La foi déplace les montagnes d’indifférence

20-12-2014 source : Radio Vatican

La foi peut déplacer les montagnes de l’indifférence, de l’apathie, du repli stérile sur soi. C’est ce que le Pape François a affirmé en recevant, ce samedi matin, dans la salle Paul VI au Vatican, des milliers de membres de la communauté Pape Jean XXIII, fondée par un prêtre mort en 2007, Oreste Benzi, apôtre de la charité, connu pour son engagement courageux contre la traite et les esclavages modernes. Ils étaient accompagnés de quelque 200 enfants et adultes en fauteuil roulant, de nombreuses personnes âgées et de 1800 mineurs.

Le Saint-Père s’est laissé envelopper par l’accueil chaleureux des participants, et écouté des récits de rédemption quotidienne : celui d’une prostituée qui a trouvé la force de fuir le trottoir et de recommencer à vivre après avoir été maltraitée ; celui d’un toxicomane qui avait fait le vide autour de lui pendant six ans, qui a retrouvé l’affection de ses parents qu’il avait abandonnés. La communauté fondée par Don Benzi est active auprès des nombreuses formes de pauvreté qui blessent le monde et qui révèlent la misère la plus dangereuse, a dit le Pape François : l’éloignement de Dieu, la prétention de pouvoir se passer de Lui. C’est une misère aveugle que d’avoir comme seul objectif la richesse matérielle et la recherche du pouvoir, quitte à asservir les autres pour y parvenir.

Pour lui c’est la présence du Seigneur qui fait la différence entre la liberté du bien et l’esclavage du mal. Elle élargit nos horizons, assainit nos pensées et nos émotions et nous donne la force nécessaire pour surmonter les difficultés et les épreuves. Le Pape a rendu un hommage appuyé à Don Oreste Benzi, à sa détermination courageuse, à sa foi inébranlable, à cet homme qui disait : « Pour se tenir debout, il faut être à genoux ».

L’Église doit être une mère…

… pas un entrepreneur

L’Église doit être une mère, non pas agir en entrepreneur. C’est ce qu’a affirmé le Pape François lors de la messe célébrée ce vendredi matin en la chapelle de la maison Sainte-Marthe. Il s’agit de la dernière homélie pour l’année 2014, en présence d’un groupe de fidèles. Le Souverain Pontife a mis l’accent sur la « nouvelle création », représentée par la naissance de Jésus, qui renouvelle tout.

Deux femmes stériles devenues fécondes. Le Pape François a développé son homélie en partant des lectures du jour qui racontent les naissances miraculeuses de Samson et Jean-Baptiste. Pour le peuple d’Israël, c’était « presque une malédiction de ne pas avoir d’enfants » et  dans la Bible, nous rencontrons tant de femmes stériles et c’est là que « le Seigneur fait des miracles ». L’Église montre « ce symbole de stérilité juste avant la naissance de Jésus », avec « une femme incapable d’avoir un enfant suite à sa décision de rester vierge. Ceci « est le signe de l’humanité incapable de faire un pas en plus ». Donc, l’Église « veut nous faire réfléchir sur l’humanité stérile. »

Stérilité et nouvelle Création

« De la stérilité, le Seigneur est capable de recommencer une nouvelle descendance, une nouvelle vie. C’est le message d’aujourd’hui. Lorsque l’humanité est consumée et qu’elle ne peut plus aller de l’avant, c’est là qu’arrive la grâce, que vient le Fils et le salut. C’est la création consumée qui laisse la place à la nouvelle création. »

« Cette seconde création, lorsque le Terre est consumée est le message d’aujourd’hui ». Nous attendons celui qui « est capable de recréer et renouveler toute chose. Nous attendons la nouveauté de Dieu ». C’est cela, Noël : « La nouveauté de Dieu qui renouvelle les choses d’une façon encore plus merveilleuse que la Création ». Aussi bien l’épouse de Manoach, la mère de Samson, qu’Élisabeth, auront des enfants grâce à l’action de l’Esprit Saint. Quel est donc le message de ces lectures ? « Ouvrons-nous à l’Esprit de Dieu- c’est la réponse- tout seuls, nous n’y arrivons pas. C’est lui qui peut faire les choses. »

