Que les pasteurs aient la tendresse et la proximité de Jésus

Lucas van Leyden - Jésus guérissant l'aveugle - intérieur d'un triptyque 1531
Lucas van Leyden – Jésus guérissant l’aveugle – intérieur d’un triptyque 1531

Les attitudes du vrai pasteur sont celles avec lesquelles Jésus a accompagné son peuple: proximité concrète et tendresse, non pas rigidité ni jugement.

La page de l’Évangile de Marc qui guide aujourd’hui la réflexion du Pape François raconte deux épisodes de guérison pour «contempler plutôt que réfléchir», car ils indiquent «comme était un jour dans la vie de Jésus», modèle de ce que devraient être ceux de pasteurs, d’évêques ou de prêtres.

Marcher, être au milieu des gens, en prendre soin

L’apôtre décrit à nouveau Jésus entouré d’une « grande foule, la foule des gens qui le suivaient », soit le long de la route, soit au bord de la mer, et de ceux dont Jésus se préoccupait : c’est ainsi que Dieu avait promis d’accompagner les gens, se tenant au milieu d’eux.

«Jésus n’ouvre pas un bureau de consultation spirituelle avec un panneau “le prophète reçoit le lundi, le mercredi, le vendredi de 3h à 6h. L’entrée coûte telle somme, et si vous voulez, vous pouvez faire un don”. Non, il ne fait pas comme ça, Jésus. Jésus n’ouvre pas non plus une étude médicale avec le panneau ‘les malades viennent tel jour, tel jour, tel jour, et ils seront guéris’. Jésus se jette au milieu du peuple.»

Et « ceci est la figure du pasteur que Jésus nous donne », celle d’un « saint prêtre qui accompagnait son peuple » et qui le soir pour cette raison, était « fatigué », mais d’une « réelle fatigue et non pas dans les idées » de ceux qui travaillent « et sont parmi les gens. « Jésus aime sortir pour rencontrer les difficultés quand les gens le lui demandent. »

Aller vers les difficultés avec tendresse

Mais l’Évangile d’aujourd’hui enseigne aussi que parmi la foule, Jésus est « serré » tout autour et « touché ». Ce verbe apparait cinq fois dans l’extrait de l’Évangile de Marc. Aujourd’hui les gens font la même chose pendant les visites pastorales, ils le font pour « prendre la grâce » et c’est ce que le pasteur sent. Et jamais Jésus ne part en arrière, il «paye», aussi avec la «honte» et la dérision, «pour faire le bien». Ce sont les «traces de la façon d’agir de Jésus», et donc les «attitudes du vrai pasteur.»

«Le pasteur est oint avec l’huile, le jour de son ordination, sacerdotale et épiscopale. Mais la vraie huile, intérieure, est l’huile de la proximité et de la tendresse. Le pasteur qui ne sait pas se faire proche, il lui manque quelque chose (…). Un pasteur auquel il manque de tendresse sera un rigide, qui maltraite les brebis. Proximité et tendresse : nous le voyons ici. Ainsi était Jésus.»

Proximité et tendresse des pasteurs: une grâce du Seigneur

Aussi le pasteur, comme Jésus «finit sa journée fatigué», fatigué de «faire le bien», et si son attitude est comme cela, le peuple sentira la présence de Dieu vivant.

«Aujourd’hui nous pourrons prier dans la messe pour nos pasteurs, pour que le Seigneur leur donne cette grâce de cheminer avec son peuple, d’être présents au peuple avec beaucoup de tendresse et de proximité.»

Et quand le peuple trouve son pasteur, il ressent cette chose spéciale qui se ressent seulement en présence de Dieu, et ainsi se termine ce passage de l’Évangile : ‘ils furent frappés d’une grande stupeur’.  «L’étonnement de ressentir la proximité et la tendresse de Dieu chez le pasteur.»

David humilié se laisse insulter

«Il n’y a pas de vraie humilité sans humiliation.» C‘était le centre de l’homélie du Pape François ce matin lors de la messe à la Maison Sainte-Marthe, avec une réflexion sur la figure du roi David, évoquée dans la Première Lecture.

Le roi David était aussi un pécheur

David est «un grand» : il avait vaincu le philistin, il avait «une âme noble» parce que par deux fois il aurait pu tuer Saul et il ne l’avait pas fait, mais il avait aussi «de gros péchés» : «celui de l’adultère et de l’assassinat d’Urie, le mari de Bethsabée.»

David fuyant devant Absalon - BL Harley MS 2895 f81v
David fuyant devant Absalon – BL Harley MS 2895 f81v

Et pourtant l’Église le vénère «parce qu’il s’est laissé transformer par le Seigneur, il s’est laissé pardonner», il s’est repenti, et parce qu’il a aussi eu «cette capacité pas si facile de reconnaître qu’il était pécheur».

David humilié

La Première Lecture est centrée sur l’humiliation de David : son fils Absalon «fait la révolution contre lui». David ne pense pas «à sa propre peau» mais à sauver le peuple, le Temple, l’Arche. Ce fut un geste «courageux». Il pleurait, et fuyait en cheminant avec la tête couverte et les pieds déchaussés.

