Témoins : saint François Xavier

Témoins : saint François Xavier

Poursuivant le cycle de catéchèse sur  « la passion pour l’évangélisation : le zèle apostolique du croyant, le Pape François a concentré sa méditation sur le thème « Témoins : saint François Xavier » (Lecture : 2 Co 5, 14- 15,20 ). L’Audience générale s’est terminée par la récitation du Pater Noster et de la Bénédiction apostolique.

Résumé

Chers frères et sœurs,

Buste-reliquaire_de_St_FrancXavier_Cathedrale_Sainte_Reparate_Nice
Buste-reliquaire_de_St_Francois-Xavier_Cathédrale_Sainte_Reparate_Nice

nous poursuivons notre itinéraire sur le zèle apostolique avec la figure de saint François Xavier. Considéré comme le plus grand missionnaire des temps modernes, il est le Patron des missions catholiques. Jeune homme sympathique et brillant du nord de l’Espagne, il part étudier à l’université de Paris où il rencontre Ignace de Loyola qui l’aide à vivre une profonde conversion.

Les études terminées, ils se rendent, avec quelques autres amis à Rome pour se mettre à la disposition du Pape, en prenant le nom de “Compagnie de Jésus”. Envoyé aux Indes où il représentera le Pape, François Xavier évangélise les pêcheurs pauvres et fonde sur les îles de l’archipel indonésien plusieurs communautés chrétiennes auxquelles il fait apprendre le catéchisme en chantant.

Il part ensuite pour le Japon et, projette de se rendre en Chine. Son plan échoue et il meurt, à 46 ans, presque seul, sur une île face à la Chine. C’est bien la force de son amour pour le Christ qui l’a poussé jusqu’aux frontières les plus éloignées. Et son activité intense était le fruit de son union à Dieu dans la prière.

Je salue cordialement les pèlerins de langue française, en particulier les groupes venus de Haïti avec Mgr Dumas et ceux venus de France, notamment du diocèse de La Rochelle avec Mgr Colomb, des écoles de Paris et de Laval ou de diverse paroisses.

Chers frères et sœurs, que l’élan et l’exemple de saint François-Xavier nous fassent découvrir dans les fatigues et les difficultés de la mission, la joie profonde que ressentait le missionnaire heureux de porter le Christ aux confins du monde. Que Dieu vous bénisse.

Audience Générale

PAPE FRANÇOIS

Place Saint-Pierre
Mercredi 17 mai 2023

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Catéchèse – La passion pour l’évangélisation : le zèle apostolique du croyant – 13. Les témoins : Saint François Xavier

Chers frères et sœurs, bonjour!

Poursuivant notre itinéraire de catéchèse avec quelques modèles exemplaires de zèle apostolique… rappelons-nous que nous parlons d’évangélisation, de zèle apostolique, de porter le nom de Jésus, et il y a beaucoup d’hommes et de femmes dans l’histoire qui l’ont fait dans un manière exemplaire.

Aujourd’hui, par exemple, nous choisissons saint François Xavier : il est considéré, disent certains, comme le plus grand missionnaire des temps modernes. Mais on ne peut pas dire qui est le plus grand, qui est le moins, car il y a tant de missionnaires cachés qui, aujourd’hui encore, font bien plus que saint François Xavier.

Et Xavier est le patron des missions, comme sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, mais un missionnaire est grand quand il part. Et il y a beaucoup, beaucoup de prêtres, de laïcs, de religieuses, qui vont dans les missions, même d’Italie et beaucoup d’entre vous.

Je vois, par exemple, quand on me présente l’histoire d’un prêtre candidat à l’épiscopat : il a passé dix ans en mission dans un tel lieu… c’est formidable : quitter sa patrie pour prêcher l’Évangile. C’est le zèle apostolique. Et cela, nous devons beaucoup le cultiver. Et en regardant la figure de ces hommes, de ces femmes, on apprend.

Et saint François Xavier est né dans une famille noble mais pauvre de Navarre dans le nord de l’Espagne en 1506. Il va étudier à Paris – c’est un jeune homme mondain, intelligent et bon. Il y rencontre Ignace de Loyola. Il lui fait faire les exercices spirituels et change sa vie.

Et il abandonne toute sa carrière mondaine pour devenir missionnaire. Il devient jésuite, fait ses vœux. Puis il devient prêtre, et va évangéliser, envoyé en Orient. A cette époque, les voyages des missionnaires en Orient étaient un envoi vers des mondes inconnus. Et il s’en va, car il était plein de zèle apostolique.

Ainsi le premier d’un grand groupe de missionnaires passionnés des temps modernes se met en route, prêt à supporter d’immenses épreuves et dangers, pour atteindre des terres et rencontrer des peuples de cultures et de langues totalement inconnues, animé uniquement par le très fort désir de faire de Jésus-Christ et de ses Évangiles.

Dans un peu plus de onze ans, il fera un travail extraordinaire. Il a été missionnaire pendant onze ans environ. Les voyages en bateau à cette époque étaient très difficiles, c’était dangereux. Beaucoup sont morts en route à cause de naufrages ou de maladies.

Malheureusement aujourd’hui ils meurent parce qu’on les a laissés mourir en Méditerranée… Xavier passe plus de trois ans et demi sur des navires, soit le tiers de la durée totale de sa mission. Sur des navires, il passe plus de trois ans et demi, pour se rendre en Inde, puis de l’Inde au Japon.

