Béatification de Vladimir Ghika

 2013-08-31 Radio Vatican

vladimir-ghika-1Descendant princier, diplomate et infatigable soutien aux déshérités, de la banlieue parisienne (Villejuif) à l’Europe de l’Est, le prêtre roumain Vladimir Ghika, mort dans les geôles communistes en 1954, a été béatifié ce samedi à Bucarest. Ordonné en 1923 dans la Chapelle Saint Vincent de Paul (Lazaristes), c’est Mgr Ghika qui a introduit les Filles de la Charité en Roumaine. « Nous accordons que le vénérable serviteur de Dieu Vladimir Ghika, prêtre diocésain et martyr, pasteur zélé et témoin tenace de la charité divine puisse désormais être appelé Bienheureux », a déclaré le cardinal Angelo Amato, représentant du pape François, en lisant sa « Lettre Apostolique ».

« La béatification d’aujourd’hui doit être vue comme signe prophétique de réconciliation et de paix, comme mémoire d’un triste passé à ne répéter en aucune manière », a dit le cardinal dans son homélie.

Environ 8.000 fidèles ont assisté à la messe, venus de Roumanie et de l’étranger, notamment de France, où Mgr Ghika a étudié et exercé comme prêtre au diocèse de Paris. 200 prêtres catholiques, le cardinal français André Vingt-Trois, des représentants d’autres religions monothéistes étaient également présents ainsi que des dissidents de la dictature communiste roumaine.

 PETITE BIOGRAPHIE

De Mgr Ghika, « pensées pour la suite des jours » :

« Consoler c’est pouvoir apporter à autrui quelque chose de plus vrai que sa douleur.
Consoler c’est faire vivre une espérance.
Consoler c’est laisser voir en nous à celui qui souffre, l’amour de Dieu pour lui. »

Si tu sais prendre sur toi la douleur d autrui, le Seigneur prendra sur Lui la tienne et la fera Sienne, c’est-à-dire ouvrière de salut.
Si tu sais prendre sur toi la douleur d autrui, le Seigneur prendra sur Lui cette douleur, en toi, et la fera Sienne c’est-à-dire ouvrière de salut. Il la prendra avec d’autant plus d’élan qu’il la trouve déjà comme déracinée et transplantée en ton cœur.
Et comme II l’y trouve purifiée de tout égoïsme, transfigurée par la pitié, sanctifiée par l’amour chrétien, la consolation sera plus forte en autrui, la bénédiction plus vivante en toi, la joie de demain plus grande en tous deux.

(Jacques MARITAIN – PRÉFACE de la 2ème série des « PENSÉES POUR LA SUITE DES JOURS »)

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 Mgr GHIKA – « Pour se préparer à la fête de LA NATIVITÉ DE MARIE »

Je voudrais que, à travers le mystère de ce jour, nous jetions un coup d’œil sur les voies de Dieu qui ont à s’exercer pour notre vocation.
C’est à ce sujet que je vais vous entretenir de l’évangile de ce matin, qui semble le plus ingrat de toute 1’année liturgique. Plus on le considère pourtant, plus on le trouve plein de mystères, et plus on le trouve consolant.
Cet évangile est une énumération qui parait sèche – généalogie de saint Joseph -, inaccessible, aux noms inaccoutumés. Chose curieuse, quelques femmes, peu nombreuses, sont nommées, souvent coupables, et ramenées, par le fait de leur insertion dans cette généalogie, à la louange de Dieu. Ce fait nous oblige à y regarder de près, à réfléchir sur cette mention que Dieu fait de ces culpabilités dont sont entachés ses lointains ascendants.
II y a là, en réalité, le mystère de la Providence, des voies de Dieu et, dans toutes les précisions, les précisions les plus déroutantes, des voies de 1’humanite. Il y a là, en réalité, ce qui marque l’action de Dieu dans le monde: des lenteurs, des détours, des étapes.
Précisons: des lenteurs, qui se comprennent d’autant mieux que Dieu est éternel et que nous sommes libres. Des détours, qui s’expliquent par les mêmes raisons et qui nous déroutent parfois davantage; notre raison croit volontiers, en effet, aux voies rectilignes, et celles de Dieu le sont rarement. Des étapes, où Dieu, s’appuyant sur l’œuvre des libertés humaines, sur toutes les circonstances de ce monde, fait prévaloir son plan, et sait tirer des âmes qui paraissent les plus faibles ce qui est nécessaire pour la réalisation de ce plan. Tout cela nous fait envisager quelque chose de supérieur à ce que la création aurait été sans ces lenteurs, sans ces détours. C’est la marque de l’œuvre de Dieu que «tout coopère au bien». C’est de la faute originelle qu’est sortie la Rédemption; c’est pourquoi l’Église à pu chanter: «Felix culpa».
Telle est la leçon de la Providence que nous avons à tirer pour cette retraite, pour votre vocation, pour la vie de l’Église et du monde.
Ayez toujours la certitude, la confiance absolue que, si vous n’avez pas été trop infidèles à la grâce, c’est le plan de Dieu qui se réalise, et se réalise d’autant plus que vous avez eu confiance. Car, c’est 1’oeuvre de Dieu qui se fait, la force de Dieu qui est mise à votre disposition, et quelque chose qui se prépare pour la vie éternelle. Nous n’avons pas assez le sens de ce que vaut quelque chose qui est devenu consacré à Dieu, qui est devenu divinisé. Nous ne le saurons que dans 1’autre monde, avec la force de Dieu même. Cette réalité-là, il faut la voir avec confiance.
Quant à la Sainte Vierge, qui est au centre du Plan divin, elle porte une attention particulière à ce mouvement dans l’âme consacrée à Dieu. C’est le trésor éternel avec lequel vous devez toujours vivre.