symbolisme chrétien de la barque

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logo de l’année de la foi

Le sens du logo: A l’intérieur d’une bordure carrée, une barque est représentée symboliquement. C’est l’image de l’Église qui navigue sur des flots juste évoqués. Le mât est une croix sur laquelle sont hissées les voiles signifiées de façon dynamique par le trigramme du Christ. Les voiles s’inscrivent sur un soleil associé au trigramme et ainsi est évoquée l’eucharistie.

Le Nouveau Testament contient de nombreux passages dans lesquels un bateau est le cadre d’expériences significatives pour les apôtres en tant que groupe ou collège.

– Après que Jésus ait calmé les vents et la mer, les apôtres, réunis dans une barque, reçoivent pour la première fois la révélation que Jésus est plus qu’un homme ordinaire. Ils s’émerveillent: “Qui est celui-ci, que même le vent et la mer lui obéissent?” (cf. Mt 8, 23-27; Lc 8, 22-25; Mc 4, 37-41).

– Jésus fait monter les apôtres dans une barque pour être seul avec eux et leur donner ses enseignements (cf. Mc 6, 32).- Après la multiplication des pains et des poissons, Jésus envoie les apôtres dans une barque sur la mer de Galilée. Bien que le Seigneur passe la nuit en prière au sommet de la colline, les apôtres ne le perdent jamais de vue.

Comme une tempête se lève, Jésus s’approche d’eux en marchant sur l’eau et dit ces mots: “C’est moi, n’ayez pas peur”. Après l’avoir pris avec eux dans le bateau, ils touchent immédiatement la rive et les apôtres demeurent perplexes, car – comme le raconte Marc – ils ne comprennent pas la signification de la multiplication des pains et des poissons (cf. Jn 6, 16-21; Mt 14, 22-27; Mc 6, 45).

Le bateau a une signification spéciale non seulement pour le collège apostolique, mais pour la personne de Pierre.

– Dans la série des apparitions pascales, c’est depuis la barque de Pierre que les apôtres (Pierre, Jacques, Jean, Thomas, Barthélemy et deux autres), après avoir pêché une énorme quantité de poissons, reconnaissent le Christ Ressuscité sur le rivage (cf. Jn 21, 1-8).

– Jésus prêche dans une barque, vraisemblablement celle de Pierre, à la foule réunie sur le rivage (cf. Mt 13, 2; Mc 3, 9; 4, 1).

– La foi de Pierre est confirmée par le Christ, devant les autres apôtres, après que le Christ lui ait ordonné de venir à Lui en marchant sur les eaux. Suite à cet épisode, les apôtres louent le Seigneur et s’exclament: “Vraiment, tu es Fils de Dieu!” (cf. Mt 14, 28-33).

– Dans un autre épisode après la Résurrection, c’est depuis la barque de Pierre que les apôtres jettent leurs filets, à la demande de Jésus, et prennent la pêche miraculeuse de poissons. Pierre est alors celui qui tire à terre le filet plein de poissons (cf. Jn 21, 4-11), symbole de l’Église.

Outre les associations que nous venons d’indiquer, le bateau a aussi une signification eucharistiq­ue en évoquant le collège apostolique, et renforce ainsi l’utilisation de ce symbole comme base de l’autel où est conservé le Saint-Sacrement.

– Après la multiplication des pains et des poissons, Jésus fait une sortie en bateau avec ses apôtres, durant laquelle il leur fait le discours sur “le levain des Pharisiens” (Mt 16, 5-12; Mc 8, 14).

– Une référence biblique particulièrement significative à l’Eucharistie nous vient de l’Évangile de Marc. Après la multiplication des pains et des poissons, préfiguration de l’Eucharistie, les Écritures disent que les apôtres n’avaient apporté avec eux qu’“un seul pain” (cf. Mc 8, 14).

Le sens caché est que Jésus est ce “seul pain” ou Pain céleste. Dans ce cas, Jésus cherche à leur faire comprendre la signification du miracle des pains et des poissons ainsi que celle de ses paroles et de l’enseignement sur l’Eucharistie à l’occasion de cet événement miraculeux.

Le bateau est souvent utilisé aussi comme symbole de l’Église tout entière, comparée à la “barque de Pierre”. En ce sens, le crucifix complète bien le mât de l’humble barque de pêcheur de Pierre… Une allusion au linceul et à la résurrection est une évocation supplémentaire du travail de l’Esprit Saint, qui fournit le “vent” pour les voiles de la barque de Pierre, poussant toujours l’Église en avant dans le temps vers le Seigneur, dans l’accomplissement de la promesse.

