Trois cris retentissent au récit de la Passion

Trois cris retentissent au récit de la Passion. Le cri hostile du crucificateur, le cri d’amour du crucifié, et le cri d’espérance des jeunes. Une polyphonie expliquée par le Pape François dans son homélie lors de la messe du dimanche des Rameaux et de la Passion du Seigneur, sommet de l’année liturgique, qu’il a célébrée place Saint-Pierre à Rome.

Le récit est autant radieux que douloureux. La lecture de la Passion du Christ, «ses histoires de joie et de souffrances, d’erreurs et de succès», sont à rapprocher de nos existences propres.

Les Très Riches Heures du Duc de Berry - Entrée de Jésus à Jérusalem - Limbourg brothers - 1416
Les Très Riches Heures du Duc de Berry – Entrée de Jésus à Jérusalem – Limbourg brothers – 1416

Ombres et lumières d’une fragile humanité

Tout comme Judas ou Pierre, femmes et hommes de notre temps, nous sommes capables «d’aimer autant que de haïr»…, conflit permanent qui sévit au sein de l’homme.

D’un côté, l’homme est capable «de courageux sacrifices», de l’autre, il sait «se laver les mains» au moment opportun ; d’un côté il est capable «de fidélité», de l’autre de «grands abandons et de grandes trahisons».

Parmi de telles batailles intérieures, différents cris résonnent. Un arsenal de sonorités qui laisse entendre «le cri de celui dont la voix ne tremble pas pour hurler: ‘’Crucifie-le !’’»

Ce cri issu du vacarme hiérosolymitain accompagnant l’entrée du Christ dans la ville, n’est assurément pas spontané, avance le Souverain Pontife, proposant une réflexion sur «l’arrogance, l’autosuffisance et l’orgueil de la calomnie»,  associée à ce mauvais cri.

Le poison des réalités truquées

«Crucifie-le», cet ordre lapidaire venu de la foule, est «artificiel, construit, fait de mépris, de calomnie et de faux témoignages suscités». Une voix manipulatrice et sans scrupules qui présente des réalités truquées pour défigurer les visages, en l’occurrence celui du Christ, et les transformer en «malfaiteurs.»

Des intrigues fabriquées et préfabriquées qui tuent les rêves, détruisent l’espérance, suppriment la joie. Résultat: les cœurs se blindent, la charité se refroidit, la solidarité s’endort, les idéaux s’éteignent. Un tableau bien sombre auquel seule la Croix peut redonner des couleurs.

«Le meilleur antidote, c’est de regarder la croix du Christ» pour demeurer dans la joie. Une joie, «motif de gêne et d’agacement pour certains», parce qu’un jeune joyeux est «difficile à manipuler».

«La décision de crier appartient aux jeunes»

Ainsi se distingue un troisième cri, après celui du crucificateur et du crucifié: le cri des jeunes, empreint d’un ton prophétique s’appuyant sur saint Luc: «Si eux se taisent, les pierres crieront» (Lc 19, 39-40).

Le Pape tient particulièrement à réveiller une jeunesse parfois «endormie ou anesthésiée» -contre ou de son plein gré-. L’objectif est d’éviter de tomber dans la vocifération du crucificateur, fausse et manipulatrice. «Tous les jeunes doivent donc se décider à crier» a dit le Pape qui à l’issue de la messe a reçu des mains d’un jeune le document final de la réunion pré-synodale tenue à ce sujet toute la semaine à Rome.

Ce sursaut doit se faire «avant que les pierres ne crient». «Si les autres se taisent, si nous, les aînés et les responsables, sommes silencieux, si le monde se tait et perd la joie, je vous le demande : vous, est-ce que vous crierez ?»

petite neuvaine de l’Annonciation

Cette année du  25 mars au 2 avril (du 17 jusqu’au 25 mars normalement, en raison de la semaine Sainte et de Pâques).

( La parole de Dieu en Saint Luc 1, 26-38)

9 mois avant la Nativité est célébrée la  fête de l’Annonciation

Ô Vierge immaculée et toute sainte, ô la créature la plus humble et la plus sublime devant Dieu, vous étiez si petite à vos propres yeux et en même temps si grande aux yeux de votre Seigneur, qu’Il vous exalta jusqu’à faire de vous sa mère et vous établir Reine du Ciel et de la terre.

Je remercie Dieu de vous avoir tant exaltée, et je me réjouis avec vous de vous voir si unie à ce grand Dieu qu’il n’est pas possible à une créature de l’être davantage. Mais en vous voyant si humble avec tant de perfections, j’ai honte de paraître devant vous, moi si orgueilleux avec tant de péchés.

J’ose cependant tout misérable que je suis, vous adresser la salutation angélique. Je vous salue Marie pleine de grâce. Vous êtes pleine de grâce, obtenez-en pour moi une partie…

Priez pour nous pauvres pécheurs, maintenant et à l’heure de notre mort ; priez toujours, priez maintenant que nous sommes exposés pendant notre vie à tant de tentations et de dangers de perdre Dieu, mais priez surtout à l’heure de notre mort quand nous serons sur le point de quitter ce monde et de comparaître devant le tribunal de Dieu. – Amen !