Ouverture aux nouveautés de Dieu

« Cela me fait penser à notre mère Église, qui comporte également tant de stérilités : lorsque, par le poids de l’espoir dans les Commandements, ce pélagianisme que nous portons tous dans nos os, devient stérile. Elle se croit capable d’accoucher…non, elle ne peut pas ! L’Église est mère, elle devient mère seulement lorsqu’elle s’ouvre à la nouveauté de Dieu, à la force de l’Esprit. Lorsqu’elle se dit à elle-même : « Je fais tout mais, j’ai fini, je ne peux plus aller de l’avant ! ». C’est alors qu’arrive l’Esprit. »

Une mère qui ne doit pas agir en entrepreneur

« Aujourd’hui aussi, nous prions pour notre mère Église, pour tant de stérilité dans le peuple de Dieu. Des stérilités qui dérivent de l’égoïsme, du pouvoir… lorsque l’Église croit dans le pouvoir de tout faire, de s’emparer des consciences des gens, d’aller sur la voie des pharisiens, des sadducéens, sur la voie de l’hypocrisie, l’Église est stérile. Que ce Noël rende notre Église ouverte au don de Dieu, qu’elle laisse l’Esprit Saint nous surprendre et qu’elle soit une Église qui fasse des enfants, une Église mère. Mère. Souvent, je pense que l’Église, dans beaucoup d’endroits, est plus une mère qui n’agit pas en entrepreneur. »

« Considérant cette histoire de stérilité du peuple de Dieu et tant d’histoires dans l’histoire de l’Église qui ont rendu l’Église stérile, demandons aujourd’hui au Seigneur,  tout en regardant la crèche, la grâce de la fécondité de l’Église. Que l’Église soit avant tout une mère, comme Marie. »

confiance en Dieu en toute circonstance

18-12-2014 source : Radio Vatican

L’importance du passé et la confiance dans le Seigneur sont les deux enseignements à tirer des lectures du jour selon le Pape François. Dans son homélie quotidienne prononcée pendant la messe célébrée à la Chapelle de la Maison Sainte-Marthe, le Pape a conseillé de faire confiance à Dieu dans les moments d’obscurité, même si parfois nous ne comprenons pas ce qui se passe. C’est toujours quelque chose de salutaire selon lui.

« Dieu a toujours voulu nous sauver, notre salut n’est pas aseptisé, il est historique. Dieu a parcouru le chemin de l’histoire avec son peuple. Il n’y a pas de salut sans histoire. Pour arriver à la situation actuelle, il y a eu une très longue histoire. » « Quand nous nous trompons, Dieu corrige l’histoire et nous porte en avant, plus loin, toujours en marchant à nos côtés. Et si cela n’est pas clair pour nous, nous ne comprendrons jamais Noël, ni l’Incarnation du Verbe ! »

L’exemple de Joseph

Dans cette histoire commune, le Pape François distingue les envoyés de Dieu, choisis par Lui « pour aider son peuple à aller de l’avant », comme Abraham, Moïse, Élie. Pour eux, il y a eu des moments difficiles, sombres, qui dérangent. Parfois, certains voulaient mourir mais finalement ils ont eu confiance en Dieu. Ils voulaient peut-être vivre tranquilles mais « le Seigneur dérange. Il le fait pour réaliser l’histoire ! Il nous fait avancer sur tant de routes que nous ne voulons pas emprunter. »

Dans l’Évangile du jour, Joseph découvre que Marie, la femme qui lui est promise, est enceinte. C’est un moment dur pour Joseph, les « on-dit » le font souffrir. Même s’il ne comprend pas, il sait que Marie « est incapable d’infidélité ». L’exemple de Joseph montre que « dans ces moments durs, ces élus de Dieu, pour continuer l’histoire, doivent prendre le problème sur eux, sur leurs épaules, sans comprendre. C’est comme ça que Dieu fait l’histoire. »

« Faire l’histoire avec son peuple signifie pour Dieu marcher et mettre à l’épreuve ses élus », mais à la fin, il nous sauve. « Souvenons-nous toujours, avec confiance, aussi dans les moments les plus durs, dans la maladie, quand nous nous rendrons compte que nous devrons demander l’extrême onction, car il n’y aura pas d’autre issue, de dire « Seigneur, l’histoire n’a pas commencé avec moi et ne finira pas avec moi. Va de l’avant, je suis prêt ». Et ainsi se mettre dans les mains du Seigneur. »

site officiel en France