Les poissons indiquent Pierre le pêcheur et la mission des apôtres comme “pêcheurs d’hommes” (Mt 4, 19; Mc 1, 17). Le poisson est, entre autres, un ancien symbole du Christ, obtenu à partir du mot grec ΙΧΘΥΣ qui signifie poisson mais qui est aussi l’acronyme de la phrase: “Jésus Christ, Fils de Dieu Sauveur”.

La présence de la Vierge auprès des apôtres rassemblés en prière au Cénacle. Elle étend la main, dans son étonnement devant les merveilles de la grâce de Dieu, pour accueillir la flamme de l’amour de l’Esprit Saint et lui permettre de porter du fruit.

En vraie servante du Seigneur et de son Évangile et image de l’Église qui donne mystiquement naissance aux enfants, Marie est la Mère des Apôtres et de leurs successeurs. En effet, les apôtres, réunis autour de Marie au Cénacle, la regardent comme dans un miroir, un miroir dans lequel ils se voient eux-mêmes comme Église, “Épouse du Christ”.

XIII ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ORDINAIRE DU SYNODE DES ÉVÊQUES 7-28 OCTOBRE 2012 La nouvelle évangélisation pour la transmission de la foi chrétienne – Chapelle du Synode [00004-03.04]

Le Christ donne la vraie liberté

Rabbi Gamaliel l'ancien
Rabbi Gamaliel l’ancien

Dans l’homélie de la messe célébrée ce vendredi 13 avril 2018, le Pape a évoqué les trois exemples de liberté que nous proposent les lectures du jour: Gamaliel, les apôtres Pierre et Jean, et Jésus lui-même. Ils montrent que la vraie liberté est de faire place à Dieu et de le suivre dans la joie, malgré les souffrances.

Le temps pascal nous parle de cette liberté filiale que Jésus nous a rendue «par son œuvre rédemptrice». La liturgie nous présente d’abord un premier personnage, le pharisien Gamaliel, docteur de la Loi, qui convainc le Sanhédrin de libérer Pierre et Jean, emprisonnés pour avoir guéri le paralytique de la «Belle Porte».

Gamaliel est un homme libre, il «raisonne avec sang-froid», il fait réfléchir ses confrères, et les persuade que le temps fait son œuvre. La patience est en effet une des caractéristiques de l’homme vraiment libre, qui sait que Dieu agit en son temps.

Le procurateur Pilate raisonnait aussi avec sang-froid, mais il était «esclave du carriérisme, de l’ambition et du succès». En somme, il n’était pas libre, et n’a donc pas été en mesure de résoudre le problème qui se présentait à lui.

Suivre Jésus dans la joie, malgré les souffrances

Guérison par Pierre d'un paralytique - église Saint Pierre - Bordeaux
Guérison par Pierre d’un paralytique – église Saint Pierre – Bordeaux

Le second exemple de liberté, nous le trouvons dans les figures de Pierre et Jean, présentés devant le Sanhédrin pour avoir guéri un paralytique. Le Conseil suprême finit par les libérer, mais non sans les avoir fait flageller. Punis injustement, «ils s’en allèrent du Sanhédrin tout joyeux d’avoir été jugés dignes de subir des humiliations pour le nom de Jésus (Ac 5-41)».

«La joie d’imiter Jésus est une autre liberté: plus grande, plus large, plus chrétienne». Pierre , avec Jean, accepte de souffrir pour le nom de Jésus, et en ressent de la joie. C’est cela la liberté d’un amoureux de Jésus. (…) Seigneur, tu m’as tant donné, tu as tant souffert pour moi. Et moi, que puis-je faire pour toi ? Prends ma vie, mon esprit, mon cœur, tout est à toi».

Le Christ, exemple parfait de cette liberté intérieure

Le dernier exemple de liberté est Jésus lui-même, qui accomplit le miracle de la multiplication des pains et des poissons. Il comprend que le peuple, galvanisé par le prodige, veut l’enlever pour en faire son roi. Mais Lui se retire dans la montagne. «Il ne se laisse pas tromper par le triomphalisme et s’en éloigne». Cette liberté s’exerce également lorsqu’il repousse les tentations de Satan, dans le désert, lorsqu’il suit la volonté du Père.

