propre à me toucher, à m’inspirer une salutaire compassion pour tant de personnes qui m’intéressent et qui ne se sont converties qu’au moment de la mort ! Je me réjouissais de leur conversion et j’avais de justes raisons de le faire ; mais je ne pensais pas assez aux flammes purifiantes où elles gémissent et où elles gémiront encore longtemps.

*

II

Parmi les pécheurs qui sont dans le purgatoire, il en est qui sont moins coupables sans doute, mais dont la punition est ’ cependant aussi sévère. C’étaient des âmes faibles et inconstantes dans le bien, dont la vie était une alternative continuelle de vices et de vertus, de conversions et de rechutes.

Le temps de Pâques, du jubilé, d’une retraite, les trouvait disposés à tout faire pour vous, ô mon Dieu ! à tout sacrifier pour remplir leurs devoirs ; mais bientôt après la dissipation les entraînait, les passions les subjuguaient de nouveau, les habitudes reprenaient leur cours, et l’iniquité devenait pour ainsi dire leur élément.

Hélas ! Seigneur ! que de bonté vous avez eue pour eux en les poursuivant! que de patience vous avez exercée en les attendant! quel malheur si vous les aviez appelés à votre tribunal pendant qu’ils étaient loin de vous !

Mais non, ô Dieu de miséricorde ! vous avez compati à leurs faiblesses, vous avez eu égard aux bonnes œuvres qu’ils ont faites, aux bons exemples qu’ils ont donnés, au repentir qu’ils ont éprouvé et manifesté au déclin de la vie et surtout au moment de la mort ; ils ont reçu tous les sacrements dans de saintes dispositions, vous leur avez pardonné ; mais ils n’ont pas fait pénitence.

Les bonnes œuvres qu’ils ont faites ont servi à obtenir leur conversion ; mais la plupart n’en ont retiré aucun mérite pour le ciel, parce qu’elles n’ont pas été faites en état de grâce.

C’est donc aussi dans le purgatoire que ces pécheurs vont achever leur pénitence ; n’eussent-ils commis qu’un seul péché mortel, qu’elle devrait être longue cette pénitence f qu’elle devrait être sévère, puisqu’ils ont mérité de la subir éternellement.

C’est encore en tremblant, ô mon Dieu! que j’entends prononcer cet arrêt, parce que je crains d’y trouver ma propre condamnation : daignez avoir pitié de moi et dés âmes coupables qui sont déjà entre les mains de votre justice.

III

Mais que vois-je, ô mon Dieu ! parmi les âmes qui sont dans le purgatoire, il en est qui vous ont servi constamment avec fidélité ; il en est qui n’ont jamais souillé par le péché mortel la robe d’innocence qu’elles avaient reçue au baptême, ou qui du moins n’ont jamais persévéré dans ce malheureux état ; il en est qui se sont consacrées à vous par des vœux héroïques….

Oh ! c’est ici que ma foi est déconcertée, et que ma conscience est plus troublée ! j’ai besoin de me rappeler votre bonté infinie, ô mon Dieu ! l’union étroite que vous voulez contracter avec vos élus, l’invitation que vous leur ferez de partager votre gloire, vos perfections infinies, pour comprendre que votre sévérité est toujours dictée par votre justice.

J’ai besoin de me rappeler qu*il est impossible que rien de souillé et d’imparfait puisse entrer dans l’essence divine. Je considère donc de plus près la robe nuptiale dont ces âmes sont revêtues, et je la vois couverte d’une infinité de petites taches qui en ternissent l’éclat et la beauté ; je comprends alors, ô mon Dieu! que ces taches n’ayant point été consumées par le feu de la charité, elles doivent l’être par les flammes du purgatoire.

Je comprends que si ces taches paraissent peu considérables à nos yeux, c’est que nous n’avons pas une assez haute idée de votre sainteté…. C’est le nombre de ces taches, Seigneur ! qui provoque votre sévérité, c’est l’abondance des lumières et des moyens de sanctification que vous avez accordés à ces âmes, et dont elles n’ont pas profité, qui les rend plus coupables.

Il n’est donc personne qui puisse espérer d’échapper à cette purification douloureuse qui nous est préparée dans le purgatoire ; personne qui ne doive craindre. Dans quelle classe de pécheurs dois-je me mettre, ô mon Dieu ! c’est à ma conscience à répondre.

RÉSOLUTIONS ET PRIÈRES

Puisque je puis encore me soustraire aux souffrances du purgatoire, ou du moins en diminuer la durée ou l’intensité, je vais m’appliquer, ô mon Dieu! à mener une vie plus mortifiée, plus humble et plus pénitente. Je vais nourrir dans mon cœur le feu de votre divin amour et l’alimenter à chaque instant par des sacrifices.

Je vais m’appliquer à supporter avec plus de patience les contradictions, les maladies, les privations auxquelles je serai assujetti malgré moi ; je vais m’imposer des pénitences volontaires, qui me fassent expier les satisfactions inutiles auxquelles je me serai abandonné ; je vais multiplier le nombre de mes bonnes œuvres et obtenir grâce pour les âmes du purgatoire et pour moi.

Oui, Seigneur mon Dieu ! je crois ! mais augmentez en moi le don de la foi ; je yeux me lever, avec les  Saints pour voler aux secours des âmes souffrantes du purgatoire ; mais affermissez ma résolution, et soutenez mon courage par le secours de votre grâce, afin que  je devienne , par ma foi accompagnée des œuvres , un digne enfant des Saints , pour ce temps et l’éternité. Par J.-C. N.-S. Ainsi soit-il !

*

Indulgence applicable aux morts.

Toutes les fois qu’on récite les actes de foi, d’espérance et de charité, on obtient l’indulgence. Ils sont à réciter tous les jours, pourvu que, s’étant confessé et ayant communié, on prie selon les intentions de l’Église.

Il y en a qui récitent un chapelet d’actes de foi, d’espérance et de charité, c’est-à-dire qu’ils récitent ces actes autant de fois qu’il y a de grains à leur chapelet : cette pratique leur fait obtenirl’indulgence qu’on peut appliquer aux âmes du purgatoire. Les personnes âgées, infirmes ou moins occupées peuvent le faire.