nous libérer des exclusions

Dans le contexte de la mondialisation de l’indifférence, «les migrants, les réfugiés, les personnes déplacées et les victimes de la traite des personnes sont devenus l’emblème de l’exclusion», car «on fait peser sur eux un jugement négatif qui les considère comme cause des maux de la société».
Quand on parle de migrants, on parle ainsi tout d’abord de «nos peurs». Certes, il est normal «d’avoir des doutes et des craintes». Mais «le problème, c’est quand ceux-ci conditionnent notre façon de penser et d’agir au point de nous rendre intolérants, fermés, et peut-être même – sans nous en rendre compte – racistes». Cette peur nous prive ainsi «d’une occasion de rencontre avec le Seigneur».
La charité commence par les autres
Et «la charité la plus élevée est celle qui s’exerce envers ceux qui ne sont pas en mesure de rendre la pareille, ni même peut-être de remercier». «Avoir de la compassion signifie reconnaître la souffrance de l’autre et passer tout de suite à l’action pour soulager, soigner et sauver».
«Le développement véritable est celui qui se propose d’inclure tous les hommes et toutes les femmes du monde, en favorisant leur croissance intégrale, et qui se préoccupe aussi des générations futures».
«Jésus-Christ nous demande de ne pas céder à la logique du monde, qui justifie la prévarication sur les autres pour mon avantage personnel ou celui de mon groupe : moi d’abord et les autres après !»
Agir pour les migrants c’est agir pour nous
«Dans toute activité politique, dans tout programme, dans toute action pastorale, nous devons toujours mettre au centre la personne, sous ses multiples dimensions, y compris sa dimension spirituelle. Cela vaut pour toutes les personnes, auxquelles doit être reconnue l’égalité fondamentale.»
Le but finalement de toute notre action est bien de construire la cité de Dieu et de l’homme. Il faut faire face au piège du «développement technologique et de la consommation sans limites.» Or la «présence [des migrants], parfois dérangeante, contribue à dissiper les mythes d’un progrès réservé à quelques-uns, mais bâti sur l’exploitation de la multitude.»
Lire les signes du temps
Le Pape résume la réponse à apporter au défi des migrations par quatre verbes : «accueillir, protéger, promouvoir et intégrer».
«Ils expriment la mission de l’Église envers tous les habitants des périphéries existentielles, qui doivent être accueillis, protégés, promus et intégrés. Si nous mettons ces verbes en pratique, nous contribuons à construire la cité de Dieu et de l’homme, nous encourageons le développement humain intégral de toutes les personnes et nous aidons aussi la communauté mondiale à s’approcher des objectifs du développement durable qu’elle s’est donnés et qu’il sera difficile d’atteindre autrement».
C’est pourquoi, ce n’est pas seulement des migrants dont il s’agit, «mais de nous tous, du présent et de l’avenir de la famille humaine. Les migrants, et spécialement ceux qui sont plus vulnérables, nous aident à lire les “ signes des temps ”. À travers eux, le Seigneur nous appelle à une conversion, à nous libérer des exclusions, de l’indifférence et de la culture du déchet».