Arrivé à Goa, en Inde, capitale de l’Orient portugais, capitale culturelle et commerciale, Xavier y établit sa base, mais il ne s’arrête pas là. Il va évangéliser les pauvres pêcheurs de la côte sud de l’Inde, enseignant le catéchisme et la prière aux enfants, baptisant et guérissant les malades. Puis, lors d’une prière nocturne sur la tombe de l’apôtre Saint-Barthélemy, il sent qu’il doit aller au-delà de l’Inde.

Laissez les travaux déjà en cours entre de bonnes mains et embarquez courageusement vers les Moluques, les îles les plus lointaines de l’archipel indonésien. Pour ces gens, il n’y avait pas d’horizons, ils allaient au-delà… Ces saints missionnaires avaient du courage !

Même ceux d’aujourd’hui, même s’ils ne prennent pas le bateau pendant trois mois, prennent l’avion pendant 24 heures mais là, c’est pareil. Il faut rester là, parcourir de nombreux kilomètres, aller dans les forêts. Et Xavier, aux Moluques, met le catéchisme en vers dans la langue locale et apprend à chanter le catéchisme, parce qu’il s’apprend mieux en chantant.

Quels sont ses sentiments, nous le comprenons à partir de ses lettres. Il écrit ainsi : « Les dangers et les souffrances, acceptés volontairement et uniquement pour l’amour et le service de Dieu notre Seigneur, sont de riches trésors de grandes consolations spirituelles. Ici, dans quelques années, on pourrait perdre les yeux à cause de trop de larmes de joie !» (20 janvier 1548). Il a pleuré de joie en voyant l’œuvre du Seigneur.

Un jour, en Inde, il rencontre un Japonais, qui lui parle de son pays lointain, où aucun missionnaire européen n’était encore allé. Et François Xavier a eu l’inquiétude d’un apôtre, pour aller plus loin, et décide de partir au plus vite, et y arrive après un voyage aventureux sur la jonque d’un Chinois.

Les trois années au Japon sont très dures, à cause du climat, de l’opposition et de l’ignorance de la langue, mais même ici, les graines plantées porteront de grands fruits.

Le grand rêveur, Xavier, au Japon comprend que le pays décisif pour la mission en Asie était un autre : la Chine. avec sa culture, son histoire, sa grandeur, elle exerçait en fait une prédominance sur cette partie du monde.

Aujourd’hui encore, la Chine est vraiment un pôle culturel, avec une grande histoire, une belle histoire. Il retourne donc à Goa et peu après embarque à nouveau dans l’espoir de pouvoir entrer en Chine.

Mais son plan échoue : il meurt aux portes de la Chine, sur une île, la petite île de Sancian, face aux côtes chinoises attendant en vain de pouvoir débarquer sur le continent voisin au large des côtes chinoises attendant en vain de pouvoir débarquer sur le continent près de Canton.

Le 3 décembre 1552, il mourut dans un abandon total, seul un chinois était à côté de lui pour veiller sur lui. Ainsi se termine le voyage terrestre de François Xavier. Il avait vieilli, quel âge avait-il ? Quatre-vingts déjà ? Non… Il n’avait que quarante-six ans, il avait passé sa vie dans la mission, avec zèle.

Il part de l’Espagne cultivée et arrive dans le pays le plus cultivé du monde à cette époque, la Chine, et meurt devant la grande Chine, accompagné d’un Chinois. Tout un symbole!

Son activité très intense était toujours unie à la prière, union à Dieu, mystique et contemplative. Il n’a jamais quitté la prière, parce qu’il savait qu’il y avait là de la force.

Partout où il se trouvait, il prenait grand soin des malades, des pauvres et des enfants. Il n’était pas un missionnaire « aristocratique » : il allait toujours avec les plus nécessiteux, les enfants qui avaient le plus besoin d’éducation, de catéchèse, les pauvres, les malades : il allait jusqu’aux frontières de l’assistance où il grandissait.

L’amour du Christ a été la force qui l’a poussé jusqu’aux confins, avec des difficultés et des dangers continus, en surmontant les échecs, les déceptions et les découragements, en lui donnant consolation et joie en le suivant et en le servant jusqu’au bout.

Saint François Xavier qui a fait cette grande chose, dans une telle pauvreté, et avec un tel courage, donne-nous un peu de ce zèle, ce zèle pour vivre l’Évangile et annoncer l’Évangile.

Aux nombreux jeunes d’aujourd’hui qui se sentent un peu agités et ne savent que faire de cette agitation, je dis : regardez François Xavier, regardez l’horizon du monde, regardez les peuples qui en ont tant besoin, regardez les nombreuses personnes qui souffrent, les nombreuses personnes qui ont besoin de Jésus. Et allez, ayez du courage.

Aujourd’hui encore, il y a des jeunes courageux. Je pense à beaucoup de missionnaires, par exemple en Papouasie-Nouvelle-Guinée, je pense à mes jeunes amis qui vivent dans le diocèse de Vanimo, et à tous ceux qui sont allés évangéliser sur les traces de François Xavier. Que le Seigneur nous donne à tous la joie d’évangéliser, la joie de porter ce très beau message qui nous rend, et tous, heureux.


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Texte traduit et présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse