drame des migrants

… et martyr des chrétiens d’Orient

30-08-2015 source : Radio Vatican

Le drame des migrants et le martyr des chrétiens d’Orient sont au cœur des pensées du Pape François. Ce dimanche midi, après la prière de l’angélus, place Saint-Pierre, le Saint-Père y est revenu en rappelant tout d’abord que samedi avait eu lieu à Harissa au Liban la béatification de « l’évêque syro-catholique Flavien Michel Melki, martyr ». Il en a profité pour faire le parallèle entre les massacres commis par les Ottomans il y a un siècle, et les persécutions dont sont victimes les chrétiens aujourd’hui, au Proche-Orient et dans d’autres régions du monde. Le nouveau bienheureux, « dans le contexte d’une terrible persécution contre les chrétiens, fut le défenseur infatigable des droits de son peuple, exhortant tout le monde à rester solides dans la foi ».

Le Pape François a souhaité ainsi que la béatification « de cet évêque martyr console » les chrétiens d’Orient, « leur donne courage et espoir ». « Il y a plus de martyrs aujourd’hui que dans les premiers siècles ». « Mais qu’elle stimule aussi les législateurs et les gouvernants pour que la liberté religieuse soit partout assurée et qu’elle stimule la communauté internationale pour qu’elle mette fin aux violences et aux abus ».

Appel au monde pour empêcher les crimes contre les migrants

Le ton grave et visiblement affecté, le Pape a évoqué une autre tragédie, celles des migrants « qui ont perdu la vie dans leur terrible voyage ». « Prions en silence pour tous les migrants qui souffrent et pour tous ceux qui ont perdu la vie » a-t-il dit à la foule avant de se recueillir en prière quelques instants. François a exprimé sa proximité au cardinal Schönborn, archevêque de Vienne, présent à Rome ce dimanche, et à toute l’Église d’Autriche, au sujet des soixante-et-onze victimes, dont quatre enfants, trouvées morts dans un camion cette semaine sur l’autoroute reliant Vienne à Budapest.

Le Pape François a exhorté tout le monde « à coopérer avec efficacité pour empêcher ces crimes qui offensent l’entière famille humaine ». « Confions chacune des victimes à la miséricorde de Dieu ».

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La loi de Dieu guide l’homme…

… sur le chemin de la vie

La liturgie de la Parole de ce dimanche fait apparaître le thème de la Loi de Dieu, de son commandement : c’est un élément essentiel de la religion juive ainsi que de la religion chrétienne, dans laquelle il trouve son plein accomplissement dans l’amour (cf. Rm 13, 10). La loi de Dieu est sa parole qui guide l’homme sur le chemin de la vie, le fait sortir de l’esclavage de l’égoïsme et l’introduit dans la « terre » de la vraie liberté et de la vie.

moïse - riberaC’est pourquoi dans la Bible, la loi n’est pas considérée comme un poids, une limite qui opprime, mais comme le don le plus précieux du Seigneur, le témoignage de son amour paternel, de sa volonté de rester proche de son peuple, d’être son allié et d’écrire avec lui une histoire d’amour. Le juif pieux prie ainsi : « Je trouve en tes volontés mes délices, je n’oublie pas ta parole. (…) Guide-moi au chemin de tes commandements, car j’ai là mon plaisir » (Ps 119, 16.35).

Dans l’Ancien Testament, celui qui transmet au nom de Dieu la Loi au peuple, c’est Moïse. Après un long chemin dans le désert, au seuil de la terre promise, il s’exclame : « Et maintenant, Israël, écoute les lois et les coutumes que je vous enseigne aujourd’hui pour que vous les mettiez en pratique: afin que vous viviez, et que vous entriez, pour en prendre possession, dans le pays que vous donne Yahvé le Dieu de vos pères » (Dt 4, 1).

Et voilà le problème : lorsque le peuple est établi sur sa terre et qu’il est dépositaire de la Loi, il est tenté de placer sa sécurité et sa joie dans quelque chose qui n’est plus la parole du Seigneur : dans les biens, le pouvoir et d’autres « divinités » qui en réalité sont vaines, qui sont des idoles. Certes, la Loi de Dieu reste, mais elle a cessé d’être la chose la plus importante, la règle de la vie ; elle devient plutôt un revêtement, une couverture, pendant que la vie suit d’autres voies, d’autres règles, des intérêts individualistes ou de groupes souvent égoïstes. Et la religion perd ainsi sa signification authentique qui consiste à vivre à l’écoute de Dieu pour faire sa volonté — qui est la vérité de notre être — et donc pour vivre bien, dans la véritable liberté, et elle se réduit à des pratiques et des usages secondaires qui satisfont plutôt le besoin humain de se sentir en règle avec Dieu.

Et ceci est un risque grave dans toutes les religions, que Jésus a rencontré à son époque mais que l’on peut aussi retrouver, malheureusement, dans la chrétienté. C’est pourquoi les paroles que Jésus prononce dans l’Évangile d’aujourd’hui contre les scribes et les pharisiens, doivent nous faire réfléchir nous aussi. Jésus fait siennes les paroles du prophète Isaïe : « Ce peuple m’honore des lèvres ; mais leur cœur est loin de moi. Vain est le culte qu’ils me rendent, les doctrines qu’ils enseignent ne sont que préceptes humains » (Mc 7, 6-7 ; cf Is 29, 13). Et il conclut ensuite : « Vous mettez de côté le commandement de Dieu pour vous attacher à la tradition des hommes » (Mc 7, 8).

L’apôtre Jacques lui aussi, dans sa Lettre, met en garde contre le danger d’une fausse religiosité. Il écrit aux chrétiens : « Mettez la Parole en pratique. Ne soyez pas seulement des auditeurs qui s’abusent eux-mêmes ! » (Jc 1, 22). Que la Vierge Marie, à laquelle nous nous adressons à présent en prière, nous aide à écouter d’un cœur ouvert et sincère la Parole de Dieu, pour qu’elle oriente nos pensées, nos choix et nos actions de chaque jour.

(BENOÎT XVI – Angélus – Castel Gandolfo – dimanche 2 septembre 2012)

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Le cri des chrétiens d’Orient…

… invoque la solidarité

29-08-2015 L’Osservatore Romano

Comme cela avait eu lieu il y a cent ans, « les ténèbres sont tombées sur de nombreuses terres d’antique civilisation chrétienne » et les fidèles sont « discriminés, persécutés, chassés, tués ». Leurs maisons elles aussi sont marquées « non pas par le sang de l’agneau pascal pour être sauvées, mais par le ’N’ rouge (qui signifie nazaréens, chrétiens), qui indique leur condamnation ». Telle est la dénonciation du cardinal Amato, préfet de la Congrégation pour les causes des saints, qui samedi 29 août, a présidé à Daroun-Harissa, au Liban – représentant le Pape François – la béatification de Flavien Mikhaiel Melki, de la Congrégation de Saint-Ephrem, évêque de Djezireh des Syriens.

Dans le message lu au cours de la célébration, le cardinal a rappelé que, comme aux temps du martyre de Mgr Melki, aux chrétiens d’aujourd’hui « est niée toute liberté, étant contraints d’abandonner leur patrie ou de se convertir de force, ou de mourir ». En réalité, c’est « la mort qui règne en souveraine dans l’esprit et le cœur de pierre des persécuteurs, qui ne supportent pas la civilisation chrétienne de la liberté, de la fraternité, du respect du prochain, de la justice, de la charité ». Toutefois, face « à l’injuste oppression qui détruit leur vie, un cri s’élève de leur cœur pour invoquer la proximité et la solidarité des frères du monde entier ».

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