Archives de catégorie : prière

NOTRE MÈRE

NOTRE MÈRE

La-Mère-de-Dieu-de-Vladimir
La-Mère-de-Dieu-de-Vladimir

Quand Jésus quitta les siens pour son ascension, il leur dit : « Je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu » : il aurait pu ajouter : je vous laisse ma Mère et votre Mère. C’est bien vraiment une communauté de filiation qui nous lie à Jésus en face de Marie, comme à Jésus en face du Père. Jésus nous aime en Dieu par Marie; en Dieu et en Marie nous devons l’aimer nous-mêmes.

Ce n’est point par métaphore que Marie est notre Mère ; c’est au sens propre, bien que transposé au spirituel, au surnaturel. Un théologien dirait : c’est par analogie, au sens technique attribué par lui à ce terme, et c’est-à-dire que Marie est notre Mère aussi véritablement que Dieu est saint, que Dieu est juste, et que Jésus est notre Frère.

Il s’ensuit que resserrer nos liens avec Marie, c’est nous rapprocher intimement de Jésus. C’est toute la valeur du geste; mais elle-même, certes, l’entend ainsi. Le poète de la Divine Comédie, s’adressant à elle, s’écrie : « Celui qui veut la grâce et à toi n’a pas recours veut que son désir vole sans ailes. » Marie offre deux ailes à nos désirs spirituels et à tous ceux qui s’y accordent : son intercession et son exemple.

A celui-ci, en attendant que nous parlions de sa puissance suppliante, il devrait être facile de s’adapter :sa vie est si simple et si simplement nôtre! Nous l’avons contemplée à Nazareth, et nous avons bien vu qu’elle n’est qu’un reflet; tout vient de Jésus ; mais la leçon de Jésus se comprend mieux quand on regarde sa Mère.

La tendresse, au surplus, n’est-elle pas ici un entraînement autant qu’une obligation ? On n’est pas un fils de Marie, si l’on n’est prêt à faire ce qu’elle fait, à aller jusqu’où elle va, et elle va jusqu’au Calvaire.

Quand on fréquente ce Calvaire du souvenir plus réel que le réel même, puisqu’il est spirituel : j’entends l’Eucharistie, on devrait, chaque fois, renouveler son amour et son propos d’imitation à l’égard de cette Mère qui là encore, comme autrefois à la porte de Jérusalem, nous consacre et nous donne son Fils.

Toute vie chrétienne est à base de charité et en forme de sacrifice : la maternité de Marie ne produirait-elle pas tous ses effets, si nous savions l’évoquer avec amour et abandon, au contact de Celui qui nous est commun, à nous et à elle?

Nous devons beaucoup plus à Marie, dans le passé, que nous ne devons à nos mères; elle a bien plus souffert et elle nous a bien plus aimés. Comme une jeune épousée qui chérit par avance le fruit de son amour, elle nous a aimés en la Trinité, en Jésus, en nous-mêmes par anticipation, et son cœur, comme pour l’Enfant divin, est pour nous un ciel jaillissant dont le trop-plein nous arrive. Il n’est que de le recevoir, et c’est le salut, avec la paix et la douce joie.

C’est par Marie surtout que la justice évangélique et l’amour qui imprègne la Bonne Nouvelle revêtent cette forme de tendresse humaine et de douce miséricorde que le cœur comprend toujours. L’imploration douloureuse des hommes et le regard humilié du pécheur ne vont pas moins à cette Dame compatissante que le rêve de la jeunesse et ses aspirations vertueuses à la créature blanche et bleue comme un lis entouré de ciel.

Elle est votre Maman,
fillettes au voile qui montez comme elle pour la première fois les marches du temple ;
la vôtre, jeunes filles qui vous gardez jalousement pour l’époux ;
mères qui portez dans vos bras le fragile enfant, chair de votre chair, et qui avez donc besoin d’une protection double;
femmes douloureuses qui pleurez vous aussi un Jésus parti ;
vous-mêmes, femmes d’âge, vivant avec quelque saint Jean qui ne peut remplir jamais le cœur délaissé,
et vous enfin, vous surtout, pécheurs, qui ne désespérez pas de la miséricorde, mais avez besoin de la tendresse pour vous en aplanir le chemin.