David se laisse insulter

Mais le grand David est humilié non seulement avec la défaite et la fuite, mais aussi avec l’insulte. Durant la fuite, un homme, Schimeï, l’insulte en lui disant que le Seigneur avait fait retomber sur lui tout le sang de la maison de Saul, en mettant le royaume dans le mains de son fils Absalon. «Voici ta ruine, parce que tu es un sanguinaire».

David le laisse faire en lui disant : «C’est le Seigneur qui inspire de m’insulter, peut-être que cette insulte bouleversera le cœur du Seigneur et il me bénira.»

L’humilité feinte ne sauve pas

«David allait sur le Mont des Oliviers», est-il écrit. Ceci est une prophétie de Jésus qui monte sur le Calvaire pour donner la vie, tout en étant insulté, mis à l’écart, humilié.

«Parfois, nous pensons que l’humilité, c’est aller tranquillement, peut-être la tête baissée en regardant le pavé. Mais les porcs aussi cheminent la tête basse, ceci, ce n’est pas de l’humilité. Ceci, c’est une humilité feinte, qui ne sauve pas, et ne cultive pas le cœur. Il est bon que nous pensions à ceci : il n’y a pas de vraie humilité sans humiliation, et si tu n’es pas capable de tolérer, de porter sur les épaules une humiliation, tu n’es pas humble : tu fais semblant, mais tu ne l’es pas.»

La voie, c’est de porter les humiliations dans l’espérance

David charge sur ses épaules ses propres péchés : «David est saint, Jésus, avec la sainteté de Dieu, est saint. David est pécheur, Jésus est pécheur, mais avec nos propres péchés. Mais tous les deux sont humiliés.»

«Il y a toujours la tentation de lutter contre celui qui nous calomnie, contre celui qui nous fait une humiliation, qui nous fait prendre honte.» Mais «ceci n’est pas la bonne voie. La bonne voie, c’est celle de Jésus, prophétisée par David : porter les humiliations. Peut-être que le Seigneur regardera ma peine et me rendra le bien en échange de la malédiction d’aujourd’hui. Porter les humiliations dans l’espérance.»

Il n’y a pas d’humilité sans humiliation

Mais l’humilité, c’est n’est pas se justifier tout de suite face à l’offense, en cherchant à sembler bon : «Si tu ne sais pas vivre une humiliation, tu n’es pas humble. Ceci est la règle d’or».

Jésus prophète en paroles et en actes

Jésus prophète en paroles et en actes

Avant de réciter la prière de l’angélus, place Saint-Pierre, dans son commentaire de l’évangile de ce dimanche 28 janvier, le Pape François souligne combien l’autorité de Jésus se voit dans son enseignement et dans ses œuvres.

Jésus se présente comme un prophète puissant en paroles et en œuvres : c’est ce que nous montre l’Évangile de Marc de ce dimanche. Les personnes présentes dans la synagogue de Capharnaüm «restent surprises» par les paroles de Jésus parce que «ce ne sont pas des paroles ordinaires, elles ne ressemblent pas à ce qu’ils écoutent d’ordinaire».

«Jésus enseigne comme quelqu’un qui a autorité, se révélant ainsi comme l’Envoyé de Dieu et non comme un homme simple qui doit fonder son propre enseignement sur les traditions précédentes» comme le font les scribes. «Jésus a une pleine autorité. Sa doctrine est nouvelle».

Exorcisme

En délivrant un homme possédé par le diable, Jésus, par sa puissance, confirme l’autorité de son enseignement. «Il ne prononce pas un mot mais agit. C’est ainsi que se manifeste le projet de Dieu avec les mots et avec la puissance des actes».

«Jésus nous communique toute la lumière qui illumine les routes, parfois sombres, de notre existence ; il nous communique même la force nécessaire pour dépasser les difficultés, les épreuves et les tentations» Jésus est ainsi un «maître et un ami.»</i

Les enfants de l’Action catholique

Cet angélus fut riche en bruit. Plusieurs milliers de membres l’Action catholique de Rome (ACI) sont venus assister à l’angélus place Saint-Pierre au terme de leur caravane de la paix.

Après la prière de de l’angélus, le Pape François a prié pour les victimes leurs familles des récents attentats en Afghanistan et pour ceux qui y travaillent à construire la paix.

«Hier est arrivée d’Afghanistan la douloureuse nouvelle du terrible massacre terroriste commis dans la capitale, Kaboul, qui a fait quasiment une centaine de morts et de nombreux blessés. Il y a quelques jours, un autre grave attentat, toujours à Kaboul, avait semé la terreur et la mort dans un grand hôtel… Jusqu’à quand le peuple afghan devra supporter cette violence inhumaine

Journée mondiale de la lèpre

En ce dimanche, journée mondiale des malades de la lèpre, le Pape a regretté que cette «maladie touche encore malheureusement surtout les personnes les plus démunies et les plus pauvres… À ces frères et sœurs, nous assurons notre proximité et notre solidarité et nous prions aussi pour ceux qui les assistent et travaillent à leur réinsertion dans la société».

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