Réjouis-toi, le Seigneur est avec toi

Réjouis-toi, le Seigneur est avec toi

Le Pape François est à Milan, ce samedi 25 mars, jour de l’Annonciation, pour une visite pastorale dans la capitale lombarde.  Il s’est d’abord rendu dans le quartier Forlanini où il a rencontré trois familles dans leurs appartements. Sur l’esplanade des « Case Bianche », un bloc d’immeubles en périphérie de la cité lombarde, le Saint-Père s’est adressé aux résidents.

Puis il s’est rendu au Duomo, la cathédrale, pour s’adresser aux prêtres et séminaristes du diocèse. il a poursuivi sa visite pastorale par la prière de l’Angélus, sur le parvis de la cathédrale et est ensuite allé en fin de matinée à la prison San Vittore où il a déjeuné avec une centaine de détenus. Le repas avait été préparé par les prisonniers. En fin de journée, il a rencontré 45 000 confirmands au stade San Siro, un des plus grands stades d’Europe, soit près de 80 000 personnes avec parents et catéchistes.

Plus tôt en milieu d’après-midi, le Pape a été accueilli par une foule très nombreuse – près d’un million de personnes – pour une messe au parc de Monza. Sous un grand soleil, il y a présidé une concélébration eucharistique en la solennité de l’Annonciation.

Dans son homélie, il a appelé les fidèles à se réjouir, comme Marie, de la venue de Dieu parmi nous, dans notre quotidien. «Nous venons d’écouter l’annonce la plus importante de notre histoire : l’annonciation à Marie.» Il a expliqué comment l’Ange Gabriel nous donne les clés pour propager cette joie, sans crainte.

 le Pape a expliqué dans son homélie que «rien ni personne ne laisse Dieu indifférent», . «La joie du salut a débuté dans la vie quotidienne de la maison d’une jeune de Nazareth» et encore aujourd’hui c’est «dans nos villes, nos écoles et universités que s’accomplit l’annonce la plus belle que nous puissions entendre : “Réjouis-toi, le Seigneur est avec toi !”».

Mais le «rythme vertigineux» auquel nous sommes soumis peut nous voler cette espérance et cette joie,  surtout en ces temps de spéculation. « Comme Marie, nous pouvons nous aussi être pris de désarroi. ‘Comment cela va-t-il se faire’ en des temps si pleins de spéculation ?  On spécule sur la vie, sur le travail, sur la famille. On spécule sur les pauvres et sur les migrants ; on spécule sur les jeunes et sur leur avenir. Tout semble se réduire à des chiffres… Alors que la souffrance frappe à de nombreuses portes, alors qu’en beaucoup de jeunes grandit l’insatisfaction faute de réelles opportunités, la spéculation abonde partout.»

«Quand tout s’accélère pour construire – en théorie – une société meilleure, finalement on n’a de temps pour rien ni pour personne. Nous perdons le temps pour la famille, le temps pour la communauté, nous perdons le temps pour l’amitié, pour la solidarité et pour la mémoire.»

«Comment alors, est-il possible de vivre la joie de l’Évangile aujourd’hui ?» En regardant le présent «avec audace». Il est d’abord nécessaire de «faire mémoire, de regarder notre passé pour ne pas oublier d’où nous venons», tout comme l’Ange évoqua «la promesse faite à David».

Cette mémoire permet à Marie de s’approprier son appartenance au Peuple de Dieu, un «peuple formé de milles visages, histoires et provenances, un peuple multiculturel et multiethnique qui n’a pas peur d’accueillir celui qui en a besoin.»

Voici « trois clés » données par l’Ange Gabriel pour ne pas se décourager : 

La mémoire, pour « ne pas rester prisonniers des discours qui sèment fractures et divisions comme unique façon de résoudre les conflits.

L’appartenance au Peuple de Dieu, « qui n’a pas peur d’embrasser les limites, les frontières… d’accueillir celui qui en a besoin parce qu’il sait que c’est là que son Seigneur est présent.»

Et croire à «la possibilité de l’impossible» : «Quand nous croyons que tout dépend exclusivement de nous, nous restons prisonniers de nos capacités… Quand au contraire nous sommes disposés à nous laisser aider, à nous laisser conseiller, quand nous nous ouvrons à la grâce, il semble que l’impossible commence à devenir réalité.» Car, comme le dit l’Ange : «Rien n’est impossible à Dieu.»