Pour le criminel accablé du poids de la justice, un avocat pitoyable est un recours à qui le désespoir s’accroche ardemment. Si l’avocat est une femme dévouée et compatissante, sa confiance et son élan n’en sont-ils pas accrus ? Combien plus disposant d’une mère, et d’une mère toute-puissante auprès de la justice, le coupable aura-t-il lieu de renaître à l’espérance !

Saint Thomas d’Aquin appellerait volontiers Marie une tendresse animée, comme il appelle son Fils une justice animée, comme à sa suite nous avons appelé la Vierge une Sagesse.

Marie nous aime en Dieu d’un amour spirituel; mais c’est toujours avec son cœur de femme, avec son cœur de mère, et quelle mère avertie que celle-là ! Mère autrefois douloureuse, aujourd’hui secourable, elle a ce qu’il faut pour être la plus compréhensive et la plus accueillante amie de l’homme.

Une femme dont la main fraîche touche nos fronts enfiévrés, une sœur de charité au tendre sourire, une sublime infirmière du cœur, elle peut tout évoquer à la pensée, elle peut tout procurer à qui l’appelle.

Ce qu’il faut lui demander pourtant avant toutes choses, parce que l’effet en est universel et que sans cela rien ne compte, c’est ce que suggère le Stabat en ses strophes si dolentes et si expressives :

Sainte Mère, faites ceci :
Enfoncez les plaies du Crucifié
Solidement dans mon cœur ;
De votre Enfant blessé
Qui pour moi voulut tant souffrir
Partagez avec moi les peines ;
Que je pleure tendrement avec vous ;
Que je compatisse au Crucifié
Autant que je dois vivre.

Nul ne se sanctifie, quoi qu’il fasse, que par l’union à son Rédempteur et dans le profond sentiment de la Rédemption même. Il n’y a de salut que dans la croix, par la croix, et en la croix est la seule science de vivre.

Vous, ma Mère de la croix, qui avez reçu le Sang rédempteur et me l’avez versé, qui avez tenu sur vos genoux votre Fils mort et me l’avez donné ; vous que la douleur n’a pas rebutée, mais attendrie, et que la perte du doux Rejeton a rapprochée de ses frères, enseignez-moi ce que la croix vous apprit; exercez en ma faveur cette maternité qui de la croix vous fut intimée, et dont les devoirs trouvèrent votre âme ardemment consentante.

De ma part, je veux vous être un vrai fils; je veux obéir à vos muettes instructions, toutes sises en vos exemples et commentées par votre sourire. J’habiterai en esprit en vous comme Jésus, pour que vous me fassiez naître avec Jésus, en Jésus, pour une vie pareille à celle de Jésus, une vie sainte, féconde pour autrui, heureuse du bonheur vrai, semence de vie éternelle.

P. Sertillanges

Texte présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse

 

NOS DEVOIRS ENVERS NOTRE MÉDAILLE

30 MAI

NOS DEVOIRS ENVERS NOTRE MÉDAILLE

Maintenant que nous connaissons mieux le trésor donné au monde par la Sainte Vierge, il importe de voir comment nous l’apprécions. Nous avons, en effet, des devoirs envers cette Médaille, don de Marie. Quels sont-ils ? Devoir de reconnaissance d’abord. Sachons dire merci à notre Mère du ciel.

Médaille Miraculeuse au cou
Médaille Miraculeuse au cou

Il est si bon de penser qu’elle nous aime au point de vouloir toujours demeurer avec nous ! Elle nous a donné de sa tendresse un témoignage sûr, précis. Que c’est consolant ! Mais notre reconnaissance doit surtout se traduire par des actes.

Que faire pour notre Médaille ? La porter d’abord, et autant que possible au cou, comme la Sainte Vierge le désire, puisqu’elle a dit à Sœur Catherine que beaucoup de grâces seraient accordées à ceux qui la porteraient, suspendue à leur cou.

N’en rougissons pas. Il y a tant de personnes qui affichent un fétiche ridicule ! Aurions-nous honte de montrer notre appartenance à la Mère de Dieu ?

La propager ensuite. Ayons toujours quelques médailles sur nous pour les donner à un enfant, à un malade, à un affligé, à un bien-portant.

Donner l’image de Marie, c’est semer de la confiance en Dieu.

L’aimer. Oui, il faut l’aimer, notre petite Médaille, l’aimer parce qu’elle vient du ciel directement, par les mains de notre Mère.