(St Alphonse de Liguori)

 Donnez ici votre intention particulière à Jésus par Marie.

Prière de l’Angélus

– L’ange du Seigneur apporta l’annonce à Marie
– Et elle conçut du Saint Esprit.
Je vous Salue Marie…

– Voici la Servante du Seigneur
– Qu’il me soit fait selon votre parole.
Je vous Salue Marie…

– Et le Verbe s’est fait chair
– Et il a habité parmi nous.
Je vous Salue Marie…

Priez pour nous, sainte Mère de Dieu
Afin que nous devenions dignes des promesses du Christ.

Prions

Que ta grâce, Seigneur notre Père, se répande en nos cœurs. Par le message de l’ange, tu nous as fait connaître, l’incarnation de ton Fils bien-aimé. Conduis-nous, par sa passion et par sa croix, jusqu’à la gloire de la résurrection. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen.

Bientôt l’Annonciation, à la suite de Pâques

Annonciation Fra Filippo Lippi
Annonciation Fra Filippo Lippi

Le 25 mars a lieu la solennité de l’Annonciation de la Bienheureuse Vierge Marie. Elle coïncide cette année avec un Dimanche [des Rameaux] et sera par conséquent célébrée [après Pâques]. Je voudrais toutefois maintenant m’arrêter sur ce merveilleux mystère de la foi, que nous contemplons chaque jour dans la récitation de l’Angélus.

L’Annonciation, racontée au début de l’Évangile de saint Luc, est un événement humble, caché – personne ne l’a vu, personne ne l’a connu, sauf Marie – mais en même temps décisif pour l’histoire de l’humanité. Lorsque la Vierge prononça son « oui » à l’annonce de l’Ange, Jésus fut conçu et avec Lui commença la nouvelle ère de l’histoire, qui devait ensuite être scellée par la Pâque comme « Alliance nouvelle et éternelle ».

En réalité, le « oui » de Marie est le reflet parfait de celui du Christ lui-même lorsqu’il entra dans le monde, comme affirme la Lettre aux Hébreux en interprétant le Psaume 39 : « Alors j’ai dit : Voici, je viens, car c’est de moi qu’il est question dans le rouleau du livre, pour faire, Dieu, ta volonté » (He 10, 7).

L’obéissance du fils se reflète dans l’obéissance de sa Mère et ainsi, grâce à la rencontre de ces deux « oui », Dieu a pu prendre un visage d’homme. C’est la raison pour laquelle l’Annonciation est également une fête christologique, parce qu’elle célèbre un mystère central du Christ: son Incarnation.

« Je suis la servante du Seigneur ; qu’il m’advienne selon ta parole ! ». La réponse de Marie à l’Ange se prolonge dans l’Église, appelée à rendre le Christ présent dans l’histoire, en offrant sa propre disponibilité afin que Dieu puisse continuer à visiter l’humanité par sa miséricorde.

Le « oui » de Jésus et de Marie se renouvelle ainsi dans le « oui » des saints, spécialement des martyrs qui sont tués à cause de l’Évangile… Les missionnaires martyrs, sont une « espérance pour le monde », car ils témoignent que l’amour du Christ est plus fort que la violence et la haine. Ils n’ont pas cherché le martyre, mais ont été prêts à donner leur vie pour demeurer fidèles à l’Évangile. Le martyre chrétien se justifie uniquement comme acte d’amour suprême pour Dieu et nos frères.

En ce temps de Carême, nous contemplons plus fréquemment la Vierge Marie qui scelle sur le Calvaire son « oui » prononcé à Nazareth. Unie à Jésus, le Témoin de l’amour du Père, Marie a vécu le martyre de l’âme. Invoquons avec confiance son intercession, afin que l’Église, fidèle à sa mission, donne au monde entier un témoignage courageux de l’amour de Dieu.

Dimanche, nous célébrerons la Liturgie solennelle et suggestive du Dimanche des Rameaux, par laquelle commence la Semaine Sainte… Pour se préparer à ce rendez-vous et à la célébration de Pâques, ceux qui le souhaiteront auront la possibilité de recevoir le Sacrement de la Confession, véritable rencontre avec l’amour de Dieu, dont tout homme a besoin pour vivre dans la joie et dans la paix.

Puissiez-vous être affermis dans votre amour du Christ et de l’Église, pour être les témoins de son amour, un amour qui pardonne pour ouvrir un avenir nouveau, dans la liberté intérieure et la vérité. Que la Vierge Marie, dont nous fêterons [bientôt] l’Annonciation, la disponibilité totale à l’œuvre de Dieu en elle, vous soutienne dans votre démarche chrétienne.

BENOÎT XVI ANGÉLUS  Place Saint-Pierre 25 mars 2007

 © Copyright 2007 – Libreria Editrice Vaticana

site officiel en France