« Même si la Porte sainte se ferme, la vraie porte de la miséricorde reste pour nous toujours ouverte, le cœur du Christ » : a affirmé le pape François, dans son homélie.
Le Souverain Pontife a présidé la messe concluant l’Année extraordinaire de la Miséricorde, sur la Place St Pierre. Il a auparavant fermé la Porte Sainte de la Basilique St Pierre, rite qui marque la fin de cette année de grâce, en la Solennité du Christ-Roi de l’Univers.
Il a conclu ainsi son homélie : « Beaucoup de pèlerins ont passé les Portes saintes et ont goûté la grande bonté du Seigneur. Remercions pour cela et rappelons-nous que nous avons été investis de miséricorde pour nous revêtir de sentiments miséricorde, pour devenir aussi des instruments de miséricorde. Continuons notre chemin ensemble. »
« Que la Vierge nous accompagne, elle aussi était près de la croix, elle nous a enfantés là comme tendre Mère de l’Église qui désire nous recueillir tous sous son manteau. Sous la croix elle a vu le bon larron recevoir le pardon et elle a pris le disciple de Jésus comme son fils. Elle est la Mère de miséricorde à qui nous nous confions : toute situation, toute prière, présentée à ses yeux miséricordieux ne restera pas sans réponse. »
Le Pape François, ce samedi 19 novembre 2016, a présidé un consistoire en la basilique Saint-Pierre de Rome pour la création de 17 nouveaux cardinaux. Avant de leur remettre leurs insignes (barrette, anneau et diaconie), il a prononcé un discours dont voici le texte intégral :
les béatitudes de Jésus au bord du lac
Le passage de l’Évangile que nous venons d’entendre (cf. Lc 6, 27-36), beaucoup l’ont appelé ‘‘ le discours de la plaine’’. Après l’institution des Douze, Jésus est descendu avec ses disciples là où une multitude l’attendait pour l’écouter et pour se faire guérir. L’appel des Apôtres est accompagné par ce ‘‘se mettre en route’’ vers la plaine, pour la rencontre avec une multitude qui, comme le dit le texte de l’Évangile, était ‘‘tourmentée’’ (cf.v.18).
L’élection, au lieu de les maintenir en haut sur la montagne, au sommet, les conduit au cœur de la foule, les met au milieu de ses tourments, au niveau de leur vie. De cette manière, le Seigneur leur révèle ainsi qu’à nous que le vrai sommet s’atteint dans la plaine, et la plaine nous rappelle que le sommet se trouve dans un regard et spécialement dans un appel : « Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux » (v.36).
Une invitation accompagnée de quatre impératifs, nous pourrions dire de quatre exhortations, que le Seigneur leur adresse pour modeler leur vocation concrètement, dans le quotidien de l’existence. Ce sont quatre actions qui donneront forme, qui donneront chair et rendront tangible le chemin du disciple.
Nous pourrions dire que ce sont quatre étapes de la mystagogie de la miséricorde : aimez, faites du bien, bénissez et priez. Je pense que nous pouvons être d’accord sur ces quatre aspects et qu’ils nous paraissent également raisonnables. Ce sont quatre actions que nous réalisons facilement avec nos amis, avec les personnes plus ou moins proches, proches par l’affection, par les goûts, par les habitudes.
Le problème surgit lorsque Jésus nous présente les destinataires de ces actions, et en cela il est très clair, il n’utilise pas des figures de style ni des euphémismes. Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent, bénissez ceux qui vous maudissent, priez pour ceux qui vous traitent mal (cf. vv. 27-28).
Et ce ne sont pas des actions qui viennent spontanément envers des personnes qui sont devant nous comme adversaires, comme ennemis. Face à elles, notre attitude première et instinctive, c’est de les disqualifier, de les discréditer, de les maudire : dans beaucoup de cas, nous cherchons à les ‘‘diaboliser’’, en vue d’avoir une ‘‘sainte’’ justification pour nous débarrasser d’elles. Au contraire, en ce qui concerne l’ennemi, celui qui te hait, qui te maudit ou te diffame, Jésus nous dit : aime-le, fais-lui du bien, bénis-le et prie pour lui.
Jésus chassant les marchands du Temple par El Greco (Londres)
Dans l’Évangile de ce jour, où Jésus chasse les marchands du Temple, Dieu nous fait comprendre où sème le mal, l’Antéchrist : ce qui ruine son Règne est l’attachement à l’argent a dénoncé ce vendredi matin le Pape François lors de son homélie à Sainte Marthe. Jésus dit qu’il ne peut servir deux maîtres, Dieu et l’argent.
Le Seigneur, la maison du Seigneur-Dieu est une maison de prière a rappelé le Pape. Mais le dieu-argent cherche toujours à rentrer, y compris par les prêtres, qui dans le temps, louaient des espaces du temple de Jérusalem. Cet argent est le “seigneur qui peut ruiner notre vie”, qui peut nous conduire à mal la finir, sans joie, sans la joie de servir le vrai Seigneur qui est le seul à pouvoir nous donner la vraie joie.
Le peuple de Dieu a un grand flair pour « accepter, canoniser tout autant que condamner », y compris les péchés des prêtres. Mais il ne peut pardonner en revanche l’attachement à l’argent. « Il est triste de voir un prêtre arriver à la fin de sa vie, en agonie, et ses neveux, comme des vautours, regardent ce qu’ils peuvent prendre. » Le Souverain Pontife a invité ainsi les fidèles à faire des « choix courageux » face à l’argent. « Que le Seigneur nous donne à tous la grâce de cette pauvreté chrétienne, de celle des ouvriers qui travaillent et gagnent ce qu’il faut, sans chercher à en avoir plus. »