Ne la portons pas par simple habitude, comme un vulgaire porte-bonheur dont on ne veut pas se séparer.

Aimons-la parce qu’elle est le souvenir perpétuel de la présence de Marie parmi nous. Embrassons-la le matin à notre réveil en offrant notre journée à Dieu ; embrassons-la le soir encore avant de nous endormir en paix dans les bras de notre Mère.

Répétons alors une dernière fois l’invocation très chère : « Ô Marie, conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous. »

Ayons confiance en notre Médaille. Une confiance invincible. N’ayons pas peur de demander beaucoup à Marie ; c’est notre foi en sa puissance qui obtiendra des merveilles.

Glissons la petite Médaille près d’un malade, proposons-la à un incroyant.

Et puis, ayons une confiance absolue en la toute-puissance suppliante de la Vierge Immaculée !

Ne laissons plus dans ses mains des anneaux qui ne donnent pas de rayons parce qu’on oublie de lui demander des grâces !

PRIÈRE

Très Sainte Vierge, je crois et confesse votre Sainte et Immaculée Conception pure et sans tache ; très pure Vierge, par votre pureté virginale, votre Conception immaculée, votre glorieuse qualité de Mère de Dieu, obtenez-moi de votre cher Fils, l’humilité, la charité, une grande pureté de cœur, de corps et d’esprit, une sainte persévérance dans le bien, le don d’oraison, une bonne vie et une bonne mort. Ainsi soit-il ! (Indulgence de PIE X).

Ô MARIE CONÇUE SANS PÉCHÉ, PRIEZ POUR NOUS QUI AVONS RECOURS A VOUS !

+P. BAETEMAN

LE DÉSIR DE LA SAINTE VIERGE

29 MAI

LE DÉSIR DE LA SAINTE VIERGE

Sœur Catherine étant sur le point de mourir exprima un doux reproche qui ne doit pas nous laisser indifférents. « La Sainte Vierge et peinée, dit-elle, parce qu’on ne fait pas assez de cas du trésor qu’elle a donné dans la dévotion à l’Immaculée Conception. On ne sait pas en profiter. »

Le M que surmonte la croix
Le M que surmonte la croix

Maintenant que nous connaissons mieux ce trésor, après l’avoir médité pendant tout ce mois, ne méritons pas ce reproche de la Sainte Vierge. Apprécions à sa juste valeur cette petite Médaille qu’elle nous a laissée comme un gage si touchant de son amour maternel.

Quand un enfant est séparé de sa mère, il aime regarder sa photographie, il s’entoure de souvenirs qui lui rappellent la chère absente.  En attendant de nous accueillir un jour au ciel, la Sainte Vierge a voulu nous laisser d’elle plus qu’une photographie : sa Médaille.

C’est le symbole de sa présence qui nous suit partout, protégeant notre âme et notre corps, nous rappelant continuellement les grands mystères de notre foi et la route qu’il faut suivre pour arriver au ciel. Son cœur et celui de Jésus nous rappellent que nous ne sommes pas orphelins ici-bas, mais que leur amour nous enveloppe continuellement.

Le M que surmonte la croix est comme un grand signe d’espérance qui éclaire la route ardue de notre vie. Les étoiles nous parlent de ce ciel, notre Patrie, où Jésus et Marie nous attendent. Que de raisons d’aimer notre Médaille, de la méditer, de la propager !

PRIÈRE

Ô Notre-Dame de la Médaille Miraculeuse, nous voulons désormais entourer de vénération la précieuse Médaille que vous nous avez apportée du ciel. Si nous n’en avons pas fait assez de cas jusqu’ici, nous vous en demandons pardon et nous voulons désormais vous prouver notre reconnaissance en la portant sur nous avec plus d’amour.

Que la vue de la croix augmente notre Foi ! Que votre monogramme béni soit pour nous une vision d’espérance ! Que les deux Cœurs augmentent notre Charité ! C’est la grâce que nous vous demandons, ô bonne Mère, les uns pour les autres, à la fin de ce mois qui nous a réunis à vos pieds pour méditer votre Médaille Miraculeuse. Ainsi soit-il !

Ô MARIE, CONÇUE SANS PÉCHÉ, PRIEZ POUR NOUS QUI AVONS RECOURS A VOUS !

+P. BAETEMAN