La piété mariale, fil conducteur du pontificat de Jean-Paul II
La Vierge Marie a marqué la vie de Saint Jean-Paul II, de son enfance à la fin de son pontificat. Ce lien qui l’unissait à la Mère de Dieu, il en avait fait sa devise, Totus Tuus. Une dévotion à Marie inscrite sur son blason papal, une dévotion qui a marqué sa vie entière.

D’une enfance marquée par les pèlerinages mariaux à son dernier voyage apostolique à Lourdes en 2004, la figure de la Madone fut le fil conducteur du pontificat et de la vie de Jean-Paul II.
Enfance et éducation marquées par la piété mariale
Jean-Paul II a grandi dans une ambiance familiale et sociale très marquée par la piété mariale. N’oublions pas que cette piété était cultivée par sa famille, par son père surtout, sa mère étant morte lorsqu’il était encore petit enfant. Il a vu son père agenouillé devant l’image de la Madone. Il habitait à côté de l’église et là-bas il fréquentait la piété mariale du mois de mai.
À côté de Wadowice se trouve un grand sanctuaire marial tenu par des franciscains, il y a fait beaucoup de pèlerinage avec son père.
Deuxième endroit de son pèlerinage, inoubliable, le pèlerinage au sanctuaire national de Pologne, à Jasna Góra, Częstochowa. Il y a découvert ce visage de la Madone noire de la Mère de Dieu. Plus tard, prêtre ou Pape, il y est revenu très souvent pour contempler le visage de la Vierge Marie. Finalement, toute sa vie a été conçue sur les traces de Marie.
L’appel de sa vocation
Pendant 20 ans, celui qui deviendra Saint Jean-Paul II participe une fois par semaine à une association, un groupe de discussion avec 15 personnes comme les 15 mystères du rosaire, il effectuait des pèlerinages réguliers auprès de la Vierge, finalement sous l’égide de Marie, il ressent l’appel de sa vocation. Il ne s’est jamais distancé du rosaire.
Jeune homme, pendant la guerre, Jean-Paul II travaillait à l’usine Solvay, il portait alors toujours avec lui le Traité sur Marie de Louis-Marie Grignion de Montfort, il était imbibé par cette spiritualité. Il était marial de toute son âme, de tout son cœur, et puis il a exprimé cette foi profonde dans bien des documents qu’il a publiés.
Son message marial
Les voyages de Jean-Paul II ont souvent revêtu une dimension mariale, de ses premières tournées de 1979 au Mexique et en Pologne, à son dernier, à Lourdes en 2004. Il a passé son message dans une encyclique la plus mariale et fondamentale sur ce sujet, à savoir Redemptoris Mater, publiée en 1987, le jour de l’Assomption.
Jean-Paul II a un regard double : un regard en arrière parce qu’il a voulu consciemment continuer l’enseignement marial du concile Vatican II, il a suivi aussi son prédécesseur, à savoir le saint Pape Paul VI, ses différentes formes de dévotions mariales propagées, liturgique, populaire, ou privée.
Jean-Paul II a continué cette ligne de la piété mariale, de l’enseignement sur Marie. Un regard vers l’avenir également, il a voulu par ce chemin préparer le passage du deuxième au troisième millénaire. Tout son pontificat a été programmé en fonction de ces perspectives futures, de l’avenir, à savoir le début du troisième millénaire.
L’accent marial prophétique
Jean-Paul II a tracé le chemin, le parcours, l’itinéraire accompli par Marie dans sa foi. Ce fut le fil conducteur de son activisme marial et il montre la foi de Marie qui était une foi difficile, passant par des ténèbres, par la souffrance, par des moments très dramatiques de sa vie.

Il s’est identifié à de tels moments de ténèbres mais aussi à ses lumières après le passage des ténèbres : il a montré avec insistance le lien indissoluble du Christ et de Marie à partir de son incarnation jusqu’au mystère de Pâques, la présence de Marie au pied de la croix.
En suivant ce chemin marial, il a également suivi les traces d’un autre saint, Maximilien Kolbe. Lors de son dernier pèlerinage à Lourdes, dramatique, le Pape pleurait devant la statue de la Vierge Marie, étant déjà diminué très physiquement. Il a vécu à la façon d’un martyr le passage qui précédait sa mort.