Seul l’Esprit peut nous montrer le bon droit
Sans l’aide de l’Esprit nous sommes incapables de discerner le bien et le mal, la justice et le péché ni leurs conséquences. Certes, nous n’avons pas besoin du Défenseur pour savoir que la maladie – physique ou psychique – est un mal qui nous prive du bien précieux de la santé.
Mais il nous est beaucoup plus difficile de prononcer un jugement droit sur une pathologie plus redoutable qui met en danger notre relation à la Source même de toute vie. Jésus parle de «l’erreur du monde», non seulement nous ne parvenons pas à discerner le mal spirituel en raison du pouvoir de séduction qu’il a acquis sur nous, mais pire encore nous nous égarons au point de nous tromper sur sa nature.
L’Esprit a pour mission de nous révéler – de nous faire prendre conscience – que la racine de tout mal réside dans le manque de foi en la Personne de Jésus. La foi est ici comprise comme l’attachement du disciple qui fait confiance à son Maître, et puise dans son amour pour lui la force de sa fidélité.
Ce qui a été « semé en nous » (1Jn 3, 9) est la Parole de vérité, le Verbe de vie ; or là où surgit le Verbe-Lumière disparaissent les ténèbres : « La Parole de Dieu demeure en vous, vous avez vaincu le Mauvais » (I Jn 2, 12-14).
Telles sont les caractéristiques du croyant, c’est-à-dire de l’homme régénéré par une foi vivante en Jésus-Christ. A la lumière de ces paroles, nous pressentons que tout acte qui «contriste l’Esprit Saint» (Ep 4, 30) est incompatible avec la vie «en Christ», et affaiblit dès lors la vie divine en nous.
C’est l’affaiblissement, voire la rupture de la relation d’amour par laquelle nous nous sommes librement unis au Christ. L’œuvre du diable est de nous faire miroiter le «droit» à la jouissance de bien des choses, pas forcément mauvaises en soi, mais qui le deviennent lorsqu’elles nous détournent du Christ et de notre fin surnaturelle : « Tout est à vous, mais vous êtes au Christ et le Christ est à Dieu » (I Co 3, 22-23).
Seul l’Esprit peut nous montrer le « bon » droit, à savoir notre « droit » d’être glorifiés avec le Christ auprès du Père, conformément à son dessein d’amour sur nous. Non seulement l’Esprit « nous fait tendre vers les réalités d’en-haut, là où est le Christ, assis à la droite de Dieu » (Col 3, 1-2) ; mais pour nous prévenir de séductions du Malin, il nous montre également « où est la condamnation », en nous faisant pressentir la vanité des choses de ce monde lorsque nous les désirons hors de Dieu.
Car tout ce que nous ne recevons pas de sa main avec reconnaissance, tout ce que nous nous approprions avec convoitise s’érige en idole entre lui et nous, nous privant par le fait même de la lumière vivifiante de son amour. L’idolâtrie, en nous détournant du Christ, nous plonge dans les ténèbres du mensonge qui conduit à la mort. Que l’Esprit illumine nos cœurs pour dénoncer les ruses du Tentateur, et nous donner la force de choisir Jésus comme unique Seigneur.