Et notre liberté propre, celle que Dieu nous a donnée ? «Sommes-nous libres de raisonner avec sang-froid, et de faire place à Dieu dans notre vie, comme Gamaliel? Sommes-nous libres de suivre Jésus avec joie, même dans les souffrances, comme Pierre et Jean? Sommes-nous libres des passions, des ambitions, de la mode? Ou bien sommes-nous à l’image du monde, un peu «schizophrènes»: criant «liberté !» mais devenant toujours plus esclaves ?»

le grand signe de la multiplication des pains

pains et poissons, mosaïque de Tabgha
pains et poissons, mosaïque de Tabgha

L’Évangile du [jour] (Jn 6, 1-15) présente le grand signe de la multiplication des pains, dans le récit de l’évangéliste Jean. Jésus se trouve sur la rive du lac de Galilée et est entouré d’une «grande foule», attirée par les «signes qu’il opérait sur les malades» (v. 2). En lui agit la puissance miséricordieuse de Dieu, qui guérit de tout mal du corps et de l’esprit.

Mais Jésus n’est pas seulement guérisseur, il est aussi maître: en effet, il gravit la montagne et s’assoit, dans l’attitude typique du maître lorsqu’il enseigne: il monte sur cette «chaire» naturelle créée par son Père céleste. A ce moment là, Jésus qui sait bien ce qu’il s’apprête à faire, met ses disciples à l’épreuve.

Que faire pour rassasier tous ces gens? Philippe, l’un des Douze, fait un calcul rapide: en organisant une collecte, l’on pourra rassembler au maximum deux cents sous pour acheter du pain, ce qui ne suffirait toutefois pas à rassasier cinq mille personnes.

Les disciples réfléchissent en termes de «marché», mais Jésus substitue une autre logique à la logique de l’achat, celle du don. C’est alors qu’André, un autre des apôtres, frère de Simon Pierre, présente un enfant qui met à disposition tout ce qu’il a: cinq pains et deux poissons; mais bien sûr — dit André — cela ne représente rien pour cette foule (cf. v. 9).

Mais Jésus attendait précisément cela. Il commande aux disciples de faire asseoir les gens, puis prit ces pains et ces deux poissons, rendit grâce au Père et les distribua (cf. v. 11). Ces gestes anticipent ceux de la Dernière Cène, qui donnent au pain de Jésus sa signification la plus vraie. Le pain de Dieu est Jésus lui-même.

En faisant la communion avec lui, nous recevons sa vie en nous et devenons enfants du Père céleste et frères entre nous. En faisant la communion, nous rencontrons Jésus réellement vivant et ressuscité! Participer à l’Eucharistie signifie entrer dans la logique de Jésus, la logique de la gratuité, du partage.

Et même si nous sommes pauvres, nous pouvons donner quelque chose. «Faire la communion» signifie aussi puiser dans le Christ la grâce qui nous rend capables de partager avec les autres ce que nous sommes et ce que nous avons.

La foule est frappée par le prodige de la multiplication des pains; mais le don que Jésus offre est la plénitude de vie pour l’homme affamé. Jésus rassasie non seulement la faim matérielle, mais également la faim plus profonde, la faim de sens de la vie, la faim de Dieu.

Face à la souffrance, à la solitude, à la pauvreté et aux difficultés de tant de gens, que pouvons-nous faire? Se plaindre ne résout rien, mais nous pouvons offrir ce peu que nous avons, comme le garçon de l’Évangile. Nous avons certainement quelques heures de temps, quelques talents, quelques compétences…

Qui parmi nous n’a pas ses «cinq pains et ses deux poissons»? Nous en avons tous! Si nous sommes disposés à les mettre entre les mains du Seigneur, ils suffiront à faire qu’il y ait dans le monde un peu plus d’amour, de paix, de justice et surtout de joie. Comme la joie dans le monde est nécessaire! Dieu est capable de multiplier nos gestes de solidarité les plus petits et de nous faire participer à son don.

Que notre prière soutienne l’engagement commun afin que ne manque jamais à personne le Pain du ciel qui donne la vie éternelle et le nécessaire pour une vie digne, et que s’affirme la logique du partage et de l’amour. Puisse la Vierge Marie nous accompagner de son intercession maternelle.

PAPE FRANÇOIS ANGÉLUS 26 juillet 2015

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